Discours d'Etzer Vilaire à la mémoire des héros de l'Indépendance, de Charlemagne Péralte... 

Wednesday, April 25, 2018

Emmanuel Macron aux États-Unis pour une visite d'État


Le président français a été reçu en grande pompe lundi soir par son homologue américain à Mount Vernon, dans la demeure historique de George Washington.

Arrivé aux États-Unis, lundi soir vers 19 heures avec son épouse Brigitte, Emmanuel Macron a été accueilli par l'ambassadeur de France Gérard Araud et le chef du protocole américain pour une visite de trois jours. Mais avant de se rendre à la Maison-Blanche pour rencontrer le couple Trump, le président français s'est offert une visite impromptue à Washington. Cette promenade improvisée s'est principalement axée autour des monuments historiques de la capitale. Accompagné de son épouse, le chef de l'État a visité le célèbre monument Lincoln, à l'effigie du seizième président des États-Unis, profitant de cette balade pour s'octroyer un petit bain de foule, serrer la main de passants et poser pour des selfies.

Les deux couples présidentiels arrivent dans la demeure
historique de Georges Washington à Mount Vernon.         
Ambiance champêtre et chic. Quelques heures plus tard, les deux couples ont atterri devant Mount Vernon, la demeure historique de George Washington, pour un dîner à quatre. Et les délicats accords d'une joueuse de harpe habillée comme au XVIIIe siècle n'ont pas suffi à couvrir le bruit des hélicoptères. Pas de repas en terrasse ni de vue bucolique sur le fleuve Potomoac pour les dirigeants et leurs épouses, puisque le vent a obligé les convives à dîner à l'intérieur, dans une ambiance néanmoins champêtre et chic, faite de nappes blanches et de bouquets de roses.

L’hélicoptère descend lentement dans un ciel gris strié de blanc. Emmanuel Macron et Donald Trump, suivis de leurs épouses, s’extirpent de l’appareil et foulent la pelouse impeccablement tondue de la propriété du premier président américain, George Washington, à Mount Vernon, au sud de la capitale fédérale. C’est dans ce manoir du XVIIIe siècle surplombant le fleuve Potomac, considéré comme « la demeure historique la plus importante d’Amérique », selon l’Elysée, que M. Trump a voulu recevoir son hôte pour un dîner privé, lundi 23 avril, au premier soir d’une visite d’Etat qui doit durer trois jours.

En 2014, Barack Obama avait accueilli François Hollande à Monticello (Virginie), la demeure du plus francophile des Pères fondateurs américains, Thomas Jefferson. Pour M. Macron, Donald Trump a préféré la maison de Washington, où est encore conservée une clé de la forteresse de la Bastille, offerte par le marquis de La Fayette au premier président des Etats-Unis. « Cette clé est le trait d’union entre nos révolutions », souligne un conseiller du président français, qui devait évoquer ce symbole mardi 24 avril à la Maison Blanche.

Sur la pelouse, Emmanuel Macron, qui maîtrise bien l'anglais, affiche sa proximité avec le milliardaire. Les deux hommes plantent un chêne issu d'une forêt du nord de la France où sont tombés 2 000 Marines américains durant la Première Guerre mondiale. C'est le cadeau du président français pour honorer le lien historique des deux pays. Auparavant, échappée impromptue pour une visite au monument dédié à Abraham Lincoln, haut lieu du tourisme américain. Bain de foule garanti. Devant la statue du 16e président des États-Unis, un message : malgré la réticence des Français envers Donald Trump, la longue amitié entre les deux pays doit se poursuivre. Dernière étape : l'hélicoptère Marine One se pose à 40 kilomètres de la capitale. Dîner privé dans la demeure historique du premier président des États-Unis. Donald Trump veut offrir un traitement de marque au président français. 

L'arrivée de Macron à la Maison Blanche

Les choses sérieuses ont débuté que dans la journée de mardi, avec plusieurs réunions de travail à la Maison-Blanche en présence de son homologue américain. En attendant, Emmanuel Macron et son épouse ont été reçus à Washington, affichant devant les photographes leur complicité avec le couple Trump.

Trump et Macron lors de la cérémonie de bienvenue à la
Maison Blanche le mardi 24 avril.                                      
« Cette visite est très importante dans le contexte qui est le nôtre aujourd’hui, avec beaucoup d’incertitudes, beaucoup de troubles et parfois beaucoup de menaces », a déclaré le chef d’État français à son arrivée sur la base aérienne d’Andrews, rappelant que « les États-Unis comme la France ont une responsabilité toute particulière ». « Nous sommes les garants du multilatéralisme contemporain, et je crois que nous avons, à travers ces échanges, beaucoup de décisions à prendre et à préparer », a-t-il insisté.

