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Sunday, January 14, 2018

TRUMP S'EST TROMPÉ MAIS... "À QUELQUE CHOSE MALHEUR EST BON "

Par:Me Maurice CELESTIN-NOEL
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Donald TRUMP s'est grandement trompé et sur Haïti et sur l'Afrique.Son manque de culture ou pour mieux dire son ignorance ne lui a pas permis d'avoir accès à des faits historiques qui lui imposeraient un langage tout autre à parler d'Haïti et de l'Afrique. En tant que Président, au lieu de s'enfoncer dans des niaisages, dans des enfantillages, dans de la "M" dans laquelle il se retrouve jusqu'au cou par sa déclaration idiote et insolante, s'il prenait le temps de faire des lectures sérieuses et enrichissantes, il aurait su que Haïti est la première République noire du nouveau Monde. Qu'Haïti, ce peuple singulier, par la détermination et l'imprévisibilité de ses enfants dans l'action a mis en déroute les troupes de Napoléon BONAPARTE tant redoutées à l'époque.

Donald Trump à la Maison Blanche le 11 janvier 2018
Si Donald TRUMP savait lire, il aurait su ce qui se passe actuellement en Afrique. Comme tous les Présidents dignes du nom, il serait renseigné sur la nouvelle voie sur laquelle s'engagent les peuples africains. Comme eux, il serait informé sur la prise de conscience des chefs d'État africains et leur détermination à avoir en main le destin de leur pays, à gérer dorénavant leurs ressources eux-mêmes. Loin de lancer des inepties à la face du monde et de se faire ridiculiser, une fois de plus, pour ses bizarroïdes, il se serait mis en réflexion avec ses conseillers pour savoir quelle politique adopter en vue de nouvelles relations avec la nouvelle Afrique. Il saurait que L'UNION AFRICAINE est une réalité. Une réalité qui réclame de Nouvelles approches.

Donald TRUMP s'est grandement trompé en se mettant en tête qu'à la place des vaillants bras haïtiens, salvadoriens et africains, il recevra des norvégiens, des suédois, de niveau universitaire. À vouloir le croire, il s'enfonce le doigt dans l'œil jusqu'aux orteils. Ces civilisés ne viendront certainement pas aux États-Unis exposer leur esprit d'élite qui pourrait s'effriter au contact de cet énergumène qui confond NORWAY et NO WAY, qui n'est même pas capable de réciter une phrase de l'hymne national de son pays, véritable "master gaffe" qu'il est.

Donald TRUMP s'est profondément trompé... MAIS... À QUELQUE CHOSE MALEUR EST BON. Donald TRUMP traite Haïti, le Salvador et les pays africains de "pays-latrines", de pays "fosses d'aisancef". Ses balivernes, ses propos absurdes, son pauvre vocabulaire ordurier ont fait que son crachât lui est retourné sur le nez. Les critiques pleuvent et viennent de toutes les directions. Même des membres de son parti. Tous les secteurs condamnent ses propos irréfléchis et racistes. Il est considéré comme un homme de bas niveau, inapte, incapable de diriger un pays de l'envergure des États-Unis. Une honte nationale, un amuseur publique qui alimente le ridicule américain. Son fort est d'opposer la colère, les crises de nerfs à son incapacité à résoudre les problèmes même les plus simples.
Donald TRUMP a traité Haïti, de "pays-latrines", de pays "fosses d'aisance". C'est choquant, c'est insultant et cela fait vraiment mal. Ces mots sortis de sa bouche infecte et insolante sont de nature à créer un grave conflit diplomatique. Mais venant de lui je recommanderais à ce qu'Haiti lui exprime son mépris. Un mépris souverain. TRUMP est un cas perdu. Tout le monde le sait. Mais en toute chose, bonne ou mauvaise, il y a toujours un petit côté positif. Le côté positif dans ce qui est arrivé est en supplément à ce que disent d'autres voix. Tout le monde est choqué, blancs comme noirs. Les biens pensants sont secoués et expriment ouvertement et vertement leur colère, leur indignation. Ils sont nombreux , les haïtiens à rechercher les responsables de cet affront, de ce camouflet reçu en pleine face par le peuple haïtien. Tous ils s'accordent à reconnaître que les vrais et premiers responsables sont nos dirigeants qui excellent dans l'art de mal gouverner et surtout dans l'art de voler en compromission avec leurs acolytes corrupteurs et corrompus du secteur des affaires sans oublier les représentants arrivistes de la classe moyenne vivant dans l'indignité. J'en conviens, et je partage leur idée, leur point de vue. Cependant, ils sont tellement nombreux à abonder dans ce sens que je voudrais éviter d'aller sur ce sentier battu en reprenant les mêmes arguments. D'ailleurs ce n'est pas le moment de s'attarder sur les causes. Elles sont connues de tous. Je viendrai de préférence, aux fins de surenchérir, avec l'aspect MENTALITÉ. Une mentalité à changer. 
Beaucoup d'haïtiens se croient différents des autres. Et les critères de différenciation sont nombreux. Le pouvoir économique en est un. Les qualités intellectuelles ou mieux la scolarisation en est une autre. Mais l'appartenance sociale et les teintes épidermiques sont les principaux. Plus on a la couleur de la peau qui rappelle celle des blancs, plus on se croit supérieur. Plus on se croit autoriser à mépriser les déshérités du sort que l'on appelle péjorativement " zoulous, " "nèg nwa" "nèg bwa" " nèg santi fò " etc...
À côté de la question de mentalité qui est un réel frein à l'union de la population, union indispensable à une concentration de forces au sein du corps social, il y a surtout l'absence d'une volonté à saisir les opportunités. Du moins de bien les utiliser. Que d'opportunités avons nous ratées? N'allons pas trop loin. Bornons nous sur la lisière de la fin de l'occupation américaine. Nous sommes sortis d'une occupation féroce et dégradante. Cette fin de férule nous a t-elle unis? NON. Elle nous a conduit de préférence vers une pseudo-apartheid. L'élan anti LESCOT a renversé cet ordre inacceptable et le soleil a brillé des rayons de l'estimisme. Le peuple haïtien avait repris goût à la vie et s'illusionnait même. Les bottes de Paul Eugène MAGLOIRE rapidement ont piétiné cet espoir de quelques mois et c'était l'ère du militarisme qui nous a conduit vers le duvalierisme infernal. Le peuple haïtien a subi dans le silence et la résignation ces années amères et finalement la conscience nationale s'est réveillée d'un sursaut surprenant. La lutte pour le départ de Jean Claude DUVALIER était générale. Nombreux des partisans du régime rentraient dans la bataille. Au COURRIER, l'hebdomadaire de Jean L. THEAGENE, je me souviens, puisque je faisais partie de l'équipe, on recrutait des "plumes" tenues par des mains qui pourtant travaillaient dans la cuisine de Jean Claude DUVALIER. Tout pour dire que le gouvernement était moribond au point qu'on avait l'impression que même Jean Claude DUVALIER ne voulait plus de son pouvoir. Le pays debout comme un seul homme a forcé Le Président à vie, disons de préférence, le Président "mort vivant" à décamper et à prendre le chemin de l'exil.

