Discours d'Etzer Vilaire à la mémoire des héros de l'Indépendance, de Charlemagne Péralte... 

Tuesday, December 17, 2024

Requiem pour une légende du Tropicana d'Haïti: Jude James Fortuné alias “Bòs Boubout”

Jude James Fortuné alias "Bòs Boubout"

Par: Hervé Gilbert

Quand un virtuose disparaît, il laisse derrière lui un silence lourd de souvenirs et d'émotions. C’est avec une immense consternation que nous avons appris le décès, chez lui au Cap-Haïtien, à l’âge de 64 ans, de Jude James FORTUNÉ, plus connu sous le nom de « Bòs Boubout », pianiste et claviériste émérite de l'Orchestre Tropicana d'Haïti. 

Bòs Boubout n’était pas seulement un musicien talentueux, mais l’incarnation même de l’âme vibrante d’une tradition musicale qui traverse les générations. Pendant plus de 38 ans, sa touche exceptionnelle, son doigté d’une précision remarquable et son sens inégalé de l’harmonie ont fait de lui l’une des pierres angulaires de Tropicana. Son talent ne se résumait pas à un simple enchaînement de notes modulées, mais à un dialogue intime entre son clavier et les cœurs de ceux qui avaient le privilège de l’écouter. Aujourd’hui, alors que nous pleurons sa disparition, nous choisissons également de célébrer l’immense héritage qu’il laisse derrière lui.

Bòs Boubout transcendait son rôle de simple claviériste pour devenir un véritable  architecte sonore, capable de donner vie aux mélodies avec une élégance rare. En tant que mélomane averti et passionné, je l’admirais pour sa maîtrise incomparable des accords, son respect des nuances et sa capacité unique à insuffler une âme à chaque note. Dans un univers musical où la modulation excessive et le sensationnalisme électronique prennent parfois le pas sur la subtilité, Bòs Boubout incarnait l’élégance et la profondeur. Il n’était pas un "siwèliste" – ces musiciens qui privilégient l’esbroufe au détriment de l’authenticité. Lui, au contraire, savait faire parler son instrument, transcendant les genres et touchant à l’âme. 

Les mélomanes reconnaissaient sa signature musicale. Que ce soit dans les soirées dansantes envoûtantes ou dans les morceaux festifs caractéristiques du répertoire de Tropicana, sa présence au clavier donnait naissance à des symphonies qui résonnaient profondément dans le cœur des fans. Ses interprétations mémorables dans des classiques tels que: AdrienneAngéliqueBelle fête , Yolande,  et bien d’autres morceaux iconiques de Tropicana témoignent de son talent inégalé et de sa capacité à sublimer chaque composition.

Plongeons dans l'émotion d'une de ses performances emblématiques à travers la chanson Belle fête 

Bòs Boubout ne se contentait pas de jouer; il dialoguait avec son clavier, explorant chaque variation, chaque nuance avec une sensibilité rare et une maîtrise impressionnante. Ses solos étaient de véritables voyages musicaux, où chaque note portait une émotion. Sous ses doigts agiles, le clavier devenait un orchestre à lui seul, mariant force et délicatesse pour offrir des performances inoubliables. 

Avec des légendes comme Daniel Larivière Cinna Charles alias "Ti Blanc", Hervé Casséus, Bòs Boubout a façonné l’identité sonore de Tropicana, élevant l’orchestre au rang de patrimoine musical haïtien. Il ne jouait pas pour impressionner, mais pour émouvoir, offrant à chaque prestation un hommage sincère à son public et à la culture haïtienne qu’il chérissait tant. 

Aujourd’hui, avec son départ, Tropicana perd bien plus qu’un musicien. L'orchestre perd une âme, un frère, une légende. 

Et maintenant que le clavier se tait, Bòs Boubout nous a quittés. Repose en paix, maître des claviers, légende parmi les légendes. Ton héritage continuera de briller dans les coeur.s et les mémoires  de milliers  de mélomanes à travers le monde.

À sa famille, à l'Orchestre Tropicana et à ses milliers de fans à travers le monde, nous adressons nos plus sincères condoléances. Que sa mémoire reste vivante à travers les accords vibrants qu’il a laissés en héritage. 

Herve Gilbert




Sunday, December 15, 2024

Quand un non-Jérémien tombe en amour avec la poésie de cette cité

Jérémie, la cité des poètes
 

Après avoir lu le poème « Sur du papier d’aquarelle » du Dr, écrivain, poète et musicien,  Jean-Robert Léonidas, Lemarec Destin, un Saint-Marcois, qui n’a jamais traîné dans la région Grand’Anselaise, nous parle de son amour pour la cité grâce à des souvenirs glanés çà-et-là, de la bouche de ses amis Jérémiens. (MaxD.)

UN POÈME QUE J'AI LU AVEC UN RÉTROPROJECTEUR À LARGE SPECTRE DE BALAYAGE. ET POUR CAUSE ... ON VA VOIR POURQUOI CETTE DÉPENSE DE MOYENS.

