Saut Mathurine après le tremblement de terre du 14 août |
Par Eddy Cavé,
En faisant par la route le trajet Jérémie-Port-au-Prince en 1984, j’avais fait un petit détour à l’approche de Camp-Perrin pour aller visiter la centrale hydro-électrique de Saut-Mathurine. J’avais été émerveillé par la simplicité des installations et le fonctionnement des machines, mais aussi par la majesté des lieux.
Le don de l’Allemagne fédérale allait en peu de temps perdre son importance, le déboisement des montagnes environnantes ayant provoqué en moins de dix ans une réduction considérable du débit d’eau. En même temps, les alluvions endommageaient les turbines et réduisaient de jour en jour la capacité de production de la centrale. Comme à Péligre d’ailleurs!
La rencontre des deux mornes en amont du Saut-Mathurine |
En revanche, l’artiste Sweet Micky devenu président sous le nom de Michel Martelly a organisé de main de maître les divers carnavals de son régime. Il a décentralisé l’activité, l’a portée en province et a prolongé les festivités jusqu’au mercredi des cendres. Il a en outre fait participer tout le Cabinet au Boule Mask du mercredi matin à l’heure d’ouverture des bureaux. Une bonne leçon pour les éducateurs, les économistes et autres spécialistes qui aspirent à la présidence… Ils ne pourront pas dire qu’ils ne savaient ni quoi ni comment faire les choses dans leurs domaines respectifs.
L'effondrement du symbole de la ville de Jérémie |
Entre la période où une masse compacte d’eau alimentait la centrale hydroélectrique de Saut-Mathurine et celle où le débit a été réduit à deux filets d’eau, il y a eu l’étape intermédiaire au cours de laquelle une intervention énergique de l’État aurait été possible. Mais rien n’a été fait en ce sens et on ne peut aujourd’hui que déplorer cette incurie.
Les effondrements de terrains et les éboulements qui ont causé des centaines de morts et paralysé les communications dans le grand Sud sont des pertes qui se comparent à bien des égards à celles de janvier 2010. De son côté, Jérémie est à reconstruire également, car ce n’est pas seulement la cathédrale qui est détruite, mais tout le quartier commercial et des centaines de résidences. Tout s’est effondré comme un château de cartes et personne ne sait maintenant à quel saint se vouer…
Explication de Claude Preptit sur les failles tectoniques d'Haïti
Une courtoisie de Ayibo Post
Les anciens du collectif SOS Grand’Anse mis en place pour voler au secours de l’Hôpital Saint-Antoine en 2013, puis en 2016, après le passage de l’ouragan Matthew, sont déjà en pourparlers avec les supporters habituels pour réactiver l’organisation. Mais il faut maintenant trouver de nouveaux partenaires sur le terrain, de nouveaux bénévoles dans la diaspora et mettre au point de nouveaux modes de fonctionnement.
À bientôt donc !
Eddy Cavé, un Jérémien impuissant et désemparé
Ottawa, le 16 août 2021
La résilience n'est pas la solution finale.
ReplyDeleteC’est dans l’horreur qu’on peut mieux voir notre nudité, résultant du pillage, de la concussion et de la malhonnêteté de nos gouvernants. Face à la criante réalité, on pleure, on s’énerve et puis on se résigne. Mais, à un certain moment, il faut dire qu’on en a marre et trouver une solution finale pour en finir avec la précarité. Sinon, ce sera la fin des Mohicans.
Max Dorismond
L'eau est revenue au saut mathurine
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