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Saturday, August 1, 2020

Kleptocratie – Comment les milliards ont-ils laissé Haïti? Part - 1

La American Express Centurion Card – Le top des cartes.

Dans cet article, j’avais attiré l’attention de mes congénères sur la valse des millions qui sortent en chantant de chez pour aller faire du ski dans les Alpes Suisse. Vos actuelles interrogations vont y trouver certaines réponses en rapport au scandale qui secoue la communauté haïtienne de Montréal.


Par Max Dorismond

À constater les balises mises en place par le « Système » pour contrôler la circulation de la monnaie, partout dans le monde, on se met à rêver sur les tours de passe-passe ingénieux des filous pour déplacer facilement cette masse d’argent au su et au vu de tous, sans qu’il n’y ait une alerte internationale, une preuve physique, une arrestation rocambolesque d’un des multiples acteurs de ce coup fumant qui a généré des millionnaires à la tonne et pour la vie sur notre île.

Pour en avoir le cœur net, pour ne pas me laisser subjuguer par ce cauchemar récurrent, je me suis mis à la recherche des technicités existantes dans les entourloupettes bancaires pour le plaisir des lecteurs, en me basant sur un proverbe de chez nous qui nous rappelle que : « Si pat gen sitirè, pa ta gen volè ». (Sans un facilitateur le voleur n’a pas de repères).

Mes trouvailles n’ont peut-être aucun rapport avec Haïti, mais, au moins, elles vous offrent l’occasion de vous promener dans les méandres des réseaux des détournements de fonds quand certains secrets bancaires ont été sciemment divulgués au public. Ces preuves indirectes ne vous laisseront point sur votre faim. Elles auront le mérite d’étaler sous vos yeux le jeu maléfique de ces croque-mitaines à col blanc, toujours prêts à nous traiter de "shit-hole".
Je me suis promené dans tous les paradis fiscaux, de l’Europe jusqu’en Amérique du Sud pour assouvir cette curiosité. Je me suis cantonné surtout en Suisse où certains acteurs avaient laissé la porte grande ouverte pour le bénéfice des curieux.

Comment la Suisse est-elle devenue la tirelire du monde?
Au départ, pour mieux saisir la « sainte » vocation de la Suisse, épluchons un peu l’histoire. Nous devons admettre sans ambages qu’hier encore, l’Europe s’avérait le continent le plus violent de tous les temps. De nature belliqueuse avec leurs guerres intestines à n’en plus finir, les Européens s’entredévoraient comme des petits minables, dans des rixes interminables : de Vercingétorix, de la Rome antique, en passant par le délitement de la Yougoslavie en 2001, par l’émergence de la Bosnie-Herzégovine et le reste, jusqu’à la Géorgie en 2008.

Tous les grands crimes, les pires violences et les multiples génocides connus du monde avaient, pour origine et pour cadre, ce continent : Les croisades, la guerre de Cent Ans, l’effacement des Indiens d’Amérique, la Traite négrière, l’esclavage, les deux grandes guerres, l’exploitation à outrance de l’Afrique, s’il ne faut citer que ceux-là… Toutes sortes d’artifices ont été imaginés pour contrer les ardeurs et les ambitions des princes et des rois de cette place, d’où les mariages consanguins entre têtes couronnées pour former des alliances stratégiques aux fins d’éviter cet étripage mutuel entre voisins et consanguins.

Avec de pareilles assertions, vous vous posez la question à savoir pourquoi la Suisse ne fut presque jamais en guerre? Elle est d’une neutralité proverbiale. Mais c’est une neutralité artificielle, faite sur mesure, en arrondissant les angles de l’histoire. Ce qu’on recherche dans la finalité d’une guerre, on le lui confie sur un plateau d’or, à titre de gardien.

Les belligérants se sont entendus pour avoir au moins un coin neutre où déposer leurs richesses, leurs butins, sous peine de sanctions globales par tous les récipiendaires, à l’encontre du malin qui oserait s’en accaparer. D’ailleurs quel insensé aurait bombardé sa propre richesse. Ils sont agressifs, mais nullement bêtes. C’est ainsi que La Suisse fut choisie entre toutes. Ce coffre-fort à ciel ouvert pour truands, que personne n’ose outrager, deviendra officiel en 1685 lorsque le roi Louis XIV révoqua l’édit de Nantes qui résulta en l’illégalité du protestantisme en France. Ce qui contribua à la persécution généralisée de ses adeptes : d’où le sauve-qui-peut.

