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Thursday, July 16, 2020

Devrait-on déboulonner les Papes racistes du Vatican?

Le Pape Nicolas V à l'origine de l'esclavage


Par: Max Dorismond

À la petite école, dans les cours de catéchisme, on nous apprenait, ou on nous faisait répéter en bons petits perroquets de toutes les couleurs que « Le pape est infaillible, son pouvoir lui vient de Dieu. Il ne peut se tromper…la-la-la… ». Il ne manquait que l’orchestre des anges et les musiciens célestes pour accompagner l’opéra. Quel salmanazar! C’était le début de notre totale aliénation spirituelle plombée par le syndrome de la validation blanche qui nous laisse avec une sensation d’inégalité.

De pareilles sornettes, tombées dans l’oreille de « petit nègre », en laissent leurs stigmates pour la vie. On croirait entendre un message divin. Surtout quand on répète que « l’homme est fait à l’image de Dieu ». Le mal était fait. Ces papes blancs aux yeux bleus étaient ses fils. Ce qui laisse notre âme d’enfant orphelin avec un curieux mélange de doute et d’étonnement, sans plus!

Ce n’est que plus tard, devenu adulte, en écoutant mon père, en lisant Voltaire et d’autres écrivains non inféodés, que j’ai pu découvrir qu’il y avait toutes sortes de papes : des assassins, des gredins, des voleurs, des pédés, des pédophiles, des incestueux, au point de dire en créole : « Yo té pran nou pap-pap1 ».

La traite négrière
Avec de tels dogmes pontificaux, avec ces préceptes pseudo-divins promulgués par ces bandits empourprés, le monde en devenir était parti du mauvais pied. En cautionnant la Traite négrière, en assurant la déculpabilisation des esclavagistes, en avalisant la rémission des pires péchés commis, la néantisation de la race noire était la finalité d’un complot multiforme.

Et même encore aujourd’hui, pour les fanatiques religieux, pour les radicaux ou les intégristes chrétiens, même avec cette tempête de dénonciations, écrites noir sur blanc, ces « célestes élus » ne peuvent se tromper en tant qu’envoyés de Dieu. Devant de telles inepties, permettez que j’emprunte un juron québécois à titre de défoulement, pour murmurer « Tabarnac!2 ».

Le Pape à l’origine du mal incurable qu’est le racisme systémique
En parlant de racisme, comment expliquer qu’un pape puisse donner une licence à des pays amis, à l’instar du Portugal, d’envahir un autre, de s’accaparer de ses habitants et de les mettre en esclavage. Et pourtant il se dit infaillible!

Non! Vous ne rêvez pas, c’est la réalité du Pape Nicolas V, un 8 janvier 1454. Il a remis à son ami, le Roi Alphonse V du Portugal, une bulle papale spéciale et signée : la Romanus Pontifex, lui octroyant droit de vie et de mort sur les nègres d’Afrique, des peuplades pacifiques qui ne demandaient qu’à vivre heureux. « Il avait le droit de conquérir, de vaincre les Sarazins (Africains), les païens…, de réduire leurs personnes en servitudes perpétuelles3 ». Ce fut un permis délétère qui a fonctionné comme un broyeur d’humanité dont toute l’Europe avait profité.

Ayant trouvé le bon filon pour remplir ses caisses, la chrétienté n’en resta pas là. Plus tard, avec les Borgia, la famille maudite de Rome, le vicaire de Dieu, Alexandre VI, de son vrai nom, Rodrigo Borgia, a élargi le gâteau avec l’ajout de l’Espagne dans le partage du Nouveau Monde, en 1494, par le traité de Tordesillas.

En définitive, l’Église catholique a pianoté sur la trilogie du registre négrier, « en coproduisant une idéologie de légitimation de la Traite et de l’Esclavage des Africains et de leurs descendants4 », en amplifiant la symphonie de la Malédiction de Cham, « tout en s’impliquant directement dans le partage des prédations négrières; en étant un bénéficiaire économique et confessionnel du commerce de la honte5. » À ce titre, elle s’activa, en tant que théoricienne et organisatrice du négoce, en gardant la main haute sur le business pour être un récipiendaire direct et temporel, ne s’oubliant pas au festin des prédateurs.

Les prêtres belges sur leur chariot et leurs esclaves au Congo
L’histoire a rarement noté cette dernière spécificité, soit le partage des profits résultant de cette « permission céleste ». Si le Vatican se révèle, de tout temps, l’un des pays les plus riches au monde, au point de vue d’actifs possédés, vous pouvez deviner l’origine de cette richesse occulte durant les 5 siècles de l’ensauvagement chrétien dans la traite négrière qui a eu des conséquences désastreuses sur la race noire. Et ce, jusqu’à aujourd’hui. La mort de George Flyod et de nombreux autres en sont encore le corollaire.

