Discours d'Etzer Vilaire à la mémoire des héros de l'Indépendance, de Charlemagne Péralte... 

Saturday, April 20, 2024

Des humiliations à se flamber la cervelle

 Par Max Dorismond

 

Lorsque l’international parle de nous les Haitiens, voilà l’objet de ses chuchotements autour d’un whisky

            Fort de la réflexion à laquelle nous astreint notre lecture collective, l’écran de nos pensées nous renvoie bien souvent un spectre lumineux, teinté de rage, de haine, jusqu’à blesser notre orgueil au point de songer au pire pour tous ceux qui sont aux commandes de notre patrie de naissance.

            En ressassant simplement l’histoire contemporaine de notre île, sans traverser la frontière du passé à l’envers du décor, certains chapitres distordus viennent nous chercher au plus profond de nous-mêmes.

            J’ai souvenance encore de cette gifle sonore de Jovenel Moïse flanquée au visage du Venezuela en votant contre lui à l’OEA1, le 10 janvier 2019, pour faire plaisir aux Yankees. Ce fut une baffe à écho qui déstabilise le commun des Haïtiens. La honte avait recouvert la nation entière d’un linceul de déshonneur, à un point que le peuple, meurtri dans son amour propre, ne daignait élever la voix. Pas un mot, pas une manifestation ne venaient troubler l’onde de ce silence sépulcral dans lequel avait pataugé le pays, qui rougissait devant ce voisin charitable qui lui avait tendu la main dans les moments les plus sombres de son vécu.

            Et qu’arriva-t-il à ce serviteur zélé? Il fut écrabouillé de 12 balles dans l’intimité de sa chambre à coucher, qui était pourtant truffée de caméras. Le patron qui sait tout, qui connaît tout, qui contrôle tout, qui appréhende tout, n’a pas daigné lever le petit doigt pour protéger sa marionnette!

            Nos frères, pour un oui, pour un non, crachent au visage de leur interlocuteur la fierté d’être des Nègres d’Haïti, ces Nègres irradiants qui n’avaient nullement quémandé leur indépendance, ces météores lumineux qui avaient fait trembler l’Europe esclavagiste, ressemblent à des minus dans l’adversité.

Et pourtant, l’histoire n’a jamais osé les démentir. C’est une réalité qui dérange encore aujourd’hui, si bien qu’un écrivain français irrité, un certain C. Textier, eut à souligner, en 1891, que « L’Haïtien n’est pas seulement vaniteux à l’excès, il est orgueilleux au-delà de toute mesure. Dans la discussion la plus futile, il fait preuve d’une jactance et d’une emphase ridicules... 2 ».

On peut aisément deviner la gêne de ces camarades quand ils constatent les courbettes robotiques de leur premier magistrat devant les dirigeants de ce monde. Leur fierté symbolique en a pris pour son rhume, face à ce genre d’image qui laisse des traces dans l’imaginaire collectif. Rongeant leur frein de l’intérieur, ils assouvissent leur rage en le traitant de tous les noms. Tous les adjectifs dégradants y ont prêté leurs béquilles à cette litanie de pseudonymes.

Pour l’excuser ou le dédouaner de cette odieuse manie, certains déclarent qu’il souffre de lombalgie, une douleur chronique du dos. Plusieurs autres soutiennent qu’il est un invertébré naturel, habitué à ramper.

Cette tendance, qui flirte avec la prédisposition d’une obéissance hors limite d’un idiot utile, fut-elle payante? Voyons voir!

Confiant dans la fidélité sans bornes de ses employeurs, notre premier citoyen s’est envolé pour le Kenya, en Afrique, avec l’assurance que tout était dans le sac. Mais, hélas, ce fut l’ultime courbette dans ce voyage de non-retour.

Le terme « humiliation » est trop terne pour décrire la situation loufoque dans laquelle se trouvaient tous les compatriotes, sans distinction. Faute de pleurer, on rigolait comme des niaiseux, mais ce fut une joie sans enthousiasme, un refrain froid sans étincelle, une clameur au rictus endurci, puisque nous étions certains de nous amuser à nos dépens.

 Notre chef, devenu apatride, n’avait pour palais que les aéroports des Antilles. Sans pays, plusieurs caricaturistes se sont payé sa tête. Et là encore, en notre for intérieur, on s’auto-mutile. Les humiliés, c’est bien nous, c’est Haïti! Le monde entier, étonné et surpris, se meurt de rire.

Pour faire court, nous avons simplement mis en évidence ces deux cas, mais il en existe des centaines à remplir une encyclopédie où les agents scélérats ont été roulés dans le sable mouillé, là où ils avaient érigé leur château de cartes.

À bien réfléchir, nous pouvons stipuler que ces pseudo-patrons, en notre absence, nous définissent, dans la subtilité des chuchotements, comme une clique de singes ou de macaques échappés d’Afrique. À preuve, Donald Trump, le baveux, n’avait pas hésité un seul instant à traiter publiquement notre pays de trou de merde (Shit-hole).

Et il n’est pas premier à nous ridiculiser devant l’histoire. Citons le chef des troupes de l’occupation (1915-1934), le colonel Littletan T.W. Walker, USMC4, qui nous taxait de « monkeys », singes, ou du major USMC, Smedley D. Butler, le 14 juillet 1916, qui décrivait dans une lettre à son père, le député Thomas Butler, l’assassinat de Me François Gauvin en ces termes : « je venais d’écraser un misérable ravet (cockcroach)5 ».

Notre mésentente proverbiale leur en apporte la confirmation et nous coûte ces épithètes déshonorantes. Depuis 1804, c’est le bordel assuré, dans des dérapages victimaires et dans des déchirages de chemises, où défilent des egos surdimensionnés autour d’un pouvoir tentaculaire pour une nation qui saigne de ses propres blessures.

