Discours d'Etzer Vilaire à la mémoire des héros de l'Indépendance, de Charlemagne Péralte... 

Thursday, February 16, 2023

Quand un médecin d’origine haïtienne casse la baraque

Dre Ferdinand s'est jointe au Fonds 1804 pour stimuler des vocations


Par Max Dorismond 

Ah, le «Mois de l’histoire des Noirs » tient à nous faire connaître les génies altruistes de la race! Je dis «Bravo»! 

Aujourd’hui, le focus est mis sur une jeune dame, médecin spécialiste de sa profession, cheffe de Service de rhumatologie au CCSMTL  (CIUSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal) et professeur à la Faculté de Médecine de l’Université de Montréal. Elle a rendu des services incommensurables dans son domaine, en concrétisant le rêve de plusieurs afro-descendants du Canada. Son nom : Isabelle Ferdinand. 

Fille des époux Ferdinand (Jacques et Agnès), deux amis originaires de Jérémie, élevée à Sainte-Julie, une banlieue sud de Montréal, Dre Ferdinand a aidé à changer le statu quo en contribuant à modifier un tableau qui l’avait plus ou moins ostracisée au cours de son apprentissage en médecine à l’Université Laval à Québec : la solitude qu’elle a connue en étant l’unique étudiante noire de sa promotion de 200 inscrits. 

En effet, elle n’est pas la seule à avoir vécu cette situation d’isolement. Ma fille, Sarah-Jane et deux de mes nièces qui sont également médecins aujourd’hui, s’étaient plaintes de cette absence au cours de leurs études médicales à l’Université de Montréal et à Mc-Gill. Un état de fait qui s’expliquait en raison des exigences académiques à l’entrée (notes presque parfaites depuis le secondaire, examen et entrevue orale, lettre de motivation, etc), la masse de connaissances à engranger et la durée des études qui désarçonnaient plus d’un. Ces particularités avaient toujours effrayé pas mal de prospects. Malheureusement, aucun mouvement n’a été initié pour enrayer leur phobie ni les encourager à tenter le diable. C’est un sentiment d’exclusion, qui, surtout chez les jeunes, aurait incité à un repli sur soi. 

Dre Isabelle Ferdinand

Heureusement, Dre Ferdinand a réagi à l’envers du décor. Elle s’est attelée à la tâche avec acharnement et a frappé à toutes les portes pour reformater le disque. Elle s’est jointe à des organismes dédiés et prometteurs, tel celui d’Édouard Staco, «Le Fonds 1804 pour la persévérance scolaire». Elle a démystifié la profession, annihilé la peur chez les éléments de sa race, et s’est offerte en exemple. 

Il en est résulté qu’en 2023, les deux plus grandes universités du Québec, l’Université de Montréal et de Mc-Gill ont ouvert les portes de leur faculté de médecine à 40 étudiants noirs. C’est un exploit et une victoire inédite, au point que plusieurs journaux en ont fait leurs choux gras, surtout à une époque où tout le Canada manque cruellement de médecins. Souhaitons que ce ne soit pas une ligne tracée dans le sable. 

Au plaisir du partage, je vous laisse le lien ci-dessous pour vous donner une plus ample idée des prouesses de Docteure Isabelle Ferdinand, rapportées par un des magazines de sa profession. Bonne lecture et joyeux «Mois de l’Histoire des Noirs»: Docteure Isabelle Ferdinand, modèle de toute une génération.


Wednesday, February 8, 2023

Le deuxième discours de Joe Biden sur l'état de l'Union

Joe Biden promet de finir le travail 

Le président Joe Biden a prononcé mardi soir son deuxième discours sur l'état de l'Union. Face à un Congrès divisé, il a tenté de faire passer un message d'espoir, en disant  aux républicains qu'il veut travailler ensemble au lieu de "se battre pour le plaisir de se battre.

M. Biden a cherché à établir un lien avec les Américains en abordant divers problèmes ayant un impact sur la classe moyenne. Les soins de santé et l'économie ont été au cœur de son discours, alors qu'il préparait le terrain pour une réélection prévue en 2024. M. Biden a également attiré l'attention sur la réforme de la police, les anciens combattants et les infrastructures. Les tensions ont parfois augmenté dans la salle de la Chambre lorsque certains républicains l'ont chahuté au sujet des réductions de dépenses, mais le président n'a pas semblé ébranlé. 


Le retour du “Made in America”, et des "emplois bien rémunérés" : Joe Biden, qui envisage de se représenter en 2024, a tenté, mardi 7 février, devant le Congrès, d'insuffler un message d'espoir et de prospérité économique, à une Amérique morose.


