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Saturday, January 30, 2021

La vie durant la Covid-19 et la peur d'être « Noirs / Bruns » en Amérique


Par Herve Gilbert

Après l’assassinat de Georges Floyd aux mains de quatre policiers blancs durant l’été de l’année dernière, Haïti Connexion Network a invité quelques-uns de nos jeunes « Haitian-American » à se pencher en quelques minutes sur l’histoire des « Noirs et Bruns » en Amérique. Oui, l'histoire des Noirs en Amérique, c'est l'histoire de l'Amérique. Et bien des fois ce n'est pas une belle histoire. Qu'est ce que la vie représente d'être « Noir ou Brun » aux États-Unis? 

Pour la circonstance, on a fait appel à nos jeunes universitaires évoluant dans plusieurs champs et à plusieurs endroits aux États-Unis et au Canada pour qu’ils viennent nous parler un peu de leur vécu quotidien  face à cette crise systémique. Malgré des signes d’avancées importants, les inégalités ethniques et raciales sont toujours très présentes sur le marché du travail américain et canadien selon les panélistes. En comparaison avec les « Blancs », les Afro-Américains ont deux fois plus de chances d’être au chômage, et lorsqu'ils ont un emploi, leurs revenus sont inférieurs de près de 25 %. De nombreuses raisons peuvent expliquer cette différence marquée: par exemple les normes culturelles sur le lieu de travail et les discriminations ethniques à l’embauche. 

La violence contre les « Noirs ou Bruns » était une pandémie bien avant l'épidémie de COVID-19. Les causes sous-jacentes ne sont pas le virus lui-même ou la crise économique qui en résulte, mais plutôt un déséquilibre de pouvoir et de contrôle. Aux États-Unis, l’épidémie de la Covid-19 a déjà fait près de 400 000 victimes en moins d’une année. Sans surprise, les Américains les plus touchés par cette maladie sont les minorités les plus pauvres. Mais ce qui interpelle vraiment, c’est le nombre impressionnant d’Afro-Américains contaminés par le virus. Les Afro-Américains sont particulièrement vulnérables face à l’épidémie du coronavirus, car ils ont plus de probabilité d’occuper des emplois mal payés, qui ne peuvent pas être effectués en télétravail et n’offrent ni assurance maladie ni indemnités en cas d’absence pour maladie. 

Tout cet effort de HCN pour rassembler ce bel échantillon de jeunes a été effectué dans le but de ‘colorer’ le passe-temps de son auditoire. Écouter les nouvelles à la télé, c’est bien, mais entendre parfois la voix de nos jeunes générations est encore mieux. Grâce à leurs réflexions sur les sujets de l’actualité, la pertinence de leurs réactions, les visuo -spectateurs auront l’occasion de mieux appréhender les expériences de ces jeunes qui au cours d’ un débat chacun d’eux y apporte son point de vue. Voilà pour notre auditoire, l’occasion de se faire une opinion plus réaliste de la vie des jeunes Noirs aux États-Unis.

Herve Gilbert


Life during Covid-19 and the fears of being Black/Brown in America

ou cliquez sur le lien suivant:

https://www.youtube.com/watch?v=lDPsnKE96CU&ab_channel=HerveGilbert



"L'Amérique est prête à changer": Biden veut réduire le clivage racial

Joe Biden, le 46è président américain

par Sarah N. Lynch et Trevor Hunnicutt

WASHINGTON (Reuters) - Le président américain Joe Biden a fermement appelé mardi les Américains à mettre fin au clivage racial et a pris plusieurs mesures, promettant davantage pour combattre le racisme et les inégalités qui selon lui gangrènent les États-Unis depuis bien trop longtemps.

Les tensions raciales se sont exacerbées durant les quatre années tumultueuses du mandat présidentiel de Donald Trump, mais Joe Biden a dit penser que la grande majorité des Américains croyaient en l'égalité.

"Nous n'avons jamais pleinement respecté les principes fondateurs de notre nation, selon lesquels tous les hommes naissent égaux et ont le droit d'être traités de manière égale tout au long de leurs vies", a-t-il déclaré.

"Et il est désormais temps d'agir, non seulement parce que c'est la chose à faire, mais aussi parce que nous en bénéficierons tous", a-t-il ajouté dans des remarques depuis la Maison blanche.

Joe Biden a pris des directives sur quatre fronts: freiner le recours aux prisons privées, renforcer la non-discrimination au logement, reconnaître la souveraineté tribale des amérindiens et condamner toute discrimination contre les Américains d'origine asiatique ou des îles du Pacifique - en hausse avec l'épidémie de coronavirus selon le président américain.

Le locataire démocrate de la Maison blanche cherche à revoir certaines des politiques de son prédécesseur républicain Donald Trump et à réaliser les réformes sur la justice raciale qu'il a promises durant la campagne électorale.

Le vote de l'électorat noir s'est avéré essentiel à Joe Biden pour remporter l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle puis battre Donald Trump lors du scrutin du 3 novembre.

Au jour de son investiture la semaine dernière, Joe Biden a signé un décret mettant sur pied une initiative gouvernementale destinée à répondre aux inégalités raciales et au racisme systémique dans les politiques, lois et programmes fédéraux.

Le président américain a promis mardi qu'il réaffirmerait au cours des prochaines semaines l'engagement de l'administration fédérale à "la diversité, l'équité et l'inclusion".

"Encore une fois, je ne vous promets pas que nous pourrons y mettre fin demain, mais je vous promets que nous allons continuer à effectuer des progrès pour mettre fin au racisme systémique, et chaque agence de la Maison blanche et du gouvernement fédéral vont participer à cet effort", a déclaré Joe Biden.


Wednesday, January 27, 2021

Quand Dominique Anglade motive la jeune génération

Mme Dominique Anglade
Cheffe du Parti Libéral du Québec
  

Par Max Dorismond

Très à l’aise avec les tiers, la présence remarquée, le port altier, elle ne passe pas inaperçue. Tout chez elle respire la réussite, le pouvoir et le self-control. Lors de la dernière fête du GRAHN1, Mme Anglade, ancienne ministre, députée, née de parents haïtiens à Montréal, alors candidate à la chefferie du Parti Libéral du Québec, était venue nous saluer à notre table, mes amis et moi. C’est précisément à ce moment-là que germa, dans ma tête, l’idée d’une rencontre en visio-conférence.

Une fois devenue cheffe du Parti libéral, rendez-vous a été fixé au dimanche 24 janvier 2021, malgré son horaire gonflé à bloc. En ouvrant la porte, plusieurs amis étaient déjà disposés à jouer leur partition. À Haïti-Connexion Network, un comité, composé de panélistes chevronnés pour toutes sortes de discussion en ligne, est toujours disponible. Mais à cette occasion spéciale, c’était leur progéniture qui m’intéressait.

