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Friday, November 13, 2020

Pourquoi le FBI n’avait pas vu venir l’ouragan Trump

Donald Trump - Le maître du jeu
 

Par Max Dorismond

Être candidat à la présidence aux États-Unis, ce devrait être un parcours de combattant. En vacances à Cuba, en 2008, je discutais avec un groupe de Canadiens sur le futur du candidat Obama lors de sa première élection. Je me souviens très bien de leur avoir tenu ce discours : « Vu l’aura, le verbe et le charisme du personnage, il est déjà élu. Pourquoi? Parce que rien ne pourra l’arrêter. Du fait qu’aux USA, une fois votre candidature connue, vos adversaires paient tous les détectives privés de la place pour cibler au microscope tous les recoins les plus intimes de votre passé. Ils cherchent à connaître même la couleur de ton premier caleçon. N’oubliez pas, cependant, les loupes du FBI – Federal Bureau of Investigation -. Rien n’est laissé au hasard. Donc, si à date, on laisse voguer la galère de Barack, sans une égratignure, sans un scandale, c’est qu’il était déjà né président. Son élection ne serait qu’une formalité ». 

Tout ce détour ramène à une seule et unique question : Comment Donald Trump, « ce menteur pathologique, » dont la capacité à « ressentir le spectre complet des émotions humaines a été détruite par son père*1 », a pu passer à travers les mailles de tous ces filets? 

Sommes-nous obligés de répéter avec Honoré de Balzac que : « Les lois sont des toiles d’araignées à travers lesquelles passent les grosses mouches et où restent les petites ». Ce qui va suivre s’avèrera être la preuve de la clairvoyance de cet écrivain, le plus emblématique du roman français. 

En réalité, plusieurs chauds dossiers ont été dévoilés sur le cas de ce président à la crinière orange. Aucun dirigeant dans le monde n’a hérité d’autant de livres écrits sur sa brève carrière de quatre ans que ce phénomène. Pas même Napoléon Bonaparte. Ne pouvant lire ce fleuve de documentations que charrie l’actualité, sur le téflon Donald, contentons-nous des enquêtes du journaliste franco-suisse Fabrizio Calvi, de Bob Woodward et d’autres, moins connus… 

En affaires, Donald Trump avait le flair et son instinct demeurait son meilleur allié pour prendre des décisions stratégiques et cruciales. En s’avisant de pratiquer la même technique en politique, il s’est royalement fourvoyé jusqu’à révoquer 38 de ses collaborateurs en 4 années de pouvoir. 

Avec une éthique mafieuse, il fonctionne au quotidien selon la formule du donnant-donnant. Du coup, un retour d’ascenseur s’invite dans le décor et s’impose au moment opportun : c’est la familia. À la Maison Blanche, cette mentalité semble être sa norme, ou du moins, c’est ce qu’il croit. Vous rêvez du pouvoir, des titres, vous serez servi à souhait. Mais votre fidélité doit être incontestable, sinon un tweet vous surprendra, un de ces petits matins, que : « You are fired » - vous êtes viré -. Ceci explique cela : la loyauté, frisant la bassesse, de William Barr, ministre de la Justice, de Mike Pompéo, secrétaire d’État, n’est nullement étrangère à cette attente désinvolte de leur président. 

Avant toute chose, un ex-agent spécial dans les rangs du FBI, Myron Fuller, qui avait interrogé Trump, il y a de cela 40 ans (1980), a regretté vivement aujourd’hui de n’avoir pas continué à enquêter sur lui. Il l’avait interrogé à l’époque à propos de la vente ou le rachat d’un hôtel, le « Fontaine Blue Hotel » de Miami Beach, propriété de la mafia. 

Pour défendre son business, Trump embaucha de nombreux avocats, en l’occurrence son homme de confiance et grand ami, Michael Cohen. Mais parmi eux figurait un truculent homme de loi, de la mafia, du nom de Roy Cohn qui devint plus tard son mentor et son maître à penser. 

Ce dernier lui inculqua les six règles d’or pour survivre dans le monde des combines : « Ne jamais s’excuser – Nier – toujours nier - Attaquer – Attaquer et contre-attaquer ». C’est cet instinct animal du tueur qui lui a permis de cheminer dans le milieu des affaires. Tout le monde le craignait et marchait sur des œufs à ses côtés. Cette procédure lui seyait bien. Par contre, en politique, c’est une autre histoire. Ses tweets demeurent une arme redoutable pour faire trembler le monde, autant dans le bon que dans le mauvais sens. 