À la peine dans les sondages, Joe Biden a joué la carte du pragmatisme, faisant l'étalage - dans les détails les plus précis - de ses grands projets de loi censés ramener ces emplois en Amérique, améliorer la vie des seniors, supprimer les frais bancaires abusifs...


Président Biden dans la chambre des représentants

Visiblement à l'aise depuis le perchoir de la Chambre des représentants, un Joe Biden combatif s'est même payé le luxe d'ironiser sur les républicains, partisans d'une orthodoxie budgétaire, qui ont plus d'une fois hué son discours. "Laissez-moi vous dire, j'aime convertir les gens" à mes idées, s'est-il amusé.

"L'âme" de l'Amérique

Face aux parlementaires, le démocrate a aussi réclamé de pouvoir "finir le travail", en concrétisant les promesses qui l'ont porté à la Maison Blanche : guérir "l'âme" de l'Amérique et "unifier le pays". Quitte à faire des promesses irréalisables avec une majorité républicaine à la Chambre : l'interdiction des fusils d'assaut "pour de bon", une "taxe minimale" sur les milliardaires.... 


Car sur cette grande allocution annuelle de politique générale, par laquelle tout président américain remplit son obligation constitutionnelle d'informer le Congrès, plane déjà la perspective de la présidentielle de 2024.


La liste des invités de la Maison Blanche en donne un aperçu. Sont présents dans l'hémicycle les parents de Tyre Nichols, jeune homme afro-américain mort après avoir été passé à tabac par des policiers à Memphis ; un couple de lesbiennes ; et une Texane qui a failli mourir des suites d'une fausse couche, les médecins ayant refusé de la traiter de peur de violer une loi limitant l'avortement.


Les États-Unis sont "en meilleure position que n'importe quel pays dans le monde" pour relancer leur économie, malgré les effets de la guerre en Ukraine et du Covid-19, a assuré le président américain dès le début de son discours sur l'état de l'Union.


Pour cette traditionnelle allocution de politique générale, Joe Biden a promis devant les parlementaires d'œuvrer pour les "oubliés" de la croissance.  "Durant des décennies, la classe moyenne a été écrasée", a-t-il déploré. "Les emplois bien rémunérés partaient à l'étranger, les usines fermaient", a-t-il énuméré.  "Je me suis présenté pour vraiment changer les choses, pour être certain que l'économie fonctionne pour tous afin que chacun puisse être fier de ce qu'il fait", a-t-il déclaré.


Visiblement à l'aise depuis le perchoir de la Chambre des représentants, un Joe Biden combatif s'est même payé le luxe d'ironiser sur les républicains, partisans d'une orthodoxie budgétaire, qui ont plus d'une fois hué son discours. "Laissez-moi vous dire, j'aime convertir les gens" à mes idées, s'est-il amusé.


Rare manifestation d'unité dans une Amérique extrêmement divisée : l'entrée de Joe Biden dans l'hémicycle a été, à quelques exceptions près, saluée par une ovation debout.


"Déclin"

Tout au long de son allocution, le dirigeant a tenté d'aborder des sujets susceptibles de mobiliser les Américains, qui, selon les sondages, ne veulent pas d'un second match entre lui et Donald Trump en 2024.


Déjà en campagne, le milliardaire républicain se présente en homme providentiel, seul capable de sauver l'Amérique d'un "déclin" généralisé. Et commentait mardi en direct le discours de Joe Biden sur son réseau social, Truth Social. "Il a l'air très énervé, crie dans le micro, alors qu'il tente d'être conciliant" a-t-il moqué. L'ancien président veut capitaliser sur la réelle déprime de la première puissance mondiale.


Mardi, Joe Biden a au contraire voulu se donner le rôle d'optimiste en chef. Il a assuré que la démocratie américaine, bien que "meurtrie" comme l'a montré le 6 janvier 2021 l'assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump, restait "préservée et inviolée."


Peu de temps après son discours, Sarah Huckabee Sanders, gouverneure de l'Arkansas, a présenté la réfutation du GOP dans un discours combatif qui contrastait fortement avec Biden et sa politique.


Sources combinées

Tuesday, February 7, 2023

Les Haïtiens dans l’enrichissement de leur pays d’adoption

Lancement de l'ouvrage du Dr. Samuel Pierre:
« Ces Québécois venus d'Haïti »

Max Dorismond 

Demandez à un psychologue pourquoi les Haïtiens en exil contribuent tant à meubler, à développer leur pays d’accueil, tandis que, chez eux, on dénote, depuis des lustres, le chaos perpétuel, la culture de l’indigence, l’irresponsabilité débridée, et la dégénérescence collective? 

Sans ambages, il vous répondra que c’est le propre de l’homme de se prouver, de se dépasser, d’enrichir son milieu pour le bien-être commun, etc… S’il ne le réalise pas, à plusieurs degrés, c’est qu’un sentiment de révolte aurait plombé ses motivations pour l’entraîner dans le sens opposé de l’idéal existentiel. 

