Déjà 1 an!
Par Janin Léonidas
Feu Daniel Étienne |
Anathème
et Blasphème sont les deux lignes imaginaires où flotte notre conscience
d’hommes dans ces moments d’épreuve. Le premier est une réprobation, une
non-acceptation, un déni d’une évidence qu’on oublie, balloté par le quotidien
et qui finira par s’imposer à nous, simples créatures.
Le
second est perçu comme un outrage à la vie comme si l’homme avait vocation
d’éternité et fait corps avec le temps dans un enracinement confortable.
Mais la souffrance et la mort sont les lots de notre humanité car naître et
mourir sont les deux points d’une même ligne droite.
Il
est des moments auxquels on voudrait ne pas faire face. Il est de ces instants
où le devoir nous appelle et l’on doit tirer au tréfonds de son âme la dernière
énergie pour rendre cet ultime hommage. Comment accepter l’évidence et se
dire que là, dans cette bière se trouve une présence, un ami frère, un pan de
notre vie. Car Daniel ne laissait personne indiffèrent.
Il
est issu d’une lignée qui malheureusement chez nous disparaît. J’ai bien
dit d’une lignée, cette race d’hommes issus du pays profond qui s’accrochent à
leur patelin, s’identifient à une zone, portent avec eux le parfum de leur
terroir et exhibent les valeurs morales transmises depuis des générations.
Il fait partie de ces fleurons vivant leur foi en se mettant au service des autres dans une disponibilité proverbiale sans attendre ni récompense ni reconnaissance sachant seulement que l’autre est à son image. Il avait gardé la foi de son enfance que les incertitudes de la vie ne pouvaient ébranler. Et s’il fallait dans la galerie des citations sortir une qui identifierait Daniel Étienne, un illustre grand’anselais comme lui le General Dumas l’avant déjà ciselé : Le léopard ne change pas de peau, l’honnête homme de change pas de conscience. Il incarnait la droiture.
Amis de la communauté Jérémienne
Notre
région a une âme. Nous la cultivons, nous la vénérons mais certains
portent haut en couleurs leur admiration de notre terre chérie. Daniel
était un pan de notre quotidien. Il avait la colère brusque de notre
nordé, sa présence l’odeur d’un mango île, son amitié avait un goût de
pisquette et de comparet. Daniel aimait la vie comme si chaque jour pour
lui était abondance. Il avait en lui la générosité de la Rivière
Grand’Anse, son amitié coulait comme Roseaux et avait l’utilité de la
Voldrogue. Daniel aujourd’hui pour nous devient monument éternel comme
Ti Amelie comme St. Louis.
Très chère Midou, Gayou, Damyl
Trois choses comptaient dans la vie de Tcheno : sa famille, son travail et sa ville. Il n’a jamais été pris à défaut quand il s’agissait pour lui de répondre à ses devoirs de Père, d’époux et de citoyen. Et depuis 1982 jusqu’en août dernier, toujours au même endroit et de façon spontanée et même s’il dormait dans la jeep, il faisait le signe de la croix où, me confiait-il la main de l’Éternel avait évité la disparition tragique de vous quatre dans un accident.
Le
voilà avec sa discrétion habituelle, sorti de notre quotidien mais la patine du
temps ne pourra jamais effacer dans nos cœurs comme dans nos souvenirs sa belle
image. Le réconfort viendra en se remémorant de ses belles actions et de
son dévouement au service des humbles.
Damyl,
Te
voilà aujourd’hui responsable du nom et d’une tradition. Le modèle est
là, et sur tes épaules Gayou et Midou trouveront le courage d’accepter le
douloureux départ.
Tcheno,
Nous garderons ton souvenir vivant et illuminé. Pars en paix, tu manqueras toujours à la ville pour les Saint-Louis à venir.
Janin Léonidas |
Right now I am going to do with the new house and I don't want to be a
ReplyDeleteQue ton âme repose en paix Daniel ! La fête de la Saint Louis à Jérémie ne sera plus le même.
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