Les évènements de ces derniers jours nous le valident pleinement. Les États-Unis, contrairement à leur habitude, ne veulent plus envoyer de soldats pour nous aider à nous débarrasser des gangs que leurs armes ont rendus presque invincibles. Ils ont demandé au Canada qui avait d’abord accepté, puis refusé. En fin de compte, les deux proposent la venue à notre rescousse de gens qui nous ressemblent : c’est la police kenyane, d’Afrique, un corps en proie à de semblables agitations irrésolues sur son territoire.    

À l’orée de cette troublante imposition, nous n’avons qu’à imaginer leur conversation méprisante à notre égard, en devinant l’ambiance autour d’un bon verre où l’alphabet de la faune africaine fut énuméré avec frénésie et arrogance.

Et finalement, ne voulant plus jouer au Bwana tropical de la néo-colonisation, ils décidèrent de confier le futur d’Haïti à des petits « zilés3 » de la Caraïbe, à de célèbres hésitants, bénéficiaires de leur indépendance, grâce à la générosité calculée de leurs propriétaires. Ce sont de joyeux lurons des pays nains, dont la totalité de leurs superficies cumulées n’égale pas la moitié d’Haïti. Ce sont des « Chiken George6 » qui nous méprisent à l’aune de leur nez, nous reprochant d’avoir dérangé la quiétude de leurs maîtres.

Nous considérant toujours comme des bêtes sauvages, ces pseudo-maîtres ont ignoré royalement notre constitution pour inviter cette faune d’anciens serfs à nous proposer une solution de sortie de crise avec la création d’un Conseil Présidentiel à 9 têtes pour animer le cirque; un monstre machiavélique, boursouflé d’intérêts, qui ouvre la porte à toutes sortes d’interprétations destinées à troubler la paix d’Haïti pour les vingt-cinq prochaines années.

Réveillons-nous, bande de saligauds, le temps est venu d’envoyer chier le blanc tant adoré!

 

Max Dorismond

 

-NOTE-

1 - Enfin, le 10 janvier 2019, le représentant de l’OEA de Jovenel Moïse a voté contre le Venezuela, choquant les Haïtiens à travers Haïti et sa diaspora. Src. : « Le Journal les Aternatives » du 27-08-2020. Titre : « Haïti : la voyoucratie avec Washington et le Canada contre le Venezuela ».

2 -  C. Textier en 1891 dans son ouvrage sur Haïti: "Au Pays des Généraux."

3 – Zilé : terme créole désignant les petites îles dans la mer des Caraïbes.

4 – USMC : United States Marine Corps (Le corps des marines des États-Unis).

5 – Dr Georges Michel : « Les erreurs des USA en Haïti » Le Nouvelliste du 10 mars 2004

6 – Chiken George ou (George Poule en français): Nom d’un esclave de maison dans la célèbre série « Racine « de Alex Haley. Métis et cocher de son état, Chiken Georges se prend à rêver à titre d’héritier du colon qui s’est empressé de le décourager dans ses illusions.

 

 

Wednesday, April 17, 2024

Un parfum de Jérémie dans les tribunaux du Massachusetts aux USA

 Par Max Dosrimond

Les Juges Mr and Mrs Tynes et la Gouverneure de MA.


Ne cherchez pas la fragrance d’un jasmin quelconque dans les tribunaux de la région suscitée, ce n’est qu’une allégorie pour décrire la belle histoire que je tiens à vous conter aujourd’hui.

Parfois, on se fend en quatre pour découvrir l’attention des pays riches pour notre patelin qu’on nous a appris à sous-estimer. En nous perdant en conjectures, on finit par se lasser et on passe à autre chose, sans avoir touché à l’objectif souhaité.

            Or, les intéressés, de leur côté, ne chôment point. Ils ont la certitude de frapper le jackpot chez nous, simplement en ressources humaines, sans compter les autres possibilités secrètes ou méconnues. Cette mine intarissable, qui alimente leur convoitise teintée d’hypocrisie, demeure le pivot de leur programme d’immigration. À preuve, le plan Biden qui draine la jeunesse d’Haïti en pleine crise sociétale ne laisse personne indifférent. C’est à perdre son latin.

            Une jeune famille jérémienne, qui avait déposé ses rêves au Canada, contrariée par les soubresauts du destin, se brisa. La maman, Carmelle Bonhomètre et sa fille de 9 ans, Marjorie, empruntèrent les chemins des Adirondack pour se retrouver aux États-Unis; une traversée inquiétante, plombée de craintes et d’interrogations. Importunées par les quiproquos de l’existence, elles ont pris le taureau par les cornes, malgré les imprévus quotidiens, pour triompher contre vents et marées sur cette terre de tous les défis.

            La mère décida de retourner aux études pour déconstruire la routine de la petite vie de ses débuts dans l’inconnu, en vue d’offrir à sa princesse le meilleur de l’Amérique. Et cette dernière, aiguillonnée par cette décision lumineuse, par cet exemple sorti de l’ordinaire, jura de s’appliquer avec brio de son côté, avec le souci d’écrire l’histoire. Malgré les embûches, une langue différente et un pays étranger, écoutant la voix de la raison, elles ont tenu la barre et ont vogué sur toutes les mers agitées pour mener leur bateau à bon port.

            Courage, dis-nous ton nom! Quelle leçon pour le nouvel immigrant du futur, quel espoir à caresser dans ce pays de toutes les possibilités? Quel exemple de privation et d’abnégation que ces deux personnes exceptionnelles ont-elles offert à la postérité! Imaginons un instant la situation : mère et fille, seules à l’envers de la chance. Elles ont fait mentir les statistiques de l’échec en gagnant haut la main sur tous les tableaux.

