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Friday, March 30, 2018

Armée d’Haïti + Assassins financiers = Dette éternelle (1ère Partie)

Le  Haut état-major de l’armée d’Haïti
1) Général de brigade Sadrac Saintil, chef d’Etat-major général.
2) Colonel Jonas jean, Inspecteur général.
3) Colonel Jean-Robert Gabriel, Assistant Chef d’Etat-major G1/G3.
4) Colonel Derby Guerrier, Assistant Chef d’Etat-major G2/G4.
5) Colonel Joseph Jacques Thomas, Secrétaire de l’Etat-major général.
6) Colonel Fontane Beaubien, membre de l’Etat-major personnel du commandant en Chef.

Par Max Dorismond 

Le 14 mars 2018, je lisais un document du gouvernement du Québec sur le « Fonds des générations ». Il s’agit d’une sorte de réserve monétaire, une caisse  d’épargne gouvernementale destinée à réduire plus tard la dette de la province aux fins de protéger, ou mieux, de réduire la charge incombant à la génération à venir, les Québécois de demain, condamnés à rembourser un passif qu’ils n’avaient pas contracté. Entretemps, je recevais la liste des officiers commissionnés pour les Forces Armées d'Haïti, extraite du journal « Le Moniteur », confirmant la résurgence réelle et définitive d’un appendice, autrefois très préjudiciable au flanc du pays.

Automatiquement, un sombre rictus se figea sur mes lèvres au constat de ce brutal paradoxe. L’un protège et laisse une chance à sa progéniture, l’autre déploie tout son pouvoir pernicieux pour affaiblir la sienne. Heureusement, la terre est bien ronde. Si elle était plate, un côté se serait facilement effondré sous le poids de l’incongruité et de l’aveuglement volontaire de certains de nos compatriotes.
           
Malgré les mises en garde, malgré les solutions existantes et proposées par certains, (lire : « Armée d'Haïti si votre seul outil... »), les têtus à idée fixe,  n’écoutant que les « trompettes de Jéricho », foncent tête baissée dans le piège tendu pour, finalement, concrétiser, dans du granit ciselé, le résultat de la fatale équation, à savoir qu’Armée d’Haïti plus Assassins financiers ne reflètent que la somme d’un endettement illimité de la nation. Rationnellement, ce corps n’est nullement un générateur de richesse. La preuve est palpable.

Cérémonie d'installation du Haut état-major des Forces armées d'Haïti


Pour colorer la pilule en rose, toute la partition des prétextes a été jouée pour endormir le peuple et flatter les plus naïfs dans le sens du poil : la nouvelle armée fera office de remplacement de la MINUSTHA, de brigade d’intervention en cas de catastrophes naturelles, de corps de surveillance de la frontière2, de pôle d’endiguement du chômage…etc. Foutaises! Un groupe de volontaires rémunérés, et un corps de police renforcé, sans la logistique de guerre, rempliraient les mêmes tâches et plus, comme ailleurs dans les autres Antilles.  Dans un contexte de crêve-la-faim, où une masse hideuse ne sait à quel saint se vouer pour voir se lever le prochain jour, nos gouvernants ont armé leurs congénères pour lutter contre des moulins à vent.

L’Assassin financier1  devant la porte de l’ascenseur
Quand un pays, producteur d’armes, vous conseille et vous convainc de mettre sur pied votre propre armée avec la garantie qu’il vous supportera économiquement, en payant, de prime abord, les armes légères, les uniformes, les bottes, les véhicules, les composantes d’équipements militaires et même le salaire des soldats durant les trois ou quatre premières années, ce n’est qu’un leurre. L’appétit vient en mangeant. Plus tard, en dilettante, il vous parlera de ses blindés, ses hélicoptères, ses frégates, dans le seul but de vous endetter encore plus, pour l’éternité. Il ne le fait pas pour les beaux yeux de votre peuple.  Ce qu’il ne faut pas ignorer, c’est que ce producteur d’armements a été abordé aussi, en coulisse, par certains groupes d’intérêts. Donc, il est en service commandé. On le verra ci-dessous. Celui qui choisit les musiciens peut faire danser qui il veut.