Un certain Ronald Fino, un informateur du FBI et fils de mafioso, confirme les alliances de Trump avec la sangsue. La mafia avait un pied dans le casino de Trump, à Atlantic City, grâce au syndicat. La Trump Tower a été construite avec le concours de la mafia. Jeff Stein, journaliste d’investigation, maintient que Trump devait être un indicateur du FBI. « En ayant un poker sous le coude », nous pouvons commencer à comprendre pourquoi tout son entourage a effectué un tour en prison, sauf lui. 

Un très grand chef de la mafia russe, David Bogatin, établi aux États-Unis en 1980, pour affaires, est allé voir Trump. Pour blanchir sa masse d’argent, il acheta 5 appartements cash de la Trump Tower. Quand il les vendit plus tard, il a reçu de l’argent plus blanc que blanc. En dernier décompte, et en fermant les yeux, Donald a facilité 1300 transactions de « vente » des appartements de la Trump Tower de New York. 

Après la chute de l’Union soviétique, Vyasheslav Yvankov, une figure mythique du crime organisé russe, était recherché par toutes les polices du monde, le FBI, le Scotland Yard... Il était en mission aux USA pour réorganiser la mafia russophone. Où était sa planque? Ne cherchez pas trop loin! On l’a cueilli à Brooklyn, mais auparavant, il était au frais au Trump Tower en plein Manhattan. Mentionnons en passant, selon les enquêtes, que la mafia en Russie est une branche du SVR, le service secret soviétique, anciennement le KGB. 

Après son divorce avec Ivana, Donald faisait la fête avec Jeff Epstein et ses amis. Où se trouve présentement ce sulfureux personnage. Vous connaissez son roman, sa chute et sa fin! 

Avec une dette de 4 milliards de dollars, aucune banque occidentale ne voulait rien savoir de Trump. Finalement, selon les enquêtes, les Russes sont venus à sa rescousse en inventant la société Bayrock, « pour sauver le golden Boy ». 

Un certain Felix Sater, un agent immobilier débonnaire, fut nommé à la tête de cette société de financement. Et ce Sater se révéla être un ami d’enfance de Michael Cohen, l’avocat et fidèle ami de Trump. Ce dernier avait pour tâche de pousser le projet de la construction d’un Trump Tower à Moscou fin 2013. Un appartement a même été offert à Vladimir Poutine au dernier étage de ce complexe. Mais la candidature de Trump à la présidence en 2015 a tout chambardé. 

Toutefois, Michael Cohen a été arrêté pendant le mandat de Trump sous l’ordre de Robert Mueller, pour outrage au tribunal, parce qu’il ne voulait pas mouiller les doigts de son ami-président, dans l’ingérence des Russes, lors de la campagne électorale de 2016. 

Et en fin de compte, l’ancien directeur du FBI, James Comey (2013-2017) compare Trump à un chef mafieux. Y en a tellement d’histoires abracadabrantes à énumérer sur le personnage qu’on peut faire le tour du monde 10 fois, sans parvenir à éplucher la moitié des chapitres. 

Alors, la grosse question : Trump, a-t-il muselé le FBI dont le mandat est de défendre l’intégrité des institutions américaines supportées par la Constitution? À vous lecteurs de tirer vos propres conclusions. Les faits sont là, les enquêtes sont là. Pour de plus amples connaissances, je vous invite à lire : « Un parrain à la Maison Blanche » de Fabrizio Calvi ». Veuillez voir aussi les vidéos : « Trump et la Mafia*2 » et « Trump face au FBI*3 ». Vous en aurez pour votre patience. 

En tâtant ces documents, vous aurez sans nul doute, à vous interroger sur les valeurs que vos parents, la chrétienté et la société vous ont inculquées. Sont-elles de la même étoffe pour ces gens-là? Le fait d’y penser seulement, vous apporte la triste conclusion : c’est non! Devant ces chevaliers aux longues jambes, la corruption, chez nous, n’est qu’une petite promenade matinale à la messe de 4 :00! 

Néanmoins, l’Amérique l’a échappé belle. L’éthique mafieuse est allergique à la démocratie. Verrouillez, une fois pour toutes, les portes du 1600 de la Pennsylvania Avenue, à double tour. Un deuxième essai serait en gestation.


