Discours d'Etzer Vilaire à la mémoire des héros de l'Indépendance, de Charlemagne Péralte... 

Sunday, August 20, 2023

Célébration du jubilé des médecins diplomés de la Faculté de médecine de Port-au-Prince

Rosalvo Bobo

Pendant 3 jours de suite, du 19 au 21 août, la promotion Rosalvo Bobo 1973 a célebré le jubilé de l'obtention du diplôme médical de la Fac de médecine de l’Université d'État d'Haïti. Les diverses phases de cette célébration ont eu lieu à Fort Lauderdale en Floride à l'Hôtel Marriott de l'aéroport.

Des diplômés de cette promotion sont venus de divers points géographiques des États-Unis pour cette fin. Et un Zoom meeting a eu lieu pour établir une liaison avec des médecins de la classe jubilaire qui n'ont pas pu faire le déplacement.

Le clou de la célébration à été la soirée de gala ayant eu lieu le samedi 19 août au cours de laquelle les médecins jubilaires et l'assistance ont assisté à des présentations et shows musicaux entrecoupés d’un mémorial rendant hommage aux disparus et suivi de deux allocutions portant l'emphase sur la signification de la célébration.  Ces discours de circonstance ont été prononcés par Dr. Joseph Lochard et  Dr.Carl Gilbert

Une messe d'action de grâce a eu lieu à l’église catholique  (St Barthélemee de Miramar) en faveur des médecins de la classe 1973 tandis qu'un Zoom meeting réunissait des Docs. de la classe 1973 pour clôturer la fête. 

Des maillots-souvenir ainsi que des articles marquant le cinquantenaire de cette étape dans la vie professionnelle des médecins ont été distribués.  

Hervé Gilbert, pour Haïti Connexion Culture et RFC

------------------------------------------------------------------------

Discours de circonstance par Dr Carl Gilbert. (Version anglaise)

Dr. Carl Gilbert





Mes chers Consœurs et Confrères de la classe Rosalvo Bobo,

Aujourd'hui, nous nous réunissons ici pour célébrer une étape importante de notre vie : le jubilé de l’obtention de notre diplôme de médecin de la Faculté de médecine de l'Université de l’État d'Haïti. C'est un honneur et un plaisir d'être devant vous, chers collègues, alors que nous réfléchissons à l'incroyable voyage que nous avons entrepris ensemble il y a cinquante ans.

Je pense que si le comité organisateur de cette célébration avait été au courant de l’une de mes conneries d’autrefois, il aurait beaucoup hésité à m’accorder cet honneur de vous adresser ce soir : 

Je m’explique et je confesse :

De gauche à droite: Drs Renaud Blemur, Bernard
Beauboeuf, Jacques Dole, Oswald André, Carl Gilbert

J’étais en 5ème ou bien 4ème secondaire du collège St louis de Jérémie. Père Percy, un puriste de la langue française, revoyait avec nous les deux formes active et passive d’une phrase française. Il nous explique que dans la forme active le sujet de la phrase fait l’action et dans la forme passive le sujet subit l’action. Puis, il désigna un condisciple d'illustrer devant toute la classe ses explications avec un exemple d’une phrase avec la forme active. Timidement, le camarade se lève et dit : le chat a dévoré la souris. Bravo ! Tout le monde était d’accord que ce fût un bel exemple de phrase active dans laquelle le sujet fait l’action et est responsable de l‘action.

De plus, c'est une vérité de la Palice que les chats aiment pourchasser les souris pour les croquer.  

Première rangée de gauche à droite:
Drs: Yanick Charles-Pierre, Rolande 
Pierre-Louis. 2ème rangée g/droite: Drs
Carl Gilbert, Yves Jean-Bart, Daniel
François, Rodrigue Dossous, Louis
Joseph Auguste, Jacques Hyacinthe,
Joseph Lochard, Jacques Dole. 3è rangée:
Drs Serge Veillard, Ludner Confident, Frantz
Hyacinthe, Oswald André, Bernard
Beauboeuf, Renaud Blémur. 
       

Satisfait, Père Percy, qui d’une façon ou d’une autre savait plus de moi et que moi je savais davantage que je ne le montrais, se tourna vers ma direction et me demanda de donner à toute la classe un exemple d’une phrase avec une forme passive, quand le sujet subit l’action exprimée par le verbe. Et moi, pince sans rire, je dis : Moi, Carl Gilbert, j'ai été mangé par la souris. Ebahi, le bon père Percy, sourit, secoua la tête et ne put rien dire alors que toute la classe riait aux éclats. Il voulait une forme passive, je lui en donnai une. Même l’Académie française serait d’accord avec moi. Le comité organisateur peut se détendre, Je ne vais point essayer de retourner “en enfance” comme on dit a propos de gens séniles avec leurs conneries. 