Mon cher Jean-Robert, le branle-bas précédant les élections américaines, l'inflation d'analyses de toutes sortes de grands médias étrangers et locaux que je ne voulais point rater, joints à celles de nos amis/amies d'ici et d'ailleurs, sans compter mes travaux personnels avaient pratiquement bouffé mes temps libres depuis. C'est ce qui a retardé la production du présent texte auquel je tenais. Mais je savais que je retournerais sur mes pas, car ton poème m'intéresse au plus haut point, pour plusieurs raisons. La lecture du texte les fera défiler une à une. Je voulais le relire afin de mieux le pénétrer et de revivre à travers sa large capture d'images, truffée de superbes descriptions qui, à elles seules, procurent au poète le pouvoir de magnifier éloquemment sa ville natale qui, tiens tiens, est aussi celle de plusieurs de mes amis/amies qui m'ont tant parlé, tant vanté les merveilles de Jérémie, qui ne m'ont jamais caché l'euphorie annuelle, délirante, entourant l'arrivée de la date du 25 août, celle de la fête patronale (la Saint-Louis) pour laquelle « tout't moun'n ap desan'n anba-a », même plusieurs de ses ressortissants en diaspora. Malheureusement, plusieurs d'entre eux sont rappelés trop tôt par leur Créateur.

Tu as cité le nom du chanteur MALOU que je connais et qui me fut présenté un samedi à Port-au-Prince par des admirateurs enthousiastes et zélés. Je savais déjà tout de lui à Jérémie. Je savais aussi qu'il était le chanteur-vedette du groupe musical « LES FANTAISISTES » et qu'il représentait " un moment ", une époque de cette jeunesse jérémienne, éprise de théâtre, de danse, avide de poésie, de belle poésie, de musique, de peinture, de beaux paysages environnants, que ce soit sur "du papier d'aquarelle " ou en textes. Quant à Versailles Night-Club, n'en parlons pas. Pour la jeunesse jérémienne, m'avait-on appris, ce Night-Club représentait en popularité et en glamour le « CABANE CHOUCOUNE » de Port-au-Prince ou le FEU VERT du Cap-Haïtien , toutes proportions gardées :

 « le Versailles de/ mon coeur/est dans un coeur/de femme, dit le poète ».

Avant tout Jérémie, n'est-elle pas aussi, entre autres, la ville natale du Grand Etzer Villaire qui, en dépit de ma longue absence du pays natal et de ma rencontre avec d'autres grands poètes, garde encore sa place de choix dans la galerie de mes poètes préférés et adulés. Le poète dont le verbe intarissable, ciselé, d'essence plus que romantique est capable d'offrir généreusement en cadeau ce beau joyau à une femme qu'il aimait : 

« En toi tout est parfum : l'âme et le corps/tout est grâce et s'unit en célestes accords/ l'harmonie et le miel coulent de ta parole/tes cheveux ondoyants, caressant auréole/voilent dans un frisson ta nuque et ton front pur/Et le soleil qui rit dans tes grands yeux d'azur ».

Tu y as également parlé de « flûte en bambou cueillie sur la route des Roseaux ». Mais moi, en lisant ces deux mots: bambou et Roseaux, en rétrospective mon imaginaire, toujours collé aux récits enflammés des amis jérémiens, me renvoie plutôt à ces silencieux et utiles « Pipirites » nombreux, qui allègrement descendent la Grand'Anse avec leurs cargaisons de victuailles et de produits agricoles de toutes sortes, pour alimenter les marchés locaux et, bien sûr, celui de Jérémie. 

Tu y as également évoqué la mer et le warf. Là, ce sont les armateurs, ceux qui font le transport maritime qui « me viennent en tête », en particulier monsieur FULTON (prononcer FOULTON'N) à qui les parents confiaient leurs enfants pour le transport Jérémie-Port-au-Prince, lors de l'ouverture des classes, non sans payer à l'avance la traversée. Le retour à Jérémie, c'était toujours la fête de regagner joyeux le bercail et la perspective d'enivrantes et folles vacances, quitter la ville pour des randonnées, des promenades à la campagne, en zones péri urbaines comme aller nan « No 2 » par exemple, toujours d'après les différents récits joyeusement entendus. Le propriétaire du VERSAILLES de son côté, en bon homme d'affaires, se frottait les mains de joie et d'espoir en cette période marquée, car pour son Club " mythique ", le rendez-vous de jeunes coeurs qui souffrent, ce sera la « haute saison » pour une accélération de son entreprise d'entertainment et aussi pour le personnel.

Bref, il y aurait beaucoup à dire de ce beau poème que j'adore pour sa « sublimité » pour aussi les gens, les lieux, les objets qui n'y figurent pas, mais qui a l'énigmatique vertu de nous les rappeler, de les faire revivre dans la pensée, et aussi se rappeler des filles qui ont appris à danser au poète, et en même temps réactiver mon imaginaire jérémien, curieusement « construit » par les conversations débonnaires et instructives de mes chères amies/ amis jérémiens.

Mais finalement, il m'apparaît plus qu'utile d'avancer que c'est la Muse qui, dans sa grande Générosité, a conféré au poète Jean-Robert cet immense pouvoir des mots qui lui permet de « convoquer les gosiers des oiseaux/ les luettes du choeur des anges/ et sous le vétiver d'une grange » pour chanter, d'admirable façon, les merveilles et la gloire de sa ville natale Jérémie et, pourquoi pas de toute la Grande-Anse. La ville de Jérémie et toutes les régions de la Grande-Anse te seront très reconnaissantes mon cher JEAN-ROBERT pour ce beau cadeau, même si le poème est écrit depuis 2007.

