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Wednesday, April 15, 2020

Wawa, un ténor de la musique haïtienne s’est éteint

Jacques Maurice Fortère  (Wawa)

Par: Hervé Gilbert

Haïti Connexion Network (HCN) a appris avec tristesse le décès de Jacques Maurice Fortère, plus connu sous le pseudonyme de Wawa, le dimanche 12 avril 2020, à Brookdale Hospital de Brooklyn, New York, à l’âge de 82 ans, des suites de complications de la maladie de Covid-19.

Parolier, compositeur, chanteur, Wawa fut une voix dont beaucoup de notre génération se souvient encore. Wawa a parcouru les différentes avenues de la musique haïtienne. Dès son jeune âge, vers les années 50, il entama sa carrière musicale, avec le groupe “Jeunesse sentimentale”. Au cours de ses incessantes mutations, il rejoignit  l’orchestre “La Gaieté de Nemours Jean-Baptiste” pendant une courte période, et vers les années 65, il se retrouva dans la "Kadans-Ranpa" de Wébert Sicot. Après  l’exil forcé de Wébert Sicot en 1968  et la disparition de Kadans-Ranpa, il évolua dans le Super Choucoune 70 dont il fut le maestro. Cette formation musicale, transfuge du Kadans-Ranpa, adopta  presque le  même style.
Les deux hits du Super Choucoune 70 avec la voix de Wawa
 
Dans l’album de Super Choucoune 70, deux des morceaux du disque authentiquement contemporains l’ont placé à l’avant-scène: “Homo Homini Lupus”,  locution latine signifiant l’homme est un loup pour l’homme et “ L'enfer est sur la terre” . À partir de ce moment-là, Wawa devint une figure iconique. Puisque ces deux tubes se classèrent  à plusieurs reprises dans les hit-parades de différentes stations de radio d’alors en Haïti et dans les Antilles.

Wawa et les Camisoles bleues
Après la disparition  de Super Choucoune 70 provoquée surtout par l’émergence de la nouvelle vague des mini-Jazz jouant un autre style dans le pays, Wawa, recherchant une autre voie, se retrouva vers les années 72, dans les Camisoles bleues: un groupe de vocalistes composé en majorité de voix féminine, nommé “Wawa et les Camisoles bleues”. Un autre style y prit naissance et l’artiste produisit  deux très jolis microsillons regroupant de très belles chansons du terroir.

Adepte du vaudou, Wawa s'intègra définitivement dans le courant de la musique “Rasin” qui connut une grande percée durant le carnaval de 1989 de “Boukman Experians“ Kèm pa sote”. Wawa se consacra pleinement à cette nouvelle tendance musicale “Rasin Kanga de Wawa” dont il fut son maestro jusqu’à sa mort. 

Wawa s’est imposé comme l’un des artistes les plus versatiles de son temps et se révèle également  comme un chef de file de la musique “Rasin”.  Il était la voix fervente des meringues à sensation  devenant ainsi une vraie samba de la musique “Rasin”.

Son départ est une perte énorme pour le pays et pour la musique “Rasin” en général. Artiste talentueux, Wawa est survécu par 14 enfants, dont dix de sexe masculin.

HCN salue la mémoire de ce chanteur prolifique  de la musique haïtienne et présente ses sincères condoléances à ses enfants et sa famille, ainsi qu'aux milliers de ses fans.


Herve Gilbert


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