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Friday, January 20, 2017

L'ère Obama à la Maison Blanche a pris fin ce 20 janvier 2017


Les huit années de Barack Obama à la Maison-Blanche
Les huit années de Barack Obama à la Maison-Blanche s'achèvent ce vendredi 20 janvier 2017. C'était en 2008. Le 4 novembre , Barack Obama était élu 44e président des Etats-Unis face au républicain John McCain. Après huit années à la Maison-Blanche il céde le pouvoir ce 20 janvier au républicain Donald J. Trump. Barack Obama est «le premier homme de couleur  à avoir dirigé une puissance mondiale depuis l'abolition de l'esclavage.» Ses huit années à la Maison Blanche auront été marquées par quelques beaux succès, mais aussi de nombreux échecs, en raison des freins imposés par le Congrès républicain.  
Mais qu'en reste-t-il ? "Haïti Connexion Culture" a listé  quelques réalisations,  comme la mise en place de l'Obamacare, la légalisation du mariage homosexuel, ainsi que la main tendue à Cuba, après plus d'un demi-siècle de crise diplomatique.. Un bilan en demi-teinte, nécessairement. Car n'oublions pas que Barack Obama n'a disposé de la majorité aux deux chambres du Congrès que pendant deux courtes années sur huit…

L'heure est au bilan pour le président démocrate.