Nous avons fait 86. Une belle opportunité. Mais grosse tempête dans un petit verre d'eau. Feu de paille. Bamboche démocratique qui a abouti à la catastrophe lavalassienne. Le pédant Jean Bertrand ARISTIDE a utilisé le pouvoir pour construire sa richesse et enfoncer le peuple dans la misère et la division. Nouvelle opportunité manquée. Opportunité perdue. Débâcle. Incertitude. Ingouvernabilité. Descente aux enfers. Égarement. Entre temps, vint le terrible tremblement de terre de 2010. Une excellente occasion pour l'haïtien de solidariser dans le malheur. La cloche de l'union nationale avait sonné. On croyait dur comme fer qu'enfin les fils du pays saccagé qui avaient essuyé leurs larmes chacun sur l'épaule de l'autre allaient trouver un terrain de fraternité mais il n'en fut rien. Comme il n'en fut rien suite à la grande marche anti sida qui avait fait trembler le BROOKLYN BRIGDE DE NEW YORK CITY.

N'en sera-t-il encore rien de ce crachât lancé sur le visage de tous les haïtiens indistinctement, sans considération de couleur, de classe sociale, de richesse, par Donald TRUMP? Je suis impatient de voir l'union indéfectible que va créer le propos injurieux, vexatoire, blessant, humiliant, raciste, négrophobe sorti de la bouche infecte du Président américain et adressé au peuple haïtien. Administré avec rage par le KU KLUX KLAN Donald TRUMP. Verra-t-on nos blancophiles reprendre leurs mêmes vielles habitudes, de rabaisser les pauvres gens qu'ils considèrent comme leurs esclaves? ou donneront-ils enfin une chance à ces frères et sœurs laborieux ayant le sens de la solidarité familiale. Ces pauvres frères et sœurs obligés d'aller dans tous les coins de la terre chercher paisiblement du travail afin de nourrir leurs enfants, leurs parents, leurs parentés laissés en Haïti, terre de misère et de "grands écarts sociaux". Auront-ils un jour un point d'appui chez eux ? Ils ont tout chez eux pour se créer un havre de paix, de joie et de vivre heureux. Mais malheureusement les gloutons nantis s'accaparent de toutes les richesses qu'ils partagent avec l'étranger et refusent tout aux enfants de leur grand-mère qui croupissent dans la misère noire.

Pauvre peuple malchanceux! Pourtant quand l'opportunité lui est offerte, il fait des miracles. Aux États Unis, il excelle dans le travail bien fait. Il se distingue par sa force de travailler. Il a le sens de la propriété. Il a appris à la classe moyenne américaine à devenir propriétaire et ne pas demeurer locataire toute sa vie. Je suis persuadé que si on offre un point d'appui à ce vaillant peuple, comme disait ARCHIMEDE, il soulèvera le monde, il fera des miracles.
Que cette nouvelle opportunité offerte par Donald Trump soit exploitée à fond. Qu'elle soit un bon motif de réconciliation et d'union pour notre peuple vivant trop longtemps dans la division. En frères ennemis.


Me Maurice CELESTIN-NOEL - LECHAPEAUTEUR

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