            La maman, antérieurement diplômée en Administration des Affaires à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), en profita pour décrocher un nouveau grade en Leadership Development à l’Université du Massachusetts. Ce qui l’emmena à travailler de concert avec sa fille pour aider les victimes de violences domestiques (hommes et femmes).

Marjorie, de son côté, après ses études classiques au Boston Latin, a obtenu son diplôme en droit de l’Université Suffolk, toujours à Boston. Graduée et fière d’avoir coiffé le succès, elle a exercé son métier d’avocate pendant plus de 10 ans dans le comté de Norfolk, où elle avait choisi d’ouvrir son propre cabinet.

            Remarquée par ses pairs, pour son application et sa propension pour la profession, Me Marjorie P. fut nommée Juge au Tribunal de première instance du Massachusetts en février 2024. Disons que c’était un titre prédestiné, car elle avait auparavant convolé en justes noces avec le Juge Jonathan Tynes. En conséquence, la chance a frappé deux fois et le bonheur s’est multiplié avec l’arrivée de deux beaux enfants.

            Entre nous, face à une telle réussite, en considération des embûches du début, quel enseignement pouvons-nous en tirer?  Un échec, aussi dur soit-il, ne doit jamais nous désarçonner. Au contraire, il doit jouer un rôle de catalyseur. Qu’il soit une charnière, une courroie de transmission à être considérée comme le point d’un nouveau départ. C’est une leçon de vie, de détermination et de persévérance que Carmen et Me Marjorie P. Tynes nous ont léguée.

Résilience, nous t’invoquons! Tu es l’une des cartes maîtresses des femmes d’Haïti. Félicitations à vous deux! Vous êtes les architectes de votre succès, de votre destin unique.

 

Max Dorismond

 

Thursday, February 15, 2024

Y a-t-il une épée de Damoclès suspendue sur la tête de Guy Philippe?

L'épée retenue par deux crins de cheval selon la mythologie grecque

Par Max Dorismond 

Ce n’est même pas une question à se poser. Quand la classe des oligarques est sur le point de perdre ses privilèges illicites, si elle ne se démène pas en faisant flèche de tout bois pour sa sauvegarde, elle est condamnée à disparaître. C’est dans la nature des choses. Jovenel n’avait pas compris cette dynamique! 

Revoyons la situation. Dans le coulage de Wikileaks, avec les courriels de Hilary Clinton, nous nous sommes fait une idée du choix de Martelly à titre de président. Cependant, l’inquiétude d’une responsable, Laura Graham, alors chef des opérations à la Fondation Clinton, y était résumée succinctement en guise d’avertissement : «Ils l’ont élu, écrit-elle, et ils doivent [sic] faire pression sur lui. Il doit rester sous contrôle». Graham faisait référence au comportement on ne peut plus fantasque, et potentiellement dangereux, de Michel Martelly. 

En effet, depuis lors, le merdier n’avait plus de limites et l’île était méconnaissable. Certaines interrogations étaient venues chambouler mon esprit. Toutefois, Miki a livré la marchandise et les Clinton étaient heureux. On comprend mieux après coup le code «rester sous contrôle». 

Dans le secret des dieux, Mme Graham savait de quoi elle parlait. Si Martelly, le clown chantant, avait inquiété, que dire du trublion et imprévisible Guy Philippe, le petit César qui fut stoppé à la porte du palais, en 2004. Vexé d’avoir été dupé comme une mule, n’ayant pas assouvi son désir souverain, le chevalier promet de tout révéler dans un hypothétique livre à venir. Prédiction que le système ne portera jamais en bandoulière! 

Or, les Américains ont encore, en mémoire, l’histoire du fougueux premier ministre du Congo nouvellement indépendant, Patrice Lumumba, en 1960. Face à sa volonté d’aller trop vite en affaires, en faisant des menaces à peine voilées de s’aligner sur la Russie en pleine guerre froide, le président Eisenhower, le 18 août 1960, lanca au directeur de la CIA, Allen Dulles, «Get rid of him» (débarrassez-moi de lui). Dulles interprète la phrase comme une autorisation de tuer 1. Nous connaissons la suite, l’idole de Guy Philippe, le dirigeant de la République du Congo, fut hachée en mille petits steaks sanguinolents à être liquéfiés dans de l’acide, le soir du 17 janvier 1961. 

Tout en faisant une halte critique sur ce que nous lisons et entendons, ce simple détour a été effectué pour attirer les regards sur la bataille qui se déroule présentement entre un Haïtien conscient de la dérive de son pays et les intérêts primaires de l’international, qui ne jure que par vider la place pour s’accaparer gratuitement de ses richesses minières : son cobalt, son iridium etc…, très utiles pour la nouvelle économie verte. Notre Guy est-il leur fils de pute? Sans ambages, je peux pencher vers le négatif! 

Des évènements sournois qui avaient eu lieu, de 2004 à nos jours, nous laissent perplexes, et nous sidèrent. Le système s’était servi du poulain et lui cherchait noise, après coup, pour des vétilles, pour lesquelles, d’habitude, il fermait les yeux pour plusieurs de ses excellents (sic) valets. 

À son arrestation en 2017, on s’attendait à une bataille rangée. Mais le tacticien, devinant le piège qui se dessinait autour de lui, se révéla plus intelligent, en réclamant à ses gardes du corps de mettre bas les armes, car toute riposte serait un prétexte pour l’éliminer sur place. Il a capitulé et il fut transféré aux USA où il ne risqua aucun accident. Le système préfère le faire assassiner en Haïti. Ce serait mieux à l’ère des fenêtres ouvertes des réseaux sociaux. 