Sur cette note …disons qu’alors que nous nous souvenons des premiers jours de vie estudiantine, nous étions remplis d'enthousiasme juvénile et d'une passion inébranlable pour faire une différence dans le monde en général et celui de la médecine en particulier. Nous sommes entrés dans les couloirs ou corridors de notre institution avec des rêves dans nos cœurs et une soif de connaissance. Nous ne savions pas alors, les défis et les triomphes qui nous attendaient. Des photos de nous autour des tables de dissection peuvent en témoigner. Nous étions lors des jeunots bourrés d’espoir… et de vie active, si bien que nous croyons que nous étions capables de devenir des footballeurs-médecins. Il y a encore des photos pour en témoigner. 

Dr. Carl Gilbert et sa femme Ghislaine 
Nos années d'études en médecine ont été un creuset d'apprentissage, de croissance et de découverte de soi. Nous avons enduré d'innombrables heures d'études, des nuits blanches et des examens exténuants. Nous nous sommes soutenus à travers les hauts et les bas, formant des liens durables qui ont résisté à l'épreuve du temps. Ensemble, nous avons ri, pleuré et célébré les petites victoires qui nous ont rapprochés de notre objectif commun de devenir des guérisseurs. 

Puis, le parcours qui a suivi l'obtention du diplôme n'a pas été sans heurts. Nous avons fait face aux réalités du système de santé, avons été témoins de douleurs et de souffrances et avons pris des décisions difficiles qui ont façonné la vie d'innombrables personnes. De la Fac nous avons pris des chemins différents. Qui en médecine, qui en chirurgie, qui en obstétriques, qui a Chancerelles, qui,  dans les villes des provinces haïtiennes. Qui hélas en diaspora. 

Mais à travers tout cela, nous sommes restés inébranlables dans notre engagement envers nos patients, tirant notre force du fait que nous faisions une profonde différence dans leur vie. 

De la gauche vers la droite: Drs
Raynauld Blémur, Ludner Confident, 
Serge Veillard, Frantz Hyacinthe, 
groupe moteur de la célébration
Aujourd'hui, alors que nous sommes réunis ici, nous pouvons regarder en arrière avec fierté nos réalisations collectives. Nous avons sauvé des vies, apporté du réconfort aux personnes souffrantes et fait progresser –tant en Haiti ou ailleurs à travers le monde –la science médicale grâce à nos recherches et innovations et notre talent. Notre dévouement inlassable et notre compassion inébranlable ont touché d'innombrables cœurs et inspiré les futures générations de professionnels de la santé, à l’instar de notre patron Rosalvo Bobo qui lui voulait aller plus loin : il caressait lui le rêve de devenir président d’Haiti.

Mais alors que nous célébrons nos réalisations passées, durant le temps qui nous reste à vivre sur cette terre, n'oublions pas les défis  qui attendent nos jeunes collègues de la génération montante; Le monde de la médecine est en constante évolution et ils devront s'adapter à la transformation du paysage. Et ceci, avec notre assistance, comme l'avait fait , nous le citons encore, un Rosalvo qui s'était battu littéralement pour mettre , hélàs, notre chère Haïti sur le chemin du progrès.

Les Drs Confident (père et fils)
divertissant l'assistance durant
l'intermède.                             

Nous devons les encourager, ces jeunes, à continuer à repousser les limites du savoir, adopter les nouvelles technologies et défendre le bien-être de nos patients. Nos expériences et notre sagesse sont des ressources inestimables qui peuvent les guider sur la voie à suivre. 

Je ne saurais terminer cette allocution sans adresser des remerciements spéciaux à nos professeurs qui avaient fait de leur mieux pour nous inculquer le savoir, nos chers parents, les papas et mamans d’Haiti, tout autant que nos épouses ou époux, qui eux tous, aussi, ont sacrifié leurs moments personnels voire intimes pour que nous ayons pu effectuer ce travail d’homme ou de femme en blanc avec noblesse et assiduité. 

Drs Oswald André et Yanick Charles-Pierre

Pour terminer, levons nos verres afin d’honorer le jubilé de notre graduation à l'école de médecine de l‘université d’Etat d’Haiti. 

Puisse cette étape franchie il y a 50 ans nous rappeler le pouvoir durable de notre objectif commun et l'impact que nous avons eus sur la vie des autres. Alors que nous poursuivons nos voyages respectifs, puissions-nous puiser de la force dans les souvenirs que nous avons créés ensemble et continuer à laisser un héritage durable de compassion, d'intégrité et d'excellence, digne de l’illustre Rosalvo Bobo qui eut à dire à l’occasion du centenaire de l’indépendance d’Haiti et je cite : voyons mes amis, un peu de calme et de conscience ! 

Félicitations, mes chers collègues, pour cinquante années remarquables. 

Au monde qui nous regarde, maintenant, Voici la classe 1967-1973 —y compris, en esprit, les manquants à l'appel et nos chers disparus. Nous voici les individus incroyables que nous sommes devenus tous ensemble, malgré quelquefois vents et marée…autant que des larmes amères.

