Discours d'Etzer Vilaire à la mémoire des héros de l'Indépendance, de Charlemagne Péralte... 

Monday, August 27, 2018

Le maverick sénateur américain John McCain est mort

Sénateur John McCain
(1936-2018)

Il était soigné depuis juillet 2017  pour un glioblastome, une forme de cancer très agressive avec un très faible taux de survie.

Le sénateur de l’Arizona John McCain, pilote blessé et torturé pendant la guerre du Vietnam où il fut emprisonné pendant plus de cinq ans; candidat malheureux à la Maison Blanche et figure non-conformiste de la politique américaine, est mort le samedi 25 août à quelques jours de son 82e anniversaire, après treize mois de lutte contre un cancer du cerveau. Il avait 7 enfants.

Les réactions ont afflué  dans les minutes suivant l’annonce du décès pour saluer la mémoire de ce monument républicain, qui s’est fâché avec beaucoup de monde y compris au sein de sa famille politique, mais dont le dévouement patriotique était reconnu par tous.

"John et moi venions de générations différentes, avions des origines complètement différentes, et nous nous sommes affrontés au plus haut niveau de la politique", a déclaré l’ancien président démocrate Barack Obama, qui l’avait battu à l’élection présidentielle de 2008.

"Mais nous partagions, malgré nos différences, une fidélité à quelque chose de plus élevé, les idéaux pour lesquels des générations entières d’Américains et d’immigrés se sont battus et se sont sacrifiés".
 Le président Donald Trump, qui était en conflit avec le sénateur républicain, a tweeté un court message de condoléances, sans un mot sur la carrière et la vie de l’homme.

"Mes condoléances et mon respect le plus sincère pour la famille du sénateur John McCain. Nos cœurs et nos prières sont avec vous !", a écrit M. Trump.
 "Homme de profonde conviction"
A l’inverse, la plupart des élus et anciens élus américains ont publié un communiqué dans les minutes suivant l’annonce du décès, l’ancien président George W. Bush saluant par exemple un "homme de profonde conviction et un patriote au plus haut degré".

L’ancien président démocrate Bill Clinton a lui aussi salué la mémoire de John McCain, soulignant qu’"il avait souvent mis de côté l’appartenance partisane» pour servir la nation.
Et un autre démocrate, Al Gore, vice-président sous Bill Clinton, est allé dans le même sens. 

"J’ai toujours admiré et respecté John" parce qu’il œuvrait toujours à "trouver un terrain d’entente, aussi difficile que ce soit", a-t-il dit.

Pour le sénateur républicain Lindsey Graham, «l’Amérique et la Liberté ont perdu l’un de leurs plus grands champions».

Le héros de la guerre, John MacCain
a accompli de grands sacrifices à son
pays.                                                 
John McCain, fils et petit-fils d’amiraux, a d’abord été pilote de chasse, engagé dans la guerre du Vietnam où il fut blessé et emprisonné pendant plus de cinq ans.  Il fut torturé par ses geôliers, et deviendra au cours de sa carrière politique un farouche opposant à la torture, dénonçant la CIA pour ses pratiques d’interrogatoires «musclés» sous la présidence de George W. Bush.

Après son retour aux États-Unis à la fin de la guerre du Vietnam, il se fait élire à la Chambre des représentants, puis est élu sénateur en 1986, un siège qu’il a conservé depuis, sa dernière réélection, en novembre 2016, ayant été la plus difficile, une partie de l’électorat conservateur ne lui ayant pas pardonné d’avoir critiqué Donald Trump.

Franc parler
Il a longtemps cultivé l’image d’un républicain indépendant au franc parler, mais il échoue aux primaires républicaines en 2000 face à George W. Bush. En 2008, il emporte cette fois l’investiture de son parti, mais perd face à Barack Obama.

Il était ensuite resté au Sénat, sa deuxième maison depuis plus de trente ans. Il avait été un des partisans les plus farouches de la guerre d’Irak et continuait à promouvoir un rôle militaire américain fort à l’étranger, se marginalisant au fil des années dans un parti républicain désireux de se recentrer sur les priorités domestiques.

Dans les années 2010, il a assisté consterné à l’ascension de la mouvance du Tea Party au sein de son parti, qu’il n’a pu contenir. Il défendait inlassablement une hausse du budget militaire, et dirigeait jusqu’à sa mort la commission des Forces armées du Sénat. D’autres causes ont animé sa carrière, notamment la réforme du système d’immigration, ou encore celle du financement électoral.

Les anciens présidents Barack Obama et George W. Bush, un démocrate et un républicain, devraient prononcer des éloges funèbres, à sa demande, selon le New York Times. Plusieurs médias avaient rapporté il y a plusieurs mois que le sénateur avait expressément demandé à ce que Donald Trump ne participe pas.

Dans l'Arizona, son Etat d'adoption, des anonymes ont apporté dimanche des fleurs devant sa permanence parlementaire à Phoenix, ainsi que devant la maison funéraire où sa dépouille repose.

"Nous voulions rendre hommage à un grand patriote américain, un grand héros américain", dit l'un d'eux, Michael Wilson.

"Quelle épopée", avait écrit le sénateur dans des mémoires publiés en mai. "J'ai vécu de grandes passions, vu des merveilles, j'ai fait la guerre et contribué à la paix. Je me suis fait une petite place dans l'histoire de l'Amérique et l'histoire de mon époque", écrivait-il.

"Patriote", "héros", "combattant", "non conformiste": les hommages rendus par l'ensemble de la classe politique du pays avaient pour point commun la carrière de l'homme au service de la nation. John McCain était l'un des rares élus du Congrès célèbres hors des frontières des Etats-Unis. De l'Europe au Pakistan, nombre de dirigeants étrangers ont salué sa mémoire.


Depuis l'annonce du décès de John McCain, les internautes sur les réseaux sociaux partagent en nombre cette séquence d' octobre 2008, quand le sénateur était en campagne contre le futur président des États-Unis, Barack Obama.

Alors en meeting à Lakeville dans le Minesota, John McCain s'était livré à une séquence de questions-réponses avec ses soutiens. L'un d'entre eux, une femme, avait alors pris la parole et avait lancé : "Je ne peux pas faire confiance à Barack Obama (...) c'est un arabe ".
L'enterrement, dans l'intimité familiale, aura lieu dimanche au cimetière de l'Académie navale d'Annapolis, à une heure à l'est de Washington. C'est là qu'il suivit sa formation de pilote de la marine, et qu'il rencontra l'ami à côté duquel il sera enterré, l'ancien amiral Chuck Larson.

Sources combinées 


No comments:

Post a Comment