Le 21 juin 1990, la nouvelle était tombée comme un coup de foudre dans un ciel clairsemé. On venait d’exécuter Serge Villard, un conseiller d’état, et le syndicaliste Jean-Marie Montès.
Serge Villard fut un grand homme d’affaires du nord, et a été très connu du milieu politique et social pour ses positions populaires. Naturellement, cela lui avait valu des ennemis redoutables de l’époque, les fameux militaires et les cupides des affaires. Ce fut un homme qui refusait de s’enfermer dans le carcan idéologique et politique de sa classe pour adopter la position d’un pays pour tous.
Le 26 mai 1992, George Izmery fut assassiné par des militaires qui le trompaient pour son frère Antoine Izmery. Ce dernier était considéré comme le principal homme d’affaires qui avait financé l’élection de Jean Bertrand Aristide au pouvoir en 1990. Le message était clair, on les tuera tous, parce qu’ils avaient trahis la classe. Les noms de quelques hommes d’affaires haïtiens furent cités comme commanditaires de ce crapuleux assassinat.
Antoine Izmery, un proéminent riche homme d’affaires haïtien qui supportait le processus démocratique haïtien. Le 11 septembre 1993, il fut lâchement assassiné comme un chien. Je me souviens encore de ce moment comme si c’était hier, d’ailleurs ce meurtre m’avait convaincu de gagner le chemin de l’exil. Izmery dénonçait le coup d’état militaire de 1991 et les hommes d’affaires haïtiens qui avaient collecté 40 millions de dollars pour le financer.
Finalement, tous les membres de la famille Izmery durent quitter le pays pour n’en plus revenir à fin d’avoir la vie sauve.
Je prends ces 3 cas pour dire que les conflits au sein du secteur des affaires finissent en général par des morts d’hommes.
Dimitri Vorbe, un jeune homme d’affaires qui n’a jamais caché sa position politique proche des bases populaires. Et, il est toujours très critique sur tweeter à l’endroit du pouvoir en place, aujourd’hui se trouve dans le point de mire d’un autre groupe de voraces hommes d’affaires qui supportent inconditionnellement Jovenel Moïse.
Le gouvernement, un outil entre les mains du secteur mafieux du business, attaque la compagnie SOGENER en justice, dont le compatriote Dimitri Vorbe est le vice-président. Cette démarche intervient après que Jovenel Moïse eut appelé ce dernier, pour le prier de faire taire l’influent sénateur Antonio Cheramy. Un farouche critique du président. Jovenel Moïse, déçu de la réponse de Dimitri, décide de l’attaquer sous un ensemble d’accusations fallacieuses, allant de l’usage de faux en écriture...à la sur-facturation de 123 millions de dollars. Mais l’opinion publique comprend bien ce qui se passe, il ne s’agit pas de défendre les intérêts de l’état mais de la persécution politique à l’état pure à l’encontre de la dérive en cours.
Sommes-nous à la veille d’une tentative d’élimination physique ou politique de l’homme d’affaires Dimitri Vorbes. Il y a lieu de poser cette révoltante question à la lumière des événements antérieurs qui avaient coûté la vie à Serge Villard/Jean-Marie Montès/George Izméry/Antoine Izméry.
Encore une fois, que la volonté du Dieu tout-puissant soit faite!
Joel Leon
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