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Saturday, March 15, 2014

Être Haïtien à New York ( (Première partie )

New York est la plus grande ville des États-Unis en terme d'habitants

HCC English Translation  
                                            
par :  Hugues Saint-Fort  Hugo274@aol.com

Hugues Saint-Fort
On le sait, la plupart des Haïtiens vivant au pays sont fascinés par le départ pour l’étranger. En général, les raisons sont d’ordre économique puisque, objectivement, Haïti est un pays extrêmement pauvre et personne, parmi ceux qui font partie de cette catégorie, n’aimerait passer sa vie dans une pauvreté absolue. Dans la liste des pays d’accueil dont les candidats haïtiens pour l’émigration rêvent, les États-Unis semblent occuper une place de choix. Une ville des États-Unis captive au plus haut point l’imaginaire haïtien : New York. A l’époque où je vivais encore en Haïti, il y avait une zone de la banlieue de Port-au-Prince à laquelle on avait donné le nom de Brooklyn en souvenir de ce fameux « borough » de New York. Et dire que les résidents de cette banlieue de Port-au-Prince n’avaient jamais mis les pieds à Brooklyn ! L’imagination haïtienne est sans pareille !

Régine O. Jackson 
Il fut un temps où l’on disait que New York, par le volume de sa population, était la seconde ville haïtienne après Port-au-Prince. Depuis quelque temps, cela a beaucoup changé. Selon Régine O. Jackson (Geographies of the Haitian Diaspora, Routledge 2011), qui enseigne les études américaines à Emory University, la population haïtienne de New York est estimée à 182.000 personnes tandis que celle de la Floride est estimée à 360.000. S’il est vrai que c’est une fausse comparaison puisqu’elle met  une ville (New York) face à un état (la Floride), il reste que la ville de New York a beaucoup perdu de sa population des années 1970-1980 dont beaucoup de membres sont ou bien retournés en Haïti, ou bien ont déménagé …en Floride justement, à la recherche d’un climat plus accueillant. 

Un quartier de Brooklyn 
Toutefois, New York et ses quartiers haïtiens continuent de présenter l’image des villes haïtiennes typiques (Port-au-Prince, Cap-Haïtien…), grouillantes d’activité, où l’on trouve pratiquement tout ce qu’on trouverait en Haïti. Une rue telle que Church Avenue en plein cœur des quartiers antillais anglophones de Brooklyn regorge de marchandes haïtiennes exposant en plein air toutes sortes d’aliments consommés au pays : fritures, bananes frites, « griyo » (viande de porc frite), « taso » (viande de cabri frite), « diri dyondyon », (riz aux champignons), « mayi moulen », fruits tropicaux, « zaboka » (avocats).

Les immigrants haïtiens se sont établis dans tous les cinq « borough » (districts) de la ville de New York avec toutefois une préférence pour le district de Brooklyn qui a longtemps été la zone de résidence préférée du gros de la communauté haïtienne, suivie dans l’ordre par le district de Manhattan, puis par celui de Queens , du Bronx  et finalement de Staten Island. Dans les débuts de l’immigration haïtienne à New York, on faisait une différence assez nette entre les résidents haïtiens de Brooklyn et ceux de Queens.
   Une vue vers le sud  de N.Y à partir du Rockefeller Center à Manhattan  incluant  les géantes
   tours Empire State et Chrysler Buildings.(Cliquez sur la photo pour l’agrandir)
Ces derniers étaient perçus comme faisant partie de « lelit » (l’élite) avec le sens kreyòl que les locuteurs haïtiens réservent à ce mot (connotation coloriste, appartenance aux classes moyennes supérieures, peut-être haut niveau d’éducation…) tandis que ceux de Brooklyn étaient considérés comme des « gens du peuple », avec tout ce que ce mot véhiculait dans la mentalité haïtienne. En réalité, cette configuration correspondait à une réalité sociologique typiquement américaine où la possession d’une maison représentait un signe de statut social et de sécurité. L’anthropologue haïtien Michel S. Laguerre (American Odyssey. Haitians in New York City, Cornell University Press, 1984) rapporte ce que lui disait un de ses informateurs : « Se vagabon ki lwe kay »(Les honnêtes gens ne sont pas locataires).