Félicitations. Du beau travail!

Lemarec Destin





 

Sur du papier d'aquarelle


Sur du papier d'aquarelle

jeté contre le chevalet de ma jeunesse

avec le pastel de mes souvenirs

je dessine Jérémie

s'ébauchent les sommets des hauts lieux du désir

se profile la ligne des crêtes de mon enfance

telle un cercle de poètes oubliés

maints quartiers battent la chamade

mille points cardinaux tourbillonnent

comme une rose des vents

Rochasse Bordes La Source

La Pointe le wharf Versailles

et la mer la mer anse d'azur et de varechs

sur le cannevas de ma mémoire

se reforme peu à peu la pochade de Versailles

je la vois qui prend vie

sous le ciseau des pygmalions du Sud

comme un vieux castel fleuri de queue-de-rat

de crotons de caladiums

comme une peinture primitive

un gtand cocotier au profil d'hidalgo

planté dans le tableau des artistes sans nom

le Versailles de non coeur

est dans un coeur de femme

je t'en dirai le nom

tissé de sons

de couleurs de ciel et d'océan

de collines de rochers

de rivière d'embouchure

de banjo d'harmonica et de banboula

de cadence de rythme de contredanse et de ripaille

et surtout

surtout de boléro de compas et de rumba

et j'écrase une larme

en pensant à Saunt-Louis

le bon vieux saint jamais n'a renié la cadence

on dit de lui qu'il était roi de France,

mais il fut bon ami je l'appelais Loulou

à Versailles maintes fois il allait avec nous

tous les 25 Août de joie il était fou

il causait dansait chantait avec Malou 

il aimait lui aussi la fête et la bombance

après tout comme nous n'est-il pas de Grand-Anse

sur du papier d'aquerelle

jeté contre le chevalet de ma jeunesse

avec le pastel de mes souvenirs

je dessine Jérémie

ma ville poésie

d'une flûte en bambou  cueillie sur la route des Roseaux

je convoque les gosiers des oiseaux

les luettes du choeur des anges

et sous le vétiver d'une grange

pour toi je chante do ré mi

pou toi je chante ô Jérémie

terre de musique coin de poésie

Jean-Robert Léonidas ( Extrait de Parfum de Bergamote, Montréal, 2007)

 

Friday, December 13, 2024

Quand un masque anti-âge révolutionnaire défie le temps et la douane

 

Son apparence spectaculairement rajeunie,attribuée à un anti-âge
révolutionnaire, a éveillé des doutes sur son identité auprès des douaniers

Un incident singulier survenu à l'aéroport international de Dallas a récemment dévoilé au grand public une avancée scientifique exceptionnelle dans le domaine du rajeunissement facial, fruit des efforts d'une jeune Américaine issue d'un milieu modeste, désireuse d'améliorer la qualité de vie de sa mère vieillissante.

L'article, initialement rédigé en anglais par Jess Palmer et traduit par HCC, relate un événement des plus inattendus : une femme de cinquante ans, sur le point d'embarquer pour Paris, est retenue par les douaniers en raison d'une apparence si spectaculairement rajeunie qu'elle a suscité des doutes quant à son identité. Ce phénomène, attribué à un masque anti-âge révolutionnaire conçu par sa fille, étudiante en pharmacie, illustre les prouesses de ce produit novateur nommé Idrotherapy. Composé d'ingrédients naturels, ce masque offre des résultats d'une efficacité si saisissante qu'il semble redéfinir les standards des soins anti-âge. Accessible et prometteur, il pourrait bien transformer en profondeur le secteur de la cosmétique.hg


Récemment, une situation inattendue s’est produite à l’aéroport international de Dallas. Alors qu’une femme de 50 ans se préparait à embarquer pour un vol Dallas-Paris, les agents de la police aux frontières l’ont arrêtée, constatant un écart notable entre la photographie de son passeport et son apparence physique actuelle.

« Nous avons strictement suivi les instructions. La photo dans le passeport montrait une personne complètement différente, environ 20 ans plus âgée que la personne réelle. Ce qui était le plus déroutant, c’est que le passeport avait été délivré récemment, il y a environ une semaine. À ma connaissance, même la chirurgie esthétique n'est pas capable de donner des résultats aussi rapides. C’était très suspect. »– Gabriela Casey (Agent de la police aux frontières, Aéroport international de Dallas)

La photo dans le passeport montrait une personne
complètement différente soit  20 ans de différence 
Malgré les protestations de la femme, qui a essayé de prouver que le passeport lui appartient et que les changements dans son apparence sont survenus quelques jours plus tôt lorsqu’elle a commencé à utiliser le produit anti-âge mis au point par sa fille, étudiante en médecine, le personnel n’a pas cru à son histoire et l’a retenue pour des vérifications supplémentaires.