En prison, là-bas, on lui procurait toutes sortes d’avantages et de confort. De retour en Haïti, après 6 années de taule, l’acclamation du peuple laisse pantois ses contradicteurs. À quel jeu joue le jeune? Le système s’énerve devant la détermination du combattant qui s’insurge contre lui, contre son dessein, contre ses projets. Guy Philippe n’est pas contrôlable. 

La nation doit être déstabilisée pour la vider de ses membres les plus susceptibles de placer des bâtons dans ses rouages, les professionnels, les intellectuels, les universitaires, etc. Le «Programme Biden» est en marche et remporte un succès phénoménal. Le réservoir de main-d’œuvre servile pour les boulots dégueulasses est à sa porte. 

Pour intimer l’ordre à l’ancien sénateur de mettre un peu d’eau dans son vin, le délégué de Jérémie et ses assistants, qui lui étaient favorables, furent révoqués manu militari et remplacés par des fiers-à-bras du gouvernement qui ont pour mission de calmer les ardeurs du trublion. Dans la semaine de leur installation, cinq des bruyants manifestants ont été envoyés ad patres. Notre homme a bien compris le message et n’a fait aucune déclaration.  

Le 7 février, il devait être à Port-au-Prince. Se sachant épié et attendu, il a joué de finesse et est rentré, sur un frêle esquif, incognito à la capitale, deux jours avant, à leur barbe et sans coup férir. 

Son téléphone est sur écoute et est aussi géolocalisé. Il est suivi, pas à pas, par des sbires sous contrat, au point de cribler de balles une VUS de ses partisans, où cinq de ses gardes du corps ont été éliminés. En comptant les décédés, les assassins ont été surpris une nouvelle fois. Le sénateur s’est volatilisé. Jouant de finesse, il avait simplement confié son cellulaire aux occupants de la voiture de tête. Il était à cinq minutes d’eux en arrière et assistait en spectateur au film de sa propre mort ratée et à l’acharnement des assaillants sur ses pauvres éclaireurs. 

Ce jeu du chat et de la souris ne présage rien de bon. Selon n’importe quel quidam, l’épée de Damoclès est suspendue dans l’air. Elle peut tomber à n’importe quel moment, car c’est écrit, le commandant, cet empêcheur de danser en rond, devrait être éliminé par ses semblables pour que le système triomphe dans son fantasme de déstabiliser totalement Haïti et la vider de sa population pour mieux exploiter les richesses de son sous-sol. 

Toutefois, le petit peuple, dans son for intérieur, rêve de voir l’épée chuter dans la gueule des vendeurs de nations, qui font la courbette, à longueur de journée, devant les magouilleurs patentés du Core Group, confirmant ainsi leur aliénation sans réserve. 

Max Dorismond





 

-NOTE -

 1 – Src : «Il y a 60 ans, l’assassinat de Patrice Lumumba, un crime politique avec des responsabilités belges». Par François Ryckmans - 15 janvier 2021 – Monde Afrique

Thursday, February 8, 2024

Les carottes sont cuites - Haïti pleure son malheur

Anmwey

Le 7 février, l’espoir d’une aube nouvelle animait le rêve de tous les Haïtiens, quelle que soit leur position sur le globe. Dans les faits, rien de nouveau ne s’était présenté. On eût dit que même le soleil avait oublié d’honorer son rendez-vous avec la terre. La déception fut totale. Haïti n’a que ses yeux pour pleurer ses malheurs. La tradition continue et la nation tourne sur elle-même pour longtemps encore. Écoutez la voix de ses enfants.

                                  MaxD

                                         « Anmwey » - L’actuel hymne national d’Haïti

Thursday, February 1, 2024

Quand l’ignorance et l’avidité alimentent l’inconscience

Une église de Mexico où l'esplanade sert de dortoirs pour les migrants d'origine haïtienne en 2023


Par Max Dorismond 

À regarder le tableau de nos congénères en fuite, allongés sur le plancher des vaches à l’aéroport de Boston, ou sous des tentes en pleine rue de Mexico, dans le froid hivernal, on bouillonne de rage. On se voit déjà justiciers, secourant la veuve et l’orphelin, luttant à mains nues contre les cancrelats au timon des affaires, qui font trotter, pieds nus, leurs propres frères, sur les braises de l’enfer. 

Comment en sommes-nous arrivés à cette insoutenable déchéance?

De nos jours, le pouvoir en Haïti n’établit aucune frontière entre l’idiot et le cancre. N’importe qui peut se métamorphoser président, premier ministre, ministre, directeur, député, sénateur, ambassadeur, amenez-en! Pour y parvenir, un faux diplôme obtenu pour 200,00$ d’une université sans adresse : Maître Zabel1 est déjà au nirvana. Sans épaulettes, l’analphabète doit s’offrir du panache dans la distorsion du réel! 

Le clan parvient au timon des affaires. Les Bêchons Joyeux ont la part belle de disposer de la manne à titre de propriété privée, avec le droit d’user et d’abuser. La nation sera dépecée en chantant : «Le temps béni est arrivé. C’est à notre tour de nous parler d’amour». La jeunesse oisive et désœuvrée s’est laissée embobiner sans détour en créant des gangs. Elle a reçu en récompense des Kalachnikovs et d’autres armes létales, comme à l’époque de Papa Doc, pour perpétuer l’instabilité et garantir, dans la déchéance, la permanence de cette présidence accidentelle tombée du ciel. 

Dans la réalité, ces gangs ont royalement manœuvré, en expert, selon la commande des bénéficiaires. La gêne, la disgrâce, la faim, le kidnapping et la mort… tout le vocabulaire de la déshumanisation habille le décor, et la fuite vers une autre terre d’accueil s’impose pour le peuple qui doit sauver sa peau et celle de ses proches. 

