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Monday, February 13, 2017

Donald Trump reçoit Justin Trudeau pour un premier face-à-face

Trump et Trudeau affichent leurs différences sur l'immigration
Le premier ministre canadien Justin Trudeau a rencontré ce lundi 13 février Donald Trump pour notamment esquisser un compromis sur le libre-échange mais aussi faire entendre sa différence, immigration en tête. C’est le troisième dirigeant étranger reçu par le nouveau président américain, après la Britannique Theresa May  et le Japonais Shinzo Abe.

Le président américain et le premier ministre canadien, qui se sont rencontrés à La Maison Blanche, ont adopté un ton plus conciliant sur la question des échanges commerciaux entre les deux pays frontaliers. La négociation sur l’Aléna s’annonce délicate.

C'était le 10 mars 2016. Justin Trudeau rencontrait Barack Obama, tout juste après son élection comme 23e premier ministre canadien  . Les deux hommes avaient ainsi célébré les valeurs communes entre Etats-Unis  et  Canada , «allié, partenaire, voisin et ami», selon l'ex-président démocrate. Ce lundi, c'était au tour de Donald Trump de faire la connaissance du jeune chef du gouvernement canadien, lors d'une conférence de presse commune à la Maison-Blanche. Et les deux hommes n'ont exprimé aucune complicité, n'hésitant pas à affirmer leurs divergences, notamment sur l'immigration et les réfugiés.

«La dernière chose que les Canadiens attendent de moi est que je vienne donner des leçons à un autre pays», a lancé Justin Trudeau, avant d'assurer avec force que son pays entendait poursuivre sa politique d'ouverture sur les réfugiés et être «un exemple positif pour le monde». Rappelant que la Canada avait accueilli près de 40.000 réfugiés syriens sur l'année écoulée, le premier ministre a jugé que cette approche était absolument compatible avec sa volonté de ne faire aucun compromis sur la sécurité. Ce à quoi le président américain, dont le décret migratoire très controversé a été bloqué par la justice et qui a régulièrement pointé du doigt les réfugiés syriens au nom de la lutte contre le terrorisme, a une nouvelle fois revendiqué son approche. «Nous ne pouvons pas laisser les mauvaises personnes entrer. Les citoyens de notre pays veulent cela», a-t-il ajouté, défendant une politique «de bon sens».

«Des millions d'emplois»
Pour autant, Trudeau et Trump ont adopté un ton conciliant sur la question des échanges commerciaux entre les deux immenses pays frontaliers. Sur le libre-échange, le président américain s'est d'abord efforcé de rassurer son voisin du nord sur la renégociation à venir de l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna), assurant que sa principale source de préoccupation était le Mexique. «Nous entretenons des relations commerciales exceptionnelles avec le Canada», a-t-il affirmé, évoquant la nécessité de simples «ajustements». La situation avec le Canada «est beaucoup moins grave que ce qui se passe à la frontière sud», a-t-il ajouté, évoquant des échanges «extrêmement injustes» avec le Mexique.

Les liens économiques entre les deux immenses pays, qui partagent la plus longue frontière au monde entre deux États, sont extrêmement denses: trois quarts des exportations canadiennes sont destinées au voisin du sud et le Canada est la première destination à l'export de 35 États américains. Fervent partisan du libre-échange, Justin Trudeau a lui inlassablement souligné la nécessité de garder une circulation sans accrocs des biens et des personnes entre les deux pays car «des millions d'emplois» en dépendent, des deux côtés de la frontière.

Ivanka Trump à côté de Trudeau
Ivanka Trump a participé ce lundi, en compagnie de son père Donald Trump, à une table ronde à la Maison-Blanche en présence du premier ministre Justin Trudeau, centrée sur la place des femmes en entreprise.
«C'est un honneur d'être ici», a déclaré la femme d'affaires de 35 ans, assise à la gauche du dirigeant canadien et en face de son père, sur une vaste table rassemblant des femmes dirigeantes d'entreprise.
Mère de trois jeunes enfants, Ivanka Trump, qui a créé une ligne de vêtements et d'accessoires, est très proche de son père qui ne tarit pas d'éloges à son égard. Elle est mariée à Jared Kushner, ex-promoteur immobilier de 36 ans, qui est aujourd'hui un proche conseiller de Donald Trump.
L'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche a soulevé de très nombreuses questions sur l'absence de frontière claire entre ses affaires - et celles de sa fille - et ses fonctions politiques. Les interrogations ont été encore renforcées par son refus obstiné de publier sa déclaration d'impôts.
«Nous devons faciliter l'accès au capital pour les femmes entrepreneuses», a souligné le président des Etast-Unis, assurant qu'il avait embauché de nombreuses femmes à des postes de responsabilité lorsqu'il dirigeait son groupe immobilier et qu'elles étaient «phénoménales».
M. Trump a par ailleurs souligné à l'adresse de Justin Trudeau qu'il avait «beaucoup de respect» pour son père, Pierre Elliott Trudeau, qui fut également premier ministre du Canada.
Malgré les divergences, Justin Trudeau a offert à Donald Turmp une photo en noir blanc où on le voit avec son père, Pierre Elliott Trudeau, à New York, en 1981. «Je suis très heureux d'être ici aujourd'hui avec le premier ministre Trudeau dont je connaissais le père pour lequel j'avais beaucoup de respect», a néanmoins déclaré le magnat de l'immobilier, au début d'une table ronde centrée sur la place des femmes en entreprise.

Sources :  , 


Trump et Trudeau durant leur conférence de presse conjointe
Une courtoisie de PBS


Ivanka Trump présente pour une réunion de femmes d'affaires
Une courtoisie de France Info

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