Cependant, il semblerait qu'il existe un produit qui offre des résultats rapides, même sans chirurgie ! Et il a été inventé par une simple étudiante américaine qui voulait aider sa mère à retrouver sa beauté et sa jeunesse


Bonjour, Marie ! Pourriez-vous nous dire comment vous avez réussi à créer une marque anti-âge si efficace que les agents de l’aéroport n’ont pas cru que votre mère était la même personne que sur la photo de son passeport ?


Marie Williams Étudiante du département de
pharmacologie et de pharmaceutique, masters

— Tout ce que je voulais, c’était remercier ma mère pour m’avoir élevée et avoir consacré toute son énergie à mon éducation... Mon père nous a quittées il y a quelques années. Ce furent des moments très tristes. Ma mère m’a élevée seule... Cela a été difficile pour elle, elle a travaillé à deux emplois pour payer mes études. Pendant de nombreuses années, elle a été la seule à subvenir aux besoins de notre famille. Pouvez-vous imaginer combien cela a dû être dur ? Le stress et la pression constants lui ont coûté cher. Elle n’avait que 45 ans, mais elle paraissait beaucoup plus âgée que son âge. Naturellement, les hommes ne la remarquaient pas, et elle se sentait seule. À cet âge, il est déjà difficile d’arranger sa vie personnelle.


Avez-vous essayé de l’aider ?

— Bien sûr. Comment aurais-je pu regarder ma mère si malheureuse sans rien faire ! Après tout, 45 ans, ce n'est pas du tout vieux ! C’est l’âge où l’on commence à vivre pour soi-même et à organiser sa vie personnelle ! Je voulais vraiment aider ma mère, alors j’ai décidé de chercher un produit rajeunissant pour lui redonner sa beauté et sa confiance en elle. Cependant, ni les pharmacies ni les salons de beauté ne proposaient un masque anti-âge vraiment efficace.


Donc, vous avez décidé de créer le vôtre ?

— Absolument, je suis étudiante en pharmacie. Bientôt, je serai diplômée de l’université et deviendrai une spécialiste certifiée. J’ai toutes les compétences et connaissances nécessaires. Je n’ai utilisé que des ingrédients naturels.


Les premiers résultats étaient tout simplement stupéfiants ! Le meilleur exemple est l’histoire de ma mère. Ce voyage à Singapour était mon cadeau d’anniversaire pour elle. J’ai économisé de l’argent et décidé de l’emmener en voyage pour qu’elle puisse se reposer et se détendre, et peut-être rencontrer quelqu’un. C’était son premier vol à l’étranger, et son passeport a été délivré seulement une semaine et demie avant le départ. Pouvez-vous imaginer combien elle a rajeuni en si peu de temps, au point que même le personnel de l’aéroport ne la reconnaissait pas ? L’effet du masque anti-âge était choquant, mais dans le bon sens du terme. Grâce à mon masque, ma mère a maintenant une apparence jeune et attrayante, ce qui est très important pour une femme.

Mon produit peut lisser rapidement les rides, même les rides profondes dues à l’âge. Il raffermit également le contour du visage, élimine les poches sous les yeux – c’est une formule vraiment rajeunissante. En voyant les premiers résultats, j’ai décidé de déposer un brevet pour ma formule, et je suis ravie de l’avoir fait à temps ! Après la publication du brevet, certains représentants de sociétés pharmaceutiques occidentales n’ont cessé d’appeler pour me demander de leur vendre la formule, y compris les droits.


Vous avez accepté ?

— Vous plaisantez ? J’ai développé ce produit rajeunissant pour ma mère, pas pour faire du profit. Je veux que d’autres femmes ordinaires, qui n’ont pas des centaines de milliers de dollars pour des opérations et des traitements anti-âge, puissent restaurer leur beauté et leur jeunesse chez elles. C’est l’idée derrière tout cela, et je ne renoncerai pas à mes principes.


Comment avez-vous réussi à organiser une production à grande échelle ? 

Cela a dû nécessiter d’énormes investissements.

— J’ai été aidée par la direction de l’université. Avec notre laboratoire et notre institut de recherche, nous avons pu établir la production d’agents anti-âge dans les mêmes locaux. Et nous avons même trouvé un excellent nom pour cela – Idrotherapy.


« Le produit développé par Marie est véritablement unique. Une telle formulation et de tels ingrédients permettent d’obtenir des résultats de rajeunissement époustouflants. Les résultats des premiers essais cliniques ont stupéfié le monde scientifique tout entier !Idrotherapy

est dépourvu des inconvénients des marques coûteuses, tels que les effets secondaires et les contre-indications, sans parler de l’effet temporaire seulement. Idrotherapy montre d’excellents résultats à tout âge et peut être utilisé sans restriction. Les essais cliniques ont révélé que même chez les femmes de plus de 65 ans, les rides profondes s’estompaient rapidement, et la sécheresse ainsi que le relâchement de la peau disparaissaient. Idrotherapy fonctionne aussi bien pour la prévention des changements liés à l’âge chez les femmes dès 20 ans. Le masque procure une parfaite nutrition pour la peau et la protège contre le vieillissement prématuré pendant de nombreuses années.