L’International sourit en soupirant d’aise, car une main-d’œuvre, servile et corvéable à souhait, arrive tambour battant à sa frontière, pour s’occuper des tâches les plus ingrates que ses propres ressortissants ne daignent accepter. 

Un segment des migrants haïtiens au Mexique 

Ces migrants malgré eux, sont désirés secrètement quoi qu’en disent les statistiques alarmantes ou les politicards hypocrites paniqués face à leur nombre. Pour que le pays d’accueil maintienne le niveau de vie de ses concitoyens, ils seront très utiles en suppléance dans la cueillette des fruits, la récolte de la salade, dans le nettoyage des chiottes, etc, pour un salaire de misère. 

Les cancrelats au pouvoir se congratulent «d’avoir servi le blanc depuis plus de 25 ans» et la tradition continue. Un tweet viendra toujours désigner le suivant! Toutefois, à voir la liste des sanctionnés, nous avons la preuve que le colon ne récompense presque plus l’obéissance et la servilité. 

Cependant, quoiqu’il advienne, ces pauvres hères arrivent au pire moment, les mains nues et sans expérience transférable, au temps où l’Intelligence Artificielle (IA) frappe à nos portes avec insistance. Sur la liste, beaucoup de jobs valorisants sont déjà effectués ou accaparés par l’IA. Les vendeurs de chez Macdonald, par exemple, les caissières des grandes chaînes de magasins, n’existent plus ou sont sur leur dernier mille. Par ailleurs, la banque d’investissement Goldman Sach estime déjà à 300 millions le nombre d’emplois dans le monde que des systèmes d’Intelligence Artificielle seraient susceptibles de remplacer. Soit environ un quart de l’activité mondiale2. De quoi hériteront ces nouveaux venus, sinon les pires boulots? 

Des migrants haïtiens dorment à même le sol dans un aéroport aux USA

Forcés de s’expatrier, seront-ils les nouveaux juifs errants de la modernité? Sans jugement, messieurs les gouvernants, vous êtes aveuglés par les flammes rougeâtres du pouvoir absolu et des pièces sonnantes et trébuchantes. Vous avez perdu toute notion de charité, tout sens de l’honneur en forçant vos semblables à l’exil. 

Finalement, le pillage, sans sourciller, sans commune mesure, de votre propre pays, pour aller briser les plafonds de verre chez l’étranger, ne vous conférera aucune immunité. Selon un classement de Transparency International, de 2018, sur la perception de la corruption, «Haïti est imbattable3». Elle est la championne incontestée dans ce domaine. 

Par conséquent, lorsque le pays hôte regarde, ébahi, l’étalage des déchets de votre race, traînant sa natte sur ses boulevards, dans ses aéroports, dans ses trous à rats, il ne sera nullement surpris de votre providentielle richesse. À l’instar desPéteurs de tête, continuez de vous bercer d’illusions!

L’hôte ne verra en vous, ni plus ni moins, que des macaques confus qui se sont trompés de la couleur de leur ombre! On a tous le droit d’être cons, néanmoins, certains abusent sans vergogne de ce privilège. 

Max Dorismond


 


-NOTE- 

1 – Maître Zabel, alias Zabelbock, avocat débonnaire dans le théâtre de Maurice Sixto «Ti Saintanise»

2 – Src: BFMTech & Co.

3 – Journal La Presse de Montréal du 31 janvier 2024

Sunday, January 28, 2024

Peuple Haïtien Réveillez vous!

Notre devise reste et demeure : liberté ou la mort

Par Jean Rico Louis.

Les ennemis du peuple Haïtien veulent garder Ariel Henry au pouvoir à tout prix malgré votre demande insistante faite à lui de démissionner pour prévenir une guerre civile dans le pays. 


Mais l’objectif secret des ennemis du peuple haïtien , est de créer des conditions pour une guerre civile; et ce sera le prétexte tout trouvé ou idéal pour forcer une occupation militaire d’Haïti. 


Le gouvernement de Ariel Henry est encore au pouvoir avec le support des gangs armés et criminels , qui sont « une milice armée pour intimider tout opposant potentiel et assassiner la population « . 


Peuple haïtien… Aux armes! Aux armes! 

Défendez vous pour rester en vie !


Arrêtez de danser dans les rues. Vous êtes tous en danger. Défendez vous !

C’est maintenant ou Jamais.


Des manifestants portent un faux cercueil à l'effigie d'Ariel visant à exiger sa
démission et à rejeter la force militaire pronée par ses complices de l'étranger 


Vous avez le choix de renverser ce gouvernement criminel et antinational supporté par les ennemis du peuple haïtien ou creuver tous de faim. Ariel Henry a fait du peuple haïtien, une population assiégée.


Les gangs armés sont là pour maintenir Ariel Henry et ses amis au pouvoir aussi longtemps qu’ils le veulent, si vous avez peur de mourir pour vous libérer de ces gangs armés et criminels!


Quant à moi … j’ai fait courageusement mon choix: lutter avec mon peuple pour renverser ce gouvernement illégitime et illégal qui vise à nous exterminer tous .


IL n’y a pas de révolution sans effusion de sang. Et c’est l’objectif recherché par le gouvernement criminel de Ariel Henry!


Nous demandons à notre leader Guy Philippe d’aller jusqu’au bout et nous sommes prêts à vivre libre ou mourir.


Peuple haïtien.. reprenez courage. Le gouvernement de Ariel Henry a déjà trahi votre cause et il est au service des ennemis de notre peuple!


