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Wednesday, May 10, 2017

Samuel Pierre nouveau lauréat de la science francophone

Le lauréat du prix Mohamed El Fasi a été annoncé le 26 avril dernier. Il s'agit d'un Canadien d'origine haïtienne, Samuel Pierre, ingénieur en technologies de l’information et de la communication.
L’ingénieur en technologies de l’information et de la communication, Samuel Pierre, est le nouveau lauréat du prix Mohamed El Fasi. L’annonce en a été faite ce 26 avril 2017 par l’Agence universitaire de la Francophonie, qui délivre le prix tous les quatre ans.
Samuel Pierre, expert canadien d’origine haïtienne, est professeur titulaire au département de génie informatique et génie logiciel de l’Ecole polytechnique de Montréal. Il est également expert pour l’Organisation internationale de la Francophonie depuis cinq ans.
Avant cela, il a suivi à Montréal des études en mathématiques-informatique, en sciences économiques, en génie civil et en génie électrique. Il a déjà été distingué à plusieurs reprises, notamment par l’Institut canadien des ingénieurs. Il est également membre de l’Ordre du Canada.
Par ailleurs, Samuel Pierre est l’un des fondateurs et président du Groupe de réflexion et d'action pour une Haïti nouvelle, dont l’objectif est « de formuler des propositions concrètes aux instances concernées par la reconstruction d'Haïti, en se basant sur des réflexions menées selon une approche participative, en mettant à contribution les expertises et sensibilités disponibles tant à l'intérieur qu'à l'extérieur d'Haïti. »
Le prix Mohamed El Fasi a été créé il y trente ans, en 1987, en hommage à l’un des membres fondateurs de l’Agence universitaire de la Francophonie. Il récompense le travail d’une personnalité marquante des réseaux de la Francophonie, indique l’agence.

Samuel Pierre : s'intéresser aux retombées de la science sur la vie concrète des gens

TV5Monde : Quel est l'objet de vos recherches ?
Le point central de mon travail, dans lequel je suis spécialisé, est la gestion de la mobilité dans les réseaux mobiles. En termes simples, cela signifie que lorsque nous appelons quelqu'un avec un cellulaire, il faut le retrouver là où il se trouve sur la planète, pour pouvoir établir la communication téléphonique. Mon travail de recherche consiste à mettre en place des algorithmes et des protocoles de communication qui permettent de retrouver cette personne-là et d'établir le contact.
A coté de cela, je travaille sur le développement d'applications et de méthodes pour exploiter des infrastructures mobiles, et sur le télé-apprentissage, e-learning en anglais, pour permettre aux gens d'apprendre à distance sur les infrastructures technologiques.
TV5Monde : Que doit vous apporter ce prix ? Il est doté de 15000 euros. Pensez-vous les utiliser pour vos recherches ?
Ce prix souligne mon travail de chercheur, mais couronne l'ensemble de ma carrière et comporte plusieurs aspects. Il y a la recherche, qui est l'aspect le plus important, mais il y en a d'autres comme l'implication, le travail de coopération et de développement... Et je suis très impliqué dans le développement. Je suis le scientifique qui s'intéresse aux retombées de la science sur la vie concrète des gens.
A ce titre, j'ai plusieurs projets, dont l'un qui me tient particulièrement à cœur en Haïti, mon pays d'origine. Il s'agit d'une cité du savoir. C'est un projet très ambitieux où nous voulons, sur un même espace, regrouper un centre d'excellence universitaire et un complexe scolaire avec un centre de la petite enfance ainsi que des écoles primaire, secondaire et d'enseignement professionnel, un secteur de service comprenant un incubateur d'entreprises, une résidence pour les étudiants et pour les professeurs, du service à des entreprises, un centre sportif. Plus un quatrième secteur, agricole.
Ce projet va s'échelonner sur plusieurs années. Il a d'ailleurs déjà démarré et il occupe une bonne partie de mon énergie à la fois physique et mentale.

TV5Monde : Existe-t-il une réalité de la science francophone ?
Pour moi, il n'y a pas une science francophone. Il y a une science tout court, portée par des personnes qui ont des langues d'appartenance très diverses. Si des fois, nous choisissons de publier des articles en anglais, c'est peut-être pour des exigences d'exposition des travaux et d'une meilleure circulation des idées. Mais celles-ci sont portées par des personnes qui sont elles-mêmes porteuses d'une langue.
Dans mon cas c'est le français. Je vais très régulièrement à des conférences où c'est l'anglais qui est la langue d'usage, mais à part les moments de présentation, les échanges se font dans les langues qui conviennent aux personnes. Dans mon cas, c'est le français. C'est donc une combinaison. Il y a des langues d'origine que nous sommes a priori portés à utiliser dans la vie quotidienne. Mais quand vient le moment d'étendre le champ de partage à l'échelle de la planète, nous convenons qu'il y a des langues qui s'y prêtent mieux et nous les utilisons. Elles deviennent des langues d'usage pratique. C'est une commodité pour faciliter la parole à plus d'un nombre.
Source : tv5monde

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