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Monday, April 8, 2013

Haïti - est-elle un refuge pour pédophiles? (Part 1)






Déterminisme sociologique et moral
Haïti, île laxiste où le laisser-faire a un nom. Pays de rêve où les autorités n’ont plus la peau sur les doigts à force de se laver les mains pour laisser passer les gros poissons dans les mailles de la Justice. C’est la terre où les lois sont interprétées pour les grands et appliquées sans égard pour les petits. Les juges ont la nuque déformée et les paupières caverneuses, ayant trop somnolé pour ne pas voir les pires délits qui émasculent la nation en métamorphosant « le peuple en fourmis aveugles et obéissantes». Les disciples de Thémis ont les ongles noircis, conséquence du comptage dans l’obscurité des espèces sonnantes et trébuchantes, inhérentes à leurs combines et en compensation de leur corruption. Ainsi va la vie là-bas.
Rencontre de voyage.
En ce frisquet mois de février 2013, fuyant le froid mordant qui enveloppe le Canada, dans l’avion qui me transporte vers la terre qui avait bercé ma jeunesse, un canadien assis à côté de moi, m’interrompt dans ma lecture pour une amicale conversation. Tout feu tout flamme, à l’entendre jacasser, il a hâte de retrouver sa seconde patrie. Il brûle de retrouver les Cayes, Port-Salut où il semble être le messie, le roi des rois….etc. A travers ses exploits, ma pensée reste figée sur ses pauvres filles, des esclaves sexuels qui dépendent de ce dieu tombé qui oublie le ciel. Est-il un ancien religieux? A entendre mon interlocuteur s’égosiller, piailler à propos de ses exploits, des conseils qu’il prodigue au paradis retrouvé, je reste pantois. De son cursus, il m’en met plein les oreilles : il enseignait au Canada, il est ingénieur, un peu avocat, sociologue, constructeur de maisons….tutti quanti, tout ce que Haïti peut rencontrer à titre d’aventurier. En sortant de l’avion, sur le tarmac, je l’ai perdu de vue. Il ne m’a jamais dit son nom. Mystère et boule de gommes. Il est parti.

A l’écouter, des souvenirs brûlants reviennent hanter ma pensée : ces pédophiles qu’on arrête par grappe dans le monde entier. Une semaine ne s’écoule, sans qu’on ne remarque ou n’entende à travers le petit écran, ses vieux religieux honteux, la tête baissée, les mains menottées, cachées sous un veston, qu’on traîne en prison pour des forfaits sur des enfants; des crimes vieux de trente ou quarante ans. Ces pauvres hébétés sont traqués de par le monde, internet aidant. Ils ne savent où se donner de la tête, à quels dieux se vouer. Le Seigneur les a abandonnés. Ainsi, même si la mémoire, pour de multiples raisons, se charge d’occulter et d’oublier, souvent, il arrive, prévient Virgile, que l’Histoire rende justice à travers l’écoulement du temps. Sur ce, je garde l’espoir. En arrivant à Port-au-Prince, le flot d’étrangers remarqué dans la rue, autour de moi, dans tous les quartiers résidentiels, je tombe des nues. Quatre-vingt-dix pour cent des natifs qui possèdent une villa, la louent à un de ces spécimens. L’offre est inférieure à la demande. La loi du marché oblige; c’est une aubaine pour les locaux. Ils sont partout. Maîtres de céans, ils conseillent, dirigent, et, en passant, étant « bilingues », certains fourrent tout le monde au sens propre comme au figuré. Frérots, soyez vigilants. Ne perdons pas de vue qu’ils arrivent aussi des gens de bien, des hommes qui veulent vraiment aider le pays mal pris, mais, comment faire la part des choses?

