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Tuesday, July 7, 2020

QUE VEULENT LES HOMOSEXUELS EN SOMME?

Président Jovenel Moïse signe un décret légalisant totalement l’avortement,qui
réduit la majorité sexuelle à 15 ans en ses articles 275, 277, et 305,  dénonce       
l'ancien sénateur Jean Renel Sénatus                   .                                                  

Par Me Maurice CELESTIN-NOEL LECHAPEAUTEUR 

Haïti, un pays foncièrement religieux, fortement guidé par d'inflexibles traditions et "véhiculé" par d'innombrables tabous, se trouve depuis quelques jours en proie à des polémiques très enflammées suscitées par des ajouts apportés à notre code pénal. À la va-vite, le Président de la République, pour des raisons inavouées a cru bon, par décret, dans un flot de décrets tombant comme dans une tempête de neige, d'apporter des nouveautés dans ledit code pénal. Sans prêter attention à la mentalité haïtienne, sans faire cas des us et coutumes du peuple, sans le consulter, comme par un coup de massue, il a fait naître une situation qui obtient l'unanimité contre son gouvernement déjà fortement impopulaire, profondément décrié. 

On se demande pourquoi il a mis le doigt dans cette plaie malodorante? Un sujet tabou. Un plat indigeste. En effet l'homosexualité est considérée comme un châtiment, une honte pour les familles possédant des enfants frappés de ce mal. Avec le temps et l'accès aux informations, grâce à la magie de la technologie moderne, une certaine tolérance de la question commence à s'installer dans le corps social. Pianissimo, les lectures, le visionnement des vidéos, les interactions sociales sont pour beaucoup dans l'acceptation des cas qui se font de plus en plus connaître. Timidement. Mine de rien, les pédés et les lesbiennes prennent de l'espace. Ils se font sinon accepter du moins tolérer.  Ils se trouvent une petite place sous le soleil d'Haïti pour se réchauffer et survivre. La mondialisation aidant, ils s'affranchissent même. Certains, à la limite, arrivent jusqu'à  déranger par leur excentricité. De tout temps, il était dit qu'ils et elles occupaient les grands couloirs de l'administration publique, des studios de beauté, même des églises et des établissements scolaires. Mais cela restait au niveau des "on dit". Cependant, toujours est-il que leur mode de vie, que leur fonctionnement n'étaient pas à l'image de ceux et de celles qui vivaient au temps de nos grands parents. De nos jours, comme je l'ai dit, ils ne sont plus marginalisés, ils ne font plus l'objet de profilage. Ils mènent leur vie sans être inquiétés au point que toute la population et même certains d'entre eux se demandent pourquoi monsieur Jovenel MOÏSE croit devoir presser sur l'accélérateur et accorder le droit de mariage entre personnes de même sexe? A-t-il reçu un ordre? Est-ce une stratégie électoraliste? Ce monde-là serait-il assez puissant pour jouer un rôle important dans la prochaine lutte électorale? En tout cas, on est à se poser toutes sortes de questions.  Serait-ce, enfin, pour jouer à la vedette ou créer la diversion? Nul ne sait. L'essentiel, le coup est parti. La cible est où? On attend pour savoir. 

Dans l'intervalle, il y a lieu de se poser une dernière question de savoir si le Président aurait reçu une sévère injonction, une incontournable mise en demeure, s'il aurait subi une pression de la part de l'association internationale des homosexuels, une association qui couvre le monde entier. Une puissante association dont la solidarité entre les membres est étonnamment inébranlable. 
  
Mais quoiqu'il en soit, le pouvoir doit s'attendre à faire face à une autre branche d'opposition très solide qui réunira même un nombre imposant de ses partisans. L'acte n'était pas bien pensé. Le coup n'était pas bien calculé. La concertation n'était pas au rendez-vous. Pour cela, on doit s'attendre à des conséquences regrettables. Improviser et aller trop vite en besogne ne vont jamais sans contrecoups.  Monsieur MOÏSE, à bien considérer, commet trop souvent les mêmes fautes. Il est trop primesautier et déploie trop rapidement ses ailes de néophyte. François Duvalier disait que "l'on ne doit pas précipiter les événements car en le faisant, on risque de se casser la cheville." Souvent on doit laisser aller les choses sur les pas du temps. Laisser au temps le temps de trouver des solutions aux problèmes qui paraissent insolubles. Les homosexuels, pourquoi sont-ils si pressés. En somme, cet empressement est-il de leur côté ou de celui de monsieur MOÏSE? De toutes façons, il y aura toujours lieu de trouver un terrain d'entente et de conciliation. Les québécois disent "qu'il y a toujours moyen de moyenner." S'ils vivent en communauté, il y a possibilité pour eux de protéger leurs biens acquis durant leur vie à deux. Ce n'est pas nécessairement par le mariage. Ils peuvent prendre des dispositions légales autres. Ils ont le droit de se présenter chez un notaire et opter pour la création d'une société légalement constituée à même de protéger, de garantir leurs intérêts. En cas de séparation, ce qui s'apparente à un divorce, le partage des biens se fera avec aisance suivant les clauses du contrat. Ainsi donc,  à part le bonheur que procurent les apparences du mariage entre hommes et femmes, la société légale dûment enregistrée chez le notaire offre autant de garanties aux partenaires de même sexe  ayant des intérêts communs et vivant en communauté. Et, s'agit-il de l'aspect cérémonial: qu'est-ce qui empêche donc les nouveaux associés de réunir leurs amis pour une soirée festive au cours de laquelle sera sablé le champagne alors que de beaux discours seront prononcés.
  
Lesbiennes et pédés, n'allez pas sur le chemin tortueux et dangereux tracé par Jovenel MOÏSE qui aime jouer à la vedette. Vous risquez de vous briser l'astragale.

"Il y a toujours moyen de moyenner" 

Me Maurice CELESTIN-NOEL rmaurice.celestin@gmail.com

LECHAPEAUTEUR 



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