Discours d'Etzer Vilaire à la mémoire des héros de l'Indépendance, de Charlemagne Péralte... 

Friday, November 29, 2019

Dimitri Vorbe, sera t il le prochain immolé?


Le 21 juin 1990, la nouvelle était tombée comme un coup de foudre dans un ciel clairsemé. On venait d’exécuter Serge Villard, un conseiller d’état, et le syndicaliste Jean-Marie Montès. 
Serge Villard fut un grand homme d’affaires du nord, et a été très connu du milieu politique et social pour ses positions populaires. Naturellement, cela lui avait valu des ennemis redoutables de l’époque, les  fameux militaires et les cupides des affaires. Ce fut un homme qui refusait de s’enfermer dans le carcan idéologique et politique de sa classe pour adopter la position d’un pays pour tous.

Le 26 mai 1992, George Izmery fut assassiné par des militaires qui le trompaient pour son frère Antoine Izmery. Ce dernier était considéré comme le principal homme d’affaires qui avait financé l’élection de Jean Bertrand Aristide au pouvoir en 1990. Le message était clair, on les tuera tous, parce qu’ils avaient trahis la classe. Les noms de quelques hommes d’affaires haïtiens furent cités comme commanditaires de ce crapuleux assassinat.

Antoine Izmery, un proéminent riche homme d’affaires haïtien qui supportait le processus démocratique haïtien. Le 11 septembre 1993, il fut lâchement assassiné comme un chien. Je me souviens encore de ce moment comme si c’était hier, d’ailleurs ce meurtre m’avait convaincu de gagner le chemin de l’exil. Izmery dénonçait le coup d’état militaire de 1991 et les hommes d’affaires haïtiens qui avaient collecté 40 millions de dollars pour le financer.
Finalement, tous les membres de la famille Izmery durent quitter le pays pour n’en plus revenir à fin d’avoir la vie sauve.

Je prends ces 3 cas pour dire que les conflits au sein du secteur des affaires finissent en général par des morts d’hommes.

Dimitri Vorbe, un jeune homme d’affaires qui n’a jamais caché sa position politique proche des bases populaires. Et, il est toujours très critique sur tweeter à l’endroit du pouvoir en place, aujourd’hui se trouve dans le point de mire d’un autre groupe de voraces hommes d’affaires qui supportent inconditionnellement Jovenel Moïse. 
 
Le gouvernement, un outil entre les mains du secteur mafieux du business, attaque la compagnie SOGENER en justice, dont le compatriote Dimitri Vorbe est le vice-président. Cette démarche intervient après que Jovenel Moïse eut appelé ce dernier, pour le prier de faire taire l’influent sénateur Antonio Cheramy. Un farouche critique du président. Jovenel Moïse, déçu de la réponse de Dimitri, décide de l’attaquer sous un ensemble d’accusations fallacieuses, allant de l’usage de faux  en écriture...à la sur-facturation de 123 millions de dollars. Mais l’opinion publique comprend bien ce qui se passe, il ne s’agit pas de défendre les intérêts de l’état mais de la persécution politique à l’état pure à l’encontre de la dérive en cours.

Sommes-nous à la veille d’une tentative d’élimination physique ou politique de l’homme d’affaires Dimitri Vorbes. Il y a lieu de poser cette révoltante question à la lumière des événements antérieurs qui avaient coûté la vie à Serge Villard/Jean-Marie Montès/George Izméry/Antoine Izméry. 

Encore une fois, que la volonté du Dieu tout-puissant soit faite!

Joel Leon

Friday, November 22, 2019

Colette Senghor, épouse et muse de l’ancien président du Sénégal, est morte

Léopold Sedar Senghor pose avec son épouse Colette
le 11 mai 1989 dans leur jardin à Verson.                 
L'ancienne première dame du Sénégal est morte le 18 novembre à l 'âge de 93 ans, « dans sa demeure familiale », à Verson, dans le Calvados, deux jours avant son 94e anniversaire. Son époux, le président-poète sénégalais Léopold Sédar Senghor (1906-2001),  est mort en 2001.

Admirée et respectée dans son pays d’adoption, Colette Senghor fut l'ancienne première dame du Sénégal pendant vingt ans. Elle avait épousé Léopold Sédar Senghor, le premier président de la République du Sénégal .

Leopold, pourtant peu disert sur sa vie sentimentale, confia un jour : « Une Africaine me présenta sa jeune amie, une Normande, et j’eus soudain un coup au cœur. » Elle s’appelait Colette Hubert et deviendra la seconde épouse de Senghor. 

Colette a été première dame du Sénégal pendant  20 ans
« Élégante et discrète », Colette Senghor était devenue première dame du Sénégal et « a toujours veillé et épaulé son mari dans sa vie politique et a été la source de son inspiration dans sa vie artistique », souligne la commune. Décédé en 2001 à Verson, Léopold Sédar Senghor avait consacré à sa « muse » et « tendre compagne », le recueil de poèmes Lettres d'hivernage, rappelle la ville de Verson. « C'est également elle qui lia à jamais le poète président à la Normandie, et plus spécifiquement à Verson, où le couple prit l'habitude de venir en villégiature dans la maison familiale de Colette Senghor, au 150, rue du Général-Leclerc, puis d'y résider à partir des années 1980 », rappelle la commune.