Pour y parvenir, j’ai joué sur la carte identitaire du futur en faisant entendre à ces jeunes, qu’en tout temps, il faut toujours chercher à côtoyer, à suivre, à imiter les décideurs du Système, pour retrouver ou booster sa propre motivation. Tous, nous ne faisons que passer. Donc, en tant que professionnels, ils sont les futurs piliers de la Nation. Il leur revient de hisser la voile du bon côté du vent.

Ce ne fut point un discours vain, la réponse fut instantanée. Nous étions près d’une trentaine, au point d’en refuser à la dernière minute, ne voulant pas encombrer l’écran des ordis. Avec une organisation bien rôdée, tout se déroula comme par enchantement. En effet, tout était minuté à l’avance. Avec le curriculum vitae de Mme Anglade, long comme un bras, Hervé Gilbert se contenta d’en dire le moins possible, en souhaitant la bienvenue à la future première ministre, en l’invitant à nous parler de « Sa vision pour le Québec de demain », tout en proposant à l’assistance de visiter Google pour faire plus ample connaissance avec l’histoire de réussite de la grande dame.

Les détails fusèrent, et l’assistance était ravie. Mme Anglade était dans son élément. Le temps des questions venu, j’ai profité pour interroger la conférencière sur la place de l’intelligence artificielle dans le Québec du futur. C’est un sujet qui me tient à cœur, en raison du flot de chômeurs que cette nouvelle science occasionnera plus tard avec l’arrivée du 5G.

Après la réponse rassurante de Mme Anglade, qui fut ministre de la science et de la technologie, l'une des jeunes ingénieures invitées, Dr. Sabrina Jocelyn, fille de Marie-Flore et de Jacques Jocelyn, chercheure en la matière, profita du clin d’œil pour renchérir et introduire d’autres sous-questions avec plus de précisions.

Ravie de l’échange, Mme Anglade la félicita pour ses explications et l’invita chaleureusement à rejoindre le « comité scientifique » du Parti libéral pour bénéficier de l’encadrement et s’épanouir. Une invitation arrivée à point nommé, puisque fort souvent, les jeunes talents génèrent des idées qui se perdent dans les nuages et dans le temps, sans savoir qu’il existe des groupes d’intérêt disponibles pour les encadrer et les faire fructifier.

Mme Dominique Anglade  sur le plateau de HCN


À la question de la jeune dentiste, Dr. Sarah-Jane2 Dorismond, sur la « discrimination positive à l’emploi », c’est-à-dire quand certains se plaignent de l’embauche prioritaire des minorités qualifiées, selon la politique actuellement en vigueur, Mme Anglade, telle une mère s’adressant à sa fille, la rassura en lui disant de ne pas s’en faire. L’essentiel c’est le rendement qu’elle aura à offrir dans le poste obtenu qui va déterminer la valeur du choix. Il n’y a pas de place pour le népotisme au Québec. L’important, c’est sa performance qui va consolider l’entreprise ou l’institution et créer le plus d’emplois possibles. Propos rassurants pour les jeunes qui font leurs premières armes dans une jungle, parfois inhospitalière. Cela prenait un leader de la trempe de Mme Anglade, pour leur insuffler ce zeste de passion, cette musique qui fait danser la vie.

Dialogue positif avec une politicienne à l’écoute de ses mandants, sachant décrocher les mots essentiels pour satisfaire et rassurer les esprits les plus aventureux, au début de leur carrière. Ce fut une soirée très réussie, un moment formi-formidable. Une heure de pur délice, qui a filé trop vite. Les panélistes en redemandaient, tant l’invitée étaient électrisante et avait réponse à tout.

Mais, hélas, « pa gen renmen ki pa mande kite3 », nous étions, malgré nous, obligés de prendre congé de Madame Anglade, en raison d’un autre rendez-vous qu’elle avait contracté antérieurement, pour 19H00 

À la prochaine, chers amis et merci à Haïti-Connexion.

Max Dorismond





Note

1 - : GRAHN : Groupe de Réflexion et d’Action pour une Haïti Nouvelle

2 - : Sarah-Jane : Prononcer Sarah-Diénn (Anglais) et non Sara-Jeanne (Français)

3 - : “Pa gen renmin ki pa mande kite”: Expression créole qu’on peut traduire par : « Quelque soit la beauté du moment, on est forcé de se séparer ».

Wednesday, January 20, 2021

Joe Biden, 78 ans, a été investi 46e président des États-Unis

 

Joe Biden, le 46e président des États-Unis

Par Herve Gilbert

Joe Biden est devenu mercredi 20 janvier le 46e président des États-Unis, sur le parvis du Capitole, à Washington, la capitale fédérale. Joseph Robinette Biden Jr. a prêté serment devant les ex-présidents Barack Obama, George W. Bush et Bill Clinton, mais en l'absence de Donald Trump qui a quitté Washington sans assister à ce moment historique. Biden  devient le président des États-Unis  le plus âgé au début de son mandat. 

Kamala Harris, 56 ans, a  également prêté serment quelques minutes avant lui. Elle est la première femme vice-présidente du pays mais aussi la première noire et personne d'origine indienne à occuper cette fonction.Pour la première fois depuis 150 ans, le président sortant, Donald Trump, n'a pas assisté à la cérémonie d'investiture de son successeur.

Le 46e président des États-Unis  entre désormais en fonction après avoir prononcé ces mots : "Moi Joseph Robinette Biden Jr, je jure solennellement que j'accomplirai loyalement les fonctions de président des États-Unis et que je ferai de mon mieux pour préserver, protéger et défendre la Constitution des États-Unis", a-t-il déclaré, selon la formule consacrée, la main posée sur la bible familiale, face au président de la Cour suprême, John Roberts.

Le nouveau président des États-Unis lors de son discours d’investiture, a appelé les Américains à "l'unité" et à la réconciliation. Son pays est traversé par des crises profondes au terme du mandat de Donald Trump. Un discours d'une vingtaine de minutes  saluant un "jour d'Histoire et d'espoir" pour l'Amérique, quelques heures après le départ de Donald Trump, qui a quitté Washington sans assister à ce moment historique.

"La démocratie est précieuse, la démocratie est fragile, et aujourd'hui mes amis, la démocratie l'a emporté. (...) Je sais que les forces qui nous divisent sont profondes et réelles", a ajouté le démocrate. "Nous nous en sortirons ensemble", a-t-il assuré, avant de faire observer une minute de silence en hommage aux 400.000 "mères, pères, maris, épouses, fils, filles, amis, voisins et collègues" tués par le Covid-19.