NOTE 

1 – Too Much and Never Enough (Trop et jamais assez), de Mary L. Trump (éd Albin Michel)

2 – Trump et la Mafia : https://www.youtube.com/watch?v=cNKACdLi3WU

3 – Trump face au FBI : https://youtu.be/diUgG7kTvM0


8 comments:

  1. Bonjour Max,
    D'habitude, j'apprécie beaucoup ta prose, mais dans cet article " La grosse interrogation", à mon avis il y a un manque d'objectivité: Dithyrambique, s'agissant D'Obama et la démonisation dans le cas de Trump.
    Obama et Trump ont au moins un point en commun, les deux sont arrivés à la présidence des USA parce qu'ils ont eu des parrains bien placés (voir Bielderberg).
    Quant aux vertus de la société et de la chrétienté. A t-on déjà oublié les connivences de l'église avec la mafia et tous les éléments les plus corrompus de la société? Quelqu'un a -t-il vu la série " les Borgia"?

    P.S: Obama n'est pas un saint, il aussi son lot de malfaisance. Il ne faut pas oublier ce qu'il a fait en Lybie, Syrie, Somalie, Yemen, Soudan, les drones tout cela fait partie de l'héritage d'obama. C'est vrai il est incontestablement un beau parleur, arrivé à obtenir le prix Nobel de la paix après 9 mois de présidence, avec des promesses vides, il faut le faire. Il est vrai que Trump est un raciste, un être immature, il est vindicatif, mais durant les quatre années de sa présidence il n'a engagé aucune guerre, alors qu'Obama a présidé à 7 guerres et des tueries par drones par milliers.
    Comme de raison j'ai vu qu'il a été bien recompensé pour services rendus:
    $ 67 millions pour lui et sa femme pour des contrats de livres et $ 135 millions avec Neflix pour des documentaires à venir dont trois sont déjà sur Neflix: "Becoming" de Michelle Obama basé sur son livre, " The final Year" de Barak Obama basé sur sa dernère année de présidence et
    "American factory" qui est un documentaire acheté par les Obama et présenté par eux sur Neflix. Sans compter les contrats juteux qu' Obama négocie avec l'Afrique pour le développement du Baskellball et d'autres sports avec ce continent.
    Tout d'un coup Obama découvre l'Afrique
    Bonne journée et merci pour cette réflexion, bonjour à Jacqueline (I.L)

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  2. Ma chère Irma
    Je vois que tu n’as pas ménagé le dos de la cuillère. Je comprends ta sortie contre Obama. Mais, moi, je ciblais Trump pour son racisme invétéré, pour son rêve de voir les Noirs retournés à la place où le Système rêvait de les voir à jamais: dans les fers. Le racisme puéril et terre-à-terre de Trump, alimenté par la peur de la race caucasienne de se voir submergé par les « Noirs et les Bruns », est devenu épidémique avec les « Proud Boys », les Néo-nazis…etc, à titre de représentants visibles. N’oublie pas qu’il a touché le côté le plus sombre de l’âme humaine, d’où la résurgence d’un racisme délétère, sauvage et violent que le monde pensait révolu.
    Nous sommes condamnés à dénoncer ces excès pour le futur de nos progénitures. Donc, je n’hésiterai point à refaire le même chemin. Je comprends ton émoi. Malheureusement, j’étais loin de ce point en écrivant mon texte.
    Merci de m’avoir lu et de me faire voir un autre côté de la médaille.
    Bon dimanche, ma chère.
    MaxD

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  3. Mon cher Max,

    Je suis tout à fait d'accord avec toi quand au côté racisme et dégoutant du personnage, mais nous devons prendre note que près de 74 millions d'américains ont voté en sa faveur. Le problème est plus profond. On met en évidence le côté mal léché de Trump, son côté gros soulier. Mais Clinton n'avait-il pas fait la remarque à Ted Kennedy concernant la candidature d'Obama à la présidence en même temps que sa femme: " il y a quelques années de cela il serait en notre présence uniquement pour nous servir du café".
    Joseph Kennedy, le père de l'autre n'avait-il pas intimé à Frank Sinatra avant l'inauguration de son fils de demander à Sammy Davis qui était un bon ami de Sinatra et ce dernier devait le parrain à son mariage avec une suédoise de remettre le mariage après l'inauguration pour ne pas laisser l'impression aux américains blancs que son fils approuvait ce genre d'union.
    Obama l'a écrit dans son livre " Dreams from my father" qu'au moment de sa naissance, dans l'état d'origine de sa mère, le Kansas, l'union entre un noir et un blanc était un crime.
    Les mauvaises manières, l'immaturité de Trump sont des révélateurs d'une partie de la société américaine. D'ailleurs "The tea party", l'Amérique profonde se sont dévoilés après l'élection D'Obama, on n'avait plus honte d'être raciste.
    Merci et bonne fin de journée
    I.L

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  4. Et pourquoi on n'a pas pu voir venir l'ouragan de 1933 en Allemagne et celui de 1957 en Haiti ? JM

