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Sunday, March 26, 2017

Le juge de Miami ne rejetera pas les accusations contre l'ex-chef rebel haïtien Guy Philippe

Cet article publié originalement par Miami Herald a été traduit en français par Haïti Connexion Culture

Guy Philippe
Un juge fédéral de Miami a rejeté la motion visant à annuler l’acte d'accusation de trafic de drogues contre Guy Philippe, personnage important d’Haïti qui y a été arrêtée  par des agents américains le 5 janvier dernier, peu de jours  avant son assermentation  comme  Sénateur.

La juge du district américain Cecilia Altonaga a reproché aux autorités fédérales de n’avoir pas  déployé  un effort constant pour incarcérer Philippe depuis son inculpation à la fin de l’année 2005, mais  a stipulé cependant que les procureurs n’on pas  violé son droit constitutionnel à un procès rapide parce que l’accusé n’avait respecté sa promesse de se rendre aux autorités.

La juge a également constaté que Philippe, 49 ans, en sa qualité d’élu officiel en Haïti , ne bénéficiait  pas d’immunité contre les poursuites judiciaires avant son arrestation ,  vu qu'il n'avait pas été  encore assermenté.

Cette semaine, Altonaga a reporté le procès fédéral de Philippe pour un mois, jusqu'au 1er mai, proposant ainsi un moratoire à l’accusé  et à ses  avocats qui devront alors l’informer si Philippe envisage  de plaider coupable  avant le 17 avril. Elle a expliqué le retard dans le  procès en raison  du fait que les procureurs ont récemment obtenu du FBI des cassettes (“tapes”) ayant la voix de l’accusé   et qui datent de plus de 20 ans.

Avant son élection comme sénateur haïtien, Philippe était  plus connu en tant qu’un commandant de la police nationale qui avait mené une rébellion pour provoquer la chute de l'ancien président  Jean-Bertrand Aristide. L'année suivante, l'ancien fonctionnaire de police avait été inculpé dans un acte d'accusation scellé à Miami pour complot en vue d’importer de la cocaïne colombienne via Haïti aux États-Unis et le blanchiment de paiements illicites aux trafiquants.

Dans sa décision, la juge a constaté que, pendant qu'il était sous accusation, Philippe "avait eu  des communications directes avec des fonctionnaires américains, au cours desquelles il leur avait promis qu'il était un« homme de  parole et qu’il se rendrait.”  Mais il  a renié cette promesse ayant même fui à pied alors qu’il était poursuivi par les autorités américaines et haïtiennes. "

La juge a noté que Philippe n’ a attendu que le lendemain de son arrestation pour faire valoir son droit à un procès rapide.

«Le gouvernement n'avait  fait aucun effort significatif au cours de ces nombreuses années pour amener M. Philippe au procès», a écrit son avocate, Zeljka Bozanic, dans la requête de renvoi.

L'avocate de Philippe a soutenu que le délai du procès est «déraisonnable» parce que plus de onze ans s'étaient écoulés depuis le dépôt de l'acte d'accusation.

Mais sa motion a ignoré les diverses tentatives américaines d'appréhender Philippe pendant cette période, et les efforts détaillés par le  Miami Herald et d'autres médias. La requête n'a pas non plus reconnu le délai de 70 jours pour un procès rapide. L'horloge a commencé à marquer seulement après la première comparution du défendant dans la cour fédérale le 6 janvier.

Bien qu'elle ait finalement pris parti avec les procureurs fédéraux, le juge a fait des reproches aux autorités américaines de n’avoir pas déployé un effort constant pour capturer Philippe au cours des 11 dernières années – malgré les  10 tentatives.

"Un décompte plus ou moins exact confirme le fait que le gouvernement n'avait rien fait pour localiser et arrêter le prévenu pendant 91 mois - plus de 7 ans des 11 années en question", a écrit Altonaga dans sa décision. "Et pendant une partie de ce temps, l’accusé semble avoir été facilement accessible: en 2006 à l'ambassade des États-Unis [à Port-au-Prince], et en 2007, quand il menait campagne pour la présidence d'Haïti.

Depuis son arrestation, Philippe, qui a plaidé non coupable, est détenu au centre de détention fédéral de Miami.

Philippe est le 82e ressortissant haïtien à être extradé pour crimes,  a déclaré l'ancien ministre de la Justice d'Haïti, Camille Edouard Jr, lors d'un talk-show politique sur une radio trés cotée en Haiti.


La résolution du Sénat haïtien condamnant «énergiquement» son arrestation et son extradition n'a aucun poids selon le juge de Miami, et elle a  rejeté l'affirmation de Philippe faisant accroire  qu’il avait droit à l'immunité en raison de son statut de sénateur. Altonaga a noté que le jour de son arrestation,  Philippe était un sénateur-élu et "n’ayant pas  d'immunité de poursuite judiciaire".

Traduction :  Haiti Connexion Culture



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