Le rôle de la Police est de servir et de protéger leur communauté et de réfuser
tout ordre illégal venant  de leur supérieur hiérarchique.                                       


Forces armées d’Haïti et membres de la police nationale, le peuple haïtien ( vos père, mère, frère, sœur et membres de famille vous implorent de refuser tout ordre venant de ce gouvernement antinational et traître à la patrie , de refuser de tirer sur la population civile non armée pour éviter un bain de sang dans le pays ). 


Si vous choisissez de ne pas obéir à votre conscience et que vous choisissez plutôt de tirer sur la population, permettez que je vous dise ceci : vous aurez commis un acte de trahison. 


C’est l’obligation et Le Devoir des forces de l’ordre de refuser tout ordre venu d’un gouvernement illégitime et illégal contre son peuple! Votre refus d’obéir forcera Ariel Henry à quitter le pouvoir au plus vite. Mais si vous choisissez d’assassiner la population, vous n’aurez plus le choix que de continuer à assassiner la population jusqu’au dernier.


Si le gouvernement d' Ariel Henry cherche à vous intimider pour assassiner la population, abandonnez le camp des traîtres pour rejoindre le camp révolutionnaire. 


Si Jean Jacques Dessalines était un traître à son pays ou son peuple; 


Si Jean Jacques Dessalines avait le moindre désir de trahir ses frères dans l’esclavage, eh bien nul d’entre nous ne serait aujourd’hui né libre. 


Notre devise reste et demeure encore: 

Liberté ou la mort ! 


Églises d’Haïti… où êtes vous tandis le peuple haïtien est en danger en raison de l’action criminelle d’un «  faux chrétien, un judas appelé Ariel Henry et qui a choisi de trahir une fois de plus Jésus, au lieu de renoncer au pouvoir confié à lui par des suppôts de Satan! 


Ariel Henry…voici le message d’un frère adventiste à vous. Et ne dites pas que vous n’avez plus le choix.


Ariel Henry… vous ne pourrez pas vous moquer de Dieu pendant longtemps encore. Vous jours sont comptés !


Démissionner avec fracas et volontairement pour le bien du pays et de ce peuple qui vit dans la souffrance extrême, et Dieu aura pitié de vous. Tout l’or du monde ne peut procurer le bonheur.


Jean Claude Duvalier n’a jamais voulu aller jusqu’à l’extrême. Quand il avait compris que le peuple haïtien ne voulait rien savoir de lui, il avait choisi de partir pour l’exil, afin d’éviter un bain de sang dans le pays. Et voilà qu’il est revenu dans son pays après vingt- cinq ans d’exil, aux Gonaives même, là où la rébellion avait commencé et sans être inquiété et pour demander pardon à son peuple. 


Je ne suis pas Duvalieriste. Et si je me retrouvais de son vivant en sa présence, je ne lui ferais aucun mal , même si j’avais l’opportunité de le faire. 


Parfois dans la vie… une seule action de grandeur de la part d’un coupable, est capable de forcer ses pires ennemis de faire preuve de clémence envers lui, en temps de vengeance.


Ariel Henry… je suis comme vous un frère adventiste…mais je suis gêné de constater que l’oppression de notre peuple vient d’un membre de notre religion. La population haïtienne souffre cruellement. 


« Tout l’or de la réserve fédérale Américaine ne me ferait pas danser ni  choisir le camp de Satan ou même faire des courbettes devant le président des États Unis, Joe Biden,  rien que pour garder illégalement le pouvoir ou assassiner mon peuple et garder en retour cette position d’un premier ministre de facto minable ». 


Ariel Henry… du haut des cieux, Dieu vous observe ! 


Choisissez en tout temps Dieu et non Satan ! Vous êtes maintenant un instrument de Satan pour faire du mal. Libérez vous de ses emprises. Et Dieu fera le reste en votre faveur. Arrêtez d’écouter les flatteurs et opportunistes qui cherchent à vous manipuler pour sauver leur peau. La vengeance de ce peuple peut être terrible, si vous le poussez à l’extrême.


Le plus doux oreiller dans l’existence de tout être humain, c’est une conscience tranquille. Démissionner frère… tandis qu’il est encore temps!


Ceux qui vous retiennent prisonnier dans cette fonction minable de premier ministre ne pourront rien contre vous !


Voici l’opinion de la majorité à votre sujet:


Ariel Henry est au service de nos ennemis. IL n’est qu’un prisonnier des ennemis de notre pays et de notre peuple. 


Forces de l’ordre…armée et police!


Le peuple compte sur vous pour dire non aux ordres criminels de Ariel Henry. Arrêtez d’avoir peur de personne!


Les ennemis d’Haïti n’ont qu’un objectif: l’occupation d’Haïti afin de pouvoir réaliser leurs objectifs criminels à long terme : rentrer dans le pays pour voler et piller ses ressources!

Vive le leader de la révolution Guy Philippe!

Le choix est votre: défendre votre peuple et votre pays contre les traîtres dans vos rangs ou choisir de devenir les esclaves de vos maîtres depuis toujours! 


À chacun de prendre ses responsabilités de citoyen engagé!


Vive la révolution en marche !


Vive BSAP! Vive le leader de la révolution Guy Philippe! 


Vive le peuple haïtien! 


Et vive Haïti, le pays du père fondateur d’Haïti, le très honorable Jean Jacques Dessalines, le grand!


Wednesday, January 17, 2024

Le lion se préoccupe t il des récriminations d’un troupeau de moutons?

Guy Philippe qui vient de purger 6 ans de prison, lance un mouvement
révolutionnaire pour un chambardement du systéme socio- politique et éconmique
 


Par Jean Rico Louis

Le citoyen haïtien Guy Philippe et Sénateur élu, venait de purger 6 ans de peine d’emprisonnement pour trafic de drogue dans une prison Américaine. 


