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Monday, February 25, 2013

La Saint Louis, une tradition ancrée dans le coeur des Jérémiens !

Port-au-Prince le 2 Septembre 2011,

par: Herve Gilbert herve.gilbert@gmail.com
Si la fête annuelle de la Saint-Louis constitue l'événement marquant de la ville de Jérémie par excellence autour duquel se rassemblent les Jérémiens vivant à l'intérieur et à l'extérieur , il m'a semblé évident et selon toutes comparaisons établies que la Saint Louis a connu cette année un éclat particulier à Jérémie où un nombre plus élevé de pèlerins avait fait le déplacement.

En effet, j'ai eu l'opportunité de participer à cette fête aprés plus de 35 ans d'absence. Nous sommes arrivés dans la cité le 22 Août au matin par voie terrestre après un voyage sans histoire. Parti de la Floride le 21 Août après un vol aérien de plus de 2 heures et demi d'horloge, nous avons fait escale à la Cayenne Restaurant aux Cayes dans la soirée où nous avions dégusté de bon plats de cabrit grillé avec de la banane pesée. 

Mgr Verrier  et Mgr Decoste   le 25 août lors du te-deum
Au petit matin, vers 7 heures nous prenions la route en direction de Jérémie.. Tout au long de notre randonnée , nous nous sommes arrêtés en plusieurs points pour contempler la beauté verdoyante de cette région . Et j'essayais d'établir la différence entre le panorama du nord'ouest que j'ai survolé il y a à peine 1 2 heures quand mon avion avait amorcé sa descente finale vers l'aéroport de Port-au-Prince. Et je me disais alors qu' heureusement la nature, dans sa bienveillance, a doté cette région d'une grande hospitalité qui reste à exploiter au point de vue touristique. En effet, en sillonnant la route escarpée et abrupte à la fois , on ne peut ignorer une minute la végétation luxuriante qui frappe aux yeux et l'air frais et vivifiant des vallons qui s'en dégage ...


Les travaux de dynamitage en cours tout près du morne Déron
lors de notre passage.                                                                 
Sur la route Camp Périn-Cayes, nous avons remarqué d'autres tracés et d'autres bifurcations de la route. Mais c'est à Masseline après Camp Périn ,que nous avons pu noter la présence de quelques engins lourds tels que: tracteurs, buldozers, loaders, bascules, pelles-mécanique pour ne citer que ceux-là, qui nous laissaient croire qu'enfin que la route de Jérémie était bel et bien en voie de construction. Certains tronçons dans ces parrages étaient praticables où des couches d'asphalte avaient été déjà appliquées. Mais tout semblait être au status quo ante quand nous approchions le tronçon Rampe. Malgré tout, nous avons poursuivi notre escalade jusqu'au morne Deron où cette fois nous avions été stoppés pour environ 2 heures en raison du dynamitage d'un morne par la compagnie OAS, la compagnie brésilienne qui s'occupe de la construction du tronçon Jérémie-Morne Zaboka. 

Nous avons profité de l'occasion pour prendre des photos et filmer un peu. Alors, nous pouvions deviner que si ces projets étaient toujours financés, et que tout marchait comme prévu, d'ici l'année prochaine la route reliant Jérémie-Cayes ne serait plus un cauchemar. Finalement vers 2 heures nous étions déjà aux Roseaux chez Daniel Etienne qui nous a servi d'un plat de maïs chaud au champignon avec de l'avocat. Déja on se sentait près de la cité, et au fur et à mesure on voyait arriver d'autres visiteurs en provenance de Port-au-Prince. Et vers 4 heures de l'après midi nous longions les côtes du littoral de Lan Gommier qui nous projettait devant les yeux la baie de Jérémie ... Wow ! c'était merveilleux à contempler.

Les autorités de la ville étaient tous présents au Te-Deum 
On était maintenant à Jérémie,  j'étais très content de revoir mon patelin, ma ville natale.. Ce qui qui m'a frappé l'esprit et m'a rendu un peu triste était de voir une Jérémie à la fois vieille, bruyante et surpeuplée. Tous les anciens bâtiments, à part quelques uns d'entre eux étaient dans un état de décrépitude extrême. Nous n'avions pas connu la ville dans un tel état 30 ans plus tôt. Qu'ont -ils fait, les responsables de la municipalité pour sauvegarder la ville ? Devant un tel constat, on peut facilement s'interroger sur leur fonction et leur mandat au service de la collectivité. 

Nous avions flâné un peu partout, à Bordes, Rochasse, La digue, Caracoli, à Gragra Mora où notre désarroi a atteint le summum quand nous avons constaté que notre propriété familiale avait été catégoriquement et illégalement occupée. Nous avons poursuivi notre randonnée durant toute la soirée.

