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Monday, February 5, 2018

Petite leçon de MOÏKU

Me Serge Moïse
« Le simple est beau nous enseignent les sages » souligne Moïse. En réalité, l’évidence se passe de publicité. Ce fut une surprise sur prise. Car, cette désarmante simplicité a touché une corde sensible du Parlement canadien qui n’a pas hésité à choisir l’auteur Serge Moïse, comme le « Poète Élu » du mois de janvier 2018.  Profitant de cette nomination inattendue, le voici qui nous présente dans la note ci-dessous, les mille et une facettes de son art : le MOÏKU.

Dans sa silencieuse et fidèle conversation sur les réseaux sociaux, Moïse, à mon humble avis, a simplement écarté les mots trop longs pour enchâsser les maux de l’exil, des mots trop éclatants pour décrire le côté sombre de son pays natal, des mots trop culpabilisants pour établir le pont entre l’ici et l’ailleurs, avant de nous introduire dans son cénacle.  Comme Michel-Ange à la Chapelle Sixtine, il cisèle le contour de ses phrases avec maestria et nous refile de temps à autre une palette de couleur avec ses réflexions en exergue sur tous les sujets qui animent notre quotidien. Comme il l’a souligné, « l’objectif du Moïku est de porter le lecteur à méditer afin de tirer ses propres conclusions sur la forme et le fond ». Écoutons-le ou de préférence, sans trop discourir, voyons-ci-dessous comment il s’y prend.

                                                                                    Bonne lecture
Max Dorismond



« Définition du moïku »

On a tous entendu parler du « haïku » qui est un poème très concis de trois vers libres dont le premier et le troisième comptent cinq pieds, le deuxième sept pieds. Le haïku a été inventé au dix-neuvième siècle par un poète japonais et est pratiqué avec succès un peu partout dans le monde.

Le « gogyohka » d'un poète japonais également s'inscrit dans la gamme de la poésie brève et se compose de cinq vers libres.

Le « moïku » pour sa part : réflexion, aphorisme, maxime, satire ou apophtegme sous forme de quatrain monorimé se veut l'heureux mariage des sciences humaines et de la poésie. Il s'agit, lui aussi, d'un poème concis qui se compose de quatre vers libres dont les rimes sont identiques.

L'objectif du moïku est de porter le lecteur à méditer afin de tirer ses propres conclusions sur la forme et le fond.

Il nous faut peu de mots pour exprimer l'essentiel disait Paul Éluard.
Heureuse trouvaille de votre humble serviteur qui compte déjà plusieurs adeptes auprès des amis-lecteurs sur la toile et qui a déjà fait l'objet de deux publications : Moïku et Moïku tome II.

Quatre éléments concourent à la composition d'un joli moïku :
Le fond, c'est à dire, le sujet abordé.

La forme, une phraséologie claire et simple et les quatre rimes qui sont identiques. Le simple est beau nous enseignent les sages!

La configuration du texte qui peut représenter un carré, un rectangle, un trapèze ou encore un triangle debout ou inversé. Un joli moïku sera donc agréable à l'œil, au cœur et à l'esprit.

Profondeur, harmonie et concision caractérisent un moïku qui peut se définir comme étant une parole mémorable sous la forme d'une capsule poético-philosophique.

Ce quatrain aux rimes identiques
Qui se veut une envolée poétique
Parle de l'amour et de la politique
Et d'autres thèmes philosophiques

Et si à la fin de chaque vers, en plus de la même consonance, c'est le même vocable qui fait la rime, alors c'est du moïku à son meilleur.

Il y en a qui ne rêvent pas
Et qui ne savent même pas
Que l'humanité à petits pas
Progresse et ne reculera pas

Sélectionné comme poème du mois de décembre deux mille dix-sept par le parlement canadien, si la tendance se maintient au point de faire boule de neige, le moïku, modeste innovation, aura contribué à enrichir la poésie moderne.


SHM av.

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