Mais curieusement, ce citoyen haïtien hier encore Sénateur élu , qui est en passe de devenir un révolutionnaire et qui semble vouloir renverser présentement ce système socio-politique et économique mis en place par ses ennemis idéologiques, a déclaré sans ambages : qu’il avait été victime de complot et que tout cela avait été également une ruse des Américains pour obtenir son incarcération pour des raisons inavouables. 


Tandis que les uns et les autres semblent avoir leur opinion déjà faite sur la légalité ou l’illégalité de son arrestation par les Americains, le citoyen Jean Rico Louis intervient dans ce débat pour demander aux uns et aux autres: 


est ce vraiment important d’en discuter?


Et Jean Rico livre ses impressions à tous ceux encore capables d’admettre la réalité de l’univers des puissants versus celle de ceux dans le monde des peuples impuissants et pauvres, qui vivent encore de leur passion ou de leurs illusions.


Peu importe la force , la justesse et l’utilité de vos arguments d’un côté comme de l’autre, le suprême argument dans cet imbroglio sans fin ou discussion byzantine, reste et demeurera aujourd’hui encore celui que nous connaissons tous depuis toujours, à savoir que: “ La raison du plus fort est toujours la meilleure “ ! 


Les États Unis d’Amérique se font depuis qu’ils sont devenus cette puissance planétaire, une obligation d’appliquer sans appel leurs lois partout dans le monde et plus précisément dans les États impuissants et pauvres du monde, au nom de la sécurité nationale.


C’est vrai un peu partout dans le monde et surtout dans tout pays considéré comme faisant partie de leur empire ou arrière cour. 


Noriega , cet ex-homme fort du Panama et tant d’autres , ont connu bien avant Guy Philippe la rigueur de la justice Américaine. Et pourtant personne n’a jamais protesté contre l’arbitraire de ce puissant voisin dans sa manie à faire valoir cette notion d’extra-territorialité dans l’application de ses lois un peu partout dans le monde.


Guy Philippe avait été accusé tantôt de “ trafic de drogue ou de blanchiment d’argent “ par les États-Unis, mais curieusement même le gouvernement Haïtien ne pouvait se permettre de demander aux Américains de partager “ les preuves qu’ils ont en leur possession contre un citoyen haïtien et en plus un sénateur élu d’un pays soit disant indépendant “, avant d’admettre la notion de sa culpabilité , voire même solliciter la permission de le juger chez nous pour sa transgression, avant même de penser à l’extrader vers les États Unis. 


Qu’est ce que cette attitude désinvolte dans la conduite des deux états implique dans l’application des lois au regard du droit international? 


Un mépris total des deux états dans l’application des lois ou la pratique du droit au regard de la communauté internationale.


De ce fait, L’état le plus faible sera toujours le mauvais perdant, dès le départ.


Et la loi de la jungle demeurera toujours la loi du monde .


Malheur aux États impuissants ou incapables de faire valoir leurs droits par la force des armes, en raison de l’intransigeance d’un autre état beaucoup plus puissant militairement et économiquement.


Et alors… pourquoi perdre notre temps à débattre ou à essayer de gagner par la force de nos arguments , quand tout nous ramènera inévitablement qu’on le veuille ou non à la case de départ , à savoir que : “ La raison du plus fort est toujours la meilleure ”?


Le lion se préoccupe t il des récriminations d’un troupeau de moutons?


Bien sûr que je constate la force et l’utilité des arguments des deux côtés….mais tout a été décidé d’avance par cette puissance du monde , et ce sera encore du pareil au même , tant et aussi longtemps que l’équilibre des droits de tous les États n’est pas reconnu dans une juridiction internationale non fictive , et qu’il n’existe aucun contrepoids pour mettre en déroute ou réduire à l’impuissance l’intimidation ou le chantage des États puissants, qui se considèrent plus égaux parmi les états égaux.


Les pays pauvres et impuissants seront toujours considérés comme des “quantités négligeables” pour parodier ce jargon ou  répété depuis toujours par les mathématiciens , pour la simple raison que “ l’histoire est une épreuve de force “, de l’avis de  Staline. 


Les pays puissants auront toujours le dernier mot en tout !


Et l’ordre mondial établi par eux ne peut être contesté ou renversé sans conséquence.


Le jour où toutes les nations du monde auront décidé de faire valoir leurs droits , en choisissant d’ignorer ceux des nations beaucoup plus puissantes ou de lutter pour renverser cet ordre mondial établi en faveur des États puissants , c’est à ce moment précis que l’humanité basculera dans le chaos. 


Et ce sera probablement le commencement de  la fin de la race humaine sur cette planète.


L’histoire du monde…ce sera toujours celle du plus fort ou de celui qui aura toujours cette capacité d’imposer ses lois à tous , soit par le chantage, l’intimidation ou la guerre.


Janvier 17/ 2024.


Jean Rico Louis



Wednesday, January 10, 2024

Entre humiliation et dégénérescence, il n’y a pas deux choix

La dure et triste chevauchée des migrants haïtiens du Sud vers le Nord



Par Max Dorismond 

Le téléphone vibre et la question de l’ami tombe à pic : que penses-tu de l’accolade fraternelle du peuple à Guy Philippe? 

Frérot, répondis-je, nul besoin d’ouvrir ma bouche, va lire cet article, Quand une nation condamne sa jeunesse au Supplice de Tantale, l’unique et salutaire réponse te reviendra comme par enchantement. 

J’ai eu l’occasion de visionner dernièrement une vidéo sur ma ville natale, Jérémie. Elle exhibe l’abandon de l’Hôpital Saint-Antoine dans toute sa nudité, vidé de ses patients et de son personnel pour cause de grève. Subsiste un seul malade à l’urgence sur un lit déglingué avec un soluté au bras. Il n’a nulle part où aller et personne pour le soigner, le pauvre! 

