L'Afrique - le cauchemar qui enlève le sommeil à Macron |
Par Max Dorismond
France ! Ô France ! Le temps passe et s’efface mais, pour toi, c’est le statu quo. Rien n’a changé. Pour vivre au-dessus de tes moyens, tu pilles, tu voles, tu assassines surtout les plus faibles. Je sais bien que tu fais partie de l’Europe, qui fut, par le passé, le continent le plus sauvage par ses prédations et ses pillages. Mais, s’il te plaît, dépose le marteau, l’Afrique n’est plus un clou, la victoire de la force ne saurait être toujours au rendez-vous. Ne sois pas le dernier des Mohicans !
Le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et, maintenant, le Niger te défient, en dégommant, sans coup férir, tes marionnettes. Le monde, nullement étonné, appréhende une réaction violente de ta part, vu la perte de tous les avantages qui t’échappent, l’espace d’un cillement. Réfléchis avant d’envoyer tes bombardiers. L’exploitation de l’autre ne saurait être éternelle. Il doit y avoir une fin. Et c’est maintenant. L’Afrique n’entend pas rire !
Par ricochet, plusieurs nations ne te voient point dans leur plan, pour avoir chambardé l’ordre établi en escroquant les plus faibles sans remords, en amplifiant une immigration hors de contrôle, résultant de ta couardise en Libye, ayant conduit à l’assassinat du colonel Kadhafi et à la déstabilisation du Sahel. Au moment venu, malgré leur hypocrisie, elles te laisseront tomber.
Nous l’avons perçu aujourd’hui dans les commentaires cinglants de la première ministre italienne, Giorgia Meloni à propos du Niger. (voir la vidéo). Tu as franchi les limites de l’acceptable au point de vue humanitaire. Ne vous êtes-vous jamais posé la question à savoir : pourquoi les djihadistes avaient-ils surtout ciblé l’Hexagone ?
La conférence: où est de Gaulle ? Absent ! |
Eh France! Chère France, la victoire ne te sourit plus depuis belle lurette! En faisant le tour de l’histoire, nous avons la preuve, dans les temps moderne, que tu as perdu plus de guerres que tu en as gagnées. La France héroïque, dont parle la rue, réside dans la littérature et dans le rêve des poètes. Souviens-toi de la débandade à Waterloo le 15 juin 1815, de la déculottée reçue aux mains des esclaves d’Haïti en 1803, de ta déroute surprenante en un mois devant l’armée d’Hitler en mai 1940, de l’obstination humiliante des trois puissances alliées qui refusaient de voir figurer De Gaulle dans la photo de la Conférence de Yalta, en février 1945, le portrait mythique des vainqueurs de la seconde grande guerre1, évoquant le destin des vaincus. Nous n’avons pas oublié la dégelée que tu as reçue à la guerre d’Indochine, les Vietcongs déterminés t’ayant foutu une raclée historique à la bataille de Diên Biên Phu, qui consolida ta défaite totale le 13 mai 1954 et, plus récemment, la résistance hors norme de la Syrie de Bachar el-Assad, face à tes ambitions, etc…
En un mot, cette France, qui effarouchait et menaçait les plus faibles de l’Afrique, n’impressionne plus grand monde aujourd’hui. Face à une jeunesse instruite, bien imbue de l’exploitation démesurée de son continent, des abus sans commune mesure, des assassinats de 21 des présidents qui avaient osé s’opposer à tes desiderata, le temps est venu pour toi de choisir entre une guerre contre un continent entier et le risque de te retrouver sur le banc des renégats.
Tous les autres colons d’autrefois avaient accepté de mettre bas les masques depuis les années 60 pour octroyer leur indépendance aux damnés de la terre. Toi, tu utilises les techniques les plus déroutantes pour arnaquer tes anciens sujets avec des astuces malhonnêtes, comme les oreilles de singe dénommées Franc CFA, le support militaire bidon, le droit de préemption ou droit de premier refus sur toute nouvelle matière première découverte, le remboursement pour Bienfaits coloniaux reçus, une réminiscence de l’indemnité qu’ Haïti avait dû payer durant plus de 100 ans.
Hier encore, L’Allemagne dédommageait la Namibie, son ancienne colonie, pour exactions subies, en s’excusant au passage. France ! Ô France ! as-tu déjà pensé un jour à épeler ces deux simples mots : réparation et regret ?
