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Sunday, February 18, 2018

Haïti : L'incendie du Marché Hyppolite, une Diversion Nauséabonde du Pouvoir Fasciste

" Les calomniateurs sont comme le feu qui noircit le bois vert,
ne pouvant le brûler " (Voltaire)                                            

Par Joël Léon
L'histoire nous rappelle que dans la nuit du 18 juillet 64, l'empereur Néron avait incendié la ville de Rome qu'il trouvait trop laide à son goût. Pendant 7 jours, Rome brûla sans cesse. Les villes telles que: Oppius, Palatin et Circus maximus furent totalement brûlées et disparurent. Des milliers de morts furent enregistrées, plus de 200.000 sans abris, les dégâts matériels restent jusqu'à présent incalculables, mais énormes.

Néron accusa innocemment les chrétiens comme responsables de l'incendie. Des milliers d'entre eux furent arrêtés, ligotés et jetés en prison comme des animaux, des années après le montage. Néron avait fait école.

Un ancien prêtre qui a été ministre sous François Duvalier, me raconta que quand Port-au-Prince n'était pas mouvementé par des évènements politiques et sociaux, cela troublait énormément le dictateur. Il fit appel à ses sbires pour les créer, allant de rumeurs (boxeur rébellion, chalan...) à l'incendie criminelle de marchés publics, ayant pour objectif d'occuper les esprits de la population. L'américain l'appelle « Psychology warfare», le français l'appelle «la guerre des nerfs», mais avec la même sinistre conclusion, le contrôle total. Duvalier savait accuser ses opposants politiques d'être les responsables directs de ces « événements créés sur mesure», en particulier l'incendie criminel, dans le but de les arrêter massivement, en un mot se débarrasser de toute forme de contestation dans le pays.

Le mardi 12 février 2018, on avait constaté, dans l'impuissance, la répétition d'une tranche sombre de l'histoire nationale récente. Duvalier avait fait école, ses disciples réitéraient son esprit malade de créer la diversion en incendiant le marché.

Les sbires du pouvoir brûlèrent le marché Hyppolite tôt dans la matinée, un édifice qui coûta plus de 18 millions de dollars. Comme concocté auparavant, ils accusèrent l'honorable sénateur de la république, Antonio Cheramy, dit Don Kato, comme responsable de l'incendie.

Celui-ci, Antonio Cheramy, constitue en lui-même, le dernier rempart de défense contre les corrupteurs et «drug dealers» parachutés au pouvoir par les Clintons. Sénateur Cheramy se bat constamment contre le budget criminel qui pénalise les masses populaires tout en bénéficiant aux riches, il supporte la lutte de la classe ouvrière pour l'augmentation du salaire minimum, il déclare la guerre à la corruption qui gangrène l'état haïtien, il exige des mesures améliorant la condition des jeunes dans le pays pour un meilleur futur, différent de celui de l'émigration étrangère. Il est perçu comme une menace directe au pouvoir, pour cela il faut l'éliminer politiquement ou physiquement. Voila les raisons qui portent le pouvoir à le rendre responsable de l'incendie du marché Hyppolite.

Sans aucune enquête préalable, les partisans de la réaction au pouvoir, accusent les éléments de la classe des pauvres et ses dirigeants, dans un souci de conserver le pouvoir politique et économique indéfiniment. Heureusement, il y a des combattants déterminés pour les dénoncer par devant la nation et l'opinion internationale. Ainsi, dans ce combat, je ne peux m'empêcher de citer le nom d'une femme vaillante du pays, Tina Lorquet, qui jour et nuit, se bat pour le triomphe de la lumière et de la vérité.

Du mardi au vendredi, les persécutions politiques s'accentuent au niveau national. Hier vendredi, les sbires ont liquidé par balles, Mr Paul Bastien, un inspecteur de police, cousin du sénateur Évalière Beauplan, l'un des 4 sénateurs de l'opposition dans une assemblée de 30.

Amatas Jean Philippe, le bras droit d'un autre sénateur de l'opposition, Nenel Cassy, a été victime ce jeudi 15 février d'acte criminel de motivation politique dans le département des Nippes. Au cours de l'attaque sur la maison, un jeune garçon de 16 ans a été tué de plusieurs balles et une petite fille de 6 ans fut grièvement blessée du même coup, maintenant elle lutte pour sa vie à l'hôpital.

Sans oublier la bastonnade sanglante des partisans du sénateur Don Kato au deuxième jour du carnaval. À rappeler, que celui-ci était contraint à ne pas prendre part au dernier jour du carnaval parce que la pression était tellement forte. C'était dans le but d'éviter de perdre de potentiels partisans.

En conclusion, le spectre de la dictature hante encore Haïti. Les jours à venir s'annoncent difficiles pour ceux qui aspirent à l'établissement d'un état de droit dans le pays.

Aux peuples d'Haïti et du monde, la marche historique vers le changement ne peut être arrêtée, certainement on peut la ralentir, mais le rendez-vous avec la victoire est constant et irréversible!



Par Joël Léon

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