Il faut garder à l’esprit que l’Église, en général, possédait ses propres esclaves. Entre autres, le Pape Eugène IV, le 207e pape de l’Église catholique, apostolique, romaine, avait reçu dix spécimens des meilleurs esclaves parmi les premiers captifs attrapés par une expédition portugaise, menée par Nuno Tristan et Antam Gonsalves. Enfin, n’oubliez pas de réciter un chapelet pour les esclaves, qui travaillaient dans les Abbayes, les monastères et autres lieux de résidence des religieux, et soumis aux pires sévices6.

Devant le tollé soulevé par ce crime contre l’humanité, dans le monde moderne, l’Église et l’Europe se sont battues comme des démons déchaînés, pour justifier l’injustifiable et légitimer l’illégitime. À la Conférence contre le Racisme de Durban en septembre 2001, en entendant souffler le puissant vent d’exigences de reconnaissance et de réparation, elles ont soudoyé des prélats africains qui plaidaient une responsabilité africaine dans la Traite négrière. De l’argent et des titres pontificaux étaient promis pour faire valser les soutanes de ces petits négros, en carence de moralité et de personnalité, qui ont joué leur va-tout pour protéger, malgré vents et marées, une Église dégénérée.

Aujourd’hui, plusieurs voix s’élèvent pour demander réparations. Lisez ce texte  : 

Pie XII – le « Pape d’Hitler » qui en avait marre des Nègres 7

 Pape Pie XII
Un autre cas de racisme flagrant, plus près de nous, au XXe siècle, c’est celui du Pape Pie XII, surnommé le Pape d’Hitler, pendant la 2e Grande Guerre, pour n’avoir pas protégé les Juifs pendant la Shoa. Italien et germanophile, il était ambassadeur en Allemagne pendant 12 ans (1917-1929). En 2009, le pape Benoît XVI avait annoncé au monde l’ouverture des archives de ce pape raciste (1930-1958), pour étudier son cas et prononcer sa béatification8. Devant le tollé provoqué, surtout, par certaines organisations juives du monde entier, la décision a été renvoyée sine die.

Toutefois, ce qui m’intéresse le plus, c’est son racisme maladif envers les Nègres. Dans leur livre, « Et si Dieu n’aimait pas les Noirs – Enquête sur le racisme aujourd’hui au Vatican  », les auteurs Serge Bilé et Ignace Audifac ont mené une enquête exhaustive pour découvrir la vérité sur Pie XII, qui avait une aversion naturelle envers ces deux peuples, les Juifs et les Noirs.

Sous son règne, pendant la 2e Grande Guerre, quand les soldats américains, français et britanniques montaient à la défense de l’Italie, le bruit courait à Rome que les soldats noirs étaient des violeurs. Coûte que coûte, le mot d’ordre fut lancé, il fallait protéger les Italiennes contre ce fléau venu d’ailleurs, se déplaçant toujours le « sabre au vent », c’est-à-dire toujours en érection.

Et surprise sur prise, au final, on remarqua que c’était les étalons noirs, surtout les plus foncés, qui étaient très recherchés, et non le contraire, par toutes les « Saintes Nitouche » des endroits libérés. Ce fut la même chose qui arriva en Allemagne après la 1ère Grande Guerre (1914-1918). Beaucoup de petits mulâtres allemands ont vu le jour. Hitler les avait baptisés du nom de « bâtards de la Rhénanie », un territoire allemand, annexé par La France, où ces familles avaient été cantonnées. Sur ordre du Führer, au début de la 2e, ces couples hétérogènes et leurs descendants furent tous stérilisés ou fusillés au cours des premières victoires de l’Allemagne, après la réannexion sans combat de ce coin de pays. Voir la vidéo du dernier Noir chez les nazis : un Noir dans les camps nazis

Concernant Pie XII, avant la victoire des Alliés sur l’Italie et la pendaison de Mussolini, le commandement des forces étrangères fut estomaqué par l’ingratitude du Vatican . Le représentant de Saint-Pierre, le 26 janvier 1944, envoya son estafette, le cardinal Luigi Maglione, avec une note qui se lisait ainsi : « Le pape espère qu’il n’y aura pas de soldats de couleur au sein des troupes alliées qui seront déployées à Rome après la libération ».

