Grandeur
d’âme d’un minuscule pays
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Les Alliés unis contre le nazisme. Cette croix gammée nazie a été utilisée comme symbole par Adolf Hitler et le NSDAP allemand. |
En ce temps là, à travers ces dérapages de
l’histoire, Haïti était toujours présente pour magnifier sa grandeur d’âme, sa
haute considération de la civilisation en confortant les déshérités de la terre.
Face à la vague déferlante sur tout ce qui n’était pas Européen de souche, le
minuscule pays avait osé et étonné le monde : « En juillet 1938, à la conférence d'Evian,
Haïti alla même jusqu’à proposer d’accueillir cinquante mille réfugiés,
juifs et autres » (2). Mais, suite à un véto des Etats-Unis, qui ne
le voyaient pas de cet œil, le nombre fut réduit, de crainte d’une infiltration
d’espions nazis. Malgré tout, beaucoup de juifs opprimés
purent s’y installer. En souvenir de ce geste de fraternité, la nation
israélienne avait fourni, à son tour, un peu d’aide à Haïti, après le terrible
seisme de 2010, tout
en soulignant l’acte méritoire pendant ces temps de troubles généralisés en
39-45.
Le
« jamais plus » ou la secrète
pensée des red-necks
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Les âmes noires du Ku Klux Klan. Cette organisation ex trémiste avait apporté son soutien à Donald Trump dès le début de sa campagne. |
La présente crise a pour origine l’hypocrisie
de l’homme blanc. En Amérique, de 2008 à
2016, les Rednecks n’ont jamais toléré ce qui fut à leurs yeux
une aberration de l’histoire, que les USA, la terre bénie des dieux, soient
gouvernés par un négro. Pour eux
l’Amérique avait perdu de sa grandeur. Leur bonheur a atteint son paroxysme
quand ils ont dégoté un porte-parole en la personne de Donald Trump, depuis la
cuisante humiliation que Obama avait infligée à ce dernier lors du Dîner annuel des correspondants de la maison Blanche
en Avril 2011. Chaque clan de partout a trouvé aussi le sien. En France, c’est Le Pen
et sa fille Marine. En Angleterre, c’est
Nigel Farage, l’ancien leader du parti souverainiste
britannique, l’architecte du Brexit. Au Pays-Bas, c’est Geert Wilders, un député d’extrême droite etc… Dans le
chaos imaginé par ces populistes de tout poil, l’étranger est le bouc émissaire
idéal à chipoter. Sur sa tête, ils font de la surenchère à des fins inavouées.
Son dos est assez large pour supporter tous les maux et subir à longueur de
jour les diatribes des théoriciens des « clean nation » ou des « White power ».
Solution ou confrontation
Toutefois, messieurs les imposteurs, ce que
vous ignorez toujours, pour répéter James Baldwin en
1963: « les problèmes que
nous traversons, ce sont vos problèmes en majorité. Nous n’avons pas
inventé l’esclavage, nous n’avons pas
inventé le racisme ; c’est vous. Donc, que vous prenez vos responsabilités!
» (3). Je pourrai sans détour, ajouter, que nous n’avons pas non plus inventé
la corruption et l’exploitation d’autrui.
Donc, les murs, les océans, les lois, les pogroms ne sauront
décourager l’immigration tant que l’homme ne découvre pas en l’autre un frère
non exploitable, non corvéable à souhait ; tant que nous ne démolirons pas
les barrières pour construire un monde meilleur, de tolérance, d’acceptation,
d’égalité et d’opportunité pour tous.
Après la guerre froide, le monde était loin
d’imaginer se retrouver dans une nouvelle turbulence qui risque d’embraser la
planète. Les immigrants sont déterminés. Cessez d’exploiter leur pays à
outrance et ils ne viendront plus troubler votre sommeil. Même la bombe
nucléaire ne pourra les stopper. Leur
vie ne vaut rien. Leur mort non plus.
Utopie
et aveuglement volontaire
Partout, les racistes persistent et signent.
Prisonniers de leurs calculs personnels, ils se
croient investis d’une mission messianique. Évoquant
les échéances électorales prochaines aux Pays-Bas, en France, en Allemagne et
éventuellement en Italie, Nigel Farage a martelé que « 2016 n'avait été que le début d'une grande
révolution globale. Elle atteindra le reste du monde occidental »
(4). Ce n’est pas de la fanfaronnade. Rien ne m’étonne de la part de ces
fanatiques aveugles. Ils pourraient revenir avec une
nouvelle « solution finale »
dans leur « grande révolution
globale » pour blanchir la planète et créer la race des élus rêvée par
les plus fous d’entre les fous au rythme d’une utopie débridée. Comme les murs
du Mexique, les fours crématoires semblent ne pas être trop loin.
NOTES
(1)(2) : Noirs dans les camps nazis de Serge Bilé. Jean Nicolas, d’origine
haïtienne avait usurpé le
titre de médecin sous le nom de
John Nichols dans le Camp de Buchenwal. Certains
prisonniers juifs avaient cité
son nom lors du procès de Nuremberg pour son talent et les
bienfaits prodigués.
(3) :
The fire next time (La prochaine fois, le feu) de James
Balwin - 1963
(4) :
U. Nigel Farage : un admirateur de Trump. Il est l’un des principaux
leaders de la
sortie de la Grande Bretagne de
L’Euro. Parole prononcée sur la scène du CPAC,
(Conservative Political Action
Conference ) peu après la venue du président américain au
rassemblement, près de
Washington en février 2017.
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