Je peux affirmer avec confiance qu’à ce jour, il s’agit d’un produit anti-âge unique. »


– Jameson Bonner (Spécialiste senior, Laboratoire de l’Université Médicale)


Auteure : Jess Palmer

Traduction :Haiti Connexion Culture


Monday, December 9, 2024

Exil d’Assad : Une ère s’achève, l’incertitude demeure

Bachar el-Assad


Par Herve Gilbert

Le départ inattendu de Bachar el-Assad, président de la Syrie depuis 2000, marque un tournant décisif dans l’histoire contemporaine du pays. Ayant hérité du pouvoir après le décès de son père, Hafez el-Assad, qui avait dirigé la Syrie pendant trois décennies, Bachar a été contraint de quitter le pays après la capture de Damas et de son palais présidentiel par les forces rebelles. Hier, il a trouvé asile en Russie, son principal allié international. Cet événement, fruit d’années de guerre civile et de pressions diplomatiques, soulève de nombreuses interrogations quant à l’avenir politique de la Syrie, à la stabilité régionale et aux implications stratégiques de son exil.


La chute de Damas et la prise du palais présidentiel par les rebelles représentent une rupture symbolique et matérielle du régime Assad, qui s’était maintenu au prix d’un soutien inconditionnel de la Russie et de l’Iran. L’exil de Bachar el-Assad en Russie confirme le rôle prépondérant de Moscou dans la crise syrienne, non seulement en tant que protecteur du régime, mais également comme acteur garantissant la sécurité personnelle de l’ancien président.


Cependant, cette transition brutale laisse la Syrie confrontée à des défis considérables. Le vide politique créé par la chute du régime risque de provoquer des luttes de pouvoir internes, exacerbées par les ambitions géopolitiques d’acteurs régionaux comme la Turquie et l’Iran. En outre, l’absence de consensus, tant au sein des factions syriennes qu’au niveau international, compromet toute perspective de transition ordonnée. Ces dynamiques fragilisent davantage un pays déjà ravagé par des années de conflit et d’instabilité.


La déposition de Bachar el-Assad, suite à la capture de la capitale, marque la fin d'une dynastie autocratique qui a dominé la Syrie pendant plus de cinquante ans. En tant que deuxième représentant de cette lignée, Assad a exercé un pouvoir autoritaire sur le pays. Sa chute, intervenue à la suite de l’avancée rapide des rebelles, représente un renversement spectaculaire de l'ordre établi dans une nation du Moyen-Orient d'une importance géostratégique majeure.


 Si ce départ offre une opportunité historique de réformes politiques et de reconstruction nationale, il ouvre également la voie à une fragmentation accrue et à un risque d’instabilité prolongée. Le succès de cette transition repose sur une coordination étroite entre les acteurs internationaux et régionaux, ainsi que sur la mise en place d’un cadre inclusif susceptible de prévenir une escalade des tensions et de poser les bases d’un avenir pacifié pour la Syrie.


Hervé Gilbert


Thursday, December 5, 2024

Jacques St-Surin : L'Adieu à un Monument de la Culture Haïtienne

Jacques St-Surin
 

Par Herve Gilbert 

C’est avec une profonde tristesse que je salue la mémoire de Jacques St-Surin, figure emblématique de l’art et de la culture haïtienne. Poète, écrivain, peintre et visionnaire, il incarnait bien plus qu’un artiste : il était un guide, un porteur d’espoir pour Jérémie, sa ville natale, et bien au-delà. 

Dès son plus jeune âge à Jérémie, Jacques se démarquait par son talent précoce et sa créativité foisonnante. Je me souviens de lui, adolescent, légèrement mon aîné de deux à trois ans, exposant fièrement ses cartes de vœux lors des fêtes de Noël sur la place Dumas. Ces créations, admirées pour leur originalité, révélaient déjà son talent. À cette époque, tout projet artistique ou artisanal de la communauté—qu’il s’agisse d’une banderole ou de maillots pour les festivités—passait inévitablement entre ses mains expertes. Jacques était déjà une référence incontournable, le cœur battant de la créativité locale. 

Jacques Saint-Surin
devant l'hôtel de Paris (2010)
Une courtoisie de Maggy de Coster
C’est au sein du journal Assotor à Jérémie, où il exerçait en tant que typographe et compositeur, que Jacques s’est affirmé comme un passeur de mémoire et un porte-voix incontournable de la culture haïtienne. Son recueil de poèmes, Entre le Ciel et l’Abîme, qu’il a publié en France dix ans de cela s’impose comme une ode poignante à l’histoire et aux traditions d’Haïti, tout en offrant une vision résolument tournée vers un avenir de justice et de reconnaissance identitaire.

À travers sa plume et ses pinceaux, Jacques tissait un pont entre les traditions haïtiennes et une vision universelle de l’art et de l’humanité.Dans l’un de ses articles publiés sur HCC, il partagea une anecdote émouvante tirée de son vécu, dans laquelle il évoquait avec gratitude mon feu père, Barnave Gilbert, qu’il considérait comme son mentor. Ce récit témoignait non seulement de l’influence durable de mon père sur sa trajectoire, mais également de la profonde interconnexion des familles de notre époque, où tout le monde se connaissait et partageait des liens étroits. 