État de la situation aujourd’hui

Tantôt les journaux haïtiens rapportent le cas de religieux arrêté pour pédophilie. A la télévision canadienne, un ancien prêtre arrêté en Haïti pour la même raison sur de jeunes enfants dans un orphelinat à Port-au-Prince fut jugé à Québec. Un autre religieux américain fut mis sous les verrous au Cap-Haïtien. Un soldat de la Minusthafut attrapé pour avoir démantibulé les fesses d’un jeune homme. Après le séisme, un groupe de trafiquants internationaux a été arrêté à la frontière haïtiano-dominicaine avec une cargaison d’enfants sans documentation aucune dans leur voiture…etc… etc. La liste est longue et même trop longue. C’est la pointe de l’iceberg. Traqués de par le monde, les anciens religieux pédophiles, les pédophiles de tout calibre ne trouvent plus le sommeil. Ils sont aux abois. Ils sont dénoncés sur tous les toits. « Jetant leurs soutanes aux orties », ils se fondent dans la foule. Autour d’eux, c’est le règne de la terre brulée et de l’ostracisme. En habit civil, ils prennent leur retraite dans les îles perdues, comme chez nous, où, ni vus, ni connus, ils apportent toujours la bonne parole aux déshérités de la terre, dans des discours mielleux, enrobés de sucre, tout en continuant leur vilénie sans crainte d’être dérangés dans l’île où les étrangers sont les seuls maîtres à bord.
Dans mon pays d’adoption, des commissions ont été créées de toute pièce pour juger des crimes de viols et pédophilies, datant de quarante années et plus. Au petit écran, à voir pleurer ces adultes vieillissants, au bord des larmes, te parler de leur enfance dans des orphelinats, la nuit, dans le dortoir, ou l’aumônier-surveillant vient chipoter ses fesses, ou il emmène un jeune autochtone, parfois son petit frère, (les petits indiens que le gouvernement canadien voudraient amener « vers la civilisation»), dans son bureau. Ça vous arrache ton cœur de père, ton enfant confié à ses disciples de Dieu pour leur apprendre la parole du Christ. Le vieil homme témoigne : «Nous connaissions la routine, la triste réalité vécue par ce jeune durant ces nuits de cauchemar». Plusieurs d’entre-eux n’ont jamais pu fonder une famille. Ils ont été traumatisés, brûlés pour la vie. Je vous fais grâce de la réalité. Les vidéos sont là. C’est à vous glacer le sang.

Attention Haïti! Après quelques années de prison, ces numéros peuvent changer de noms et apporter la bonne parole aux petits noirs d’Afrique et aux négros des Antilles. Remerciez encore Dessalines et Toussaint. Les fesses de vos fils l’ont échappé belle. Il faut employer les mots pour le dire. Personne n’est à l’abri. Aux États-Unis, sur Internet, je l’ai vérifié une fois, tu peux savoir qui habite autour de toi, juste en cliquant, à partir de ton adresse physique. Une fois, j’ai appelé un parent de proximité, pour lui dire, qu’à six kilomètres de sa demeure, sur internet, il y a un repris de justice, pas trop loin. L’adresse scintille en rouge. Attention danger. C’est la loi à déclaration obligatoire, là-bas. Tous récidives de viol devraient fournir adresse et coordonnées sur le territoire américain. Se sachant épier et contrôler, ils se sauvent et laissent le territoire US. Le Canada est un pays hyper protégé, ils ne peuvent monter au nord. En prison, ils lisent les journaux, ils savent où se trouvent le paradis et iront tout droit en sortant. Au paradis, on ne rencontre pas seulement des anges, comme on nous l’appris, des démons aux ailes blanches s’y trouvent aussi. Si votre pays est mal protégé, ou si vous préférez l’argent facile de l’étranger, ces fripouilles le savent, ils seront vos premiers invités à vous apporter la bonne parole du Christ. Ils viendront dans les Antilles, sauf à Porto-Rico.
Conséquences et réactions