Le nouvel état-major posant avec les officiels du gouvernement

La guerre n’est plus à la mode. Certaines nations commencent, peu-à-peu,  à penser à se débarrasser de leurs futiles et encombrantes armées. D’autres, plus près de nous, fusionnent leurs forces.  Dans les siècles antérieurs, le monde en a soupé de la guerre traditionnelle et de ses souffrances innommables. Les temps ont changé. Malgré certains soubresauts « commandés » au Moyen-Orient, Le monde est devenu un village global, et tous aspirent à la paix. Voilà pourquoi « l’Assassin financier » vous offrira le Pérou pour vous abonner à la violence.

En vous procurant votre milice tant rêvée, le « vendeur-prêteur » vous attend à l’autre carrefour, avec des offres à tiroir. Vous n’avez pas de casernes ou d’infrastructures militaires pour héberger cette entité, il va vous les construire à votre guise et à crédit. Viva la vida! Une armée rutilante et pimpante, des casernes neuves! Haïti ne produit presque rien, n’exporte presque rien. Avec sa monnaie en déliquescence, sa dette colossale et un chômage endémique, la pente n’est pas seulement raide, elle est abrupte. Trouvez l’erreur!

Le « fournisseur-investisseur » vient de frapper le jackpot en réalisant un coup fumant : vous vendre sa salade en vous trouvant un prêt sur mesure. La valeur de ses actions a atteint du coup le plafond de l’industrie. Vous venez de vous endetter de plus d’un milliard ou deux. Et plus tard, comme de coutume, le premier salaire des soldats, une fois reçu du « sincère samaritain »,  sera détourné à l’instar des dollars de Petro Caribe. Comme nul ne peut se payer le luxe de ne pas rémunérer des hommes armés, en priorité, le petit peuple, ou le fonctionnaire, père de famille, en fera les frais. Son salaire ne sera plus versé. Les charges fiscales  des petits commerces seront augmentées. Et si quelqu’un rouspète ou manifeste, les armes terrifiantes et les chars de guerre viendront le rappeler à l’ordre : ce sera le début de la dictature, de la présidence à vie, nouvelle mouture, de la duvaliérisation sans artifice ni maquillage.

Entretemps, le pays s’enfonce dans une spirale insondable de dénuement. De nouvelles armes du futur, de plus en plus sophistiquées se développent, tels les drones, les robots-tueurs... etc. Et vos généraux, des anciens tortionnaires expérimentés, remobilisés, en redemandent. Leur force persuasive sera proportionnelle aux quantités impressionnantes d’armes létales entre leurs mains. Vous êtes donc condamné à réaliser leurs fictifs besoins, car ils sont déjà soudoyés par « l’Assassin financier ».

Le pays aura de la difficulté à rembourser même les intérêts. Cinquante années plus tard, les héritiers vont découvrir que la dette de l’indépendance était moins barbare, moins contraignante que celle d’aujourd’hui. Plus tard, ce sera l’île entière qu’il faudra vendre pour rembourser, comme Napoléon avait vendu la Louisiane aux Américains. Les Dominicains en seront preneurs au pied levé et nos frères seront métamorphosés pour de bon en de véritables esclaves. Mes mânes me le confirmeront.


Max Dorismond








Note 1 - : « Les Assassins Financiers sont des professionnels grassement payés qui escroquent des milliards de dollars à divers pays du globe. Ils dirigent l’argent de la banque Mondiale, de l’Agence américaine du développement international (U.S. Agency for International Development – USAID) et d’autres organisations  « humanitaires » vers les coffres des grandes compagnies et vers les poches de quelques familles richissimes qui contrôlent les ressources naturelles de la planète. Leurs armes principales :… les élections truquées, les pots-de-vin, l’extorsion, le sexe, le meurtre. Ils jouent un jeu vieux comme le monde, mais qui a atteint des proportions terrifiantes en cette époque de mondialisation ». « Je sais de quoi je parle… car j’ai été moi-même un assassin financier » (John Perkins – Auteur de : Les Confessions d’un Assassin Financier)


Note 2 - :C’est une frontière poreuse incontrôlable. Chaque jeudi, jour de marché à Dajabon, le pont entre les deux nations est toujours noir de monde. C’est un va et vient continuel. La contrebande est florissante. Dans les deux sens, on y traverse comme une lettre à la poste. Les gendarmes le disent, c’est incontrôlable. Avec ses 170 000 soldats, La Dominicanie laisse faire. D’ailleurs, elle y trouve son beurre.

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