Le nouveau président a en outre exhorté les Américains à rejeter la manipulation des faits, dans une référence à son prédécesseur Donald Trump, qui a nié pendant des semaines le résultat de l'élection présidentielle et popularisé l'expression "fake news".  "Tous les désaccords ne doivent pas mener à la guerre totale. Et nous devons rejeter la culture où les faits eux-mêmes sont manipulés, et même inventés", a-t-il lancé. "Il y a la vérité et il y a les mensonges, les mensonges prononcés pour le pouvoir et pour le profit. Et chacun d'entre nous a le devoir et la responsabilité, en tant que citoyens, qu'Américains,

 Revivez les principaux moments en images de la cérémonie d'investiture






Tuesday, January 19, 2021

Grâces controversées, tensions avec Biden... Récit des dernières heures du président Trump

Donald Trump le 7 décembre 2020 à la Maison-Blanche à Washington.
Donald Trump le 7 décembre 2020 à la Maison-Blanche à Washington.

C'est son dernier tour de piste. Le président des États-Unis, Donald Trump, entame ce mardi la dernière journée complète de son mandat. Il laissera les clés de la Maison-Blanche à son successeur, le démocrate Joe Biden, mercredi à midi pile. 

Que restera-t-il de ce président impétueux qui n'a jamais véritablement reconnu sa défaite à l'élection  présidentielle ? Il y a tellement à dire. Trump, quoi qu'il en soit, restera à jamais le 45e président de l'histoire des États-Unis. Un "ex". Il pourra, à ce titre, et sauf en cas de destitution, jouir d'une excellente retraite et d'une protection spéciale des services secrets. Mais probablement pas des informations classées secret défense auxquels certains anciens Commander in chief ont accès, selon des sénateurs démocrates cités par CNN 

Car Trump reste Trump. Et sa dernière journée risque fort d'être à l'image de son mandat : empreinte de controverses. La première est connue depuis un certain temps. Il sera, mercredi, le premier président sortant à ne pas vouloir assister à la prestation de serment de son successeur depuis Andrew Johnson en 1869. 

Série de grâces

D'abord, Donald Trump pourrait profiter de ses ultimes instants comme président pour utiliser largement son pouvoir de grâce dans un dernier pied de nez à ses adversaires. Une centaine de personnes pourraient en bénéficier. Ce ne serait pas une première. Des collaborateurs et proches, impliqués dans l'enquête sur l'ingérence russe en 2016, ont déjà reçu ce "cadeau" à la veille de Noël. 

Pour le reste, les pronostics vont bon train Julian Assange,, le fondateur de Wikileaks incarcéré au Royaume-Uni, le rappeur Lil Wayne, qui risque jusqu'à dix ans de prison pour possession d'une arme à feu, un célèbre médecin de Floride condamné pour fraude, ou son ancien conseiller tombé en disgrâce Steve Bannon sont souvent cités.

Un président plus que jamais impopulaire

Car c'est avec la certitude que sa réélection lui a été volée et que les Américains ont majoritairement voté pour lui que Donald Trump quitte le Bureau ovale. Mais il terminera bien sa présidence sur un ultime sondage défavorable, avec 34% de bonnes opinions sur son action, selon une enquête de l'institut Gallup publiée lundi, le plus mauvais chiffre d'un mandat qui a profondément divisé les Américains. 

Selon cette enquête, menée entre le 4 et le 15 janvier auprès de 1023 personnes, la cote de popularité du président américain sortant a atteint un plus bas historique à quelques jours de l'investiture de son successeur, l'ex-vice-président Joe Biden. Plusieurs fois en 2017, il avait atteint un plancher à 35% d'opinions favorables, notamment après les violences meurtrières lors d'un rassemblement, à l'été, de l'extrême droite américaine à Charlottesville, en Virginie. 

L'institut Gallup, qui mesure depuis 1938 la popularité des hôtes de la Maison-Blanche au long de leurs mandats, souligne que Donald Trump est le seul à n'avoir jamais atteint la barre des 50% d'opinions favorables sur son travail. Pire : le milliardaire quitte ses fonctions avec une popularité moyenne de 41%, la pire cote parmi tous les présidents sortants, selon Gallup, qui mesure cet indicateur depuis Harry Truman, le chef de l'État américain le moins populaire jusqu'ici (45,4% de 1945 à 1953). 

Risques de violences à Washington

Seul acte à peu près normal de la fin de présidence Trump : la première Dame Melania Trump a publié un message d'adieu lundi alors qu'elle se prépare elle aussi à quitter la Maison-Blanche. "Les quatre dernières années ont été inoubliables", a déclaré l'ancienne mannequin âgée de 50 ans, sans mentionner ou presque son mari. La First Lady a également profité de l'instant pour adresser un message de paix. "La violence n'est jamais la solution", a-t-elle dit, en écho à l'assaut de partisans du président au Capitole

Source: afp.com/SAUL LOE

Monday, January 18, 2021

Position de Madame Mirlande Manigat concernant la fin du mandat de Jovenel Moïse



J’ai résisté pendant longtemps, et non sans regret et une certaine amertume, aux sollicitations venues d’horizons divers afin que je m’exprime publiquement sur la question relative au terme du mandat du Président Jovenel Moise. Je remercie de leur appréciation et de leur confiance ceux qui, en majorité, ont cru opportun et de manier des propos flatteurs , mais je comprends leur curiosité interrogative et leur impatience quant à un silence qui n’était pas une forme de coquetterie intellectuelle dont je n’ai pas besoin, encore moins une indifférence car si je n’ai pas pris part aux débats qui sont en cours, je ne saurais en tant que patriote conséquente, me tenir à l’écart d’une question qui engage l’avenir de mon pays et risque, à brève échéance, de le plonger dans une crise mortifère.

J’ai donc décidé de faire connaitre mon opinion non sur ce qu’il y a lieu de proposer et de faire, mais de m’écarter du piège manichéen dans lequel on peut facilement tomber et qui peut se résumer en une équation simpliste, car l’alternative s’étale entre deux dates qui qualifient et engagent les opinions. Se prononcer pour le 7 février 2022, équivaudrait à accorder un blanc seing au pouvoir actuel et à une partie de la communauté internationale qui s’est prononcée. Choisir le 7 février 2021, signifierait que l’on se range du côté de l’opposition dite démocratique alliée à d’autres secteurs qui n’en font pas partie.