Obamacare, interventions en Lybie et en Irak, Guantanamo, chômage...
 «Un homme charmant et élégant pour certains», «un homme de grand charisme» pour d’autres, «une attitude sincère, un comportement moral exemplaire».ll est jeune, il est beau, il est noir et porte le mot « espoir » en bandoulière avec l'ambition de changer le monde.  Ses discours, son programme et son style  ont ému, fait rire, fait vibrer voire fait rêver. C'est d'abord la personnalité de Barack Obama, après huit années de présidence. «Cet homme et sa femme ont magnifiquement incarné les valeurs américaines et l'American dream», L'élection de Barack Obama en 2008 est un événement historique. Il est le premier président noir à emménager à la Maison-Blanche. Coïncidence étonnante, son investiture tombe le lendemain du 80e anniversaire de la naissance de Martin Luther King, figure de la lutte des Noirs-Américains pour l'égalité civique aux États-Unis. Sur l'esplanade de trois kilomètres qui relie le Capitole au Lincoln Memorial, deux millions de personnes se pressent pour vivre cet événement historique. Les meilleures places se revendent au marché noir, au point que le Sénat est contraint de promulguer une loi pour interdire ce trafic. Dans son discours, Barack Obama marque sa rupture avec les années Bush qui ont terni l'image des États-Unis dans le monde. Il se réclame des idéaux d'Abraham Lincoln, père de la nation, et propose au monde musulman «une nouvelle approche, fondée sur l'intérêt et le respect mutuels». Parmi ses propositions phares: le retrait des troupes en Irak, en Afghanistan et la fermeture de Guantanamo.
L'Obamacare, «une révolution aux États-Unis»
Parmi les actions du président, c'est l'Obamacare, une assurance santé universelle promulguée en 2010. C'est la réforme sociale la plus emblématique des deux mandats de Barack Obama au terme d'intenses débats parlementaires. Elle instaure une «assurance santé universelle», sans pour autant créer d'assurance santé obligatoire à l'exception des enfants. En réalité, ce n'est pas un système de santé public qui a été créé, mais un système où l'État subventionne les familles modestes qui n'ont pas accès aux soins du privé. Ce n'est donc pas la création d'une Sécurité sociale à l'américaine. Après quelques problèmes de mise en place, et notamment de gros bugs informatiques, vingt millions d'Américains ont aujourd'hui souscrit à une assurance-maladie privée grâce à cette réforme.
Une politique étrangère «désastreuse»
Sur le plan économique, des internautes se félicitent des bons chiffres du chômage. «L'économie américaine est à 3% de croissance, le chômage à 5% après la crise de 2008, la plus épouvantable depuis 1929», mais on tient toutefois à souligner que ces bons résultats ont un coût: «La dette a explosé en huit ans. Les travailleurs pauvres sont de plus en plus nombreux.»
Prix Nobel de la paix en 2009, Barack Obama est en revanche vivement critiqué sur sa politique étrangère, notamment sur ses interventions au Moyen-Orient. On qualifie même cette politique de «désastreuse.» «Le départ prématuré d'Irak a permis à Daech de se développer», selon certains observateurs. L'armée américaine est intervenue «dans sept pays différents» en huit ans. Autre épine dans le pays du président: Guantanamo. Barack Obama s'était engagé à fermer la prison située à Cuba. «Il a dû en perdre les clefs».
Le 2 mai 2011, la mort d'Oussama Ben Laden
Un an avant les présidentielles de 2012, Barack Obama remporte une victoire majeure: il annonce la mort de Ben Laden. Ennemi ultime des États-Unis depuis les attaques du 11 Septembre, le chef d'al-Qaïda était traqué sans relâche depuis plus de dix ans. «Justice est faite», commente le président des États-Unis alors que des scènes de liesses spontanées éclatent dans les grandes métropoles américaines. Le terroriste a été tué dans sa résidence d'Abbottabad, une ville pakistanaise à une cinquantaine de kilomètres au Nord d'Islamabad. Il y avait été localisé depuis le mois d'août précédant l'attaque. Une semaine avant l'intervention, Barack Obama donne son feu vert aux Navy Seal qui finissent par l'abattre.
Le 18 décembre 2011, le retrait des dernières troupes américaines en Irak
Près de neuf ans après le lancement de l'opération «Irak Freedom», le dernier soldat américain quitte le sol américain le 18 décembre 2011. Barack Obama s'est fait élire en promettant qu'il mettrait fin à une guerre qui aura tué 4474 soldats américains, blessé 32.000 autres et tué entre 104.000 et 113.600 Afghans. Le Pentagone a alloué près de 770 milliards de dollars dans cette guerre déclenchée en 2003 par George Bush sans l'aval de l'ONU pour trouver des armes de destruction massives qui n'existent pas. En réalité, les Américains gardent une présence bien réelle en Irak, du fait de l'émergence du groupe Etat islamique qui menace le pays. Après la débandade de l'armée irakienne en juin 2014 à Mossoul, suivie de la débâcle de Ramadi, les Etats-Unis vont même renforcer leur présence au sol. L'administration américaine envisage la création d'une nouvelle base militaire dans la province irakienne d'Anbar, et confirme l'envoi de centaines de militaires pour entraîner et conseiller les forces irakiennes dans leur combat contre le groupe Etat islamique.
Le 7 juin 2013, l'affaire Snowden
Réfugié en Russie depuis bientôt trois ans, Edward Snowden est associé au plus grand scandale diplomatique de l'histoire récente des Etats-Unis. Le 7 juin 2013, cet ex-employé de la NSA révèle l'existence de Prism, un vaste programme de surveillance mondiale mené par les services de renseignements américains. Il permet à la NSA d'intercepter les messages des internautes du monde entier en accédant aux serveurs des géants du Web comme Wicrosoft, Yahoo!, Apple, YouTube, Facebook ou Skype. Il ressort par la suite que Prism a également servi à espionner les responsables de l'Union européenne, mais aussi le téléphone portable d'Angela Merkel. Ces révélations déstabilisent profondément Barack Obama, obligé de nier avoir eu connaissance des ces écoutes, ce qui laisse penser qu'il ne tient pas ses services de renseignements. L'ampleur du scandale met en péril l'élaboration d'un traité Transatlantique, un vaste accord de libre-échange entre les Etats-Unis et l'Europe dont les négociations devaient commencer en juillet 2013.
D'autres révélations similaires vont émailler les années Obama. La plus grave reste l'affaire des «câbles diplomatiques»: dans la nuit du jeudi au vendredi 2 septembre 2011, Wikileaks publie pas moins de 250.000 câbles diplomatiques américains. On y apprend que les Etats-Unis savent pertinemment que les donateurs saoudiens sont les principaux soutiens financiers des groupes extrémistes sunnites comme al-Qaïda, avant même la naissance du groupe Etat islamique. On y découvre aussi que les diplomates américains en poste aux Nations unies sont priées d'espionner leurs collègues afin d'obtenir «toute information biographique et biométrique», leurs «empreintes digitales, photographies faciales, ADN et scanners de l'iris», sans oublier les numéros de leurs cartes de crédit, mots de passe Internet et tout autre détail privé qu'ils pourraient obtenir. On y apprend en outre que Nicolas Sarkozy est décrit comme le président français «le plus pro-américain depuis la Seconde Guerre mondiale».
En septembre 2014, mise en place de la coalition contre Daech
Pour combattre le groupe Etat islamique, les Etats-Unis forment une coalition internationale qui mène des frappes aériennes en Irak et en Syrie. Washington mène 80% de ces frappes. Parallèlement, quelque 3500 soldats américains sont déployés en Irak et une cinquantaine en Syrie. Sur le terrain, ils font de la collecte d'informations, coordonnent les forces locales et aident à la précision dans les raids aériens. Aujourd'hui, près de soixante pays, majoritairement européens, mais aussi du Golfe ou du Maghreb, participent aux frappes coordonnées par les Etats-Unis. Par l'élaboration de cette coalition, Barack Obama a repris l'initiative sur le dossier syrien, après avoir fait aveu de faiblesse. En août 2013, il renonçait en effet à frapper le régime de Bachar el-Assad qui a fait usage d'armes chimiques dans la banlieue de Damas. Alors que la France lui demande de prendre part à des frappes de rétorsion, il fait finalement volte-face.
Un an plus tard, c'est au tour de la France de renoncer à suivre les Etats-Unis en limitant ses frappes sur l'Irak seulement. En septembre 2015, Paris infléchit sa position et accepte finalement de bombarder la Syrie. Reste que la Russie mène des frappes en Syrie sans se coordonner avec la coalition. Au risque de créer de graves incidents diplomatiques, comme le 24 novembre 2015, où deux chasseurs turcs ont abattu un avion russe à la frontière turco-syrienne. L'incident provoquera une grave crise diplomatique entre Moscou et Ankara, pays membre de l'Organisation du traité Atlantique nord (Otan), mettant à mal l'idée d'une grande coalition unique voulue par les Etats-Unis, et relancée par la France depuis les attaques du 13 novembre.
Le 14 juillet 2015, accord sur le nucléaire iranien 
Après quatorze ans de négociations infructueuses et un blocus international qui a laissé l'économie iranienne exsangue, un accord sur le nucléaire est finalement signé le 14 juillet 2015. C'est l'une des principales victoires de la politique étrangère de Barack Obama. Le texte doit garantir la nature pacifique du programme nucléaire iranien et ouvre la voie à une normalisation des relations économiques et diplomatiques de Téhéran avec la communauté internationale. Barack Obama a pesé de tout son poids pour faire aboutir l'accord. Dans un discours retransmis dans le monde entier, même en Iran, il le qualifie «d'occasion à saisir» pour normaliser les relations avec Téhéran. L'accord provoque l'ire des pays du Golfe, mais surtout d'Israël. Alors que les républicains du Congrès se sont promis de le faire capoter, Barack Obama parvient à réunir 42 sénateurs démocrates derrière lui, ce qui lui donne la possibilité d'empêcher la majorité sénatoriale républicaine de bloquer le texte.
Le 17 décembre 2015, les Etats-Unis renouent avec Cuba