La  première dame du Sénégal naît le 20 novembre 1925 à Mouzay (Meuse), dans une famille de vieille noblesse normande dont les origines, aimera rappeler Senghor, remontent à l’époque de Guillaume le Conquérant. Lorsqu’elle rencontre Senghor, il est député du Sénégal et a, derrière lui, une première vie conjugale. En 1946, il a convolé avec une Guyanaise, Ginette Eboué, fille du célèbre Félix Eboué, gouverneur du Tchad rallié à de Gaulle dès l’appel du 18 juin et seul Noir reposant aujourd’hui au Panthéon. Le prisonnier de guerre Senghor avait connu les frères de Ginette en captivité. Le couple aura deux fils, Francis et Guy, mais leur union, plutôt malheureuse, s’achèvera par un divorce en 1955.

Avec Ginette, dira Senghor, c’était un « mariage par devoir ». Avec Colette, de dix-neuf ans sa cadette, qu’il épouse le 18 octobre 1957, c’est clairement une « affaire de cœur ». Dans les années 1930, le jeune Senghor et ses camarades, futurs militants de la négritude, proscrivaient les mariages mixtes. A la fin des années 1950, Senghor a renié de longue date cette « négritude-ghetto ». Il exalte les vertus du métissage biologique et culturel. En 1958, un fils naît chez les Senghor, Philippe, qui cristallisera l’amour et la fierté du couple.

Pas dupe des joutes de pouvoir
En 1960, Senghor devient le père de l’indépendance du Sénégal. Celle qu’il appelle tendrement en privé « Ma petite Colette », commence à ses côtés, et dans son ombre, une nouvelle vie qui lui vaudra l’admiration et le respect des Sénégalais. Elégante et discrète, elle n’occupe aucune fonction officielle, n’émet aucun commentaire politique et ne se mêle en rien des affaires de l’Etat. Mais cette républicaine dans l’âme n’est pas dupe des jeux et des joutes du pouvoir. Elle n’aimerait pas que son mari fasse le « mandat de trop », comme tant de dirigeants africains cramponnés à leur trône. Elle voit d’abord en lui un intellectuel, un poète « tombé » en politique par accident. Elle est donc la première à se réjouir lorsque Senghor, en décembre 1980, quitte le pouvoir de son plein gré.

Poète et écrivain, Léopold Sédar Senghor a été un chantre de la négritude, un mouvement pour la défense des valeurs culturelles du monde noir qu'il a fondé dans les années 1930 avec le Martiniquais Aimé Césaire et le Guyanais Léon Gontran Damas. Agrégé en grammaire française, il a été le premier Africain membre de l'Académie française


Sources combinées 




Tuesday, November 19, 2019

Les plus gros actes de corruption en Haïti sont l’œuvre d’américains dixit Himmler Rebu

Himmler Rebu

LES FONDS PETROCARIBE SONT À « 75% DANS LES BANQUES AMÉRICAINES » SELON HIMMLER REBU

« L’opposition a un adversaire couplé : le Président Jovenel Moise et l’infrastructure américaine » a lâché l’ancien Colonel Himmler Rebu, lors de sa participation à une émission cette semaine. Il a fait cette déclaration pour souligner que l’opposition « manque d’intelligence stratégique » dans la lutte contre lepouvoir  en place et notamment dans la recherche des fonds Petrocaribe.

En effet, il indique que « dans une bataille, il faut pouvoir identifier l’adversaire » tout en indiquant que « nombre de décisions en Haïti sont tributaires de celles prises par les américains ». Il pense que l’opposition ne table pas assez sur cette « mauvaise association » en exploitant la moralité du peuple américain, qui ne tolère pas tout, notamment la corruption.

« Les plus gros actes de corruption en Haïti sont l’œuvre d’américains »

Pour justifier ce manque d’exploitation des scandales en Haïti auprès du peuple américain, le colonel a révélé que « les plus gros actes de corruption en Haïti sont l’œuvre d’américains ». Il en veut pour exemple le cas de Lewis Lucke, au cours de la Période CIRH-Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti, après le séisme.

Cet américain, selon Himmler Rebu, a été « poursuivi aux États-Unis » alors qu’il avait « 3 entreprises qui aspiraient l’argent de la reconstruction [d’Haïti] ». Il insiste sur le fait que l’opposition n’a pas exploité la « sensibilité du peuple américain » sur ce dossier, autant qu’elle ne le fait pas non plus concernant les Fonds Petrocaribe actuellement recherchés qui, dit-il, est à « 75% dans les banques américaines ».

Faut-il des recherches pour « montrer [que] l’argent du peuple haïtien qui sévit dans la misère génère des intérêts et des profits dans les banques américaines » soutient Himmler Rebu.  Le colonel croit qu’il faut mettre les « banques américaines face au peuple américain » dans cette lutte.

Pour lui, il s’agit d’une stratégie intelligente contre le Président de la République qu’il dit être « très longtemps knock-out ».

