Discours d'Etzer Vilaire à la mémoire des héros de l'Indépendance, de Charlemagne Péralte... 

Thursday, June 30, 2022

L'un des derniers acteurs des vêpres jérémiennes de 1964

Abel Jérôme dans son fief jacmelien
      

L'un des derniers acteurs des vêpres jérémiennes de 1964 ferait du bien à l'humanité s'il décidérait de nous dire ce qu'il sait de ces temps lugubres à Jérémie. 

Plusieurs personnes qui avaient l'âge de raison au cours des années 1960 dans la Grande Anse continuent de souhaiter que Abel Jérôme dans un sursaut de révolte intérieure ait pû, avant de mourir, avoir le courage de partager ses mémoires avec la ville de Jérémie qui a tant souffert de son commandement millitaire au début des années 1960...

Les grands hommes sont ceux qui admettent leurs erreurs et sont prêts à faire leur mea culpa, même après près de cinquante ans. 

Il est important que Abel Jérôme qui est relativement en bonne santé, malgré son âge avancé, sâche aussi que les grands hommes sont ceux qui, dans un ultime effort de redressement de soi avant de faire le long voyage, font le sacrifice de dévoiler même les plus grands secrets d'État pour se laver d'un crime de jeunesse pour le bien-être de l'humanité. 

J'ai fait de mon mieux pour dire ce que j'ai sû et vécu à travers " Jérémie, Haiti, il était une fois, une tranche de la petite histoire d'Haiti, mais des situations historiques venant d'un acteur des vêpres jérémiennes complèteraient l'histoire. 

Vas-y Commandant, dis-nous toute la vérité......

 Jean-Pierre Alcindor 

 

Lire dans la même rubrique:

Tuesday, June 14, 2022

Présence Haïtienne en Afrique - Marcel Gilbert

Professeur Marcel Gilbert (vers les années 1960)

Marcel a fait ses études primaires et secondaires dans sa ville natale Jérémie jusqu’à la classe de rhétorique. Il rentre à Port-au-Prince en 1944 pour poursuivre ses études secondaires (classe de philosophie) et supérieures de professorat aux Cours Normaux Supérieurs, ancienne dénomination de l’ Ecole Normale Supérieure.

Il commence une carrière d’enseignant (mathématiques et philosophie) à partir de 1944 dans les lycées de Port-au-Prince (Toussaint Louverture, Alexandre Pétion, des Jeunes Filles) les principaux collèges de la capitale (Saint Pierre, Catts Pressoir, Adventiste de Dïquini) . Il a aussi enseigné à Jérémie (Lycée Nord Alexis) et au Congo Brazzaville : (Lycées de la Libération & Savorgnan de Brazza).

Directeur du Lycée Pétion (décembre 1956 à Aout 1959, Président de l’Union Nationale des Membres de l’Enseignement Secondaire (Février 1957 –Aout 1959) dans un contexte sociopolitique difficile avec l’arrivée de François Duvalier au pouvoir. Après cinq (5) arrestations, il laisse Haïti en 1965 avec sa famille pour le Congo Brazzaville ou il a séjourné jusqu’à septembre 1986, suite à la chute de la dictature des Duvalier, père et fils. Dans ce pays, il exerce sa profession d’enseignant de mathématiques et de philosophe. Il fut aussi Consultant Spécial du Ministre des Enseignements Secondaire et Supérieur pour l’éducation philosophique. « De 1970 à 1984, il participe à la conception et à la mise en œuvre de la réforme de l’éducation au Congo dite « Ecole du peuple, contestant certaines formes de l’enseignement de la philosophie » nous dit Jacques Georges REID in : Le professeur Marcel GILBERT au Congo, 9 mai 2001).

