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Wednesday, March 29, 2017

Haïti apporte son soutien inconditionnel au peuple vénézuélien

l'Organisation des Etats américains  en Assemblée à Washington DC
Petite victoire pour le Venezuela qui a pu éviter les sanctions de l’Organisation des Etats américains au terme d’une rencontre tendue entre les membres du Conseil permanent de l’organisation régionale mardi. Haïti a apporté son soutien inconditionnel au peuple vénézuélien, dénonçant le rapport du secrétaire général de l’OEA qui appelle à la suspension de la République bolivarienne de l’organisation, et à des élections anticipées au Venezuela.

28 mars 2017, le régime vénézuélien face à un tournant historique sur la scène internationale. Le Conseil permanent de l’OEA s’apprête à voter une déclaration appelant à la suspension du pays de Hugo Chavez de l’organisation hémisphérique. Le texte supporté par les grands voisins du Nord et le Mexique peine à rallier le plus grand nombre dans les couloirs de la maison des Amériques. La réunion extraordinaire prévue initialement 2 heures est retardée de 60 minutes. Un groupe conséquent de pays, dont les membres de la Caricom, refuse d’accepter la déclaration appelant notamment à des élections anticipées et au départ de fait du président Nicolas Maduro.

« Oui, il y a beaucoup de pressions », a avoué au Nouvelliste un membre de la délégation haïtienne à quelques heures de la tenue de la rencontre historique. Des instigateurs du coup ont tout fait pour obtenir le support d’Haïti, l’un des leaders du groupe des pays de la Caricom. « Haïti est un pays dont la diplomatie est centenaire avec des orientations de politique extérieure claires », a rassuré l’ambassadeur Jean Victor Harvel Jean-Baptiste, chef de la délégation haïtienne. Après plus de six heures de tractations, de négociations et de pressions, les membres du Conseil permanent regagnent la salle Simon Bolivar. Ironie du sort, c’est dans la mythique salle portant le nom du libérateur vénézuélien que la grande famille des Amériques va statuer sur le sort de la République bolivarienne.

Le représentant du Venezuela remet en question d’entrée de jeu la légitimité de la rencontre. « Je ne comprends pas comment on peut se réunir ici pour statuer sur mon pays sans avoir notre consentement », martèle l’ambassadeur Moncada évoquant l’article 1 de la charte de l’organisation. Le Venezuela reçoit le soutien de la Bolivie et du Nicaragua qui dénoncent l’utilisation de l’organisation régionale comme outil de déstabilisation. Le secrétaire général Luis Almagro, qui a polémiqué publiquement avec le président vénézuélien, est considéré comme le chef de la conspiration. C’est le secrétaire général qui, dans un rapport, a réclamé en premier des sanctions contre le pays sud-américain. Après près d’une heure de discussion, le Conseil permanent vote en faveur de la poursuite de la rencontre avec 20 oui, 11 non et 2 abstention.

Edifice de l'OEA   à  Washington DC
Les Etats-Unis, le Mexique, le Canada se chargent de décrire pour le Conseil permanent le sombre tableau de la réalité vénézuélienne. Les représentants des USA parlent de la République vénézuélienne comme un pays s’éloignant des idéaux démocratiques que défend l’Organisation des Etats américains. Même son de cloche du côté du Canada. En effet, la République bolivarienne connaît depuis le décès de Hugo Chavez une grave crise socio-économique doublée d’une crise politique découlant de la lutte entre la droite vénézuélienne et la gauche au pouvoir depuis plus d’une décennie. Le Venezuela, sur la sellette,a pu compter sur les soutiens de plusieurs pays, dont Haïti.

Haïti donne son support inconditionnel au Venezuela

« Face à de tels agissements du secrétaire général, la situation est plus que grave pour notre organisation, a déclaré l’ambassadeur haïtien, dénonçant le rapport du secrétaire général Luis Almagro. « Avec de telles recommandations, le Secrétaire général n’a pas seulement outrepassé ses prérogatives, il a aussi voué un mépris inadmissible aux principes fondamentaux consacrés dans la charte de l’organisation », selon la déclaration de la délégation haïtienne.

« Si nous laissons le secrétaire général, comme il le fait, s’immiscer sans réserve dans les affaires internes d’un pays et au détriment du principe du respect de la souveraineté des Etats, bientôt Haïti et d’autres pays de la région seront eux aussi victimes de cette même dérive de l’organisation », a poursuivi l’ambassadeur Jean-Baptiste, remonté contre l’attitude de son secrétaire général.

« Les sanctions ne sont pas la solution. Si nous autorisons la menace de ce coup d’Etat maquillé contre le gouvernement élu du Venezuela, nous ne pourrons pas empêcher qu’on en fasse de même, à l’avenir, contre d’autres pays des Amériques », fulmine l’ambassadeur Jean-Baptiste.

La rencontre prend fin et les opposants du Venezuela n’ont pas pu obtenir les sanctions escomptées. Ce n’est que partie remise pour les porteurs du dossier qui espèrent réunir à nouveau le Conseil permanent. Sinon, rendez-vous à la prochaine Assemblée générale de l’OEA en juin prochain au Mexique qui a pris frontalement position contre le régime vénezuelien.

Louis-Joseph Olivier Auteur
Source : Le Nouvelliste

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