Je refuse de me laisser enfermer dans ce raisonnement binaire et irréfutable, de plus inacceptable pour l’idée que je me fais de la controverse constructive. J’ai passé beaucoup de temps -car les menaces réelles de l’extension du virus m’ont accordé l’avantage de gérer mon horaire- à creuser ce thème, relire mes anciens écrits et en accumuler d’autres pour une saisie convaincante du Droit Constitutionnel haïtien en laissant de côté les options personnelles. Mes habitudes de recherche intellectuelle m’ont tout naturellement guidée d’abord vers la révision des richesses offertes par notre patrimoine normatif et il m’a paru indispensable de consulter, une fois de plus, le récitatif de nos Constitutions, surtout les précédentes à l’actuelle, et retenir ce qu’elles avaient prescrit en ce qui concerne le mandat présidentiel, les applications et les conséquences qui en ont découlé.

Il était aussi gratifiant de prendre l’avis de personnes compétentes, oralement ou par écrit, mais aussi celui de l’opinion publique qui s’exprime, souvent naïvement et mal à propos, mais qui traduit le sentiment profond des citoyens. Cette quête multiforme m’a permis de forger non une opinion mais des analyses que j’espère utiles. C’est avec espérance, honnêteté et engagement que je les soumets à l’attention du public.

Je commence par mettre en cause, je dirais même en accusation notre Constitution de 1987 qu’il convient de saisir comme un tout, c’est à dire en harmonie conceptuelle entre toutes ses dispositions. Elle nourrit les deux pôles de cet antagonisme de dates, car la saisie isolée de l’Article 134-2 permet de justifier les deux options, et ceci est néfaste pour l’orthodoxie juridique, d’autant plus dommageable que la plupart du temps, on le brandit isolément en négligeant non seulement les premières subdivisions de l’Article fondateur, mais aussi la version créole de la prescription et d’autres articles du même corps, par exemple, le 284-2 qui se rapporte au chronogramme de l’amendement intervenu en 2012, et aussi le 149 amendé qui introduit des variantes dans l’établissement du calcul du temps. Car on se trouve en présence de deux temps qui ne concordent pas, le temps constitutionnel qui doit respecter scrupuleusement les prescriptions qui ordonnent les décisions et les prises de position, et le temps politique qui est malléable et changeant au gré des intérêts des dirigeants. C’est ce qui fait la différence entre les exigences de l’état de droit et l’élasticité de la raison d’état qui peut permettre aussi bien une décision opportune même si elle n’est pas totalement conforme aux règles et toute sorte de turpitude. Mais s’agissant des délais, du calcul de consonance avec le Droit impérial comme expression de l’orthodoxie juridique, la Constitution de 1987 et précisément sur la question en débat, elle a tour à tour évoqué le Président de République, ainsi le destin d’un citoyen, ou l’élection présidentielle, c’est-à-dire une fonction anonyme. En outre, l’adverbe de temps immédiatement ouvre la voie à de multiples applications, à charge de le compléter par une date précise.

Pour rester dans le domaine de l’interprétation juridique, on peut se demander que signifie la mention suivant la date des élections (Article 134-1) soit conformément à ou ce qui suit. Certes, le Droit a sa propre grammaire mais celle-ci doit être précise, dénuée d’ambigüité. D’une manière générale, la Constitution statue fondamentalement sur un évènement imparable, les élections, et ne tient absolument pas compte d’autres faits qui l’accompagnent en amont (la campagne électorale) et a posteriori à savoir la proclamation des résultats et l’installation du vainqueur qu’elle évoque par l’expression il entre en fonction le 7 février (Article 134-2, 2ème paragraphe). Enfin, la localisation de ce 7 février dans le calendrier annuel subit des contorsions par la mention est censé avoir commencé l’année de l’élection. Or, reprenant le chronogramme des dernières années, on sait que des élections, comme annoncées, se sont déroulées en novembre 2015, puis elles ont été annulées à cause des dénonciations de fraude par tous les participants sauf ceux du parti au pouvoir. Or, l’annulation d’un évènement n’affecte pas sa nature, sa réalité ni ses conséquences. En termes économiques, elle pourrait passer par profit et perte, deux effets opposés mais comptabilisés et conduire à une réévaluation des modalités.

Les élections ont été reprises en 2016.Il s’est agi d’une continuation et non de l’initiation d’une nouvelle donne. Entretemps, il faut rappeler que l’Organisation des Etats Américains avait refusé de reconnaître cette annulation et annoncé qu’elle ne financerait pas de nouvelles élections. Le fait que le vainqueur n’a prêté serment que le 7 février 2017 n’introduit pas un décalage juridique avec les élections, sinon une inconvenance protocolaire. Juridiquement donc, conformément à la Constitution, le début du mandat de Jovenel Moise a commencé le 7 février 2016 et se termine cinq ans plus tard, le 7 février 2021. Le temps constitutionnel s’impose donc pour identifier les élections; la prestation de serment aurait pu se faire n’importe quand et elle n’affecte pas le terme de l’occupation, qui est une donnée constitutionnelle, mais le début conjoncturel du mandat qui est de nature politique.

Il a paru significatif et utile de remonter le temps et de voir comment les Constitutions antérieures et les acteurs politiques avaient envisagé de résoudre ce conflit entre le temps constitutionnel et le temps politique. De 1804 à 1843, le problème ne s’était pas posé car on avait eu, successivement une monarchie avec Dessalines et deux présidences à vie avec Pétion à partir de 1816 et Boyer de 1818 à 1843.

La Constitution de 1843 prescrit que le Président est élu pour 4 ans. Il entre en fonction le 15 mai. Un Article Unique indique une disposition transitoire, avant que la pratique ne soit formellement inaugurée en 1846 et maintenue depuis lors, en complémentarité ou en alternance avec les Dispositions Générales précise :

En conformité de l’Article 104, le citoyen Charles Herard Ainé (Rivière) ayant réuni la majorité des suffrages, est proclamé Président de la République.

Il entrera en charge immédiatement, (30 décembre 1843) pour en sortir le 15 mai 1848. Un exercice de simulation rétrospective aboutit à cette conclusion : si Rivière Hérard était resté au pouvoir, en fait, il aurait eu un mandat de 4 ans, 4 mois et 15 jours.

En 1867, on retrouve décalage similaire. La Constitution reprend les mêmes dispositions : durée du mandat de 4 ans, entrée en fonction le 15 mai. La Constitution ratifie l’élection de Sylvain Salnave et un Article Unique précise :

En conformité avec l’Article 209 ci-dessus, le citoyen Sylvain Salnave ayant réuni la majorité des suffrages prescrits par la Constitution, est proclamé Président de la République. Il entrera en charge immédiatement (14 juin 1867) pour en sortir le 15 mai 1871.

S’il était resté au pouvoir, Salnave aurait eu un mandat de 3 ans et 11 mois, C’est-à-dire moins que ce que la Constitution lui avait accordé.