De retour en Haïti en septembre 1986, Marcel continue sa militance politique pour une Haïti souveraine et plus égalitaire en mettant en place avec un groupe d’éducateurs et d’autres compatriotes « Haïti Groupe de Réflexion sur l’Education HAGREE). Quand la situation l’exige, il publie « Une lettre à la nation » ou il développe, en les actualisant les divers aspects idéologiques, politiques économiques ou culturels de son œuvre de base « L’Unité historique de peuple en Haïti »

Parlant de Marcel Gilbert, Emmanuel Buteau a écrit : « Le professeur Marcel Gilbert, pendant toute sa vie ne s’est jamais métamorphosé en des personnages inhumains et opportunistes. Il a toujours gardé sa simplicité, son ouverture sur les autres, sa droiture, son honnêteté et son sens profond de la responsabilité »

Sources combinées

Lire dans la même rubrique:

Marcel Gilbert, un philosophe au service de l'humanité

Marcel Gilbert  dans une interview avec Jean Dominique explique les racines historiques du duvalierisme

Interview Emmanuel Buteau, Marcel Gilbert, Roger Dorsinville sur la conjoncture de 1987 



Saturday, June 11, 2022

UNE MISE AU POINT SUR CATHERINE FLON ET LES VÉRITÉS HISTORIQUES

Après l’erreur sur la personne qui a fait passer en 1924 un signataire de l’Acte de l’Indépendance, l’officier Malet, pour un colon français de race blanche, voici que se produit une erreur du même genre au sujet de Catherine Flon. La lumière a été faite sur la véritable identité de Malet dans un article que l’historien et généalogiste Peter Frisch a publié en cette année 2022 dans la Revue de la société haïtienne d’histoire, de géographie et de géologie (pages 112 à 123 d’une livraison spéciale contenant les numéros 275 à 282).

De mon côté, j’étais parvenu aux mêmes conclusions que Frisch dans mon plus récent livre Haïti : Extermination des Pères fondateurs et Pratiques d’exclusion, rédigé à peu près en même temps que l’article  en question. C’est finalement par la généalogie qu’on a pu corriger cette erreur sur la personne de Malet. Le vrai signataire de l’Acte n’était pas le colon français Nicolas Mallet, surnommé Malèt Bon Blan, mais l’officier de couleur Jean-Louis Malet.

Dans un souci sans doute louable de faire la lumière sur le cheminement de Catherine Flon, certains chercheurs, trop pressés à mon goût, ont rédigé ces derniers temps diverses notes dans lesquelles ils précisent les dates de naissance et de décès de cette obscure couturière de l’Arcahaie). Jusqu’au début de l’actuelle décennie, personne ne s’était aventuré à se prononcer même timidement sur ces deux points. L’hypothèse la plus plausible retenue par la tradition orale au sujet de son décès est qu’elle aurait péri en mer en retournant à Léogâne le soir du Congrès du 18 mai. Soudainement, deux dates sont apparues : le 2 décembre 1772 pour la naissance à Léogâne et le 27 août 1831 pour le décès. Et il n’a pas fallu beaucoup de temps pour que cette information soit présentée pour vraie et diffusée officiellement.

Les divers visages attribués à André Rigaud

Dans le même ordre d’idées, il y lieu de signaler une erreur très grave relative aux portraits trouvés pour le général André Rigaud qui a combattu inlassablement les Anglais dans le Sud de Saint-Domingue, perdu la Guerre du Sud contre Toussaint et tenté sans succès une scission de ce département pendant la présidence de son ami et allié Pétion. Une simple interrogation à partir de Google révèle l’existence des trois images ci-dessus du personnage : la première qui semble authentique, avec un nez assez court; une variante de celle-ci dont le nez visiblement allongé donne un air de Pinocchio; la troisième qui n’a aucune ressemblance avec les deux premières. En retraçant l’origine de la dernière photo avec la fonction Reverse Image Search (Recherche-image inversée) de Google, on arrive au général français  Jean- Charles  Pichegru (1761-1804) qui n’a aucun lien avec André Rigaud : https://www.juramusees.fr/decouverte/jean-charles-pichegru/