À titre d’exemple contraire, je me permets de rapporter le cas du Botswana, une colonie britannique, très pauvre, qui avait découvert sur son territoire, une mine de diamant, quelques mois avant de signer son acte d’indépendance en septembre 1966. L’Angleterre la laissa partir, sans imposer quoi que ce soit sur sa nouvelle richesse. Dans ton cas, tu aurais sauté à la gorge de cette minuscule nation !
Aujourd’hui, le Botswana demeure un exemple de réussite aux yeux de tous. Il exploite et contrôle ses pierres précieuses, sans interférence étrangère. Il n’est chapeauté par personne et se développe sans contrainte, sans armée anglaise dans ses talons, sans intrusion néocoloniale dans ses affaires. Aucun terroriste, aucun assassinat de président, aucun coup d’État ne colorent son horizon. Un film « A United Kingdom » a été réalisé en 2016 pour magnifier cette réussite. On peut le visionner en français sur Youtube.
Dans le cas de la France, qui contrôle encore ses anciennes colonies, c’est le dénuement assuré. Si vous avez la chance, comme moi, de visiter ces places, vous allez tomber des nues. À part la Martinique qui demeure une contrée chanceuse avec un air d’opulence, en raison des Français qui s’y incrustent en masse, toutes les autres incarnent une vision tiers-mondiste où la misère crasse a élu domicile. La France vit au-dessus de ses moyens et rêve en couleur. Elle possède des territoires d’outre-mer, juste par folie de grandeur.
En conclusion, ce triste constat m’autorise à penser que les anciennes colonies françaises sont condamnées à la précarité, à moins de l’émergence de nouveaux Spartacus, à l’instar de Toussaint Louverture ou de Dessalines. On peut toujours rêver!
Max Dorismond
– NOTE —
1 — La France n’a tout simplement pas été invitée à Yalta. Symboliquement, le pays n’est donc pas considéré comme un vainqueur. Un revers cinglant pour le général de Gaulle, qui espérait redonner à la France son rang de grande puissance en se plaçant en position d’arbitre entre les Alliés américains et britanniques d’une part, et les Soviétiques d’autre part. Amer, il ruminera, dans ses "Mémoires de guerre": Qu’on s’abstint de nous inviter me désobligeait sans nul doute, mais ne m’étonnait aucunement." (Src. : Journal L’OBS du 16 juillet 2015 par Renaud Février).
Dear Max,
ReplyDeleteGreat thanks for sharing with me your powerful article. I always enjoy your writings, but this one speaks volumes.
Many thanks!
Jean
Ah! Notre brillant Max, sans cesse égal à lui-même. Je souhaite pour la France qu'elle a une Caisse de Dépôt et Placement pour gérer adéquatement le butin volé (des centaines de milliards), pour lui assurer un niveau de vie potable, sinon le rose de sa vie va pâlir à vue d'oeil.
ReplyDeleteLa France n'est pas partie pour changer de comportement. Elle se cache les yeux espérant ne pas être vue en travaillant plutôt en coulisse pour pousser d'autres africains ( de la CEDEAO) à faire le sale boulot, en s'entre-déchirant pour elle. Ces derniers oseront-ils? _Rod
Interessant et instructif. Si Macron est si intelligent qu’il prétend l’être il devrait comprendre les aspirations légitimes des pays africains et participer à une solution qui va dans le sens de leur revendications soit quitter physiquement l’Afrique ( soldats et civils français magouilleurs) ,que le gouvernement français enlève sa main mise directe ou indirecte sur l’économie africaine, que les entreprises françaises opérantes en Afrique paient leur juste part de leur bénéfice aux gouvernements africains de façon publique , qu’elles respectent les normes internationales pour l’environnement comme elles le font en France. Bref si la France va dans le sens de cette revendication populaire , les conséquences de la rupture avec l’Afrique seraient moins graves pour son économie que si elle s’obstine à garder ses privilèges inhumains par tous les moyens.
ReplyDeleteL’instruction n’est pas pour Macron seulement. La CEDEAO est une institution sans fondement qui ne comprend pas les limites de son pouvoir. Pour la paix ☮️ ou pour la guerre, les circonstances du moment exigent un dialogue sincère. Une guerre serait trop vite pour admirer sa défaite.
DeleteBravo
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