Obama rencontre Raùl Castro à Cuba le 22 mars 2016
L'une des grandes victoires diplomatiques de Barack Obama reste la normalisation des relations diplomatiques avec Cuba. En 1961, l'opération calamiteuse de la baie des Cochons provoquait l'une des plus graves crises de la guerre froide qui mènera à la rupture des relations diplomatiques entre les Etats-Unis et Cuba, accompagnée d'un embargo américain contre le l'île castriste. Cinquante-quatre ans plus tard, Barack Obama s'adresse aux Cubains en disant: «Somos todos americanos», «Nous sommes tous Américains». Ce coup diplomatique spectaculaire est la conséquence de la libération réussie d'Alan Gross, un ancien contractuel américain de l'agence de développement USAID qui était retenu sur l'île depuis 2009. D'autres échanges de prisonniers sont négociés, dont un officier de renseignement américain détenu depuis vingt ans, contre trois agents cubains.
Le 6 janvier 2016, Obama restreint la vente d'armes à feu
Ce pourrait être le dernier grand combat de son second mandat. Lors de ses vœux en janvier, Barack Obama fait du contrôle des armes à feu une urgence nationale. Une quinzaine de tueries ont émaillé ses deux mandats. En octobre 2015, la folie meurtrière d'un adolescent dans un campus universitaire de Roseburg dans l'Oregon fait dix morts et sept blessés. Le jour même, le président Obama déclare vouloir «en finir avec cette routine». Pour passer outre l'hostilité du Congrès, il opte pour la promulgation de décrets, tout en assurant préserver le sacro-saint second amendement qui protège la possession d'armes. Dans le détail, les décrets prévoient la généralisation des contrôles des antécédents judiciaires et psychiatriques d'un futur possesseur d'arme. Jusqu'ici, les ventes lors de foires itinérantes et les achats en ligne échappaient à ces contrôles. Par ailleurs, tout vendeur sera tenu de détenir une licence. Les textes prévoient aussi un renforcement des aides aux malades mentaux, ainsi qu'un meilleur recensement des armes volées. Pour appuyer son propos, le président rappelle que chaque année, quelque 30.000 personnes trouvent la mort par armes à feu aux États-Unis.

Le couple Obama:  l'excellence de la prestance
Peut-être que l'on se souviendra surtout du style Obama. De l'élégance de ce couple glamour et sexy, comme on n'en avait pas vu à la Maison Blanche depuis Kennedy. La gracieuse Michelle Obama a su, elle aussi, jouer sa partition de «first lady» à merveille. Une bouffée d'oxygène, après les années Bush, étriquées et austères, à l'odeur de renfermé.
Obama a apporté de la fraîcheur, de l'humour, de la décontraction au sommet de l'État, sans pour autant y perdre son autorité ou son prestige. On devine qu'il y a derrière tout cela un grand talent de communication, mais on peut préférer ce style-là à celui d'un bateleur de téléréalité par ailleurs milliardaire.

Le couple Obama a apporté de l'élégance  à la M. B
Barack Obama aura été un symbole. L'accession à la présidence des États-Unis d'un Afro-Américain, quarante ans après l'assassinat du pasteur Martin Luther King, a pu sonner comme la revanche des noirs, dans ce pays toujours hanté par ses démons racistes.

Après huit années passées à la Maison blanche, Barack Obama laisse les clés d'une Amérique qui a surmonté la crise, mais qui n'a toujours pas chassé ses vieux démons, comme le racisme ou le port d'armes.

En tout cas, voilà une trajectoire originale, pour un garçon qui était un parfait inconnu quelques années avant son élection : impensable dans notre Hexagone où les candidats à la magistrature suprême sont toujours des vieux briscards de la politique.


Par : Herve Gilbert

Sources de référence : lefigaro.fr,  LADEPECHE.fr

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