L'Orchestre Tropicana a mis les fourmis dans les jambes à
Cascade Night Club jusqu'à 4 heures du matin.                   
A notre réveil, le 23 Août au matin, nous avons contemplé avec une grande joie le lever du soleil sur Jérémie, ce qui est resté une splendeur sans pareil, un spectacle que je n'ai pas vu depuis belle lurette et que j'ai toujours comparé à un brasier sur la mer. Vers 9 heures du matin, de notre balcon, nous avions entendu une femme qui criait "Min bel godé pisket li tou fré" et nous avions appelé d'autres amis au téléphone pour leur faire part de cette nouvelle. Nous nous sommes empressés de nous en procurer et nous avons , en toute candeur, savouré ardemment ces délices , ce après plus de 35 ans.Tout le monde s'empressait de s'en procurer; et c'est ainsi que nous avions mangé à pleines dents un plat de pisquette avec de l'igname après plus de trente cinq ans .

Autre nouveauté dans la soirée: des centaines de personnes ont répondu présent à Cascade Night Club au Carrefour Bac pour participer à l'inauguration de ce cadre enchanteur situé au milieu d'une végétation exubérante où l'Orchestre Tropicana d'Haiti a mis des fourmis dans les jambes jusqu'à 4 heures du matin avec ses morceaux musicaux variés. Cette inauguration était une réussite totale…

Un nombre imposant de visiteurs à la cathédrale Saint-Louis 
Partout à Jérémie, durant toute la matinée du 24, la veille de la Saint-Louis, c'était le branle-bas; il y avait des rencontres, des barbecues, des piques-niques, des fêtes. Les gens allaient dans toutes les directions. Dans la soirée , c'était la fête traditionnelle aux Roseaux chez Daniel Etienne, la soirée de retrouvailles: des plats croustillants, du rhum, du whisky, du vodka, tout y était. Tout le monde s'amusait au rythme d'un DJ. Une belle ambiance fraternelle et conviviale que l'on n'oubliera pas de si tôt !                        

Le 25 Août 2011,très tôt dans la matinée, la Cathédrale de Jérémie, pour les grandes occasions comme la fête patronale de la Saint Louis, était le point culminant sur lequel tous les regards étaient braqués. Visiteurs et riverains, religieux et laics, bref tout le monde s'apprétait à asssiter au Te-Deum solennel. Ce service religieux était précédé par une grande procession tandis qu'aux alentours de l'église se tenait un défilé de jeunes étudiants sous la marche rythmique de plusieurs fanfares. Une vraie ambiance de fête, à la fois bruyante avec cette ruée de motocyclettes faisant le va- et- vient à travers toutes les rues de la ville. Phénoméne à la fois étrange pour ceux qui ont laissé la cité depuis longtemps!.  La cathédrale décorée aux couleurs du Vatican, était remplie comme un oeuf, pour la longue cérémonie plutôt lassante . Les principales autorités de la ville assistaient  à ce Te- Deum où l'on pouvait remarquer la présence de l'évèque des Cayes, Mgr Willy Verrier.

La fête de la Saint-Louis a duré toute la journée. Dans la soirée notre groupe s'est rendu au "Pipirit Night Club" tout prés du Pont de la Grand'Anse pour danser au rythme de Galaxy Band (Le groupe local ) et de Dissip De Gazman Couleur. Une autre ambiance surchauffée qui s'est prolongée jusqu'à 4 heures du matin . On nous avait laissé croire qu'une autre festivité ("Bikini" ) allait se dérouler tout près du pont de la Grand'Anse durant la matinée du 26. Mais trop fatigués et voulant se relaxer un peu, nous avons choisi de nous détendre sur la plage de Bonbon et nous baigner dans la mer ! Ainsi s'achevait ma visite dans la Gran'Anse, laquelle a été courte, trop courte même.

Des camions remplis de charbon prenaient le cap vers Port-
au-Prince. La coupe de bois  pour le charbon en Haïti
constitue l'un des facteurs de l'érosion des sols qui affaiblit
la capacité des rétention des eaux pluviales.                         
Certes, la route de Jérémie sera une réalité sous peu, mais j'ai une seule préoccupation... Celle de voir une déforestation vertigineuse de cette zone qui reste l'une des plus riches du pays, en fait de plages, rivières, parcs nationaux, forts, grottes, ressources agricoles et vivrières. Crainte de constater dans un avenir plus ou moins lointain cette couche de végétation de la région s'effriter comme le Far West. Une préocuppation qui est venue à moi quand nous avons été témoins des passages répétés sur la route de camions de charbon à destination de Port-au-Prince durant tout notre voyage. Il revient aux grand'anselais de se faire une nouvelle conscience pour faire développer leur département sur le plan social, économique et politique . 

Après le 12 Janvier 2010, la Grand'Anse doit endosser ses responsabilités, comme par exemple motiver sa population à ne plus accepter la reproduction de la société centralisée d'hier dont elle a été la principale victime. Car cette zone est encore vierge et possède une richesse extraordinaire en couverture végétale. Ce département, en raison de sa situation géographique, possède des atouts importants en termes de sites touristiques naturels, de pratiques culturelles et culinaires.

 par: Herve Gilbert herve.gilbert@gmail.com


Un nombre imposant de visiteurs, on pouvait remarquer les Dr. Tabuteau et Bijoux.

Pour un reportage complet en photos sur la Saint Louis, cliquez sur le lien suivant : http://www.facebook.com/media/set/?set=a.1496383946612.45123.1744523013&l=51a4f5bb1e&type=1


 

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