Considéré comme un des généraux les plus populaires de la Révolution française,  Pichegru est mort en 1804 dans la Prison du Temple, à Paris,  où il était incarcéré sous l’accusation d’avoir comploté contre la France à l’époque où il était général en chef de l’Armée du Rhin. Il était accusé également d’avoir comploté avec les royalistes pour tuer Napoléon et ramener les Bourbons sur le trône de France en 1803. Une  rumeur très vraisemblable veut qu’il ait été assassiné sur ordre de Napoléon. Toutefois, l’enquête officielle indique qu’il s’est plutôt suicidé pour éviter l’opprobre d’une exécution publique. Curieusement, les recherches menées directement sur Google ou à l’aide de la fonction Reverse Image Search sur la photo controversée de Rigaud conduisent au site ci-après de l’auteur bien connu Claude Ribbe et à deux de ses livres, Le général Alexandre Dumas et Une autre histoire : http://une-autre-histoire.org/andre-rigaud-biographie/

La consigne est donc à la prudence !

Quant à la photo correctement identifiée du général Pichegru, elle figure dans une bonne cinquantaine de publications françaises. Notamment au frontispice de la quatrième édition du dixième tome de l'Histoire de la Révolution Française publié en 1834 par Adolphe Thiers et accessible à l’adresse: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1415594r/f37.item.r=Pichegru%20Thiers

Ces mises au point n’auraient pas été possibles sans la vigilance ni le concours initial du chercheur et généalogiste Jean-Édouard Stam, de Montréal. Elles ont seulement pour but d’aider les auteurs et les chercheurs à corriger certaines erreurs historiques très graves et à les encourager à aborder avec circonspection les informations douteuses qui leur parviennent trop souvent. Je souhaite sincèrement que nos démarches ne froissent la susceptibilité de personne et, surtout, qu’elles ne déclenchent aucune polémique inutile.

Eddy Cavé, auteur





Friday, June 3, 2022

Dans le New-York Times, Président Biden se prononce sur la guere russo-ukraine

Joe Biden , le 46è président des États-Unis

“…L'agression non provoquée, le bombardement des maternités et des centres de culture, et le déplacement forcé de millions de personnes font de la guerre en Ukraine un problème moral profond. J'ai rencontré des réfugiés ukrainiens en Pologne - des femmes et des enfants qui n'étaient pas sûrs de ce que serait leur vie et si les proches qui sont restés en Ukraine iraient bien. Aucune personne de conscience ne pouvait être émue par la dévastation de ces horreurs.

Se tenir aux côtés de l'Ukraine à l'heure où elle en a besoin n'est pas seulement la bonne chose à faire. Il est dans notre intérêt national vital d'assurer une Europe pacifique et stable et de préciser que la force ne redresse pas. Si la Russie ne paie pas un lourd tribut pour ses actions, elle enverra un message à d'autres agresseurs potentiels qu'ils pourront eux aussi s'emparer de territoires et soumettre d'autres pays. Cela mettra en danger la survie d'autres démocraties pacifiques. Et cela pourrait marquer la fin de l'ordre international fondé sur des règles et ouvrir la porte à l'agression ailleurs, avec des conséquences catastrophiques dans le monde entier.

Je sais que beaucoup de gens à travers le monde sont préoccupés par l'utilisation des armes nucléaires. Nous ne voyons actuellement aucune indication que la Russie ait l'intention d'utiliser des armes nucléaires en Ukraine, bien que la rhétorique occasionnelle de la Russie pour secouer le sabre nucléaire soit elle-même dangereuse et extrêmement irresponsable. Permettez-moi d'être clair : toute utilisation d'armes nucléaires dans ce conflit à quelque échelle que ce soit serait totalement inacceptable pour nous et pour le reste du monde et entraînerait de graves conséquences.

Les Américains garderont le cap sur le peuple ukrainien parce que nous comprenons que la liberté n'est pas libre. C'est ce que nous avons toujours fait chaque fois que les ennemis de la liberté cherchent à intimider et à opprimer des personnes innocentes, et c'est ce que nous faisons maintenant. Vladimir Poutine ne s'attendait pas à ce degré d'unité ou à la force de notre réponse. Il s'est trompé. S'il s'attend à ce que nous vacilions ou que nous nous fracturions dans les mois à venir, il se trompe également…” 

Traduction française: HCC