C'est la première visite officielle d'un chef d'État à la
Maison Blanche depuis l'élection de Donald Trump.
« Nous avons une relation très spéciale parce que nous sommes tous les deux des dissidents du système », avait déclaré M. Macron à la chaîne Fox News juste avant sa visite. Mais cette bonne relation personnelle n’empêche pas des divergences persistantes sur l’Iran, le commerce international ou le climat, même si ce dernier point ne devrait être qu’à peine abordé. Pour la presse américaine, la visite d’Emmanuel Macron constitue un « moment de vérité » à l’approche de deux échéances internationales cruciales : le 1er mai sur l’expiration de l’exemption des tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium, puis le 12 mai sur l’accord nucléaire iranien que Donald Trump menace d’abroger. Ces thèmes seront au centre des discussions lors des entretiens entre les deux chefs d’Etat le 24 avril dans le bureau Ovale.

Macron dépose un baiser sur la main de Melania Trump
lors de la cérémonie de bienvenue sur la pelouse de la
Maison Blanche le 24 avril.                                           
« Est-ce que cet accord est parfait ? (…) Non », soulignait M. Macron sur la chaîne conservatrice à propos de l’accord sur le nucléaire iranien, rappelant toutefois « qu’il n’y a pas de meilleure option ni de plan B ». Paris veut proposer à Donald Trump un accord complémentaire, entre pays occidentaux, notamment sur le programme balistique de Téhéran, qui réponde à ses inquiétudes. Mais nul ne sait si ces propositions suffiront à faire évoluer le président des États-Unis.

Lors d’un entretien avec le président français Emmanuel Macron à la Maison Blanche,  Le président américain Donald Trump a averti ce mardi 25 avril que l’Iran aurait « de plus gros problèmes » s’il relance son programme nucléaire.

Donald Trump a déclaré « qu’il ne serait pas si facile pour eux de relancer » le programme nucléaire. « Ils ne vont pas redémarrer quoi que ce soit. S’ils le redémarrent, ils auront de gros problèmes, plus gros que jamais auparavant », a-t-il affirmé. Quant à la possibilité de rester dans le cadre de l’accord sur le projet nucléaire iranien (JCPOA), M. Trump a indiqué que l’accord était « fou, ridicule et n’aurait jamais dû été passé ».

Melania Trump et Brigitte Macron posent  durant une visite à
la salle d'Art à Washington. (Photo AFP).                                
L’Accord de Vienne sur le nucléaire iranien ou Plan d’action global conjoint (JCPOA) est un accord international conclu le 14 juillet 2015 entre l’Iran, l’Union européenne et six grandes puissances mondiales, à savoir la Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Allemagne. L’Occident s’est engagé à lever ses sanctions contre l’Iran en échange de l’arrêt de ses recherches en matière de développement de l’arme atomique. En janvier, le président Trump a établi un délai de 120 jours pour les législateurs américains et les signataires européens de cet accord afin d’en corriger « les terribles défauts ».

Autre dossier crucial, l’augmentation des taxes de 25 % sur les importations d’acier et de 10 % sur celles d’aluminium, dont sont néanmoins provisoirement exemptés le Canada et le Mexique, ses deux partenaires du traité de libre-échange nord-américain, mais aussi l’Europe jusqu’au 1er mai. « On ne fait pas la guerre à ses alliés », avait déclaré Emmanuel Macron, espérant que l’Union européenne sera définitivement soustraite à cette augmentation des tarifs douaniers.


Les deux couples présidentiels  saluent la foule d'un
balcon lors de la cérémonie de bienvenue.              
"Nous avons beaucoup de décisions à prendre". "Nous, les États-Unis comme la France, avons une responsabilité toute particulière (...), nous sommes les garants du multilatéralisme contemporain. Nous avons beaucoup de décisions à prendre", avait auparavant déclaré le président français dans une brève allocution en anglais, puis en français, en descendant de son avion vêtu d'un costume sombre.

Amitié inattendue. Mais l'amitié inattendue entre les deux présidents que séparent plus de 30 ans et des positions souvent aux antipodes sera mise à l'épreuve les jours suivants, quand démarreront les discussions de fond. Le président français espère en effet infléchir son hôte, qu'il a en janvier qualifié d’imprévisible", sur plusieurs sujets de discorde.

En premier lieu il veut le convaincre de maintenir l'accord sur le nucléaire iranien, que Donald Trump envisage de rompre. Il cherchera aussi à le persuader de laisser ses troupes en Syrie et d' exempter  l'UE de taxes douanières sur l'acier et l'aluminium. Pour préparer le terrain, Emmanuel Macron a énuméré ses arguments dimanche sur Fox News, chaîne que regarde assidûment son hôte.
Emmanuel Macron & Donald Trump s'adressent aux
médias près du bureau ovale de la Maison Blanche.
Alors que le chef de l'État français est aux Etats-Unis pour trois jours, la presse américaine pointe le jeu de séduction entrepris par Emmanuel Macron. Qui, pour l'instant, n'a que peu de gages en retour.

