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Louis Wildrick Clédanor 2 aôut 1946 - 7 juillet 2025 |
Par Hervé Gilbert
Il était aussi le grand frère de feu Parnel
Clédanor, tendrement surnommé “Malou”
— ce troubadour au timbre rare, cette voix douce et profonde qui berça nos
jeunes années et vibrait comme une onde à travers les cœurs et les mémoires.
Parti depuis quelques années déjà, il nous a laissés orphelins d’une présence
fraternelle et chantante. Et seul le souvenir apaise encore le vide que sa
disparition a creusé.
Je présente mes plus sincères condoléances à la
famille Clédanor, en particulier à sa sœur Maryse Clédanor Colas, à son époux
Jean-Raymond Colas, ainsi qu’à tous les proches et alliés de ce nom dont la
seule évocation suscite le respect.
Je me souviens encore. Dans le tumulte feutré de la
place du marché, à côté de la maison de Jean Pompée, presque en face du morne
qu’on appelait “Sous-Gouvernement”, défilaient ceux que l’on appelait les «
costauds » — figures viriles, nobles et puissantes, qui imposaient par leur
prestance plus que par leurs mots. Parmi eux, l’image éclatante de Jean
Alcide, et celle, plus feutrée mais tout aussi vive, de Wildrick Clédanor,
roulant sa bicyclette avec une lenteur presque méditative, ou assis, silencieux
et droit, sur la galerie de son ami Fritz Germain, à l’angle des rues Eugène
Magron et Sténio Vincent. Son allure, à la fois modeste et souveraine, était en
soi une leçon de présence. Il était un athlète, oui — mais dans le sens le plus
vaste et le plus noble du terme : un instituteur, un homme de maîtrise, de
rigueur et de dépassement de soi.
Son esprit sportif dépassait de loin les efforts
physiques : il incarnait une posture intérieure, une manière d’être au monde
avec justesse, verticalité et constance. Par sa seule manière d’occuper
l’espace, il révélait une quête intime d’élévation. Il n’élevait jamais la
voix, mais il élevait les âmes.
Maître Wildrick, tu nous laisses le souvenir d’une
force paisible, d’un homme dont la vitalité irradiait en profondeur, sans
éclats, mais avec une intensité rare. Que ton exemple continue d’éclairer la
voie de ceux qui t’ont connu, admiré, aimé.
Et puisse la terre, douce comme l’ombre des
flamboyants, t’accueillir avec tendresse. Que ton souvenir — telle une flamme
qui ne vacille jamais — continue d’illuminer nos pas dans la pénombre du deuil.
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