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Sunday, February 2, 2014

Fièvre jaune et autres épidémies inavouables - 1ère partie

Autres causes de la défaite française en Haiti
 

Par :Jacques Casimir (Pasteur D'Amoulio) majac14@hotmail.com               
Avant-propos 
St Domingue
Depuis 210 ans on nous a fait comprendre que la fièvre jaune était la cause principale qui a exterminé une grande partie de la population blanche dans la colonie de St Domingue. Ce fut considérée comme parole d'évangile. Nous allons démontrer dans une série de plusieurs chroniques que  d'autres pandémies jamais révélées par les historiens ont fait beaucoup plus de ravage que cette fièvre.
Napoléon
Nous avons répondu aux questions de nos lecteurs malgré leur nombre croissant. Cependant ils devraient considérer notre travail comme une tâche d'historien désireux d'apporter la lumière sur la vraie histoire de nos ancêtres qui avaient vaincu royalement les fières armées envoyées par Napoléon.

Charles Leclerc
Quand tout tombe, il ne reste que la connaissance de l'histoire pour se relever. Celle de la colonisation française en Haïti est devenue la propriété des colonisateurs et non celle des colonisés ou des vainqueurs. Nous apportons un nouvel éclairage avec des preuves et des archives vérifiables sur certains faits non dévoilés par leurs historiens, pour qu'enfin notre mémoire soit rétablie. Nous avons effectué une démarche exhaustive, en consultant des notes, des archives et plusieurs documents écrits par des médecins et d'autres acteurs qui ont servi dans la marine et sur le terrain des opérations à St Domingue. Cette approche a pour objectif de:1- lever le voile sur une  partie de nos origines, 2-  prouver que la fièvre jaune n'était pas le seul fléau qui s'est abattu sur les militaires et les colons français dans l'ile.

« La santé est indispensable à la guerre et ne peut être remplacée par rien.» Citation de Napoléon Bonaparte, 1800. Il sait de quoi il parle ! En effet, les maladies ont anéanti son rêve Moyen-oriental, (Égypte, Syrie, Liban), plus que les cavaliers mamelouks et la marine anglaise. De 1798 à 1801, peste, tétanos, dysenterie, lèpre, paludisme, variole, fièvre jaune décimèrent les militaires comme les civils. Après la campagne d'Égypte, beaucoup de soldats contaminés par ces maladies ont pris le chemin de St-Domingue. REF Auteur Jean François Hutin Titre La Campagne d'Egypte:une affaire de santé (société d'histoire et de Médecine) Voir Ma Chronique (L'Histoire d'Haïti falsifiée),

Louis Nicolas Dubois
État de la situation- En France, une ordonnance de 1718 prescrivant l’arrestation, le recensement des vagabonds (hommes, femmes) précisa que les sujets en bon état physique seraient envoyés aux colonies. En 1775, à St-Domingue, pour 6000 femmes blanches, dont un tiers était  des prostituées et le reste  vivant en concubinage, il y avait aussi  un millier d'aventuriers, des joueurs, des gens sans aveux, dont beaucoup d'entre nous, Haïtiens,  sommes les descendants. Le nombre de prostituées, de profiteurs, des criminels a augmenté dans la colonie. Ce n'est pas la première fois que l'ordonnance de 1718 a  été modifiée, retouchée et remaniée  pour débarrasser la France de ses malades, de ses gueux, de ses voyous, de ses vagabonds, de ses prostitués des deux sexes. En effet, une nouvelle fois, le préfet de police de Paris Louis Nicolas Dubois bois amenda  ce décret en 1800 (ordonnance de 1718) pour inclure les repris de justice et les criminels. Sources : Collection historique de la préfecture de police Collection historique de la préfecture de police 5ième arrondissement  Paris- Après l'arrêté du 28 pluviôse an VIII (17 février 1800) effectif à partir 5 ventôse an VIII ( 8 mars 1800) 
Jean François Hutin
Constatation : Au départ nous avons déjà une preuve historique apportée par l'auteur, Jean François Hutin que les maladies énumérées ci-haut existaient déjà chez une grande partie des soldats français.
Pour bien saisir la situation de l'époque, il faut d'abord analyser et comprendre  la collectivité de St-Domingue et ses particularités. Une des caractéristiques de cette société est  l’hyper masculinité de la population. Le peuplement des Antilles est lui aussi essentiellement masculin et connaît par conséquent  une carence de femmes pour assurer le renouvellement des générations. Pour St Domingue et  les autres colonies françaises des Antilles, on a eu recourt essentiellement à des filles venant des sanatoriums, des prisons et beaucoup de prostituées.
Hôpital de la Salpêtrière
Exemple, de la Prison-Hôpital Général de la Salpêtrière, 128 filles  sont envoyées sur l'île  pour la satisfaction sexuelle des  colons dont certains finissent par les épouser à cause de la rareté de la gente féminine. Ce sont des prostituées, des mendiantes, des vagabondes à qui on croit donner une situation... (Une nouvelle vie). Déjà le tableau des maladies contagieuses commencent à trouver un terrain fertile. Avec l'arrivée des tuberculeux, St Domingue a connu de 1787 à 1789 une grande pandémie de tuberculose qui a fait beaucoup de morts.  REF: Auteur Jérôme Loiseau  Titre: Les colonies françaises sous l'ancien Régime (l'hôpital de la Salpêtrière) était à l’époque un centre de détention pour  indigents dévots et vagabonds) 