Cette interrogation m’a effleuré l’esprit, en lisant dans un quotidien de Montréal, un article 1 qui explore l’apport des Québécois d’origine haïtienne, dans le cadre du «Mois de l’Histoire des Noirs2»; en particulier, leur contribution au développement du Québec pendant la «Révolution Tranquille3». 

En fait, c’est une réalité indéniable. Cette assertion n’est pas seulement l’apanage de nos congénères au Canada. C’est partout! Un mois ne s’égrène dans l’année sans qu’une nomination extraordinaire de fils ou de filles d’Haïti, ne vienne réchauffer le cœur de la communauté, tant leur collaboration, leur intelligence, leurs capacités les prédestinent à briser les barrières pour conforter leur enracinement. 

Simplement, en ce mois de février 2023, notre compatriote Wiener Kernisan, président de la filiale américaine d’Arianespace, depuis 2016, a reçu l’illustre Ordre National du Mérite français des mains de l’Ambassadeur Philippe Étienne, pour ses grandes réalisations pour la France et l’industrie spatiale française. Notre amie, Madeleine Féquière, a été nommée consul du Canada à Chicago. Et on continue! Nous venons d’apprendre la désignation de l’un des nôtres par Ottawa au titre de juge à la Cour supérieur du Québec, le professeur de droit de 35 ans de l’université Mc-Gill, Alexandre Bien-Aimé Bastien. « Il est le premier homme noir à siéger à cette cour.  Plusieurs acteurs du monde juridique ont salué la nomination d’un juriste souvent cité comme l’un des meilleurs de sa génération ». À la fin de l’année 2022, Claudine Guay a été choisie pour gérer la prestigieuse Harvard University aux États-Unis, l’une des meilleures universités au monde, après 400000 consultations des anciens harvardiens. Qui dit mieux! 

Pour le Québec, je vous invite à lire le magistral ouvrage d’une autre sommité, le Dr Samuel Pierre, «Ces Québécois venus d'Haïti (mai 2007) », pour saisir l’ampleur et la magnanimité de ces architectes colorés, qui ont richement contribué à la naissance du Québec moderne, et ce, dans tous les domaines. 

Suite à cette édifiante lecture, qui apporte un zeste de confiance à notre collectivité grâce à ses compétences, on pourrait se demander, si nous ne sommes pas tout bonnement condamnés à la performance pour masquer le drame, le déchirement, et l’échec qui habillent notre terre de naissance? 

Pressentant déjà, au prime abord, l’hésitation des employeurs, bien au fait de notre faillite collective, à nous confier la clé de leurs actifs, de leurs investissements, on se défonce pour conjurer la noire prémonition et faire triompher la logique de l’utile et de l’agréable, au point de crever tous les plafonds de verre, sans distinction. Et ceci, point n’est besoin d’un psychologue pour nous l’expliquer! L’orgueil en rivalité a chapeauté le rêve pour dessiner un tableau différent de la perception de l’autre. Ce qui a fini par être très payant à long terme. 

Pour revenir à notre chez-soi, nous avions, sans distinction aucune, condamné nos dirigeants, souligné leur incompétence crasse, décrié leur amour pour les rapines, dénoncé leur filouterie inconsciente, dessiné à l’encre rouge leur médiocrité sans bornes, etc… Mais, nous détenons la preuve qu’à l’extérieur, hors du cadre national, nos compatriotes brillent de tous leurs feux, étouffant le concert éreintant des éternelles critiques. 

Ne désespérons point! Haïti, un jour, doit renaître de ses cendres. L’espoir sommeille dans sa diaspora, qui ne rêve que de ressusciter le moribond, d’occulter toutes les perceptions négatives à l’endroit de cette île autrefois magique. Souhaitons simplement qu’elle y retourne en une masse critique pour pouvoir changer l’ordre des choses. 


Max Dorismond


– NOTE –

 1 — L’article en question : https://journalmetro.com/actualites/montreal/2616009/ces-haitiens-qui-ont-bati-le-quebec-pendant-la-revolution-tranquille/ 

2 — Mois de l’histoire de Noirs : Le mois de l’histoire des Noirs est une commémoration annuelle de l’histoire de la diaspora africaine. Lancée pour la première fois aux États-Unis en 1976 par le président américain Gérald Ford, la commémoration se tient chaque année au mois de février. (Wikipédia)

3 — Révolution Tranquille : L’expression Révolution tranquille désigne une période de réformes importantes et de modernisation de l’État québécois dans les années 1960. Cette période de l’histoire du Québec est communément assimilée au gouvernement Jean Lesage, élu en juin 1960 et défait en juin 1966. (Wikipédia).