Carl Gilbert,MD, FACS, Adjunct

Clinical Professor of Surgery at NYIT


Les gradués de la promotion Rosalvo Bobo 1973


Le discours de circontance du Dr. Carl Gilbert

Note:Rosalvo Bobo (1873-1929) est une personnalité politique haïtienne et un chef révolutionnaire d'Haïti. Le docteur Rosalvo Bobo, médecin de formation, joua un rôle de premier plan dans les affaires haïtiennes, jusqu'à l'occupation américaine de 1915. Au moment du débarquement des marines en 1915 , il était le chef reconnu de la révolution qui venait de renverser le gouvernement du président Sam. Il était le favori ...

 

Friday, August 11, 2023

Mes souvenirs de Ti-Michel Roumer

Ottawa, ce vendredi 11 août 2023

Par Eddy Cavé

Dr Michel Roumer
10 octobre 1945 - 1er août 2023

Fils du poète hors normes Émile Roumer , qui se définissait lui-même comme un anarchiste chrétien, Ti-Michel était porteur d’une fibre qui faisait de lui une compagnie adorable, un charmant camarade: drôle, généreux, imprévisible dans ses actes, ses réparties. Et avec en sourdine un brin de folie romanesque qui va jusqu’à expliquer son « dernier trip » à Jérémie…

Je me rends compte aujourd’hui, avec un recul de près de 30 ans, que c’est à Michel que je dois un des week-ends les plus agréables de mes séjours de travail en Europe. J’étais en effet à La Haye en octobre 1995 pour une affectation de trois mois à la Cour internationale de justice quand, un vendredi soir, je reçus de lui, un appel téléphonique qui bouleversa complètement mon petit train-train de pantouflard. Il venait d’apprendre ma présence en Europe par ma cousine Marlène Séraphin Magloire et il m’appela, tout feu tout flamme, pour rétablir le contact avec moi. Il m’annonce alors tout de go qu’il fête le lendemain son 50e anniversaire et qu’il tient à ce que je sois de la partie.

Abasourdi par cette invitation tardive et tout à fait inattendue, j’essaie tant bien que mal de me défiler, mais sans succès. J’ai mes petites corvées de fin de semaine dans cette ville étrange où tout est fermé quand je termine ma journée de travail en semaine : les banques, les épiceries, les nettoyeurs, les salons de coiffure. Mais Ti-Michel n’en a cure. Il m’attend demain à Francfort, me donne son adresse et me dit avant de raccrocher que je dois seulement me rendre à un guichet de la Lufthansa à l’aéroport Schiphol d’Amsterdam. Un aller-retour prépayé m’y attend. Devant une telle prévenance, je mets bas les armes et j’avance à reculons vers ce qui se révélera un des plus agréables week-ends de ce séjour de trois mois aux Pays-Bas.

Une fois remis de ma surprise, je me mets en mode départ : il faut faire tout de suite les valises, sortir le passeport, les chèques de voyage. Soudain, une idée me traverse l’esprit : si je prends avec moi mon piano électronique pour une animation surprise, cela ajoutera sans doute une touche d’originalité  à la soirée. L’idée se révèlera géniale. Avec des complicités bien placées dans son entourage, j’atterris à Francfort vers midi et nous dissimulons le piano dans un coin isolé de la maison. Nous trouvons  même le temps de monter un petit scénario à la mode nord-américaine avec Marlène et  Jean-Robert Magloire, la docteure Enide Léger et ses deux jeunes filles, Natacha Castera, sa sœur Agathe Roumer.

Quand, sous le coup de minuit, les jeunes filles et les dames entreront dans le salon avec le gâteau coiffé des 50 bougies au son  Happy Birthday Michel, ce sera une explosion de joie… Je garde de cette soirée et du restant de ce séjour à Francfort-sur-le Rhin le plus beau des souvenirs.

Un autre souvenir très spécial que j’ai de Michel remonte à une Saint-Louis extraordinaire passée à Jérémie. C’était en 1978, au cœur de la réconciliation de Jean-Claude Duvalier avec la population de Jérémie, et, Michel et moi, nous nous étions retrouvés là-bas par pure coïncidence. L’économie haïtienne profitait alors d’un boom mondial des matières premières, et la marmite de café se vendait à 16 gourdes. L’argent coulait donc à flots et c’était chaque jour la fête à Jérémie. Ti-Miche et moi étions comme deux larrons en foire, deux vieux amis qui se retrouvaient, après une quinzaine d’années d’exil volontaire, dans cette ville natale qui se remettait des épreuves de l’été sanglant 1964.

