Par:Hervé et Carl Gilbert, pour Radio Francophonie Connexion
Cesar Sayoc |
César Sayoc, âgé
de 56 ans, est l’homme qui est arrêté en Floride le vendredi 26
octobre, pour envoi des colis piégés à des membres du parti démocrate, dont Obama et Clinton.
Le suspect, un blanc, a des yeux marrons, des cheveux noirs et une cicatrice
sur son bras gauche. Enregistré comme républicain sur les listes électorales,
il prenait régulièrement pour cibles, au moyen de ces critiques acerbes, des
personnalités démocrates sur les réseaux sociaux.
Sayoc a été inculpé de
cinq chefs d'accusation fédéraux, y compris le transport d'explosifs entre
États. Il encourt une peine maximale de 48 ans d'emprisonnement s'il est
reconnu coupable selon le procureur général américain Jeff Sessions. Il a été
identifié grâce à ses empreintes digitales et son ADN, retrouvés sur au moins
un des paquets, a précisé le directeur du Federal bureau of Investigation,
Christopher Wray. Treize
engins explosifs — composés de bouts de tuyaux en PVC, de fil électriques, de
piles et d’un réveil— ont été au total envoyés à travers les États-Unis depuis
lundi, visant 11 personnalités, a précisé M. Wray.
Deux autres colis
suspects semblables à ceux envoyés préalablement avaient été découverts
très tôt dans la matinée du vendredi 26 octobre. L’un de ces derniers
paquets découvert était destiné au militant milliardaire libéral Tom Steyer,
qui a dépensé des millions de dollars pour réclamer la destitution du président
Donald Trump.
Dans une déclaration,
Steyer a confirmé que le courrier qui lui avait été envoyé avait été intercepté
dans un centre de courrier à Burlingame, en Californie.
Des images diffusées par
la télévision américaine montraient des policiers en Floride, qui examinaient
une fourgonnette blanche appartenant à Sayoc . Le véhicule en question,
recouvert d’autocollants pro -Trump et d’autres photos de leaders à abattre
comme Hillary Clinton, a ensuite été couvert d’une båche bleue, placé sur un
camion et emporté pour investigation.
« Je n’y suis pour rien », clame Donald Trump.
La fourgonnette de Sayoc recouverte d'autocollants pro-Trump emporté par les agents de la FBI aprés son arrestation. |
Alors que cette affaire
a rendu tendu le climat de campagne pour les législatives américaines du 6
novembre, le président Trump a refusé de croire que ses discours souvent
agressifs à l’égard des leaders démocrates pourraient avoir poussé à l’acte, M.
Sayoc.
« Je n’ai pas vu ma
photo sur sa camionnette », a-t-il déclaré avant de s’envoler pour la Caroline
du Nord. « J’ai entendu qu’il me préférait à d’autres, mais je n’ai pas vu ça.
Je n’y suis pour rien ».
Le FBI a, quant à lui, estimé qu’il était « trop tôt à ce stade pour discuter des motivations dans cette affaire ».
Juste après
l’arrestation, M. Trump avait dénoncé des actes de terreur ignobles.
« Nous ne pouvons
laisser la violence politique prendre racine en Amérique », avait-il déclaré. «
Les Américains doivent s’unir et montrer au monde que nous sommes unis, dans la
paix, l’amour et l’harmonie ».
Ce que nous savons de César Altieri Sayoc:
Cesar Altieri Sayoc, 56
ans, enregistré républicain, un résident du sud de la Floride, est né à
Brooklyn, dans l’État de New York, mais a déménagé en Floride alors qu’il était
enfant, selon les dossiers. Il est diplômé de la North Miami Beach High School
en 1980 et sa dernière adresse connue était Aventura dans le comté de
Miami-Dade en Floride. Sayoc a été identifié par les autorités comme
responsable des envois de dispositifs ressemblant à des bombes aux démocrates,
y compris aux ex-présidents Barack Obama et Bill Clinton, selon une plainte du
FBI , publiée vendredi après-midi.