Avant de prendre la fuite vers des cieux plus cléments, la fortune, les bijoux, les tableaux et les autres artéfacts des riches protestants avaient trouvé refuge dans les coffres suisses. Ce qui créa un boum financier dans ce pays où tous les résidents se découvraient une nouvelle vocation dans le gardiennage de l’argent des fuyards, de l’argent de toutes tendances, de toutes provenances et de toutes origines. Des banques étaient créées de toutes pièces pour profiter de la manne. La neutralité de la Suisse s’avéra la norme. Le secret bancaire devint sacerdoce.

Et la tradition continue. En 1934, juste avant la 2e Grande Guerre, la loi fédérale suisse sur les banques fut incorporée à la constitution nationale, qui conféra par son article 47, une « valeur supra légale » au secret bancaire blindé, si bien que, par tradition, l’éventuel déposant, qui veut cacher son magot, le confie avec l’idée que « Déposer son argent dans les banques suisses, c’est comme aller conter ses péchés directement au Pape » *1.

La discrétion est devenue une affaire d’État. Dans la réalité, tous les pays récoltent les fruits de leur agriculture. Pour la Suisse, c’est tout autre. Selon le sociologue genevois, Jean Ziegler, « elle ne possède aucune matière première, ni de ressources naturelles et n’a aucun accès à la mer ». Cependant, elle ne récolte que de l’argent à toutes les saisons. Au début du XXIe siècle, on compte plus de 134 banques privées dans la seule ville de Genève, soit un ratio d’une banque par quartier.

Les Juifs persécutés y ont laissé toute leur fortune avant de prendre la fuite. Les fascistes de l’Europe en faisaient autant avec les biens spoliés, tels : les fonds des banques pillées, les tableaux de grands maîtres dans les musées, même les dents en or escroquées sur les cadavres des Juifs assassinés y trouvaient un casier secret où se reposer en douce, en attendant la fin de la guerre. En ce sens, il était toujours bruit que la Suisse était de mèche avec les Allemands.

Les contrebandiers, les escamoteurs de l’impôt, les terroristes… tous les délinquants du monde possèdent un compte à numéro en Suisse ou dans d’autres paradis fiscaux. Avec ces banques noires, nous avons, devant nous, la preuve que le paradis se trouve sur terre et non au ciel comme le prétend le christianisme.

L’an 2000, les murs du secret bancaire suisse se lézardent
Comme un tremblement de terre, un ancien cadre de la plus grande banque helvétique, UBS*2, par écœurement, s’est mis à table. Ce fut un tsunami dans le monde bancaire. Une bonne partie du fameux secret a été révélée au grand jour et le système en a pris pour son rhume.

Bradley C. Birkenfeld, un américain, gérant de patrimoine, responsable de plusieurs grands dossiers de fonds cachés dans cette banque, dans des comptes à numéro, a décidé de révéler ce qui fut le plus sacré dans le système fédéral suisse, le nom de milliers de citoyens américains (19000), qui ont joué à cache-cache là-bas, avec des revenus non déclarés. Ce qui a permis au fisc de l’Oncle Sam (IRS) de ramasser des milliards de dollars d’impôts éludés. En plus de passer deux années et demie en prison dorée pour y avoir participé, mais en tant que lanceur d’alerte, Birkenfeld a reçu, de ses congénères le 27 août 2012, une récompense, tenez-vous bien, de 104 millions de dollars, pour empocher finalement, un chèque net d’impôt de 75 816 958,40$, un record Guinness non dépassé jusqu’à présent.

Max Dorismond Mx20005@yahoo.ca
Par Max Dorismond



NOTE
1 – SRC : « Le Banquier de Lucifer » de Bradley C. Birkenfeld
2 - UBS est une société de services financiers dont les sièges sont à Zurich et à Bâle, en Suisse C'est la plus grande banque de gestion de fortune dans le monde, avec 68000 employés et des actifs financiers investis de 3 607 milliards de francs suisses en 2019. Ses activités principales sont les activités de banque privée, banque d’investissement et de gestion de fortune.

1 comment:

  1. Bon travail Max On attend anxieusement la suite qui ne manquera pas de surprises j en suis persuade


    Meci Jn Le Capitaine

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