Autrefois, après chaque lecture, je m’amusais habituellement à conter l’exploit de l’acteur de l’histoire à quelqu’un. Ce ne fut pas plus le plaisir de raconter qui m’animait en ce moment-là, qu’une simple technique de mémorisation que je fus mienne pour maîtriser la langue française et son vocabulaire. C’est ainsi, qu’un jour, après la lecture de Voltaire le philosophe et de ses démêlés avec l’Église du temps, qu’il ne portait guère dans son cœur, je rapportais, à table, l’historiette à mon père et à ma mère réunis : L’archevêque de Ferney veut à tout prix excommunier le philosophe pour insubordination envers l’Église toute puissante. Un certain Élie J. Fréron, qui combattait les philosophes des lumières au nom de la religion et de la monarchie, en tant que porte-parole de l’Église, ne manqua pas d’attaquer en bonne et due forme, le sieur François-Marie Arouet dit Voltaire. Ce dernier ne se fit pas prier, rétorqua par une « venimeuse épigramme », un pamphlet vitriolique et satirique, dans ce célèbre vers qui fit le délice de la littérature antireligieuse et symbolise l’hypocrisie des pasteurs: « L’autre jour, au fond d’un vallon / Un serpent mordit Jean Fréron / Devinez ce qui arriva? / C’est le serpent qui creva  ». A la fin de mon bavardage, mon père, un taciturne (qui parle peu) eut à prononcer cette réquisitoire :«Je suis heureux que tu puisses aborder Voltaire dans tes études. Il va ouvrir tes yeux, face à ces hypocrites à robe qui divisent la nation haïtienne». Cette phrase lapidaire en disait long sur mon parcours. Papa avait amplement raison. J’ai compris, avec le temps, pourquoi, il n’y a jamais eu de bonnes bibliothèques ou pas de bibliothèque dans l’arrière-pays. Tout était sous contrôle. Le clergé avait une mission à remplir : Nous abêtir.

Heureusement que ses gens-là n’ont plus de pouvoir dans le monde moderne. Autrefois, pour les avoir dénoncés, je serais excommunié. Il leur reste les pays sous-développés pour mener une existence paisible. Toutes mes lectures sur leurs religions et leurs dieux dénotaient chez moi, une certaine fixité morbide par rapport à leur objectif premier et leurs dirigeants. Ces derniers, à mes yeux, demeurent toutefois des malades assoiffés de pouvoir, d’argent et de sexe, dans le seul but de nous abêtir, nous contrôler et nous dominer, à des fins spécifiques. Je conseille à tous ses détraqués de lire Sigmund Freud.
 
Voilà les conséquences du «crois ou meurs». Par la pensée, je rentre aussi dans la peau du grand écrivain Franckétienne, à chaque fois qu’il se décrit et se découvre dans ses œuvres comme un produit du viol de sa mère par un blanc aux Gonaïves. « Je suis un Caca sans savon» se définit-il, à titre de marqueur identitaire indélébile et sans appel. Combien de «caca sans savon», avons-nous en Haïti? Ils sont légion à mordre la poussière, à ruminer leur secret à l’ombre de la solitude, à regretter en silence leur origine, résultant d’un rut furtif de ses animaux éparpillés sans garde-fou, sans laisse, dans les Antilles.
Max Dorismond mx20005@yahoo.ca

A suivre …….

Notes Bibliographiques

(1) : Saint Exupéry, (Citadelle….1944, p.601)

(2) : Extrait d’une lettre de Ferney – 1764. – Lettre XIII, (T. IV, p.289)

(3) : Mission des Nations-Unies pour la Stabilisation en Haïti.

(4) :Frankétienne: "Je suis un survivant de la misère…." (L’Express. Fr. - Delphine Peras. Juillet 2010)

(5) : Saint Mathieu. Chap. XVI, 18

(6) :La Bible rapporte l’histoire légendaire de la destruction de Sodome et Gomorrhe. (Genèse, XIX), dont elle fait une punition de Dieu à l’encontre des habitants de ces villes, infidèles et immoraux. Ces villes mystérieusement détruites sont restées dans la mémoire des hommes comme symboles de vice et de dépravation ?

(7) : Le coin de l’histoire – Charles Dupuis – 2003. Page 201

(8) : La société des baïonnettes – Alain Turnier – 1985. Page 190

(9) : Alexandre Dumas, le Dragon de la reine: de Claude Ribbe – Édition du Rocher – Sept. 2002.

(10) : L’expédition : de Claude Ribbe – Édition du Rocher – juillet 2003. (L’escadre commandée par le Général Leclerc, le beau- frère de l’autre).

(11) : Les Misérables : "Gavroche est un personnage du roman de Victor Hugo. Il prend les traits d’un gamin de Paris.

(12) : Le Vatican mis à nu - Groupe les Millénaires - Chap. Le javelot et l’homosexualité. Page 161.
 

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