Statue de la liberté, le 
 symbole iconique du 
 rêve américain.  

En fait, l’acquisition d’une maison constitue l’une des marques de la réalisation du fameux « American Dream » (le rêve américain). La sociologue antillaise francophone Stéphanie Melyon-Reynette  (Haïtiens à New York City, L’Harmattan, 2009) signale que « les Jamaïcains et les Guyanais sont plus souvent propriétaires que les Haïtiens avec, respectivement, 36.9% et 46.7% » mais que « les meilleurs pourcentages en termes d’habitat sont atteints par les Italiens (64%) et les Grecs (+50%). L’émergence d’une catégorie socio-professionnelle d’immigrants ou de fils d’immigrants haïtiens (professeurs d’université, médecins, avocats, ingénieurs…) a eu pour conséquence un déplacement des lieux de résidence d’une bonne partie des immigrants haïtiens qui peuvent habiter maintenant dans des quartiers réservés autrefois aux membres des classes sociales supérieures.
Church Avenue en plein cœur de Brooklyn 

La musique haïtienne est relativement assez connue à New York et les Haïtiens ne ratent jamais une occasion d’aller la danser. Des groupes musicaux tels que Tabou Combo ou Boukman Experience déplacent toujours des foules haïtiennes et non haïtiennes quand ils jouent, quelque soit l’endroit où ils jouent. C’est durant les années 1970-1980 que la musique haïtienne a construit son capital de célébrité grâce au phénomène des «mini-jazz » d’Haïti qui ont transformé musicalement et générationnellement la musique populaire d’Haïti. Le konpa haïtien plut tellement qu’il fit des émules. Nos cousins antillais franco-créolophones créèrent le style « zouk » qui explosa dans les années 1990, d’abord aux Antilles, puis en France et en Haïti même. Sans rancune, la plupart des Haïtiens ont vite fait de l’adopter puisque le rythme et les mélodies du « zouk » demeurent très proches du konpa.

Fin de la première partie – New York, décembre 2013
par :  Hugues Saint-Fort  Hugo274@aol.com 

N.B :Ce texte du professeur Hugues Saint-Fort a été illustré et traduit en anglais par HCC dans le but de permettre à nos lecteurs anglophones d'accéder à ce document à la fois informatif et intéressant.  

Adaptation de : Hervé Gilbert
Quelques impressionnantes photos de la ville de New York et ses périphéries.
Vou pouvez agandir la photo en cliquant  là- dessus
Le pont Verrazano-Narrows établit un lien essentiel dans le réseau routier local et régional. Depuis 1976. Le pont marque l'entrée de port de New York; tous les navires de croisière et la plupart des navires porte-conteneurs arrivant au port de New York et du New Jersey doivent passer sous le pont                                                                                                                                                          

Vue du port de Staten Island  où sont accostés les gardes côtes

 Une vue  du navire de Staten Island qui vous permet de découvrir  la ligne d'horizon et la Statue de la Liberté de la baie  de New York .   Durant votre passage à new York , vous pouvez monter à bord ,c'est gratuit et fonctionne  chaque demie heure.                                                                                 

Le pont Verrazano-Narrows, dans l'état  de New York, est un pont suspendu à deux étages qui relie les quartiers de Staten Island et Brooklyn à New York . Il a une portée centrale de 4260 pieds (1298 m) et a été le plus long pont suspendu au monde au moment de son achèvement en 1964.
Une vue de New York  sous la grisaille de l'hiver  

Vue du Yankee Stadium (au centre de Bronx).Le Bronx est le plus septentrional des cinq arrondissements de New York.  Situé au nord de Manhattan et  Queens, et au sud du comté de Westchester. Cliquer sur la photo pour l'agrandir                                                                                                           

Le pont de Brooklyn à New York relie les arrondissements de Manhattan et de Brooklyn en enjambant l'East River .Il est l'un des plus anciens ponts suspendus des États-Unis. Il a été achevé en 1883.

North de Bronx
Le Brooklyn Museum 
Staten Island terminal

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