Source : haititweets

Monday, November 11, 2019

Réflexions d’une lectrice après lecture « Des mots pour conjurer nos maux » de Max Dorismond


« Sans la patrie, l’homme est un point perdu dans les hasards du temps et de l’espace1».

Sommes-nous des sans patrie ?

Par Janine-Renaud Murat

Mme J,R Murat
L’auteurDes mots pour conjurer nos maux nous invite sans doute à cette réflexion. L’exil apprend à ses victimes à mieux aimer leur patrie. Tous ceux qui ont dû partir pour des raisons différentes ne cessent de penser à ce pays qu’ils ont dû quitter malgré eux : Haïti.

Après avoir lu avec beaucoup d’intérêt, les articles de nombreux chroniqueurs de la Diaspora haïtienne, sur la politique boiteuse des différents gouvernements qui se sont succédé depuis plus de 60 ans, voici que monsieur Max Dorismond retrace pour le lecteur les problèmes cruciaux de la nation haïtienne où se joue la plus grande tragédie dans la mer des Caraïbes.

C’est un cri du cœur que lance l’auteur dans un style parfois acerbe et bouleversant par Des mots pour conjurer nos maux. Ce titre accrocheur ne laisse aucun lecteur indifférent. Ne pouvant lutter à main nue contre une telle tragédie, monsieur Dorismond se joint par ses écrits à ceux qui luttent et dénoncent les faits par leur plume. L’auteur connait la force des mots qu’il utilise de façon claire et concise pour dénoncer la bêtise de ses gens qui portent des œillères pour ne pas voir et des bouchons pour ne pas entendre. Essayez donc de briser le béton armé qui plombe un cœur.

Les plus désespérés sont les chants les plus beaux / Et j’en sais d’immortels qui sont de purs sanglots2, a écrit A. de Musset. Pour notre peuple, ces chants sont ceux de la misère toujours tragiques et tellement tristes, sanglots d’un peuple fatigué de souffrir. Si l’expérience est la somme des erreurs, la somme des bêtises des hommes de ce pays est devenue une montagne infranchissable avec le temps. Le lecteur qui parcourt ces pages le fait avec la même passion, la même lucidité que celui qui nous plonge dans l’histoire et dénonce les dérives humaines de ces incompétents qui nous mènent : les dérives vaticanes, la colonisation, la libération, l’illusion du bonheur, la dictature et toutes les tragédies qui en découlent…

Certes, il y a les inconscients, les insouciants qui trouvent parfois que l’herbe est plus verte et plus accueillante là où les mène le destin. Ce sont ceux qui se sentent bien partout où ils n’ont aucun ennui, là où ils mangent et dorment sans s’inquiéter des ravages d’un cyclone, d’un tremblement de terre, en un mot, pour qui seule compte leur sécurité psychologique ou matérielle.         Mais à côté d’eux, se trouvent des gens qui n’oublient pas leur terre natale et souffrent d’entendre ce genre de réflexion : Avec tout ce qui se passe chez vous, vous êtes chanceux de vivre ici.

Quelle gifle ! Comment peut-on se sentir bien alors que nos frères et sœurs, des enfants innocents souffrent le martyr? Pas de nourriture, pas d’eau potable, pas de médicaments, absence de soins de santé, pas d’électricité, pas de sécurité… Une Somalie dans la Mer des Antilles !

Mais les exilés, ne l’entendent pas ainsi. Bien-être ou pas ils refusent de fermer les yeux, de baisser les bras et n’acceptent pas de voir mourir leur patrie si chère à leur cœur, à leurs âmes. Le lecteur est parfois impressionné devant l’exposé que lui fait l’auteur sur la situation dramatique du pays. La négligence des gouvernements est une des causes des plus grandes qui gangrènent ce pays, car comme l’a souligné l’auteur, de nombreux membres de la diaspora seraient en mesure de mettre leurs connaissances au service de leur patrie.

Les gouvernants, les corrupteurs manquent de confiance envers les exilés haïtiens. Ils craignent de perdre leur prépondérance sur le pays, préférant le voir périr que de le sauver. Aussi les exilés s’acharnent-ils par les moyens en leur possession, de crier leur douleur, leur indignation contre la tragédie qui se joue sous le regard impassible de la Communauté internationale supposée protéger les pays dits en voie de développement.

Monsieur Dorismond se fait dans son ouvrage, le chantre du petit peuple qui ne vit que de malnutrition et d’analphabétisme. La Diaspora haïtienne très sensible à cette lamentable situation, s’efforce de palier à cette carence en faisant parvenir à leurs proches ou aux différentes Fondations qui soutiennent ce pays, leurs contributions financières.

On comprend donc les révoltes de ceux qui n’ont qu’une plume pour baïonnette, seule arme à leur disposition. Les mots confiés au papier peuvent être très percutants. Il faudrait parfois s’en méfier.

Nous disons merci à l’auteur pour ces pages très inspirantes remplies de mots qui aideront sans doute, à conjurer nos maux.

J-RM

Note – 1 : Henri de Lacordaire : Le discours sur le droit et le devoir de la propriété (1958)
Note – 2 : Alfred de Musset dans « La nuit de mai ».