Le périple à Marfranc

Ma plus grande joie de cette Saint-Louis, ce ne furent ni les soirées des 24 et 25 août à Versailles, ni la grand-messe du matin à la Cathédrale ou la traditionnelle procession de l’après-midi. Ce fut le périple à Marfranc, d’où Ti- Miche, accompagné de sa première épouse Brigitte, devait se rendre à Ravine-à-Charles où vivait son parrain,  un grand don du nom de Jédius. Confortablement  installé sur l’autre versant de la Grand’Anse, ce vieil ami de Mèt Emil  avait pris toutes les dispositions pour recevoir le couple de façon grandiose.

Ma grande surprise en arrivant au maché ce jour-là fut de découvrir que tout le village savait que Ti-Michel, « ti pa Mèt Emil la », était de passage avec son épouse allemande et qu’il allait passer quelques jours avec elle chez son parrain Jédius. Ce grand seigneur avait envoyé, dès le lever du soleil,  un cavalier accompagné de deux superbes chevaux au marché du village avec la mission d’escorter et de lui ramener avec tous les honneurs ses deux invités de marque. Aussi sommes-nous, dès notre arrivée au marché,  entourés d’une meute de curieux qui nous font un accueil tout à fait inattendu.

La grande attraction du moment, c’est Brigitte, une blonde bien bronzée par le soleil d’Haïti et qui s’est frisé les cheveux. Une vraie curiosité pour la population. Des deux côtés de la route qui traverse le marché, tout le monde nous salue avec joie et répète à satiété que ce sont les invités de Jédius, en route vers Ravine-à-Charles. Brigitte suscite une fascination qui s’exprime dans les mots « Gade yon blan cheve pit. Sé Madan Ti-Michel wi, fiyòl Jedius la ». En outre,  les enfants croisés sur la route ne peuvent pas résister à la tentation de la toucher.                Visiblement, cela amuse plutôt Michel qui continue tranquillement sa marche vers « la passe » où l’attendent le guide et  les chevaux.

Pendant ce temps, Michel bavarde avec les uns et les autres, et Brigitte, qui  ne comprend pas trop ce qui se passe, commence à manifester un léger agacement. Visiblement, elle ne comprend pas cette tentation irrésistible de la toucher. Je la rassure et lui donne le bras pour écarter un peu ces gamins que les Québécois ici appellent des « toucheux ». 

Chemin faisant, nous prenons le temps de faire une petite visite aux notables de la place, notamment Lapériè, qui a repris l’ancienne guildive des Cavé à Tessier; Marc Defay, ancien directeur de l’Asile de Marfranc; Mesgar Gauthier dont l’arrivée dans la grosse Chrysler  New Yorker est annoncée par une débauche de décibels qui  secoue tout le marché. La voiture longe la rue principale à pas de tortue pendant que la radiocassette tourne en boucle le dernier grand succès de Coupé Cloué, Map Di. Ti-Miche et moi ne savons pas où donner de la tête. Comme les passants d’ailleurs. Nous découvrons la nouvelle Grand’Anse où  Mesgar Gauthier est le nouveau Nono Lavaud, mais en plus bruyant et moins joufflu.

Les pipirites 

Michel est au comble de la joie  quand il découvre les nouveaux  pipirit, retrouve les anciennes saveurs de son enfance et les fait découvrir à Brigitte : le traditionnel  doukounou enveloppé dans une feuille de bananier; les bananes pesées et les greton  fraichement préparés par les vendeuses ambulantes de fritailles; l’eau de coco; les kachiman,  les kaymit et kalbasi;  les mango sann, yil, kakòn et miska. Après maintes péripéties aussi désopilantes les unes que les autres, nous arrivons au passage où les invités de marque du vieux Jédius récupèrent leurs chevaux et se mettent en selle. Ouf, on dirait les mariés d’une noce champêtre !

Deux ans plus tard, en 1980, je ne cesserai pas de penser à cette journée mémorable en visionnant la désopilante comédie Les dieux sont tombés sur la tête. Arrivée presque par hasard dans un village de bushmen au Botswana, une blonde qui me fait penser à Brigitte dirige, mitrailleuse à la main, la résistance d’un petit groupe d’écoliers noirs attaqués par un commando lourdement armé. Je ne puis m’empêcher d’imaginer mon héros Ti-Michel coordonnant une opération de ce genre après s’être abrité derrière un mur de béton… À l’époque où Mèt Emil écrivait Le Caïman étoilé, il m’a dit un jour qu’il rêvait de finir dans la peau d’un gouverneur de la  Louisiane après le démembrement de l’Empire étoilé. 