Quelle en est la raison? C’est une routine. Rien de nouveau sous le ciel bleu de Toma. Depuis 5 mois, personne n’a reçu un centime de leur salaire. Pensez-vous que le Ministère de la Santé est à sec? Loin de là! Le budget de Jérémie a été volé purement et simplement depuis Port-au-Prince. Chaque mois de paie non versé s’avère être la propriété de tel cadre qui doit nourrir famille et maîtresses résidant hors du pays. 

Vivant en terre étrangère, la bouche pleine, le réfrigérateur sur le point d’exploser, nous avons tendance à oublier ceux qui végètent là-bas dans la crasse, la faim, la violence et l’indignité. Délaissons une minute nos conforts et l’indifférence. Fermons nos yeux, revoyons ces images, métamorphosons-nous en acteurs et rentrons dans la peau de ceux qui fuient ce paradis de l’impunité, cette terre de gangsters! 

Des milliers de migrants, principalement haïtiens, traversent
le Rio Grande du Mexique pour rejoindre les États-Unis.    

Nous voilà en cavale, seuls ou en famille avec des enfants, à pied, sur tous les sentiers périlleux de l’Amérique du Sud à destination des États-Unis ou du Canada. Sur le trajet, les risques d’affronter les pires dangers, tels des malfaiteurs, des détrousseurs, des violeurs, des animaux sauvages, des rivières infestées des reptiles les plus dangereux au monde, à l’instar de l’anaconda vert, un serpent aquatique géant qui peut atteindre 9 mètres de longueur, ou le piranha, un poisson carnivore, aux dents acérées avec un appétit pour la viande. En présence de sang dans l’eau, les piranhas se regroupent en bancs, en essaim, pour attaquer les grosses proies. Ils peuvent dévorer frénétiquement un homme de six pieds en l’espace d’une heure, laissant simplement son squelette au fond, dans la vase. Le cinéma en a fait ses choux gras dans, par exemple, le film de James Bond, «On ne vit que deux fois».

J’ai eu la possibilité de feuilleter le journal mexicain «El Universal», avec un titre sur nos congénères : «Haitianos, el nuevo rostro de la Ciudad de México», qu’on peut traduire par «Les Haïtiens, le nouveau visage de Mexico». 

Toujours, dans notre rôle d’observateur, nous suivons dans le narratif le regard du Mexicain qui se sent agressé par ces visages noirs qui envahissent son décor. Ce sont les survivants de la longue marche. 

Il est écrit : Sans documents de l’immigration, les Haïtiens survivent dans les rues d’Iztapalapa, de Tláhuac, de Milpa Alta et d’autres municipalités où, contrairement aux migrants d’autres nations, ils ne demandent pas d’argent aux feux de circulation, mais préfèrent travailler comme maçons, ouvriers agricoles, vendeurs de rue, vendeurs à la sauvette, serveurs et serveuses, entre autres activités»… 

Des migrants, dont beaucoup viennent d'Haïti, le long du pont
de Del Rio au Texas le 21 septembre 2021.
                            

Oh dignité, oh fierté, quand tu nous habites encore! Ils végètent sous des tentes par des températures de deux degrés ou sont entassés dans de petites pièces. Cette jeune femme de 25 ans, qui parle français et diplômée en littérature, est arrivée il y a trois mois de Tapachula et travaille depuis plusieurs semaines dans une taqueria de Coyoacán, où elle fait la vaisselle et nettoie les tables… 

Dans les rues d’Iztapalapa, elle a reçu en signe de solidarité de la part de voisins une veste, des T-shirts et des couvertures usagées, mais elle est également confrontée au racisme d’autres personnes qui, lorsqu’elle passe, lui crient des grossièretés en raison de la couleur de sa peau. Certains l’accusent de vol ou la harcèlent, comme au magasin Walmart sur la Plaza Ermita, où un policier la suit invariablement dans les allées lorsqu’elle fait ses courses… 

L’article souligne encore que : de nombreux Haïtiens ont des diplômes universitaires, parlent deux ou trois langues et, contrairement à d’autres migrants, ils cherchent plutôt à s’intégrer au marché du travail et à la société.

"Ils viennent des Caraïbes, où les températures sont élevées, et sont confrontés à l’hiver le plus froid de la ville de Mexico, sans vêtement ni couverture, à l’air libre. Il y a peu de signes de facilitations et un abandon total de la part des gouvernements fédéraux et de la ville de Mexico… 

Joseph Toussaint, un enseignant de 26 ans, a quitté sa classe à Port-au-Prince pour fuir l’extrême pauvreté et s’est retrouvé avec une pelle, des cloisons et du ciment pour travailler comme maçon temporaire sur un chantier de construction dans la dangereuse colonie de Quetzalcoatl à Iztapalapa 

Cher ami, voilà un succinct état de la situation de nos frères en fuite sur un seul point du globe. Néanmoins, ils sont partout, partout, même en Turquie. 

Ta première interrogation tient-elle encore? Nos congénères n’ont pas deux choix. Que l’ange ou le démon leur offre le bras pour sauver leur peau, ils devront se presser pour attraper la main tendue. Les questions douteuses seront posées plus tard. Il y a urgence en la demeure. Il faut annihiler la crise! 

Max Dorismond



 

 

NOTE 

1 — L’anaconda peut atteindre jusqu’à 9 mètres de longueur. (Src. : Wikipédia)

2 — Src. : Wikipédia

3 — Journal «El Universal» du 7 janvier 2024

4 — L’article : https://www.eluniversal.com.mx/nacion/haitianos-el-nuevo-rostro-de-la-ciudad-de-mexico/