Les médias américains n'ont que ce paradoxe au bout de la plume : comment donc Emmanuel Macron et Donald Trump, qui ont non seulement 31 ans d'écart mais aussi des divergences politiques fortes, se retrouvent-ils à multiplier les signes d'amitié et les photos officielles côte à côte ? Alors que le président français est le premier chef d'État accueilli en grande pompe par Donald Trump depuis l'élection de ce dernier, pour une visite officielle à Washington qui doit s'achever mercredi soir, la presse outre-Altlantique se penche sur la stratégie du marcheur. Et décortique notamment la cour assidue qu'il fait au président américain pour tenter de le faire changer d'avis sur certains sujets.

Mise en terre d'un chêne au côté sud de la Maison Blanche
Vers des changements concrets de la politique américaine ? Mais est-ce que cette "offensive de charme soutenue", pour reprendre les termes du New York Times, fonctionne ? La radio NPR souligne que "l'enjeu [de la visite à Washington] est probablement plus grand pour Macron que pour Trump car le leader français aura besoin de montrer que sa relation étroite avec Trump produit des résultats". "La vraie question, c'est de savoir si leurs affinités de style et la camaraderie que les deux présidents ont développé conduit à des changements de politique concrets et substantiels de la part de Washington", explique Jeffrey Rathke, ancien directeur de la communication de Barack Obama.

Macron a gagné un voyage à Washington. Mais à part ça, il ne reçoit que peu en échange de sa cour. 

Les couples présidentiels traversent la pelouse du
Manoir de Mount Vernon dans l'état de Virginie où
le premier président américain a vécu.               
Des résultats "mitigés". Et de changements concrets, il n'est pas encore question, estiment unanimement les médias américains. "Macron a gagné un voyage à Washington. Mais à part ça, il ne reçoit que peu en échange de sa cour", note le New York Times, pour qui le résultat est "mitigé". Auprès de la radio NPR, Jeff Lightfoot, du think tank Atlantic Coucil, spécialisé dans les relations internationales, confirme que Macron a "beaucoup investi dans cette relation, mais le fait qu'il puisse influencer Donald Trump n'est pas clair". Le New York Times prend l'exemple des frappes coordonnées en Syrie. "Lorsque Macron a publiquement dit qu'il avait convaincu Trump [d'intervenir], la Maison Blanche l'a rapidement contesté", rappelle le quotidien. Dans le magazine Time, François Heisbourg, conseiller spécial à la Fondation de la Recherche Stratégique, estime quant à lui que "la probabilité que Trump change d'avis sur l'Iran est faible".
Macron "pas naïf". Néanmoins, il n'est pas question pour Emmanuel Macron de se montrer trop optimiste. Pour les médias américains, il est au contraire le dernier recours. "De l'avis de tous les partenaires européens de Macron, si un compromis peut être trouvé avec Trump sur l'Iran, il est l'homme pour obtenir cet accord", souligne le Washington Post. Pour le New York Times, "personne ne devrait confondre l'attention que porte Macron à Trump avec une authentique amitié masculine. Macron fait des critiques sélectives de Trump, comme pour signaler clairement aux Français qu'il n'est pas naïf".

Macron et Trump après la mise en terre d'un chêne,
cadeau du président français.                                 
Macron aura une bonne note pour avoir essayé, ce qui n'est pas une mauvaise chose."Macron aura une bonne note pour avoir essayé". Quant à échouer sur, notamment, le dossier iranien, cela pourrait ne pas être totalement dévastateur pour le président français. "Ce serait une opportunité en or de tester son leadership sur la scène internationale", croit savoir le Washington Post. "Macron aura une bonne note pour avoir essayé, ce qui n'est pas une mauvaise chose", abonde François Heisbourg dans les colonnes du Time. Et ce même magazine de poursuivre : "en réalité, Macron pourrait quitter Washington mercredi soir avec peu ou pas de résultat concret à rapporter à la maison, la visite sera quand même vue comme un succès. Tout simplement parce qu'elle aura servi à donner de Macron l'image de l'un des leaders les plus importants de la scène mondiale." Pour François Heisbourg, "ça ne fait jamais de mal d'être vu comme le type qui peut parler à tous les grands mecs du quartier. Et Macron est probablement le seul chef d'Etat européen qui peut vraiment s'en targuer." "Reste à savoir si tout le monde voit les choses de la même façon", conclut le Time.

Sources combinées : Europe 1, AFP, NPR France 24

Discours de Donald Trump et Emmanuel Macron lors de la cérémonie d'accueil



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