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Tuesday, July 27, 2021

À la mémoire d'Herman Nau, cofondateur et batteur virtuoso du groupe musical haïtien "Tabou Combo"

HOMMAGE AU TABOU COMBO DE PÉTIONVILLE 

Herman Nau décédé le 25 juillet 2021
 

À la mémoire d'Herman Nau, cofondateur et batteur virtuoso du groupe musical haïtien  "Tabou Combo", décédé le 25 juillet 2021...

J’ai serré la main de quelques membres, parmi  du Tabou Combo deux fois, (parmi lesquels le très gentil Maestro Chancy et le sympathique Herman Nau, virtuoso dans l'art merveilleux de la percussion) non par amitié close, mais presque par pur et simple hasard. C'était au cours d’une entrevue sur le dixième anniversaire de ce supergroupe avec Albert Chancy pour la Revue Hebdomadaire du Journal Le Nouveau Monde dont le Rédacteur-en-Chef Roger Gaillard, alors mon professeur, m’avait donné carte blanche pour faire des reportages sur la musique haïtienne et antillaise; ensuite au début du premier bal de Tabou, sans doute en 1980, dans la ville de Panamá, Panamá, où j’étudiais l’espagnol et servais de correspondant littéraire pour le même magazine. 

Après ce fameux bal-concert du Tabou qui glana des éloges dans la presse locale, cette capitale de l’Amérique Centrale devint la plateforme magique d’où le “konpa” s’était lancé avec succès et grand respect à travers la Caraïbe et l’Amérique du Sud, spécialement en Républicaine Dominicaine où “el merengue” s’est renchéri un peu sur l’or du “konpa” et en Colombie où le “cumbia” a pu recharger sa batterie africaine avec le feu musical de Bois-Caiman importé du rythme haïtien.

Le Tabou Combo de Pétionville demeure le “gouverneur de la rosée” dans la forêt fertile des mini-jazz antillais, la Perle du “Compas” incrustée jusqu’au sang dans nos coeurs dansants à la belle étoile, le créateur charitable des grands succès, “Le Huitième Sacrement (1974), “New York City” (1975) et “Baissez-Bas (1983) qui impressionnèrent toute la France et inspirèrent certains impresarios européens, dont le fameux Eddie Barclay, à jeter un coup d’oeil furtif, mais heureux, sur l’esthétique sonore qui bougeait alors en cadence festive sous le ciel bleu d’Haïti. 

Herman Nau


Je crois que le Tabou Combo, désormais baladin de notre héritage musical et culturel, a le devoir de composer sa belle biographie imaginée à travers des notes incendiaires, le conte féerique de son remarquable succès durant ces 52 dernières années. Grâce à lui et aux autres mini-jazz du terroir, Haïti, le berceau du rythme “compas direct” né dans l’âme de Nemours Jean-Baptiste, alors Maestro de l’Ensemble aux Calebasses (circa 1955), est devenu le temple de la musique afro-antillaise dont l’encens original a inspiré des groupes exceptionnels comme l’Exile One, les Grammacks de Jeff Joseph, Kassav, etc.  

Le Tabou Combo est une voix sonore, vivace et profonde dans l’histoire de la musique haïtienne et antillaise. Telle fable écrite en créole vivant et semée d’évènements extraordinaires révèle un saut vertical vers la liberté d’expression musicale.  Cette libération miraculeuse s'accomplit à Pétionville et à Port-au-Prince, chez les jeunes musiciens des années 68, alors un peu étourdis par les vieilles compositions importées d’outre-mer, mais tous électrifiés par le grand désir de rajeunir et de re-créer, en des termes modernes nourris d’un nationalisme purement artistique, le rythme passionnant de l’Ensemble Aux Calebasses de Nemours Jean-Baptiste. 

Je dirais aussi que le Tabou Combo incarne un remue-ménage de la mentalité artistique de notre société plus ou moins ankylosée dans la démence du passé, une sorte de révolution culturelle inspiratrice d’une musique nouvelle qui est restée, sans nul doute, le bonheur quotidien du peuple haïtien. 

Tout au long de sa carrière, le Tabou Combo a génialement orchestré, grâce à sa créativité d’avant-garde et sa brillance d’étoile polaire, l'effort très humain de partager notre indépendance musicale avec nos frères de la Caraïbe. Aujourd’hui plus que jamais je suis heureux d’être un fanatique éberlué du Tabou un peu plus que je l’étais à l’âge de quinze ans. Car je crois que les groupes antillais les plus applaudis et les plus appréciés dans le monde ne sont rien d’autre que des ombres merveilleuses attachées au drapeau original du “konpa” haïtien dont le Tabou Combo de Pétionville est, à mon avis, le représentant authentique.

Lyonel Vilfort 

Chicago, IL

6 comments:

  1. 🎶🎵🪕Herman's death is a great loss without no doubt in the Haitian Music Industry.
    This is one of the musicians with his peers during the decade 60-70s who brought a new vibe in Haitian music through the TABOU COMBO.They are definitely the pioneers of another musical trend in the new generation in Haiti.
    Herman was an excellent drummer, who left his indelible drumming touch in the hit song "Bon Anniversaire". He will be remembered every time we play that immortal song "Happy Birthday" from the Tabou Combo ". RIP Herman Nau! Thanks for everything you’ve done for the haitian culture.
    Herve Gilbert

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  2. Un pan d'histoire qui s'en va on est tous nostalgique.

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  3. Que votre âme repose en paix Herman. Vous allez nous manquer pendant longtemps encore . Adieu cher compatriote !

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  4. Je suis fier de dire que j'ai vecu au temps de fanfan ti bot choubou et de Herman Nau RIP

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