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Tuesday, February 13, 2018

Incendie du marché historique de Port-au-Prince

En plein Carnaval, le plus emblématique marché de Port-au-

Prince consume sous le feu.

18 millions de dollars avait permis la reconstruction à
l'identique de ce monument historique disparu après le
seisme du 12 janvier 2010.                                           

Le plus célèbre marché de la capitale haïtienne a été ravagé par un incendie dans la nuit de lundi à mardi, détruisant les denrées de dizaines de marchandes de Port-au-Prince plongées aujourd’hui dans l’incertitude à cause de l’absence de système d’assurance. Port-au-Prince brillait de toutes ses couleurs féeriques et de ses feux d’artifice au  deuxième jour du carnaval quand le feu  consummait  le plus beau marché  d’Haïti situé à quelques pas d’un commissariat de police à Port-au-Prince.

Le marché Hyppolite sous le poids des
flammes même mardi dans la matinée
Construit à la fin du 19e siècle, ce marché avait été inauguré en 1891 par le président Florvil Hyppolite. le Marché en Fer avait été une première fois ravagé par un incendie en 2008. Détruit par le séisme en 2010, sa reconstruction avait été financée par la compagnie de télécommunications Digicel, sous la supervision de l’Institut de sauvegarde du patrimoine national (ISPAN), organisme haïtien de protection des bâtiments historiques. Depuis toujours sa beauté de carte postale en avait fait une icône de la ville capitale. Le Marché en fer, est aussi dénommé Marché en fer, Marché Vallières  ou Marché Hyppolite.

Les sapeur-pompiers quoique n’étant pas bien équipés et d’autres  citoyens volontaires travaillaient encore, à la mi-journée de mardi, à l’extinction de l’incendie qui a totalement consumé l’une des deux halles du Marché en Fer.

Regroupées sur la cour du marché, les commerçantes qui ont tout perdu s’inquiétaient pour leur avenir.

Une marchande qui rentre en crise
et pleure sa rage à gorge déployée 
«Je venais de refaire mon stock, 10 marmites de djondjon (variété de champignons haïtiens) mais tout a brûlé», raconte Jacqueline Innocent qui estime sa perte à une valeur d’environ 100 dollars américains.

Les quantités et montants évoqués dans les conversations autour du marché incendié pouvaient paraître négligeables mais pour ces femmes qui travaillent sans aucune assurance et qui, pour la grande majorité, n’ont pas de compte bancaire sur lequel placer de l’épargne, l’incendie signe la perte de leur maigre fortune.

Les dames-sara sont aux abois 
«Sans aide pour relancer mon commerce, je vais mourir sur mes deux pieds parce que je n’avais rien d’autre et, à mon âge, je ne peux pas faire un autre travail», a assuré Mme Innocent, qui, à 75 ans, a passé toute sa vie à travailler au Marché en Fer.

Devant les camions d’eau envoyés par des compagnies privées pour éteindre l’incendie, Marie-Yousselande Rémy ne parvenait pas à sécher ses larmes.

Une autre victime désespérée ayant
la bouche-bée devant ses pertes.    
«Le petit bénéfice que je faisais ici au marché me permettait de payer l’université de mon fils aîné en République dominicaine. Aujourd’hui que vais-je lui dire? D’arrêter ses études et de rentrer ici pour finir sans travail comme moi?» s’interrogeait cette quinquagénaire.

Selon les riverains, l’incendie a débuté vers 02H00 du matin, depuis un tas d’ordures accumulé sur un terrain vague jouxtant l’édifice historique.

Les poutres métalliques tordues sous le feu ardent 
Construit à la fin du 19e siècle, le Marché en Fer avait été une première fois ravagé par un incendie en 2008. Détruit par le séisme en 2010, sa reconstruction avait été financée par la compagnie de télécommunications Digicel, sous la supervision de l’Institut de sauvegarde du patrimoine national (ISPAN), organisme haïtien de protection des bâtiments historiques.

Très attristé, le président Jovenel évoque le mot de « drame » pour qualifier cet incendie dont ses origines demeurent encore inconnues. « Je pense à tous ceux qui ont perdu leur gagne-pain », réagit-il, ajoutant que « les instances policières travaillent déjà pour faire la lumière sur ce drame ».

L’investissement de 18 millions de dollars avait permis la reconstruction à l’identique du monument historique en moins d’un an. 

Sources combinées : AFP, Le Nouvelliste

Par Hervé Gilbert










Port-au-Prince danse, son célèbre Marché en fer brûle

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