Duguay Trouin
Le 3 frimaire  an X  le 23 novembre 1801. A l'arrivée d'une flotte attendue, transportant des soldats, se trouve les navires le Duguay Trouin et le Duquesne. Ces bateaux étaient des foyers de contaminations. Les passagers apportaient le typhus qui s'est vite répandu du Port Margot jusqu'au Môle St Nicolas. Sources : Archives du service historique de la défense division marine côte série BB4 REF: Les archives départementales de la Gironde les cotes 73J Récits des colons survivants réfugiés de St Domingue. 

le Duquesne
Le fléau de la prostitutionIl n’est malheureusement pas rare que les maîtres ou employés blancs des habitations abusent de leur position pour faire des femmes esclaves un objet de plaisir. Comme le disait le Père Antoine Prevost  en 1744 «  Les maîtres vivent dans leurs Plantations comme autant de petits souverains et pire, ils avaient la protection de la loi et celle de ses autres complice de  la société coloniale. » Ils pouvaient donc en toute impunité battre un esclave et le soumettre à toutes les vices».
Les nombreux cabarets de l'île sollicitent  sans cesse de nouveaux clients  qui tombent dans les bras des femmes qui font commerce de leur charme. Les colons courent imprudemment de la blanche, à la négresse et de la négresse à la mulâtresse. Ces femmes ne déclarent pas les maux dont elles sont infectées. Ces pratiques libertines ont causé une hécatombe dans la colonie. REF Auteur S.J Ducoeurjoly Titre Manuel des Habitants de Saint-Domingue 2 tomes (Paris 1802) Sources Lettres et rapports du père Antoine Prévost à l'archevêché de Paris document consulté, microfilm colonie de St Domingue de 1738 à 1802.
J. J .Dessalines
Beaucoup de documents qui relatent ces faits sont cachés volontairement par l'église et par ceux qui veulent discréditer Dessalines et  nous démontrer que la fièvre jaune a décimé les colons sans autres formes de procès. Nous avons trouvé une autre source qui confirme le fait de la prostitution endémique dans l'île. Selon J.B. Leblond qui voyage dans les colonies françaises de 1767 à 1802 «Les noires et les mulâtresses sont des coquines lascives et intéressées qui attirent les blancs par toutes sortes de séduction et qui ruinent leur santé et leur bourse» REF: Auteur J.B. Leblond Titre Voyage aux Antilles Françaises et en Amérique méridionale 1767-1802.    


Histoire de la prostitution en France

Face à cette description douteuse, posons-nous la question: "Et les prostituées blanches : Qui attiraient-elles?" Cette question non évoquée par Leblond démontre comment il voulait colorer ce métier universel au détriment de la mulâtresse et de la noire. Il n'est pas le premier et non le moindre. Le recensement de 1788 comptabilise une grande quantité de femmes blanches célibataires comme travailleuses de cabaret, en un mot des femmes de petites vertus pour l'époque. Mais, nous avons comme impression, que ce fameux J.B Leblond n'avait pas remarqué ces sirènes.
Général Rochambeau
à Saint Domingue.    
Les indésirables - Beaucoup d'aventuriers attirés par le gain facile et obligés de quitter la France arrivent à St Domingue et entretiennent dans l'ile une débauche constante en ouvrant des bordels, des maisons closes. Citons un exemple parmi ces hommes : Antoine Dubois, un indésirable exilé de force à St Domingue. Le 20 pluviôse an II (9 février 1803), le ministère de la justice a ordonné de mettre ce citoyen sous surveillance au-delà des mers. Le 6 ventôse an II( 25 février 1803) Rochambeau reçoit la consigne de surveiller de près l'individu et de prévenir de son retour sur le territoire continental . Cet exemple nous démontre les types de forbans, de bandits, de contrebandiers européens qui sont venus s'installer à St Domingue avec des mœurs les plus viles, les plus dégoutantes pour former la société  future de l'Ile. De là à comprendre aujourd'hui les comportements délinquants de certains de nos contemporains, il n’y a qu’un tout petit pas.

Les épidémies dans les colonies principalement St Domingue en l'an X, XI, XII et XIII  1801, 1802, 1803, 1804). 
 