De nouveau en 1879, l’Article 101 précise que le Président est élu pour 7 ans et qu’il entre en fonction le 15 mai, mais de nouveau un Article Unique inséré dans les Dispositions Transitoires bouscule le calendrier :
Le citoyen Louis Etienne Félicité Salomon, élu le 23 octobre 1879 Président d’Haiti, sortira de charge le 15 mai 1887.

En fait un mandat de 7 ans, 6 mois et 22 jours. Salomon avait d’ailleurs essayé de le prolonger en appliquant un amendement de l’Article 101 pour lui permettre d’être réélu, mais il fut renversé le 10 août 1888.

La Constitution de 1889 a repris le libellé traditionnel. Elle indique que le Président est élu pour 7 ans, mais, comme d’habitude, un Article Unique stipule que :

Le citoyen Louis Mondestin Florvil Hyppolite ayant obtenu l’unanimité des suffrages de l’Assemblée Constituante est proclamé Président de la République d’Haiti. Il entrera en charge immédiatement pour en sortir le 15 mai 1897.

S’il n’était pas mort en fonction, le 9 octobre 1896, il aurait eu un mandat de 7 ans, 7 mois et 6 jours, en fait plus que ce que prescrit la Constitution.

On peut souligner trois points communs à toutes ces Constitutions. Le premier se rapporte à la fixation en termes calendaires de la fin du mandat. Cette même précaution se retrouve dans les Chartes du 20ème siècle à l’exception de 1918. En 1932, l’Article 76 indique que le mandat prend fin à partir du 15 mai qui précède immédiatement l’élection. En 1935, sous l’influence d’un Président autoritaire, Stenio Vincent, il est inséré une mise en garde contre la tentation des réélections. La seconde particularité commune est la référence au 15 mai, une constance fétichiste que l’on retrouve dans le 7 février adopté depuis le départ des Duvalier. Enfin, le renvoi à l’adverbe immédiatement pour le début des mandats, une référence que l’on retrouve dans la Constitution de 1987.

En application de ces dispositions, le pays a connu deux épisodes particulièrement déstabilisateurs dans son histoire.

La première survint en 1902 et la toile de fond est la fin d’un mandat présidentiel. En effet, à la mort brutale du Président Florvil Hyppolite le 24 mars 1896, l’Assemblée Nationale décida rapidement de combler le vide et elle élit Tiresias Simon Sam comme Président. Le Décret y relatif devait fixer la controverse qui surgir quelques années plus tard quant au terme du mandat du nouveau Président : Il entre en fonction immédiatement et ses fonctions cessent le 15 du mois de mai 1903.

Au regard de la Constitution de 1889, il est indiqué que les fonctions d’un Président cessent le 15 mai lors même que la 7ème année de son exercice ne serait pas révolue (Article 93).

L’affaire fut révélée par un article paru le 9 juillet 1901 dans un journal, Le Signal, à peine lancé au Cap, sous la plume de Raoul Deetjen qui précisa qu’étant député en 1896, lui et ses collègues n’avaient pas perçu la contradiction prospective entre deux dispositions. Selon les principes pétrifiés dans le Droit Constitutionnel, la prescription constitutionnelle jouit d’une préséance par rapport à d’autres actes juridiques lesquels doivent lui être conformes. De ce fait, c’est le Décret de 1896 qui était entaché d’illégalité. Le débat dépassa rapidement les sphères de décision, en particulier le Parlement directement interpellé, et enflamma l’opinion publique à travers les journaux et les conversations privées Pour couper court à de possibles tumultes, Tiresias Simon Sam prépara un communiqué qu’il fit lire par le Ministre de l’intérieur Tancrède Auguste, le 12 mai 1902 à l’ouverture de la première session de la Législature : Une question palpitante d’intérêt et passionne, depuis quelques temps l’opinion publique, à savoir quelle est la date constitutionnelle de ma sortie. C’est donc, Messieurs, pour me conformer à la volonté de la Constitution que j’ai l’honneur de vous notifier mon inébranlable résolution de descendre du pouvoir le 15 de ce mois.

Cette question qui aurait pu, dès lors, être résolue par le Parlement a été le détonateur de secousses combinées qui ont abouti au renvoi des Chambres le 26 mai, l’ébranlement de l’unité territoriale, à l’une des batailles électorales des plus acharnées, au sabordage héroïque de La crête à Pierrot par l’Amiral Hammerton Killick, le 6 septembre, finalement à la prise du pouvoir le 21 décembre 1902, par la force des armes et à la suite d’un vote de parlementaires tétanisés, du Général Nord Alexis face à un citoyen contraint à l’exil qui avait pour lui le prestige, la compétence et l’intelligence, Anténor Firmin. La malice populaire se plait à chantonner que Tonton Nord, inculte, avait vaincu le lettré Firmin. Ce n’est pas exact mais de tels raccourcis s’incrustent dans la mémoire collective. Nord Alexis n’était pas inculte et Firmin a pu lui-même comprendre les motifs de ses échecs politiques par ses analyses concernant les aléas de la politique.

En 1956, une controverse de même origine se produisit. Le Général Paul Eugène Magloire fut élu au suffrage universel le 8 octobre 1950, pour 6 ans. Une première dans l’histoire du pays car jusque là, ce privilège revenait à l’Assemblée Nationale, c’est-à-dire les deux Chambres. L’Article A des Dispositions transitoires, en reconnaissant le fait de l’élection, ajoute qu’il prendra ses fonctions le 6 décembre 1956 et que son mandat prendra fin le 15 mai 1957. Mais l’Article 77 de la Constitution est formel : il entre en fonction le 15 mai de l’année précédant son élection, c’est-à-dire le 15 mai 1950 et, de ce fait, il reste au pouvoir jusqu’en 1956.

Une fois de plus, nous avions en présence deux thèses antagoniques, celle de la durée constitutionnelle et, dans ce cas, il aurait du quitter le pouvoir le 6 décembre, et celle des Dispositions Transitoires, dans ce cas il pouvait manœuvrer pour rester jusqu’au 15 mai 1957. Il a choisi la tangente périlleuse, rester aux commandes des Forces Armées, ce qui lui valut l’hostilité de l’Etat Major. Il dut abandonner le pouvoir le 12 décembre, et le pays dut affronter un cycle dramatique sous la forme de plusieurs Gouvernements provisoires, la retentissante bataille de l’Article 81 de la Constitution relatif au Gouvernement Provisoire, la journée sanglante du 28 mai et, finalement, l’arrivée de François Duvalier au pouvoir le 22 septembre.

