Par Mérès Weche
Contrairement aux années précédentes, j’ai laissé s’écouler cette journée mémorable, sans lui donner un quelconque écho pour voir si la grande presse haïtienne avait souvenance de la naissance du fondateur du scoutisme, Lord Robert Baden Powell, né le 22 février 1857, il y a 164 ans. Ainsi donc, je me suis rendu à l’évidence que l’idéal scout est définitivement mort en Haïti. Les trois principes directeurs qui sous-tendent la Promesse scoute, que sont FRANCHISE, DÉVOUEMENT, PURETÉ, sont devenus de vains mots.
En effet, il n’est un secret pour personne que l’échelle des valeurs est renversée dans ce pays, entièrement soumis à la sous-culture importée, depuis au moins trois décennies. L’haïtianité comme essence sociale, comme mode d’être et d’exister, caractérisée jadis par des idiosyncrasies essentiellement morales, est entachée de pratiques sordides, nées de mœurs dissolues venues d’ailleurs. Cette haïtianité propre n’était pourtant pas opaque, c’est-à-dire réfractaire à la sociabilité étrangère de bon aloi, puisque le scoutisme et le guidisme y prenaient corps avec tout ce qu’ils charrient de réelles valeurs. Cette haïtianité n’était donc pas soumise comme aujourd’hui aux déviances sans bornes qui la caractérisent et qui détruisent l’image réelle du pays.
À tous les niveaux de la vie sociale haïtienne, c’est la débâcle, car les notions de civisme et de citoyenneté ne constituent plus des règles de conduite sociale, au point que le quotient d’intelligence est devenu tributaire de l’enrichissement illicite et du déni de la morale fondamentale. Le culte de la franchise, du dévouement et de la pureté, professé par le scoutisme, ne conditionne plus la vie sociale haïtienne, et il y va du déclin institutionnel au pays dans son ensemble. Pour paraphraser Anthénor Firmin, le dévouement comme effort s’effectue dans le mal qui tue irrémédiablement. Quant à la pureté, comme idéal scout, elle est à jamais compromise, perdue dans des actes répréhensibles qui la dénaturent.
La promesse scoute, qui a pour fondement ces trois principes directeurs que sont FRANCHISE, DÉVOUEMENT, PURETÉ, a longtemps formaté les caractères au sein des sociétés humaines, en dépit de toutes les disparités sociales et internationales que l’on sait. Une noble institution comme le scoutisme, au masculin, comme au féminin, devrait reprendre sa place dans le système éducatif en Haïti.
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