Présenté conformément à l'article XI de la loi du 19 ventôse an XI et à la décision du ministre de l'intérieur, du 26 brumaire  AN XIII et soutenu à l'école de Médecine de Paris le 10 nivôse an XIII. Après l'échec de la campagne d'Égypte, beaucoup de soldats français ont fait route vers St-Domingue, pour aller soumettre la rébellion des esclaves. Ils ont emmené avec eux une maladie que leurs historiens n'ont jamais répertoriée. Elle a fait des ravages considérables dans la colonie : Ce sont les poux du Pharaon. En latin (Pulex penetrans probocide corporis longitudine). C'est un petit pou venu d'Égypte. Il s'insinue  dans les moindres interstices de la peau. Il prend de l'accroissement et  y fait un nid dont l'extérieur ressemble à l'enchâssement d'une perle. Là, il dépose  ses œufs qui deviennent bientôt autant de chiques. Sa présence occasionne une démangeaison qui croit en raison  de la durée de son séjour. Lorsqu'on ne l'a pas extrait  avant qu'elle se soit multipliée, cette négligence est suivie d'un ulcère  très grave. On confia aux négresses la tâche d'extraire cet insecte dans les premiers temps. Quand les ulcères deviennent trop grands, la solution à l'époque, c'était  l'amputation. Beaucoup de malades ont refusé cette solution et souffrent de gangrène et de plaies souvent infectées qui propagent d’autres maladies et entrainent la mort. Cette pandémie a fait un ravage  parmi les colons à St Domingue entre 1801 et 1803 REF : Auteur J Marbit Titre Les épidémies dans les colonies, principalement Saint-Domingue (imprimerie de Didot Jeune ,imprimeur de l'École de médecine No 406 rue des Maçons-Sorbonne Paris An XIII (1804) J Marbit chirurgien des armées coloniales  
 
Michel Joseph Leremboure premier maire de Port-au-Prince, a écrit dans ses mémoires, la brutalité des maîtres face aux esclaves. Il dénonçait le proxénétisme des colons qui incitaient des esclaves noires, des mulâtresses et des femmes blanches créoles de condition précaire à la prostitution pour augmenter leurs revenus. Leremboure fut fusillé en 1804 à l'âge de 84 ans. Napoléon le reprochait son appui et son soutien en cachette aux esclaves et à l'indépendance d'Haïti. C'est cette partie de l'histoire qu'ils ne nous ont pas révélée Sources Euskosare le réseau mondial des Basques REFLes Mémoires de Michel Joseph Leremboure, des documents ont été détruits en 1804, une partie se trouve aux archives de la haute Garonne (Toulouse, France)

Face à cette promiscuité sexuelle, aux mœurs dépravées que les colons français imposaient dans la colonie, Le général Leclerc a dérogé de sa mission militaire pour intervenir dans le domaine social, pour essayer de rétablir la situation en dictant plusieurs décrets  dont celui-ci: Décret pour règlementer la vente d'alcool 1802. ART:1) interdiction dans toute l’étendue de la colonie de tenir cabaret- ART:2) Dans chaque Ville ou Bourg, il ne pourra y avoir qu'un seul homme par quartier renfermant une population de 1000 personnes ayant le droit de vendre du vin-ART: 3- Le vin ne pourra en outre être bu dans le domicile de celui qui l'a acheté.ART:4) La vente d'eau de vie et de tafia est prohibée au détail. REF: Archives nationales de France. (Indice de référence, les colonies .Cote AF IV-1213). Décret sur l'interdiction de la vente d'alcool dans la colonie promulgué par le général Leclerc 14 ventôse AN X daté du quartier général du Port Républicain Source Archives militaires de Vincennes Cote B7-4 correspondances et lettres de 1802 (voir ma chronique Les pourquoi de la victoire de Dessalines 3ème partie 

Après l'indépendance, pour rompre avec cet héritage malsain légué par la colonisation française, tel la prostitution à outrance, les naissances illégitimes, la débauche, le vagabondage, L'Empereur  Jean Jacques Dessalines enchâssa dans la première constitution d'Haïti de 1805, L'article 9 qui stipule ceci: Nul n'est digne d'être Haïtien, s'il n'est bon père, bon fils, bon époux et surtour bon soldat.

Pensons un instant au moral de ce grand Général que les historiens français ont mal présenté au monde.

En conclusion, permettons-nous d'ajouter que dans toute stratégie guerrière, l'adversaire doit profiter de la moindre faiblesse de son vis-à-vis. Ces Européens, dans leur rêve, voyaient l'esclave comme un animal, un être vivant dénué de raison et d'intelligence. Surpris dans leur croyance imbécile, il se sont réveillés un matin avec une défaite sous leurs yeux. Décus et frustrés, ils n'avaient d'autres raisons à forurnir à leurs mandataires, à leurs familles immédiates,à leurs descendants et principalement à l'histoire que la fièvre jaune et le vaudou demeuraient la cause essentielle de cet échec qui a sonné le début de la fin pour toute l'Amérique esclavagiste.

Par : Jacques Casimir (Pasteur D'Amoulio majac14@hotmail.com
Adaptation : Herve Gilbert
Publication : Haïti Connexion Network



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