Les constituants de 1986-87, comme les parlementaires qui ont concocté les amendements de 2010-2012, ne semblent pas avoir eu la curiosité de consulter les textes et les analyses des conjonctures passées qu’elles ont engendrées. Maintenant, il semble trop tard pour refaire ce qui a été mal fait, mis il reste suffisamment de temps, à l’horloge du sérieux et du patriotisme, pour envisager la tache à accomplir au lendemain du 7 février 2021. Le pays besoin d’un énergique coup de balai pour le remettre sur le chemin du Droit Constitutionnel et de la légalité. Un problème fondamental revient à décider non quelle serait la priorité mais quelle décision est prioritaire. A cause du passif qui s’est accumulé, la première initiative devrait privilégier la question constitutionnelle. La procédure de l’amendement n’est plus de mise car la 50ème Législature s’est installée à pas feutrés, sans l’agencement protocolaire et politique qui accompagne un tel passage. Seule une nouvelle Constitution pourrait permettre de repenser l’Etat, ses institutions et ses responsabilités.

Beaucoup de citoyens évoquent avec nostalgie l’efficacité d’un Conseil Constitutionnel qui n’est d’ailleurs pas prévu dans la Constitution de 1987 mais à travers les 13 amendements y relatifs.

Ces derniers embaument le Conseil Constitutionnel dont les parrains géniteurs chacun de trois des neuf membres sont l’Exécutif, le CSPJ et l’Assemblée Nationale qui demeure virtuelle car elle n’est pas sortie des limbes des deux Chambres. D’autres questions peuvent être abordées dans le cadre de discussions assez larges pour impliquer le plus grand nombre de citoyens, telles la lutte contre le virus, l’insécurité, les différents procès qui encombrent l’agenda judiciaire. La question de la conférence nationale dont l’agenda grossit à travers les prises de position devrait intervenir comme une conclusion solennelle.

Ainsi, le passage de la date fétiche du 7 février 2021 n’est pas un moment banal car elle est chargée de virtualités qui peuvent être prometteuses pour l’avenir ou encore tragiques. Il appartient aux citoyens soucieux de l’avenir du pays de se conditionner pour l’accueillir non avec des flambeaux encensoirs, mais avec le sérieux que réclame l’avenir de notre pays."

Mirlande MANIGAT
Constitutionnaliste
Professeure à l’Université Quisqueya
Présidente d’Honneur du RDNP

Sunday, January 17, 2021

Donald Trump et son dernier jouet

Clic sur le lien ci-dessous pour avoir une idée du sujet. 2.58m

 

Par Max Dorismond

Il y a exactement une semaine avant le 6 janvier 2021, j’ai eu l’occasion de revoir le film, « Le Jouet1 », avec l’inénarrable Pierre Richard (1976). Dans l’euphorie de cette détente, j’ai pensé immédiatement à notre ami Donald tant le tableau nous laisse entrevoir un pan de son adolescence. Par ailleurs, est-ce par coïncidence, en ce temps de crispation politique, que la direction de la télé nous offre cette perle ? Qui sait ! Dans le doute, on s’abstient. 

En résumé, dans ce court métrage, on revit l’histoire d’un gosse de riche qui exige un nouveau jouet en cadeau. Son père, obéissant à ses moindres caprices, l’envoie en choisir dans l’un de ses multiples magasins. 

Sur place, au lieu de cliquer sur un objet factuel, il arrête son choix sur un être humain, l’employé sur place. Qui est-ce? Le pauvre Pierre Richard, qui sera emballé et déposé chez lui, dans sa salle de jeu. Le directeur du magasin, ne voulant pas perdre son job, a poussé le malheureux à accepter de jouer ce rôle impersonnel de jouet humain. Ah ! L’argent crée les arrogants, la plupart du temps ! 

Revenons à notre Donald ! En visionnant le film, qui invite à la rigolade, très « bon pour le moral » en ces temps de pandémie, mon esprit ne cessa de glisser sur l’autre versant de la médaille, à savoir que certaines déficiences affectives, fort souvent, peuvent nous porter à accepter d’être le jouet d’un autre. Mais l’ambition du pouvoir peut aussi conduire vers ce labyrinthe, en constatant l’aveuglement des républicains devant l’accumulation des stupidités, des inepties les plus anecdotiques de leur patron durant les quatre années qui ont fragilisé le parti jusqu’au socle de sa fondation. 

À lire le livre de la nièce de Trump, « Trop et jamais assez… », à feuilleter celui de son oncle, « L’Art de la Négociation », à regarder « The Apprentice », une émission de Télé-réalité, à voir son jeu de cache-cache avec les banques, finira-t-on par découvrir que tout chez le personnage respire cette autosatisfaction, ce sacré plaisir dans la déroute de l’autre. Il se complait dans l’humiliation de son adversaire. Souvenons-nous quand il a traité Hillary Clinton d’escroc, en plein débat, ou quand il tacla Joe Biden avec le sobriquet « sleepy Joe » (Joe l’endormi). 

Pourtant, avec une sensibilité à fleur de peau, il ne s’est jamais remis de la raclée que Obama lui avait flanquée, en se payant sa tête, lors de son dernier Dîner des Correspondants de la Maison Blanche. Ce soir-là, notre Donald avait broyé du noir. Il était dans ses petits souliers. 

Pour se venger, il projeta de   devenir président. Au départ, son slogan publicitaire, « Make America Great Again » habillera son profond désir d’humilier le 44ème président à son tour, comme pour démontrer que les USA avaient atteint le fond du baril, en se laissant diriger par un Nègre. Coûte que coûte, redonner à l’Amérique sa grandeur (MAGA), devint un devoir. Une fois en fonction, 90% des réalisations d’Obama seront réduites en une peau de chagrin pour être rayées des annales de l’histoire américaine. 

À vivre sa vie à « course de chantages » ou de flatteries, notre milliardaire se délecte dans son élément quand il réduit ses vis-à-vis à de simples jouets désarticulés, sans âme, dénués de ressorts, comme le parti républicain. Des exemples de cette folie furieuse, on peut en compter par milliers ! 

Imaginez un enfant qui veut injecter de l’eau de javel dans sa poupée. C’était le conseil de Dr. Trump à la population pour combattre la Covid-19. Avant de parler au Gouverneur de la Georgie, le républicain Brad Raffensperger, des 11780 bulletins dont il avait besoin pour renverser la vapeur, notre marionnettiste avait approché un autre fonctionnaire, à qui il avait promis le titre de « Héros national », s’il arrivait à combler ses vœux. Avec ce délinquant, ce menteur invétéré, on peut se reporter au temps de la colonie, une époque où des êtres humains ont été traités en biens meubles, en moins que rien. Voilà la pensée rétrograde de l’homme d’affaires. 

En manipulateur professionnel, il joue sur les registres les plus fragiles de la conscience humaine pour grandir en son for intérieur. S’il réussit, vous aurez l’impression d’entendre au loin son ricanement de champion, heureux d’avoir roulé un plus pauvre d’esprit que lui. C’est pourquoi la plupart de ses acolytes finissent en prison, sauf lui. 