La dernière fois que je l’ai vu remonte à mai 2010, lors d’une commémoration de la fête des Mères haïtiennes organisée par Radio Méga à Miami. Ce jour-là, nous étions assis à la même table, en compagnie de sa mère, Adrienne Marcelin St Surin, alors encore parmi nous. L’atmosphère était chargée d’émotion, amplifiée par les souvenirs que Mommy Adrienne partageait avec tendresse, notamment son amitié et son parcours scolaire commun avec ma propre mère. Ces échanges, empreints de chaleur humaine, m’avaient profondément marqué. 

Photo prise par HG en 2011

Lors de cette soirée dédiée aux mamans haïtiennes, Jacques saisit l’occasion  pour exprimer, avec la simplicité et la profondeur qui lui étaient propres, tout l’amour qu’il portait à sa mère. Je revois encore avec une vive clarté cet instant où, dans un geste empreint de tendresse, il déposa un baiser sur la joue de Mommy Adrienne, un moment précieux que j’ai eu le privilège d’immortaliser avec ma caméra. 

Ce souvenir intime et universel illustre parfaitement la manière dont Jacques incarnait, à travers les gestes les plus simples, les valeurs essentielles de respect, d’amour et de transmission. Au-delà de ses talents artistiques, il portait en lui une humanité profonde, une capacité unique à rapprocher les cœurs et à célébrer les liens qui nous unissent. 

Jacques s’inscrivait au sein d’une fratrie remarquable. Feu Ronald, l’aîné, était un éducateur de renom ; Éric, un passionné du ballon rond, brillait dans le sport ; et Alex, mon camarade de classe et actuel PDG de Radio Méga, s’est illustré dans la radiodiffusion. Ensemble, les frères Saint-Surin partageaient un profond engagement dans le scoutisme, un cadre où se forgeaient leur altruisme et leur esprit de solidarité. Jacques, par son leadership naturel, renforçait ce lien familial et collectif. 

Par ses écrits diffusés sur sa page Facebook Cité des Poètes, Jacques exprimait son rêve d’une Jérémie érigée en haut lieu de l’intellectualité et de l’art. La création d’une Cité des Poètes représentait pour lui bien plus qu’un simple projet : c’était un manifeste, un hommage aux poètes oubliés et aux artistes méconnus des régions marginalisées, une affirmation de l’importance de préserver et de promouvoir la richesse créative haïtienne. 

Jacques ne se limitait pas à la poésie. Son œuvre picturale, en parfaite symbiose avec son écriture, ouvrait des perspectives nouvelles, où les formes et les couleurs dialoguaient avec les mots. Ses toiles, empreintes de profondeur et d’émotion, reflétaient l’âme vibrante d’Haïti et témoignaient de son engagement indéfectible envers son pays. À travers elles, il a légué un patrimoine artistique  d’une richesse incomparable. 

Jacques St-Surin

La disparition de Jacques St-Surin laisse un vide immense. À travers ses œuvres, il continue de célébrer Haïti, d’élever les âmes et d’inspirer le monde. Parmi ces œuvres, je tiens à mentionner avec une profonde gratitude cette splendide peinture de la tour Eiffel et du panorama envoûtant de Paris, qui embellit désormais mon salon. Chaque détail, exécuté avec une finesse remarquable, donne l’illusion d’une photographie prise par un maître de l’objectif. Pourtant, c’est bien de tes mains qu’est née cette œuvre magistrale, déposée sur la toile avec une virtuosité rare. Jacques, ton génie artistique transcende le temps et les mots, et ton œuvre est une véritable ode à la beauté.


Que sa mémoire soit célébrée comme celle d’un bâtisseur de rêves, d’un chantre de l’identité haïtienne, et d’un homme dont l’art a touché les cœurs et marqué l’histoire. Sa lumière, loin de s’éteindre, brille dans l’éternité.

Au nom du staff d'Haïti Connexion Network, nous adressons nos plus sincères condoléances à son épouse Géralde, à ses enfants; à ses frères Éric, Alex, Adrien et leur famille, à la famille Saint-Surin ainsi qu’à tous les proches et alliés éprouvés par cette perte. 

Herve Gilbert


Wednesday, December 4, 2024

Haïti – Offre d’emploi : Dictateur demandé

Le dictateur est un film satirique américain joué par Charlie Chaplain
(Film sorti en 1940)

Par Max Dorismond

Mes frangins ont la mémoire courte ou, de préférence, traînent leur esprit à ras le sol pour ne pas effaroucher les fantômes des despotes de la nation. Quand un camarade, au coin de la confidence, vient m’annoncer, en rapport à la crise récurrente, qu’on était mieux jusqu’en 1986, je brûle d’un vif désir de m’enfoncer, sur le champ, 100 pieds sous terre pour ne pas pousser un cri d’effroi. Souffrant d’aveuglement volontaire, ou du syndrome de Stockholm, il aurait, sans rechigner, déposé une gerbe de fleurs sur la tombe des anciens bourreaux.

 Quand, dictateur, ce mot, synonyme de damnation, revient dans la psyché collective de la génération d’hier, un flux sanguin doit s’activer violemment en elle à titre de répulsion. En réfléchissant sans cérémonie sur le sombre tableau qui se dessine sous nos yeux tous les jours, ayons le mal courage de découvrir le résultat ou les conséquences de ce système rétrograde et innommable enduré de 1957 à 1986. 