Le retour à Jérémie aurait été très morne si je n’étais pas accompagné de Francis Antoine, médecin du New Jersey également de passage, qui comme Michel et moi redécouvrait les merveilles et les joies de l’enfance. La traversée de la source de Tessier, aujourd’hui disparue, fut une joie immense. Un souvenir d’une période révolue… Francis me dira plus tard que sa grande joie était d’avoir utilisé durant ce séjour à Jérémie tous les moyens de déplacement de son enfance : l’automobile, la moto, la bicyclette, le cheval, le canot. Et surtout ses jambes.

la source Tessier, avant dernière escale de la route conduisant chez le parrain Jédius

Si le souvenir de ces rencontres avec Ti-Michel en Allemagne et à Jérémie  est particulièrement agréable, cela ne signifie nullement qu’il n’y en pas eu d’autres. Cet enfant gâté de Jérémie visitait régulièrement sa famille au Canada et passait toujours quelques jours chez Philippa et Serge Jabouin ici à Ottawa. C’étaient chaque fois des retrouvailles extrêmement agréables. Mais il y a aussi et surtout les longues conversations que nous avons eues  au sujet des drames de notre ville natale, de la nation commune piétinée et trahie tous les jours par ses propres fils. Un autre sujet de préoccupation était l’obligation  que nous avions de retourner un jour au pays pour contribuer à la reconstruction qui se fait toujours attendre… Et les années ont passé. Notre jeunesse aussi…

Michel Roumer

Le titre « Voir Jérémie et mourir» choisi par Jean-Robert Léonidas pour coiffer  son éloge funèbre résume à merveille la profondeur du drame qui a porté Ti-Miche à entreprendre  ce dangereux pèlerinage en murmurant sans doute avec sa détermination habituelle : «  Va où tu veux, meurs où tu dois. » Et pourtant, il avait recréé à Francfort, où Mèt Emil est mort dans ses bras, son quartier du Mòn Goudwon où sévissait Boyo Madan Antilus et où la chanson Ayida Wèdo faisait les délices des amis. Avec son fils Bohio, d’un côté, et sa fille Aïda, de l’autre, Michel n’avait donc pas à prendre l’avion pour retrouver le petit monde de son adolescence. Mais cela ne lui suffisait manifestement pas…

Michel rêvait toujours de ciels d’un bleu d’azur, d’une cour plantée en cocotiers et en arbres fruitiers; de forêts de bambou, de jardins parfumés par des ilan-ilan;  de baignades quotidiennes dans les eaux chaudes de La Voldrogue et de l’Anse d’azur; de l’amitié chaleureuse de voisins élevés comme lui dans les traditions des konbit et du partage. Il rêvait des visages les plus pittoresques de notre jeunesse : de Majolenn Kodenn, d’Amerik-la-folle, du débardeur Bouriko, du coiffeur ambulant Fanfoulio, de Kalisia, la marchande de poissons, de pisquettes et de cyriques . Il est passé tout près de ces beautés, mais le destin ne lui a pas donné le bonheur  de les confisquer…

Je partage avec toute sa famille et ses proches la tristesse que cause cette disparition soudaine : sa veuve Andrea et leurs enfants Aïda et Raguel Émile; son ex-épouse Brigitte et leur fils Bohio. Ses nombreux sœurs, nièces, neveux et leurs familles, notamment : Philippa Roumer, Serge Jabouin et leurs enfants Philippa, Priscilla et Émilie; Sary Roumer Bastien et Carl-Frédérick, Raynald, Patrick et Judith; Simone Roumer Debrosse et Diandra et Dean Betty Roumer, Cassandre, Taïna, Katiana et Saradgine;  Agathe Roumer et Wolfgang Krust.

Parmi les cousins et cousines qui lui étaient très proches, il y a aussi : Léopold Roumer, Palanka et Noëliah; Mileva Roumer, la fille de Don Maximo que j’ai  rencontrée pour la première fois le mois dernier; Guy Roumer,  Cynthia, Camilo et Manuel; Valérie Roumer Pierre,  Karenine et Benoit; Pepita Roumer Adonis, Tamara et Stéphane; Michelle Roumer Condé, Régine, Chantale, René et Jean-Michel; Mathé Roumer et Serge Fourcand, ainsi que leurs enfants Patricia et Françoise.

Quant aux collègues médecins de la promotion 1971 et aux grandes amitiés des terres de l’exil volontaire, c’est un fait bien connu qu’ils faisaient partie d’une famille élargie et que Michel les confondaient toutes et toutes dans un amour sans bornes.

Faisons enfin une grande chaîne d’amour et d’amitié pour l’accompagner dans sa dernière demeure et chanter en chœur avec  lui : « Ce n’est qu’un au revoir Ti-Miche!»

Eddy Cavé

Thursday, August 10, 2023

France – Fini le temps de la prédation aveugle!

L'Afrique - le cauchemar qui enlève le sommeil à Macron
 


Par Max Dorismond


 



France! Ô France! Le temps passe et s’efface mais, pour toi, c’est le statu quo. Rien n’a changé. Pour vivre au-dessus de tes moyens, tu pilles, tu voles, tu assassines surtout les plus faibles. Je sais bien que tu fais partie de l’Europe, qui fut, par le passé, le continent le plus sauvage par ses prédations et ses pillages. Mais, s’il te plaît, dépose le marteau, l’Afrique n’est plus un clou, la victoire de la force ne saurait être toujours au rendez-vous. Ne sois pas le dernier des Mohicans! 

