Les secrets de famille racontés par la rue, peuvent ne pas vous effaroucher outre mesure. Mais quand ils sont dévoilés par un élément direct du clan, on retient son souffle et on écoute d’une façon sacerdotale, car rien dans le récit n'inspire le doute vu le lien de sang qui lie le rapporteur avec l’historique. Toutefois, quand l’argent d’un côté, la politique, la jalousie, la pauvreté et la rancœur de l’autre s’y confrontent, on se trouve mélangé, face contre terre, dans une véritable gargote à enclaver dans un cadre ficelé.
Tout ceci,
pour rappeler que le frère ainé de Jovenel, à l’émission de « Matin Débat »
n’a pas ménagé sa belle-sœur. On l'a entendu maugréer à belle dents en mettant à nu
l’ex-couple présidentiel. Tout y passe, la sœur, le père. La carte géographique
des Moïse a été étalée dans toute sa laideur sur la place publique, au point de
demander, « Quelle est la dette réelle de ce pays envers Baron Samedi ».
Rien ne nous étonne, quand, dans une famille, la réussite financière de l’un peut enclencher la jalousie de l’autre, si le chanceux avait tendance à oublier l’époque où tous les frangins dormaient dans le lit de la misère.
Or, il
paraît que dans la famille, Jojo n’avait nullement la main soyeuse qui avait
tendance à s’engluer dans la colle au fond de sa poche, tant la hargne du frère
aîné fut lancée sans parachute. De la politique, le frérot en a soupé de cet homonyme. Il est pratiquement le frère de l’autre, mais il ne fut qu’un
numéro dans la rue, au point de sortir le moins possible. Nul ne le voit, ne
l’interpelle ou ne le dévisage : il est pauvre, vraiment pauvre. Il n’a
jamais fréquenté le Palais de son petit frère.
On comprend
assez bien sa frustration. Dans notre pays, certains vont jusqu’à changer leur
acte de naissance, à maquiller leur nom pour être l'équivalent de celui
qui coiffe le fauteuil présidentiel.
Nous avons
pour anecdote l'histoire d'un certain « Estime », sous le gouvernement de
Dumarsais Estimé, dans les années 46-50. Ce malheureux Estime, un pauvre
professeur, qui picotait à qui mieux mieux dans le quotidien, jugea utile
d’ajouter un accent aigu sur la lettre « e » final de son
pseudopatronyme. Armé d’audace, il se présenta au palais, et usait d'arrogance
avec les soldats de la sécurité, ouvrait les portes à sa guise parce
qu’il se croyait être un «Estimé»
En jouant
très bien son rôle dans son propre film, il avait fini par décrocher un
bon job. À la chute du président, résultant d'un coup d'État , un sergent
l’apostropha de son vrai nom. Estomaqué, il est désarçonné, surtout qu’il avait
maille à partir avec ce dernier. Une première gifle le ramena sur terre. Quand
une seconde allait s'abattre sur l’autre joue, il déclara : « Oh
Seigneur sauvez-moi, gade kote yon ti aksan tegi metem ».
En revenant
à notre Gabriel Moïse, on est tombé des nues, de découvrir qu’il a vécu hors du
pouvoir qui fut tout près et pourtant si loin. Quelle leçon peut-on tirer de ce
roman surréaliste dans un pays où la misère s’écrit en lettres majuscules?
Ce que Mr
Moïse n’a pas souligné par exemple, en tant que frère aîné, c’est sa
participation dans l’éducation du petit frère, comme c’est courant chez nous,
quand le plus âgé doit se départir de ses rêves au profit de la marmaille.
Aucun souvenir de ce type ne fut rapporté par le plaignant. Cependant, s'il s'avère réel, Jovenel a commis une royale bévue en l'oubliant sur le pavé.
Toutefois,
l’amour fraternel étant encore présent, l'accusateur, protégeant son frangin, dénigre l’ex-première dame pour avoir érigé un mur
infranchissable entre le président, sa famille et ses alliés. Il est « en maudit »
contre Martine, au point de douter de la mort du frère dont il n’a jamais vu le
cadavre avant son inhumation.
Scandale de
palais ou scandale familial. Le plaignant a déblatéré de long en large dans
toute sa vomissure. Mais, à bien y réfléchir, si par hasard la présidence était briguée par Martine, cette incartade n’aurait aucun impact sur sa
campagne. Ce roman serait considéré comme un feuilleton à l’eau de rose, car
toutes les familles en ont soupé de ce bouillon de culture. Il n’y a rien là
pour fouetter une mouche.
D’ailleurs
nous avons en mémoire la récente saga de Mary Trump avec son oncle
Donald. Les mots salaces lancés par la nièce pour dénigrer le président des
États-Unis ne l’ont dérangé d’un iota. C’est le côté surprenant de la
politique. Rien ne doit nous étonner.
La première dame n’est pas aimée de son beau-frère. Il y a deux possibilités - ou bien son beau frère est mauvais ou Martine est mauvaise. C’est très courant dans une famille. Des chocs avec les beaux parents sont légions. This man means business. Il n’aime pas Martine. Peut être qu’elle avait raison de se distancier. Il n’a pas reçu un penny. Donc Jovenel serait l’unique président qui n’a pas enrichi sa famille. Un excellent article !
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