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  5. À mon humble avis, mon cher JM
    Une question cruciale sur laquelle les intellectuels, les sociologues devraient se pencher tôt ou tard: La preuve que le système occidental a failli.
    Les règles du jeu sont pipées d’avance. Pour l’équilibre du monde, on devrait y voir clair, instituer des garde-fous pour ne pas se réveiller un de ces quatre
    avec un autre malade sur les bras et ce sera une 3ème guerre mondiale. Souvenons-nous du livre de Pierre Rentchnick et Pierre Accoce: « Ces malades
    qui nous gouvernent ». Ces deux auteurs s’étaient penchés sur la maladie physique de plusieurs présidents passés, tels : Mitterand, Kennedy, Reagan, Pompidou…,
    s’il faut citer que ceux-là. Or ici, c’est pire encore, nous pensons à ces cas psychiatriques qui dérangent notre sommeil tant leur instabilité nous fait fait voir de
    toutes les couleurs. C’est vraiment un sujet à exploiter. Il y va de l’avenir de la planète sous toutes ses coutures.
    Merci mon vieux, Commentaire de visionnaire
    MaxD

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  6. Envoyez donc ce texte à Carl Fombrun afin qu'il le publie dans une de ses rubriques.
    Croyez-moi, cette lecture n'a fait que confirmer tout ce que je devinais sur cet odieux personnage. Si je maniais le pinceau, le visage de cet homme me servirait de modèle pour personnifier le Diable.
    Je pense que T. a dépassé tout ce que les dictateurs précédents ont pu faire de mal dans le passé. Après Bonaparte, Hitler, Duvalier et les autres, c'est leur modèle le plus parfait en tout et pour tout.
    Figurez-vous que hier soir, parmi les enregistrements des Grands reportages, j'ai eu l'idée de choisir l'histoire de ce roi d’Angleterre qui choisit d'abdiquer pour épouser sa chère Wallis Simpson, riche mais roturière. C'est ainsi que j'ai appris que la haute aristocratie anglaise était l'alliée du Fureur. Parmi elle, le roi Édouard et sa belle Wallis. On a toujours cru qu'il avait abdiqué pour Wallis, mais en réalité, Churchill y fut pour quelque chose, si bien que craignant que sa sympathie pour Hitler ne nuise à l'Angleterre, il les expédia au Bahamas.
    Partout à travers le monde, la droite a toujours des atomes crochus avec les malfaisants, reléguant du même coup, la gauche dans les méandres du silence et dans la misère.
    Trump n'est qu'un échantillon d'une droite tordue et malfaisante. Je ne doute pas que KKK soit pavée de Républicains et de milliardaires de son espèce. Ces gens là n'ont aucune moralité et non que du fer rouillé et tordu à la place du coeur.
    Je ne sais pas si les États-unis se réveilleront un jour pour faire le ménage dans leur cour. À moins de faire basculer la Planète dans le chaos le plus total.
    Veillons et prions ! Dieu est encore avec nous.
    Amitiés,
    JRM

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  7. Le texte est déjà envoyé à C.F. Il sera publié le 23 novembre. Après ça, comme tu as si bien dit: Il nous reste à veiller et prier.
    On est toujours dans l’eau chaude avec ces hypocrites de la droite. Derrière leur cérémoniale de haute classe, ils sont tous bouffis d’hypocrisie. Ils ne travaillent pas et ne soulèvent jamais une paille. Mais ils rêvent tous de la belle vie sur le dos des pauvres. Le cas du roi Edward et Wallis est un classique connu dans le chapitre des conneries des têtes couronnées d’Europe. Rien n’a changé dans le monde. C’est toujours le même pattern. Vraiment, on est écoeuré.
    Merci.
    MaxD

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  8. Max,
    L'histoire a démontré, que : Quand le pouvoir est donné au plus payant qu'au plus compétant, cela mène à la chute totale de l'empire. Rome, nous a donné : Néron, Caligula et Commode, cela a entrainé la chute totale de cet empire. Les USA nous ont donné George Bush Fils, Donald J Trump et qui sera le dernier qui confirmera l'hécatombe finale de cet empire en chute libre ?
    Le but de la fondation du collège électoral était d'interdire que n'importe quel con devienne président des USA.
    Cette institution a manqué son coup, il est à la base des cons au pouvoir aux USA.
    Il faut que les grandes institutions américaines arrêtent d'être aveuglées par l'argent, la réussite en affaires.
    Gouverner un pays n'est pas gouverner une entreprise. Tant qu'ils ne le comprennent pas nous aurons d'autres, pire que Trump au pouvoir.
    Jacques Casimir (Pasteur D'Amoulio)

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