Ne coupez pas trop vite la corde qui relie nos malheurs à ce nombril. Tout ce qui se concrétise malgré tout, à l’heure actuelle, a pour origine cette époque de disgrâce qui voyait la patrie voguer en somnambule tout droit vers la catastrophe. Tout ce que nous visualisons présentement se révèle être la consécration directe de la barbarie de ce caporalisme révolu. Quelle que soit l’illustration désignée : concussion, vol, assassinat, tueries de masse, défiguration de nos cités, on y dénichera la racine de cette Fleur du mal qui éclot en couleur de sang sur le macadam. Je le répète, quel que soit le sujet épinglé, l’effet néfaste de cette autocratie passée y trouvera une place prééminente dans le déséquilibre ou la déstabilisation de l’édifice national.

Prenons simplement deux exemples :

1 — Pour consolider son pouvoir à vie, voyant se profiler à l’horizon, l’ombre des contestataires, surnommés Kamokins, le roi du sérail, effrayé, décida d’isoler toutes les villes de province en fermant tous les ports au commerce extérieur. Résultat : le taux de chômage ne se fit pas prier pour crever le plafond de la détresse. L’arrière-pays étranglé en paiera le prix fort. Les citoyens sidérés choisissent le chemin de la métropole, pour les plus démunis, ou de l’exil vers des cieux plus cléments, pour les plus fortunés. 

Chaque 22 septembre, le chef suprême se défoule. Pour rabattre le caquet des récalcitrants non pressés d’applaudir, il extraira de la campagne les paysans appauvris qui ne demandaient pas mieux, pour déplacer leur oisiveté, qu’à venir remplir la capitale et de s’y installer pour toujours. Quelles en furent les conséquences? : crise de logement, population incontrôlable, prostitution, vols, la multiplication des naissances, des enfants abandonnés et laissés pour compte. Ces derniers, rescapés des hasards de la vie, se convertissent en une source de bras à armer, disponibles pour les despotes en herbe qui les utilisent sans vergogne aujourd’hui pour leurs basses œuvres. 

2 — L’autre tranche de ce roman de cimetière nous ramène sur le chemin des écoles, des autres institutions de l’État. Le dictateur suspicieux devient allergique aux esprits éclairés. Par milliers, les gens les plus éduqués, les professeurs, les professionnels de tout poil sont forcés de prendre l’exil à tout prix sous peine de laisser leur peau. Le pays se dépeuple à vue d’œil de ses fils les plus expérimentés, les plus instruits. Ils seront remplacés par des ignares, par les plus bêtes des analphabètes qui, à leur tour, vont préparer des cargaisons d’autres crétins, une manière de boucler la boucle, d’où la compilation d’incompétents qui nous dirigent depuis un certain temps. 

À preuve, ça va tellement mal, à l’heure actuelle, que l’OMS (L’Organisation mondiale de la santé) qui ne reconnaît plus les diplômes d’Haïti, a retenu les services de ISTEAH (Institut des Sciences, des Technologies et des Études Avancées d’Haïti), basé à Montréal, pour accroître le niveau de la formation médicale en Haïti, par «l’élaboration des normes nationales d’accréditation des programmes d’études en science de la santé: Médecine, Médecine dentaire, Pharmacie, Biologie médicale, Sciences Infirmières, Sage-femme, etc…», tant les professionnels gradués de nos jours sont loin d’être à la hauteur de leurs confrères de jadis. 

En étant confrontés aux ambitions de ces satrapes mal embouchés d’hier, nous voilà coincés à présent dans une souricière. Faute de solutions, nous réclamons le support des mêmes larrons qui nous avaient propulsés dans les entrailles de l’enfer. Regardons bien autour de nous, encore une fois. Tous les renégats qui hantent le plancher aujourd’hui ne sont que les rejetons de cette époque incontrôlable, les descendants, les héritiers du système. 

Et pourtant, à en croire certains intellos, il existe des dictateurs éclairés, qui se soucient d’abord du bien-être de leur pays. En prenant l’exemple de la Chine, du Rwanda, de la Turquie, de la Hongrie, nous pourrons citer Xi Jinping, Paul Kagame, Recep Tayyip Erdogan, Viktor Orbán, etc. Or, chez nous, nos diablotins ne font que piller, voler, assassiner tous ceux qui pensent leur barrer la route. Leur devise : c’est le pouvoir, la caisse et rien d’autre! 

Hier, il y avait un despote et son armée de macoutes. Aujourd’hui, les multiples héritiers, étant de la bonne école, jouent leur partition, chacun avec ses gangs de tueurs personnels. Au lieu de nous débarrasser des dictateurs, comme de la peste, on rêve de les revoir aux commandes. Ne les cherchez point, ils sont omniprésents et pratiquent déjà une répression dissimulée! Au contraire, nous avons tous un intérêt commun à empêcher la réédition de cette élite de type héréditaire ou technocratique, sinon Haïti est perdue définitivement. 