Habitué à se payer la tête de tout son entourage en mettant leurs nerfs à vif, Trump était devenu un super arrogant. Car, vraiment, rien ne lui résiste. Il prend les femmes en exemple. « Quand on est vedette, on les prend par la chatte et elles sont contentes2 ». Ou « Je pourrais tirer sur quelqu’un sur la 5ème avenue de New-York, et je n’irais pas en prison ». Condescendant et toujours trop sûr de lui, il nage en pleine déraison. 

Du haut de sa fortune, il se prend pour le pape en forçant le monde entier à s’agenouiller à ses pieds. Souffrant du « syndrome du chevalier blanc », il rêve en plein jour, et se voit déjà couronné en Jules César, une figure historique, de retour de campagne, longeant la Pensylvania Avenue en triomphateur, à la tête d’une armée de marionnettes : les Proud Boys qu’il a magistralement manipulés et qui se prennent vraiment au sérieux. Armés de leurs armes de guerre, engoncés dans leur uniforme bariolé, acheté dans les Marchés aux puces, ces soldats d’opérette qui possèdent plus de gueule que de courage, misogynes de surcroit, se prennent pour les futurs fossoyeurs des démocrates. 

Seulement deux grands républicains n’ont pas plié sous ses barbarismes. Il s’agit de l’ex-militaire John Mc-Cain, qui l’a combattu jusque sur son lit de mort. Par contre, même dans sa tombe, ce dernier n’a pas échappé à ses sarcasmes. Il narguait encore la dépouille de ce géant qui avait osé le défier, le dénoncer. Le second, c’est le Sénateur Mitt Romney, qui l’a tenu en laisse jusqu’à présent. Couchés à ses pieds, comme des chiots craintifs, Les autres pions républicains tremblent. 

Devant ce succès personnel et planétaire, le promoteur immobilier ambitionna d’avoir un plus gros terrain de jeu : C’est l’Amérique. Par des associations contre nature avec la Russie, par des entourloupettes médiatiques, des discours lénifiants sur la peur des plus humbles, il est parvenu à mettre le continent en boîte. Étonnés de cette victoire imprévue, certains pensaient que c’était juste pour 4 ans. Quatre petites années. Restez calme! Donc, point de panique! 

Malheureusement, ils n’avaient pas prévu que Donald Trump voudrait posséder la Maison Blanche, non pas pour une nuit, mais pour la vie…, pour toujours. L’esclandre final du Capitole vient de prouver qu’il ne badinait point avec ses désirs fous. Si deux ou trois républicains ou démocrates étaient assassinés en pleine séance, nul se sait comment serait l’Amérique aujourd’hui. Toutefois, Trump aurait laissé ses empreintes pour l’histoire. On l’avait sous-estimé. Et pourtant, sa nièce, Mary, nous en avait bien prévenu :  Une part sera toujours insuffisante : C’est le tout pour lui ou l’enfer pour vous ! 

Si les concernés parviennent à remettre ce mauvais génie, perclus d’incohérences dans sa bouteille, l’Amérique devrait dire merci à plusieurs acteurs, tels que Barak Obama, l’avocate militante, Stacey Abrahms etc…, s’il ne faut citer que ceux-là, qui ont déposé leurs pieds par terre, pour dire : « Non, le trublion ne passera pas ». 

Tout peut arriver, dans cette époque troublée, noyée dans l’absurdité à grande échelle. La perspective d’une Kamala Harris, une négresse, présidente, en cas d’incapacité d’un Biden malade ou décédé, empêche Donald Trump de dormir, et le rend fou à lier. Seule la destitution peut l’éloigner de la Maison Blanche pour l’éternité ! 

Max Dorismond



 


NOTE

1 – Le film « Le Jouet » de Francis Veber était sur les affiches en 1976.

2 - 14 octobre 2016: Peu de temps après la publication de l'enregistrement Access Hollywood [où on l'entend dire qu'on peut « attraper (les femmes) par la chatte » quand on est célèbre] (Slate) 

Saturday, January 16, 2021

Joe Biden compte déjà annuler plusieurs mesures prises par Trump

 

Joe Biden prendra des mesures pour annuler certaines des décisions les  
plus controversées de Donald Trump.                                                        . 

Joe Biden a l'intention de prendre des mesures pour annuler certaines des décisions les plus controversées de son prédécesseur dès ses premières heures à la Maison-Blanche, a indiqué samedi son chef de cabinet, Ron Klain.

Il veut aussi agir vite pour combattre la pandémie de COVID-19 qui frappe durement les États-Unis, selon Ron Klain.

Une fois assermenté, mercredi, M. Biden entreprendra un blitz de 10 jours afin de donner une nouvelle direction au pays.

Dès le jour un, le nouveau président entend mettre fin aux restrictions concernant l'immigration en provenance de certains pays à majorité musulmane, rejoindre l'Accord de Paris sur les changements climatiques et imposer le port du couvre-visage dans les propriétés fédérales et au cours des voyages entre les États, a indiqué Ron Klain dans une note adressée aux cadres supérieurs de la future administration.

M. Biden veut aussi prolonger le congé du paiement des intérêts sur les prêts étudiants et les mesures visant à empêcher des expulsions ou des saisies pour ceux qui souffrent de la pandémie.

Ces actions exécutives apporteront un soulagement aux millions d'Américains qui font face à ces crises, mentionne M. Klain dans la note. Le président élu Biden prendra des mesures non seulement pour annuler les dommages les plus graves causés par l'administration Trump, mais aussi pour commencer à faire avancer notre pays.

Le Congrès sera essentiel

M. Klain indique aussi que la pleine réalisation des objectifs de M. Biden nécessitera l'appui du Congrès, notamment un projet de loi de secours de 1900 milliards de dollars. Il ajoute que le président élu compte demander un projet de loi sur la réforme de l'immigration dès son entrée en fonction.

Dès le lendemain, M. Biden édictera des ordres concernant l'ouverture des écoles et des entreprises et l'accélération des tests de dépistage. Vendredi, des mesures seront prises pour apporter une aide économique à ceux qui souffrent des coûts économiques de la pandémie.

Au cours de la semaine du 25 janvier, poursuit le chef de cabinet, M. Biden compte prendre des mesures supplémentaires sur la réforme de la justice pénale, les changements climatiques et l'immigration. Le président élu souhaite donner une directive afin d'accélérer le regroupement des familles séparées à la frontière américano-mexicaine.

Il n'est pas inhabituel pour un président d'agir rapidement dès son entrée en fonction. Donald Trump avait fait de même, quoique bon nombre de ses décrets aient été contestés et rejetés par les tribunaux.

