Discours d'Etzer Vilaire à la mémoire des héros de l'Indépendance, de Charlemagne Péralte... 

Sunday, December 1, 2019

Les con-combres de l’Hôtel Marriott d'Haïti

Le groupe de l'alternative consensuelle, le 9 novembre 2019, après
un accord sur un éventuel plan pour organiser la transition politique.


Par Max Dorismond

Ce théâtre à ciel ouvert qu’est Haïti ne m’amuse plus, tant la pièce des guignols provoque le tournis. Depuis plus de deux siècles, c’est toujours la même partition. Les musiciens, ayant d’autres symphonies en tête, se révoltent les uns après les autres contre le chef d’orchestre et choisissent un nouveau con-ducteur et, ainsi de suite, à chaque saison. Et la file indienne des cons ne fait que grossir à son tour, car les cons naissent trop vite et leur multiplication oblige aujourd’hui à amender la Con-stitution pour des con-trats amoindris en lieu et place d’un mandat de 5 ans. Aujourd’hui, en l’absence de con-trôle, le trop plein de cons mène à la con-flagration. La bêtise prend rarement con-gé de l’idiotie. Car les cons des prochaines années sont déjà dans nos murs, et préparent leurs con-certs...etc.
           
Et ceci n’est pas passé inaperçu sous l’œil aiguisé de l’étranger. En effet, dans un de mes textes, « Quand la corruption destabilise une nation... Haïti Connexion Culture  »  j’avais souligné les commentaires d’un ingénieur polonais arrivé en Haïti en 1881 pour une étude sur les chemins de fer. Dans un rapport à son employeur français, il soulignait à l’encre rouge la mauvaise gouvernance et l’ambition démesurée de chaque Haïtien pour la présidence ou de son désir fou de s’enrichir coûte que coûte dans l’institution la plus rentable du pays : la Douane.

Les différentes branches de l'opposition  lors de leur
séance de travail à l'Hôtel Marriott de Port-au-Prince. 
En réalité, rien n’a changé. Comme le ciel bleu d’Haïti, le rêve est immuable. Tous veulent aller au nirvana en criant ciseaux. Ils bloquent le pays de À à Z en faisant litière de l’avenir de l’autre. Ils exploitent les ressentiments, font un vacarme du diable et cassent tout. Sans conviction, sans détermination, ils exercent de la pression. Mais n’iront pas plus loin. Dormez sereinement sur vos oreilles. Loin d’eux l’idée d’enclencher ou d'entamer une guerre civile.  Personne ne désire se sacrifier et laisser la tentante caisse aux survivants. Nul ne veut  déplaire aux maîtres mythiques du pays : les États-Unis, le Canada et la France.

De ce fait, le challenger d’en face les considère comme des comédiens opérant sous fausse bannière. Ce qu’ils s’avèrent être dans les faits. Fort du support des maîtres de l’ombre, il gouverne le pays « Jo-ve-nè-le-ment1 », Pwen bar! Ce dernier, à qui on avait confié pour un temps, la boîte de pandore, n’entend point la lâcher d’une maille. Que l’île s’enfonce au plus profond de la mer des Caraïbes, c’est le moindre de ses soucis. On le nomme Moïse, il a déjà été sauvé des "os". Néanmoins, il est en train de prendre chair, ce qui va coûter très cher à tous les cons. Donc, encore une fois, il survivra.

La gaffe des cons ou la valse des concombres
L'opposition plurielle était réunie sous l'égide de Paserelle
Ainsi, ne pouvant déloger ce jeune homme handicapé par la surdité, les éternels et nombreux candidats de l’opposition toxique, armés d’un catalogue de sordides inepties, sans programme, sans projet de société, sans vision, se croyant dans le Venezuela de Maduro, se réunissent à l’hôtel Marriott de Turgeau, pour choisir un « Juan Guaidó2 » national ou dégoter un juge ambitieux de la Cour de Cassation qui se présentera comme l’héritier de la gabegie, pour remplacer au pied levé, le Président non démissionnaire. Au comble de l’incongruité, aucun titré de cette Cour ne vient tomber dans leur panier à crabes. La majorité des antagonistes sont restées silencieuses face à cette monumentale gaffe qui vient refroidir leur orchestration assourdissante, qui dure depuis plus de deux mois.

À l’encontre des prescrits de la loi mère de 1987, la maladresse est surdimensionnée. Aucun magistrat, aussi abruti soit-il, ne saurait s’offrir le luxe d’utiliser le fauteuil du Palais National, tant que les fesses d’un président s’y trouvent vissées. Et c’est à cet instant précis que les malheureux suiveurs et bruiteurs viennent de découvrir qu’ils étaient conduits et manipulés par les majestueux cons de l’opposition. Puis, deux jours plus tard, Jovenel, frais et dispos, apparaît élégamment aux bras des vrais maîtres du pays, mesdames Michèle Sison3 et Kelly Craft4, chantant et dansant la farandole des tropiques.

Le pays continue de s’enfoncer. Le peuple crie famine. Rien ne va plus. Faut brasser la cage. Messieurs les connards et Mesdames les conasses, Jovenel a gagné le pari haut la main. Perdus dans la dialectique des contradictions, l’heure est venue de briser les chaînes qui anesthésient vos jugements. Vous êtes condamnés à accepter de dialoguer sous les balises d’une logique conjonctive plutôt que disjonctive. L’heure est vraiment grave. Vous êtes forcés de transcender vos ambitions pour recoudre les déchirures de notre tissu social. Il en est encore temps. Ce sera, néanmoins, la paix des braves! La nation vous saura gré...

En conclusion, j’échappe une larme pour ma pauvre île malchanceuse. En nivelant le pays par le bas, les tristes comédiens du passé savaient très bien qu’on arriverait un jour à cette impasse, tant l’ambition démesurée de tout un chacun tend vers un seul horizon.

En effet, lorsque les plus instruits d’une nation ont été assassinés, humiliés, avilis, exilés, il ne reste que des cons pour former d’autres cargaisons de cons et le pays, plus tard, en s'encombrant de cons, se métamorphosera en con-combre (concombre).

Et voilà, nous sommes en plein dedans!


Max Dorismond  Mx20005@yahoo.ca 

Note : 1- Jo-ve-nè-le-ment : expression passée dans le langage haïtien comme synonyme de
                 mensonge, laxiste…etc.
Note : 2 – Juan Guaido : Parlementaire venezuelien qui s’est auto-proclamé président du
                   Venezuela.
Note : 3 - Ambassadrice des États-Unis en Haïti
Note : 4 – Envoyée spéciale de Washington en Haïti.

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