Le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et, maintenant, le Niger te défient, en dégommant, sans coup férir, tes marionnettes. Le monde, nullement étonné, appréhende une réaction violente de ta part, vu la perte de tous les avantages qui t’échappent, l’espace d’un cillement. Réfléchis avant d’envoyer tes bombardiers. L’exploitation de l’autre ne saurait être éternelle. Il doit y avoir une fin. Et c’est maintenant. L’Afrique n’entend pas rire! 

Par ricochet, plusieurs nations ne te voient point dans leur plan, pour avoir chambardé l’ordre établi en escroquant les plus faibles sans remords, en amplifiant une immigration hors de contrôle, résultant de ta couardise en Libye, ayant conduit à l’assassinat du colonel Kadhafi et à la déstabilisation du Sahel. Au moment venu, malgré leur hypocrisie, elles te laisseront tomber. 

Nous l’avons perçu aujourd’hui dans les commentaires cinglants de la première ministre italienne, Giorgia Meloni à propos du Niger. (voir la vidéo). Tu as franchi les limites de l’acceptable au point de vue humanitaire. Ne vous êtes-vous jamais posé la question à savoir : pourquoi les djihadistes avaient-ils surtout ciblé l’Hexagone? 

La conférence: où est de Gaulle ? Absent !

Eh France! Chère France, la victoire ne te sourit plus depuis belle lurette! En faisant le tour de l’histoire, nous avons la preuve, dans les temps moderne, que tu as perdu plus de guerres que tu en as gagnées. La France héroïque, dont parle la rue, réside dans la littérature et dans le rêve des poètes. Souviens-toi de la débandade à Waterloo le 15 juin 1815, de la déculottée reçue aux mains des esclaves d’Haïti en 1803, de ta déroute surprenante en un mois devant l’armée d’Hitler en mai 1940, de l’obstination humiliante des trois puissances alliées qui refusaient de voir figurer De Gaulle dans la photo de la Conférence de Yalta, en février 1945, le portrait mythique des vainqueurs de la seconde grande guerre1, évoquant le destin des vaincus. Nous n’avons pas oublié la dégelée que tu as reçue à la guerre d’Indochine, les Vietcongs déterminés t’ayant foutu une raclée historique à la bataille de Diên Biên Phu, qui consolida ta défaite totale le 13 mai 1954 et, plus récemment, la résistance hors norme de la Syrie de Bachar el-Assad, face à tes ambitions, etc… 

En un mot, cette France, qui effarouchait et menaçait les plus faibles de l’Afrique, n’impressionne plus grand monde aujourd’hui. Face à une jeunesse instruite, bien imbue de l’exploitation démesurée de son continent, des abus sans commune mesure, des assassinats de 21 des présidents qui avaient osé s’opposer à tes desiderata, le temps est venu pour toi de choisir entre une guerre contre un continent entier et le risque de te retrouver sur le banc des renégats. 

Tous les autres colons d’autrefois avaient accepté de mettre bas les masques depuis les années 60 pour octroyer leur indépendance aux damnés de la terre. Toi, tu utilises les techniques les plus déroutantes pour arnaquer tes anciens sujets avec des astuces malhonnêtes, comme les oreilles de singe dénommées Franc CFA, le support militaire bidon, le droit de préemption ou droit de premier refus sur toute nouvelle matière première découverte, le remboursement pour Bienfaits coloniaux reçus, une réminiscence de l’indemnité qu’ Haïti avait dû payer durant plus de 100 ans. 

Hier encore, L’Allemagne dédommageait la Namibie, son ancienne colonie, pour exactions subies, en s’excusant au passage. France! Ô France! as-tu déjà pensé un jour à épeler ces deux simples mots : réparation et regret? 

À titre d’exemple contraire, je me permets de rapporter le cas du Botswana, une colonie britannique, très pauvre, qui avait découvert sur son territoire, une mine de diamant, quelques mois avant de signer son acte d’indépendance en septembre 1966. L’Angleterre la laissa partir, sans imposer quoi que ce soit sur sa nouvelle richesse. Dans ton cas, tu aurais sauté à la gorge de cette minuscule nation! 

Aujourd’hui, le Botswana demeure un exemple de réussite aux yeux de tous. Il exploite et contrôle ses pierres précieuses, sans interférence étrangère. Il n’est chapeauté par personne et se développe sans contrainte, sans armée anglaise dans ses talons, sans intrusion néocoloniale dans ses affaires. Aucun terroriste, aucun assassinat de président, aucun coup d’État ne colorent son horizon. Un film «A United Kingdom» a été réalisé en 2016 pour magnifier cette réussite. On peut le visionner en français sur Youtube. 