Selon M. Klain, Joe Biden ne devrait pas éprouver de difficultés avec le pouvoir judiciaire en raison du fondement juridique des mesures envisagées.

Source:: Radio Canada

Daniel Étienne, le relais de la ville de Jérémie vient de nous laisser

Par Herve Gilbert 

Daniel Etienne
                        (1950-2021)

Les funérailles de notre très regretté Daniel Étienne ont été chantées ce samedi 16 janvier à l’Église catholique Sainte-Thérèse de Pétion- Ville. Ne pouvant y être présent de corps et d’esprit, à cause de la pandémie, nous nous sommes fait le devoir d’y être par la voie de l’électronique et par la présence de notre correspondant sur place, notre confrère, Kénol René. Un nombre imposant de Jérémiens et Jérémiennes avaient rehaussé de leur présence la cérémonie d’adieu à ce pan de mur de notre génération.

En effet, la nouvelle de la mort de Daniel Étienne nous est parvenue comme une onde de choc la semaine dernière. Franchement, on ne s’y attendait pas, nous avons été tous profondément choqués et attristés par ce surprenant décès. La mort quoiqu’on en dise, a toujours surpris, et surprendra toujours.

Cependant, nous ne saurions laisser partir ce grand citoyen et cet ami chaleureux, généreux et dévoué,  sans saluer sa mémoire et souligner le passage  de cet illustre disparu qui pendant de longues années  a inondé de joie et  de plaisir  le coeur de plusieurs générations de Grand’anselais. 

Fidèle à la tradition d'hospitalité, de générosité et de bonne humeur communicative pratiquée dans la maison de son père, le maire Dalvanor Etienne, devenu  « Député  Son » en 1957, Daniel a fait de ce lieu, au détour des années 1980, une escale obligée du trajet Jérémie-Port-au-Prince. Profondément attaché à son coin de terre, Daniel avait aménagé la résidence familiale pour en faire un point de rencontre confortable et accueillant, même s'il avait élu domicile à Port-au-Prince, à l'Office National du Tourisme,  où il a passé toute sa vie professionnelle. Ainsi tous les amis en route vers Jérémie prirent l'habitude de faire une escale à cette demeure où les attendaient toujours un authentiqure café bien chaud, une table chargée de fruits frais, du lait de coco en abondance, etc

Et, deux jours avant la Saint-Louis, soit le 23 août de chaque année, toutes les générations de Grand'anselais éparpillées aux quatre coins de la planète se rendaient, avec ou sans invitation, à la traditionnelle rencontre « Portes Ouvertes de Roseaux ». Ce point de ralliement était un phare allumé sur l’océan de l’oubli, pour rapprocher les amis partis depuis belle lurette.  Avec son large sourire et ses manières naturelles de grand seigneur doublé d'une certaine maestria, Daniel, depuis plus de quatre décennies, nous offrait gîtes, dégustations et relaxation pour nous remettre dans le bain de notre jeunesse passée, avant de rentrer en ville frais et dispo, en trompant pour quelques jours les dures réalités de l’exil volontaire. Comment ne pas dire un au revoir retentissant à ce géant au cœur tendre qui  a tout fait pour illuminer les séjours au pays natal de centaines de Grand'anselais du monde entier.

 Un segment des funérailles de Daniel Étienne à l'Église Ste Thérèse de Pétion-Ville

Une courtoise de Kénol René


Daniel ! un symbole de l'hospitalité grand'anselaise.

La résidence familiale des Étienne a été un point de souvenirs où le passé ne prenait pas de vacances. Les amis d'hier, oubliés ou disparus de nos souvenirs  réapparaissaient continuellement, comme par enchantement, dans des chaleureuses accolades et des cris de joie. Les histoires qui avaient fait les délices de notre adolescence y revenaient comme par nécessité pour réanimer le temps oublié. Dès lors dans ce relais, les vraies vacances avaient commencé. Chacun retrouvait l'énergie, la bonne humeur et l'insouciance de l'adolescence ou de la jeune vingtaine.

Janin Léonidas au cours de son 
éloge funèbre en mémoire de Daniel 

Finis ces accueils chaleureux et enthousiastes. Finis l’odeur esquise des plats fumants, les notes musicales de morceaux typiquement haïtiens, les bruits de conversations joviales, les rires des invités et l’hospitalité palpable des hôtes. Daniel n'est plus  de ce monde, dans ce relais pour nous étreindre. Il ne reste que les souvenirs de ces agapes fraternelles sous les tonnelles aménagées avec amour pour la circonstance. Puisse le ciel trouver un moyen de faire revivre ce relais qui, au fil du temps, en était venu à modifier le déroulement de nos vacances au pays natal. Hélàs!  Daniel s'est taillé une place de choix  dans le coeur de chacun d'entre nous. C’était un Grand’anselais d’envergure dans l’esprit de milliers de gens. C'était un homme de cœur qui avait compris l'importance d'œuvrer au développement et à l'épanouissement de sa communauté.

Daniel ! un personnage ancré dans le cœur des Jérémiens.

Si la fête annuelle de la Saint-Louis constitue l'événement marquant de la ville de Jérémie par excellence, autour duquel se rassemblent les Jérémiens et Jérémiennes vivant à l'intérieur et à l'extérieur, Daniel représentait donc le pivot, le point de convergence et de rassemblement de ces pèlerins venus des quatre coins, comme l’Arabe qui s’en va prier à la mecque ou le Juif à Jérusalem. Chez Daniel aux Roseaux, durant l’époque festive à Jérémie, plusieurs générations y ont fait escale dans une ambiance de fête et de retrouvailles inoubliables. Sans parler de la diversité des plats typiques qui nous attendaient:pisquettes, lambis sous toutes ses formes, pimentades de toutes sortes ,etc...

Qui donc prendra la relève ?

Jean-Pierre Alcindor
(Photo Kénol René)
Le départ de Daniel laisse un grand vide dans le cœur de tous les Jérémiens éparpillés. Daniel, tu as partagé ta bonté et ta générosité avec toute une génération. Nous te disons à haute voix un grand merci. Ta mémoire et ton relais font désormais partie du patrimoine jérémien. Nous ne saurions l’oublier.

Daniel, tu nous as précédés dans la maison du Très-Haut. Le Seigneur nous avait fait don de toi! Aujourd’hui il t’a appelé! Que son nom soit béni!

Tout le staff de Haïti Connexion Network présente leurs plus sincères condoléances à ta veuve Mildred, tes enfants, ta soeur Céline et famille ainsi qu'à tous les autres parents et amis affectés par cette perte.

Hervé Gilbert pour HCN





Célébration de la vie de Joseph Daniel Etienne
Une courtoisie de la Paroisse Sainte Thérèse de Pétion-Ville