Il a un casier judiciaire chargé:
Les archives en ligne
montrent que Sayoc possède une série de registres d'arrestations remontant à
1991 pour des infractions présumées de vol et de drogue, ainsi que des
infractions au code de la route. En mai 2015, il avait déjà été arrêté à Palm
Beach pour un vol présumé. Il a été reconnu coupable en octobre 2015, selon les
archives.
En 2002, selon des
dossiers judiciaires en ligne du comté de Miami-Dade, Sayoc aurait menacé
de «lancer, projeter, placer ou décharger un dispositif de destruction». Les
registres ne détaillent pas les circonstances spécifiques de l'incident, mais
un dispositif de destruction a été décrit comme une "bombe, grenade, mine,
pierre, missile, pipe-bombe ou autre engin similaire". Sayoc a finalement
été placé en probation d'une année, pour le crime au deuxième degré. Sayoc a
également été arrêté en février 2004 sous quatre chefs de possession et de
vente de stéroïdes, selon les registres du tribunal du comté de Broward. Les
accusations ont toutes été abandonnées en août 2005 après qu'il ait été
condamné à une peine de probation de 18 mois pour deux chefs de possession et
d’utilisation illégale d’un permis de conduire. Daniel Lurvey, avocat de la
défense à Miami-Dade, a représenté Sayoc dans deux affaires de vol en 2013 et
2014. Il a décrit Sayoc comme un mec plutôt normal qui ne semblait pas du genre
à envoyer par la poste des présumées engins explosifs.
Sayoc a fait faillite en juin 2012. À l'époque, il vivait avec sa mère et devait plus de 20 000 dollars à des créanciers, principalement des banques, selon les dossiers.
Son revenu d'emploi
total de l'année précédente s'élevait à un peu plus de 7 500 $. Et il avait
collecté environ 16 000 dollars de chômage entre 2009 et 2010, selon les
archives de la faillite.
Sayoc a également perdu son
domicile à, Fort Lauderdale, suite à une saisie réalisée en septembre 2009,
selon les dossiers du tribunal. Il a demandé la protection de la faillite en
juin 2012. Les dossiers du tribunal dans cette affaire indiquent qu'il ne
disposait que de 4 175 dollars d'actifs, y compris une Chevrolet Tahoe, 2001,
avec un odomètre élevé à 285 000 en mille, et un passif de 21 109
dollars.
Si M. Trump a appelé
vendredi les Américains à l’unité, il n’a cessé depuis mercredi de souffler le
chaud et le froid sur cette histoire durant ses tournées électorales à travers
les États-Unis.
Donald Trump a
blâmé et accusé jeudi matin les médias d’être en « grande partie » responsables
de la « colère » dans la société américaine. « Une grande partie de la colère
que nous voyons aujourd’hui dans notre société est causée par le traitement
intentionnellement inexact et imprécis des médias traditionnels, que j’appelle
les Fake News », a tweeté le président américain.
« Je pense que le président n’a toujours pas mesuré l’importance de la
présidence et l’importance de son poste », a affirmé vendredi sur CNN le
gouverneur de New York, Andrew Cuomo.
L’acteur Robert De Niro,
a appelé les anti-Trump à se mobiliser pour les législatives.« Il y a quelque chose de plus puissant que les bombes, c’est votre
bulletin de vote. Les gens DOIVENT voter », a-t-il indiqué vendredi dans un
communiqué.
Et
juste avant de publier cet article en rapport avec César Sayoc, un autre
individu du nom de, Robert Bowers, est le présumé auteur d’une fusillade ce
samedi 27 octobre dans une synagogue de Pittsburgh ayant fait 11 morts.
Six personnes ont été aussi blessées, dont quatre policiers. Selon les forces
de l’ordre qui l’ont identifié, ce sujet de 46 ans a commis un crime
haineux et doit répondre à 29 chefs d’accusation. Bowers était actif sur les réseaux sociaux,
auteur de publications à caractère haineux et antisémite. Lui aussi épousait
certains arguments captieux du président Trump concernant l’immigration et les
entrées des migrants ou réfugiés aux États-Unis.
Nous y reviendrons...
Hervé et Carl Gilbert,
pour Radio Francophonie Connexion