Dans le cas de la France, qui contrôle encore ses anciennes colonies, c’est le dénuement assuré. Si vous avez la chance, comme moi, de visiter ces places, vous allez tomber des nues. À part la Martinique qui demeure une contrée chanceuse avec un air d’opulence, en raison des Français qui s’y incrustent en masse, toutes les autres incarnent une vision tiers-mondiste où la misère crasse a élu domicile. La France vit au-dessus de ses moyens et rêve en couleur. Elle possède des territoires d’outre-mer, juste par folie de grandeur. 

En conclusion, ce triste constat m’autorise à penser que les anciennes colonies françaises sont condamnées à la précarité, à moins de l’émergence de nouveaux Spartacus, à l’instar de Toussaint Louverture ou de Dessalines. On peut toujours rêver! 

Max Dorismond

  – NOTE —

1 — La France n’a tout simplement pas été invitée à Yalta. Symboliquement, le pays n’est donc pas considéré comme un vainqueur. Un revers cinglant pour le général de Gaulle, qui espérait redonner à la France son rang de grande puissance en se plaçant en position d’arbitre entre les Alliés américains et britanniques d’une part, et les Soviétiques d’autre part. Amer, il ruminera, dans ses "Mémoires de guerre": Qu’on s’abstint de nous inviter me désobligeait sans nul doute, mais ne m’étonnait aucunement." (Src. : Journal L’OBS du 16 juillet 2015 par Renaud Février).

Sunday, August 6, 2023

La crise haïtienne est une tique à l'oreille des Dominicains

Le Kenya a proposé d'envoyer des troupes en Haïti
Photo : LISTIN DIARIO


Traduction française de l'article du journal dominicain LISTIN DIARIO / Felipe Ciprien : Crisis haitiana es una garrapata en la oreya de lo dominicanos

Ces derniers jours, les vents d'une invasion militaire d'Haïti ont soufflé, que le gouvernement dominicain et de larges secteurs nationaux considèrent comme la solution à la grave crise généralisée subie par le peuple héroïque d’Haïti. 

Mais seuls ceux qui n'ont pas la moindre idée de ce qu'est la guerre irrégulière et des cordes du pouvoir qui se déplacent en Haïti peuvent nourrir l'espoir qu'en envoyant un millier de soldats de la partie orientale de l'Afrique, l'effondrement d'Haïti pourra être résolu. Un État dominé depuis 12 ans par les mafias politico-entrepreneuriales que les États-Unis, la France et le Canada ont intronisé au pouvoir, avec la complaisance des Nations unies. 

Lorsque le gouvernement des États-Unis a placé Michel Martelly au pouvoir par des méthodes frauduleuses et d'exclusion, en mai 2011, un cycle d'instabilité et de gangstérisme a commencé en Haïti qui ne s'est pas arrêté jusqu'à aujourd'hui. 

Avec ses hordes de miliciens Duvalieristes, parrain de deux coups d'État contre Jean B. Aristide, fanatiques de droite, soutenus par le Parti Populaire Espagnol, chef du Parti Skinhead, entre autres attributs ignobles, Martelly était l'instrument du néocolonialisme pour sombrer Haïti dans le chaos. 

Dans ce pacte fatal, les pouvoirs cherchent à déstabiliser Haïti afin qu'elle n'ait pas d'État, de gouvernement, de parlement, de système judiciaire, de presse libre, d'organisations populaires, ou d'unité nationale afin de justifier une agression militaire qui facilite le vol de ses richesses minières , en échange nourriture de lait en poudre, de blé perime et de bouillie de farine. 

Les corrompus haïtiens gagnent parce qu'ils jouissent d'un pouvoir qu'ils ne pourraient jamais conquérir avec le vote populaire, ils obtiennent des bénédictions impériales et leurs entreprises privées prospèrent alors même que les personnes qu'ils oppriment continuent de saigner à mort. 

Bien que depuis la fin du mandat de Martelly, en 2016, il y ait eu deux présidents , le dernier, Jovenel Moïse, a été assassiné dans son lit à l'aube du 7 juillet 2021, dans un complot organisé à Miami par des mafieux politiques haïtiens. , nord-américains et colombiens. 

Après cette mort violente et scandaleuse, Ariel Henry est devenu Premier ministre avec le soutien des États-Unis, de la France, du Canada et des Nations Unies, assumant tous les pouvoirs qu'il a mis au service des regimes néo-duvalieristes que Martelly et ses associés représentent, mais qui sont essentiellement contre le peuple haïtien. 

Depuis deux ans, Henry est une sorte de roi sur les cendres d'une ville dominée par la faim, l'insalubrité, le banditisme, le crime organisé avec le trafic de drogue, d'êtres humains et d'armes, et le dysfonctionnement absolu des services essentiels à la production et à la vie en société. 

Dans cette odyssée perverse, les gangs armés qui contrôlent aujourd'hui 80 pour cent de la capitale haïtienne, les routes vers le sud-est, le nord et l'est d'Haïti, fleurissent, grâce à l'appui logistique et opérationnel des hauts officiers de la Police Nationale d'Haïti .et la principauté d'Ariel Henry. 