Surpris et embêté, le quartier général refusa d’obtempérer à cet impertinent désir teinté d’un racisme flagrant. Étonné de la réception, Maglione, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, s’est empressé de souligner bêtement que « le Saint-Siège ne fixe pas de limite dans le degré des couleurs, mais espère que sa demande sera prise en compte ». Il faut ajouter, de surcroît, que non seulement les soldats afro-américains et antillais étaient interdits de cité, mais également les soldats marocains et algériens, c’est-à-dire, une grosse partie des troupes engagées dans la libération de la Ville Éternelle des mains des nazis.

Ainsi, la béatification de ce pape raciste est toujours dans l’eau trouble. Pourra-t-il être béatifié un jour? Nous ne sommes plus au temps des ténèbres, où seuls ces hommes à robes avaient le monopole de créer, de toutes pièces, uniquement que des « saints blancs ou caucasiens ». La donne a changé, à un point tel, que ces célèbres pontifes, qui ont divisé le monde par leurs stratégies grotesques dans le seul but d’asseoir leur ascendance mesquine pour mieux manipuler les sociétés humaines, ne méritent point d’avoir leur effigie ou leur statue nulle part, sous peine d’être déboulonnée, même au Saint-Siège!

Max Dorismond mx20005@yahoo.ca




NOTE
1 – « Yo té pran nou pap-pap » : expression créole signifiant que « On nous avait bien eu »
2 -  Tabarnac : Quand le Québécois s’énerve, toute la littérature religieuse passe par sa bouche au début de sa colère : Tabernacle devient « Tabarnac ». Le Christ devient « Criss ». L’ostie devient « Stie » etc. C’est la même chose pour un Haïtien avec le mot Tonnerre qui devient : « Ton-Nè ». Exemple : Tabarnac, tu m’emmerdes! Stie de crétin… Criss d’imbécile… Ces expressions grivoises peuvent exprimer aussi une satisfaction. Ex. : Stie qu’c’est bon! Tabarnac, c’est douce!
3 – Extrait de la lettre ou la Bulle papale de Nicolas V en 1454.
4 et 5 – Sources : AFRIKARA – Akam Akamayong /
6 – Source 2 : « Le péché du pape contre l’Afrique » (éd. Al qalam, Paris, 2002 de Assani Fassassi de la page 10 à 21).

8 – Béatification : C’est la 2éme étape avant d’être canonisé pour être sanctifié à la fin. Pie XII a été déclaré Vénérable. Mais son parcours douteux est parsemé de coquilles. Ce qui explique ce retard dans sa sanctification depuis son décès en 1958. Les 4 étapes pour être proclamé « Saint », c’est : la vénération, la béatification, la canonisation et la sanctification.

s son parcours douteux est parsemé de coquilles. Ce qui explique ce retard dans sa sanctification depuis son décès en 1958. Les 4 étapes pour être proclamé « Saint », c’est : la vénération, la béatification, la canonisation et la sanctification.

3 comments:

  1. Me Irma LapommerayJuly 18, 2020 at 12:12 PM

    Bonjour Max,

    Mon cher Max, je te remercie pour ce beau texte,
    comme tu peux le constater je l'ai transféré à quelques amis,
    espérant que cela provoquera une réflexion salutaire
    Quant à moi, cela fait fort longtemps que je suis au courant des malversations de l'Église.
    mais d'autres font de l'aveuglement volontaire et sont toujours là pour défendre les
    crimes de l'église, et des autres, c'est à dire l'indéfendable et dire comme notre premier ministre Legault
    que le racisme systémique n'existe pas.
    Me Irma Lapommeray

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    1. Bienvenue ma chère
      N’oublie pas que plusieurs pataugent dans le déni juste par orgueil. Se sentant dépourvus et surpris les culottes baissées, certains jouent à l’aveugle en crânant. Mais dans leur for intérieur, ils savent bien qu’ils ont été superbement roulés « pap-pap ».
      Merci pour la distribution.
      MaxD

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  2. Jean Herve CharlesJuly 18, 2020 at 12:21 PM

    Cher Monsieur Dorismond

    Un travail aussi approfondi devrait etre aussi fait sur les antecedents racistes du Parti Democrate en commancant avec

    Thomas Jefferson, Andrew Jackson et Stephen Douglas avant la guerre Civile

    Puis les Democrates racistes du Sud apres la Guerre Civile comme Ben Tillman en Caroline du Sud, Richard Russell en Georgie, et Theodore Bilbo en Mississipi.

    Vous en avez la couleur

    Jean Herve Charles

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