Du simple député au simple sénateur, sans oublier les présidents, les ministres, les directeurs, les oligarques, tous indistinctement possèdent leur propre escadron de la mort, se font la guerre par procuration, et la victime finale s’avère être le petit peuple. Le quotidien de ce dernier est un exercice de survie. Ces bandits de l’ombre personnifient un passé rétrograde et contribuent au siège sectoriel de la capitale éreintée.

 Max Dorismond


Sunday, November 17, 2024

ODE À VERTIÈRES : UN CRI DU CŒUR POUR L’UNITÉ ET LA RENAISSANCE

Les héros de Vertières


Par: Hervé Gilbert

En ce 18 novembre, jour hautement significatif où la bravoure de nos ancêtres a inscrit une page immortelle dans l’histoire à Vertières, nous honorons avec révérence leur courage et leur sacrifice. Cette date, empreinte de gloire et d’héroïsme, demeure un symbole intemporel d’unité et de résilience, un legs inestimable transmis de génération en génération.

À travers son poème puissant et émouvant, Fernande Gilbert invoque l’esprit indomptable des héros de Vertières. Ces lieux sacrés – la Crête-à-Pierrot, la Butte Charrier, et Vertières elle-même – ne sont pas de simples repères géographiques. Ils sont des témoins historiques, des sanctuaires où le sang des vaillants a scellé la liberté dans les mémoires collectives. Ces terres vibrent encore du souffle de l’union et de l’espoir, des valeurs essentielles pour nous guider aujourd’hui.


Cependant, une question poignante s’impose : où est passé cet esprit d’union? Les héros qui ont transcendé leurs différences pour triompher de l’oppression observeraient-ils avec tristesse les luttes fratricides qui gangrènent leur descendance? À l’heure où le pays se trouve à un carrefour critique, il est impératif que les citoyens et l’élite haïtienne s’éveillent à leurs responsabilités. Les acquis de Vertières, obtenus au prix de sacrifices incommensurables, ne doivent pas s’évanouir dans le tumulte de l’instabilité et de l’insécurité qui minent la nation.


Ce 18 novembre doit résonner comme un appel pressant à tous les fils et filles de Vertières : il est temps de raviver le flambeau de l’amour fraternel, de la solidarité et de la détermination. Chacun doit contribuer à orienter Haïti vers un nouvel horizon de paix et de stabilité.


Puisons dans les leçons de ce passé glorieux la force de bâtir une nation renouvelée, de renaître des cendres de la division et du chaos. Soyons dignes de nos ancêtres, dignes de ce trésor de liberté et de dignité qu’ils nous ont légué. En honorant leur mémoire, engageons-nous à transformer ces idéaux en actions concrètes pour bâtir un avenir meilleur pour Haïti, fidèle à l’esprit immortel de Vertières.


Enfin, lisons Fernande Gilbert Dans son poème vibrant, “Hommage à Vertières”, elle invoque l'esprit indomptable de nos héros et ravive en nous le souvenir de leur grandeur. Chaque mot, empreint de fierté et d'émotion, résonne profondément. Prenons le temps de la lire et de nous laisser émouvoir par sa voix.


Oh Vertières ! 


Oh ! place exceptionnelle!


Fierté de nos aïeux, nos sentinelles!


Un 18 Novembre! Qui peut l’oublier?


Ce jour historique qui nous a marqués.


Un jour de combat,


Pour nos braves soldats.


Un moment décisif


Pour nos nègres captifs.


Tannés de leur condition d’esclaves,


Anxieux de se libérer de leurs entraves.


L’air du Nord a épousé l’odeur du sang.


Un sang mêlé de noirs et de blancs.


La terre a été piétinée


Par nos grenadiers déterminés.


Oh! Nuage de poussière


Qui a vu mourir nos âmes altières!


Oh! Vertières! Qu’ont-il  fait de tes Forts?


Nos mémorables lieux du grand renfort.



Que de chevaux entrainés pour cette expédition!…


Que de chiens dressés pour cette mutilation!...


Ce bataillon de grande foi,


Sous les ordres de Capois,


A fait tonner les canons.


A l’assaut! Répètent-ils à l’unisson


Tant pis pour ceux qui meurent…


Tant pis pour ceux qui pleurent...


Capois a vu tomber son chapeau


Et a fait voler celui de Rochambeau.



Le français lui a rendu hommage,


 Accepta sa défaite et salua son courage.


Oh! Crête-à-Pierrot


Où sont tombés nos héros…


Oh! Butte Charrier, crête dominante


Vive La mission triomphante!



Haitiens, mes frères!


Vous! les fils de Vertières!


Qui d’entre vous, reflètent ses vaillants?


Qui héritent encore l’âme de ses  brillants?


Aujourd’hui, rendons  hommage à nos Forts!


Renaissons de la cendre avec un peu d’effort.


Oh Vertières! où est passé  ton esprit  d’union


Que nos  ancêtres reflétaient avec passion.


Tes enfants s’entredéchirent vivement


Puisqu’ils font la politique autrement


Ils ont perdu le sens de vivre en frères


Ont-ils vraiment saisi le sens de “Vertières”


Vous les jeunes patriotes entêtés


Rallumons le flambeau  de nos héros de la liberté


Qui nous ont procuré cette épopée



Poème écrit par Fernande Gilbert