Pourquoi du côté de Martelly, Henry et les commissaires de police haïtiens veulent-ils que l'insécurité persiste en Haïti ? 

Eh bien, justement pour continuer à usurper un pouvoir qu'ils n'ont pas conquis dans les urnes et pour éviter d'avoir à organiser des élections et de maintenir le peuple haïtien dans l'insécurité et sous un régime de fait, que les gouvernements du monde -dirigés par les puissances- reconnaissent comme « légitime ». 

Ce concert harmonieux entre les mafias politiques haïtiennes et les pouvoirs - qui ont des intérêts communs - est ce qui explique pourquoi Ariel Henry demande que des soldats étrangers envahissent Haïti pour perpétuer son régime usurpateur sans élections, alors que les pouvoirs et les Nations Unies cherchent désespérément des mercenaires étrangers pour attaquer Haïti. 

Lorsque les Nations Unies coupent l'aide alimentaire à Haïti, elles sont prêtes à soutenir l'envoi d'armes à feu, de grenades, de violeurs d'enfants et de pillards pour aggraver le chaos. 

Mais les Nations Unies, les États-Unis, la France et le Canada ne sont pas disposés à envoyer des troupes et à arborer leurs drapeaux pour pacifier Haïti. Ils ont l'intention d'attaquer Haïti en utilisant des mercenaires étrangers, dont les dirigeants du Kenya et des Bahamas se sont portés volontaires, pour agir au nom de ces puissances et de l'organisme mondial initialement conçu pour préserver la paix et qui favorise maintenant la guerre.

Il semble très difficile pour le Conseil de sécurité des Nations unies d'approuver l'envoi de troupes en Haïti, car malgré le lobbying entretenu par son secrétaire général, Antonio Guterres, ainsi que le président des États-Unis, entre autres, la position de la Russie et La Chine, qui dispose d'un droit de veto, a été catégorique contre cette possibilité.  

Voici le danger

Si le Conseil de sécurité n'approuve pas l'envoi de troupes en Haïti, personne n'expliquerait comment le Kenya et les Bahamas risqueraient d'envoyer 1 150 soldats dans les Caraïbes pour affronter, dans les ruelles de Port-au-Prince, des milices lourdement armées issues des arsenaux de Miami. 

Les troupes kenyanes arriveraient en Haïti en tant que mercenaires des États-Unis, de la France, du Canada et des Nations Unies, sans mandat attaché au droit international. 

Le Kenya a une armée de moins de 30 000 hommes, sans avions ni navires capables d'atteindre seuls les Caraïbes à une distance de plus de 12 000 kilomètres, installant des camps, interagissant avec leurs langues swahili et anglaise, avec une population qui parle créole et français. Si les Kenyans parviennent à entrer en Haïti, c’est par la volonte des puissance internationales et là encore on devra attendre comment réagiront les gangs armés de Martelly, Henry et la communauté d'affaires haïtienne qui les a utilisés comme déstabilisateurs pour qu'ils jouissent d'un pouvoir que le peuple ne leur a pas donné. 

République DominicaineAussi stupides et soumis que les mandarins kenyans puissent être, je suppose, j'hésite à croire qu'ils entreraient dans le piège haïtien avec une base arrière à plus de 12 000 kilomètres de distance 

Comme la République dominicaine a su combiner la déportation massive d'Haïtiens sans papiers avec la clameur internationale d'invasion militaire d'Haïti, elle doit se préparer à abandonner le territoire national pour un éventuel retrait terrestre des soldats kenyans en danger, il y a aussi les blessés, les morts et le logement sûr de leurs patrons. 

Dès que le premier mercenaire mettra le pied en Haïti, la frontière cessera d'exister car les États-Unis, la France, le Canada et les Nations Unies feront en sorte qu'il soit possible d'y passer librement, dans les deux sens, pour faciliter « l'opération contre les gangs." 

Cette semaine, à Dajabón, ils ont fait la première répétition et ont commencé à préparer le terrain. 

Si les bandes armées haïtiennes ou les milices populaires opposées à l'invasion opposent une résistance farouche et qu'il y a des fuites massives de troupes kenyanes et une population effrayée, que fera le gouvernement dominicain ? Allez-vous ordonner aux militaires de les mitrailler ou de les laisser entrer et s'installer dans des camps à la frontière ? 

Je préviens clairement : avec les mercenaires kenyans des Nations unies et des puissances, la frontière dominicaine-haïtienne sera effacée. 

Les chefs militaires dominicains, s'ils sont professionnels, doivent maintenant exiger que leur commandant en chef émette des ordres écrits quant à la réponse opérationnelle des troupes au cas où des masses haïtiennes et des soldats kenyans vaincus renverseraient le mur frontalier pour s'échapper. 

En cela on ne s'improvise pas et ça me ferait très mal de voir des généraux dominicains en cage à Miami comme le flamboyant général panaméen Manuel Noriega.