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Friday, November 22, 2019

Colette Senghor, épouse et muse de l’ancien président du Sénégal, est morte

Léopold Sedar Senghor pose avec son épouse Colette
le 11 mai 1989 dans leur jardin à Verson.                 
L'ancienne première dame du Sénégal est morte le 18 novembre à l 'âge de 93 ans, « dans sa demeure familiale », à Verson, dans le Calvados, deux jours avant son 94e anniversaire. Son époux, le président-poète sénégalais Léopold Sédar Senghor (1906-2001),  est mort en 2001.

Admirée et respectée dans son pays d’adoption, Colette Senghor fut l'ancienne première dame du Sénégal pendant vingt ans. Elle avait épousé Léopold Sédar Senghor, le premier président de la République du Sénégal .

Leopold, pourtant peu disert sur sa vie sentimentale, confia un jour : « Une Africaine me présenta sa jeune amie, une Normande, et j’eus soudain un coup au cœur. » Elle s’appelait Colette Hubert et deviendra la seconde épouse de Senghor. 

Colette a été première dame du Sénégal pendant  20 ans
« Élégante et discrète », Colette Senghor était devenue première dame du Sénégal et « a toujours veillé et épaulé son mari dans sa vie politique et a été la source de son inspiration dans sa vie artistique », souligne la commune. Décédé en 2001 à Verson, Léopold Sédar Senghor avait consacré à sa « muse » et « tendre compagne », le recueil de poèmes Lettres d'hivernage, rappelle la ville de Verson. « C'est également elle qui lia à jamais le poète président à la Normandie, et plus spécifiquement à Verson, où le couple prit l'habitude de venir en villégiature dans la maison familiale de Colette Senghor, au 150, rue du Général-Leclerc, puis d'y résider à partir des années 1980 », rappelle la commune.

La  première dame du Sénégal naît le 20 novembre 1925 à Mouzay (Meuse), dans une famille de vieille noblesse normande dont les origines, aimera rappeler Senghor, remontent à l’époque de Guillaume le Conquérant. Lorsqu’elle rencontre Senghor, il est député du Sénégal et a, derrière lui, une première vie conjugale. En 1946, il a convolé avec une Guyanaise, Ginette Eboué, fille du célèbre Félix Eboué, gouverneur du Tchad rallié à de Gaulle dès l’appel du 18 juin et seul Noir reposant aujourd’hui au Panthéon. Le prisonnier de guerre Senghor avait connu les frères de Ginette en captivité. Le couple aura deux fils, Francis et Guy, mais leur union, plutôt malheureuse, s’achèvera par un divorce en 1955.

Avec Ginette, dira Senghor, c’était un « mariage par devoir ». Avec Colette, de dix-neuf ans sa cadette, qu’il épouse le 18 octobre 1957, c’est clairement une « affaire de cœur ». Dans les années 1930, le jeune Senghor et ses camarades, futurs militants de la négritude, proscrivaient les mariages mixtes. A la fin des années 1950, Senghor a renié de longue date cette « négritude-ghetto ». Il exalte les vertus du métissage biologique et culturel. En 1958, un fils naît chez les Senghor, Philippe, qui cristallisera l’amour et la fierté du couple.

Pas dupe des joutes de pouvoir
En 1960, Senghor devient le père de l’indépendance du Sénégal. Celle qu’il appelle tendrement en privé « Ma petite Colette », commence à ses côtés, et dans son ombre, une nouvelle vie qui lui vaudra l’admiration et le respect des Sénégalais. Elégante et discrète, elle n’occupe aucune fonction officielle, n’émet aucun commentaire politique et ne se mêle en rien des affaires de l’Etat. Mais cette républicaine dans l’âme n’est pas dupe des jeux et des joutes du pouvoir. Elle n’aimerait pas que son mari fasse le « mandat de trop », comme tant de dirigeants africains cramponnés à leur trône. Elle voit d’abord en lui un intellectuel, un poète « tombé » en politique par accident. Elle est donc la première à se réjouir lorsque Senghor, en décembre 1980, quitte le pouvoir de son plein gré.

Poète et écrivain, Léopold Sédar Senghor a été un chantre de la négritude, un mouvement pour la défense des valeurs culturelles du monde noir qu'il a fondé dans les années 1930 avec le Martiniquais Aimé Césaire et le Guyanais Léon Gontran Damas. Agrégé en grammaire française, il a été le premier Africain membre de l'Académie française


Sources combinées 




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