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Monday, January 27, 2020

Le démantèlement du système d’État prédateur instauré par l’oligarchie économique raciste en Haïti est une condition sine qua non pour une stabilité politique en Haïti


Qui sont les prédateurs du système économique d’Haïti qui tiennent le pays en otage ? Ce système dont tout le monde parle et que personne n’ose combattre. Ces prédateurs d’État pensent-ils pour Haïti ? Ont-ils des rêves pour Haïti ? Ont-ils même une conscience ou même une position sur la crise actuelle ? Compatriotes, l’heure des comptes est arrivée. On ne peut plus garder le silence.  À force de les pointer du doigt, peut-être qu’ils finiront par reconnaitre leur rôle dans le sous-développement d’Haïti et adopter un nouveau paradigme, du moins l’espère-t-on Sinon, comment sortir de l’auberge ?

Si l'on attend que le système change de par lui-même – on attendra jusqu’à ce que l’enfer soit gelé ou jusqu’aux moments des saints de glace.  Ne sont-ils pas la mafia organisée ? Ces chevaliers d’industries qui se sont installés depuis des générations dans le but d’accaparer le denier de la veuve qu’est l’île d’Haïti et isoler la majorité de la population noire du pays. Cela fait longtemps qu’on fait le pied de grue attendant la manne. Pourtant nous sommes toujours au même endroit après plus de 200 ans. Comment avons-nous pu accepter cet état de fait pendant si longtemps sans rechigner ?  Nos chefs d’État, les uns plus faibles que les autres, pris en otage par ces prédateurs d’état se rallient par force au système néocolon. Quand bien même ils se sentiraient piégés, cela ne semble pas les déranger puisqu’iIs se partagent le pactole et sans aucune gêne, à tour de rôle. Ils laissent le peuple livré à lui-même sans emploi, sans avenir et sans moyen de survie. Que notre situation défraie continuellement la chronique des médias étrangers et que notre pays soit perçu comme un État en faillite et déséquilibré créant un faux espace pour une présence étrangère, ils en sont indifférents. Même l’odeur nauséabonde des détritus des rues ne dérange l’État et ses prédateurs. En dehors de leur cercle fermé, les prédateurs n’ont jamais leur mot à dire lorsque des branches de la population se mobilisent contre deux siècles d’injustice sociale. En dépit du système prédateur qui les a enrichis au détriment du pays, ils n’ont légué aucun landmark visible dans le pays. Ils n’ont rien laissé à la postérité et ils n’ont rien construit. Comme l’avait si bien dit un écrivain haïtien, « ils ont perdu leur capacité d’avoir honte ». Les prédateurs restent dans leur confort et personne ne les voit. Ils sont là pour s’enrichir, pour dérober et non pour donner.  Ce sont les remplaçants de Leclerc et de Bonaparte qui se positionnent en rapaces pour achever le rêve de Christophe Colomb. Jovenel Moïse, comme tous ses prédécesseurs, est une petite branche du système néocolonialiste installé par ces éléments racistes. La racine et le tronc de la gangrène qui engloutissent Haïti fonctionnent souterrainement et subrepticement. Oui, c’est du racisme institutionnalisé avec la complicité des nègres dont les ancêtres ont combattu pour leur liberté. Ils sont incapables de dire NON à leur maître. Nous serons condamnés àvivre cette forme de néocolonialisme dans la mesure où l'on ne comprend pas le fond des problèmes de notre pays aux fins de déraciner le système convenablement. Haïti est dirigée et contrôlée rien que par une douzaine d’arrières-fils de néocolonsracistes sous la barbe des fils et petits-fils de combattants pour la liberté.  Ces néocolons, à cause de leur métissage, se croient investis de tous les privilèges économiques du paysau détriment de la majorité noire. C’est sur ces prémices qu’ils contrôlent 90% des ressources économiques du pays et réclament de droit - de l’État haïtien 67% du budget national annuel. On revient à la phase de Boukman.  C’est pourquoi il faut réunir notre éminence grise pour la relève et pour accomplir le rêve de nos héros.

L’instabilité chronique et le rôle de l’international:

Depuis l’indépendance d’Haïti, nous avons toujours eu une majorité qui avale des poires d’angoisse. Cette majorité s’accroit tous les jours et ne peut plus croquer le marmot.  Malheureusement, les diverses missions de paix de l’ONU par le passé n’ont pas su contribuer à la stabilité politique dans le pays en raison de leurs mandats limités, inadaptés qui n’ont jamais tenu compte du rapport entre lecontrôle économique d’une oligarchie et la paupérisation scandaleuse de la masse d’une part, et la corruption aussi bien que la mauvaise gouvernance des trois pouvoirs, d’autre part. Si la présente mission doit réussir, elle devra aider au démantèlement des gangs du pouvoir et de l’oligarchie, à la création de nouvelles structures de contrôle afin de mettre un terme à la corruption, la gabégie administrative de l’exécutif et du législatif, aussi bien que la suppression de la mainmise de 67% du budget national exigé par l’oligarchie économique. Une nouvelle Constitution par référendum qui tienne compte de toutes les barrières de la bonne gouvernance d’Haïti est une condition sine qua non pour la transformation de notre société.  Un appui au système judiciaire en place en vue d’un procès sur le détournement du fonds PetroCaribe sera le plus grand évènement du siècle et le prélude au changement tant espéré.

Les manifestations sont certes, une réaction justifiée d’un peuple longtemps bafoué.  Mais leur caractère violent a eu plutôt des effets boomerang jusqu’ici. C’est une poudre de perlimpinpin qu’une opposition disqualifiée et peu crédible jette au visage du peuple à la place de mobilisations pacifiquesplanifiées et bien ciblées. À chaque casse, la vie devient plus chère tandis que l’oligarchie économique et les nouveaux riches continuent à rouler leur carrosse. Il va sans dire que ce type de mobilisation violente se révèle un cautère sur une jambe de bois. Il est donc inconcevable de faire le choix du Kraze brize contre nous et envers nous tandis que ces néocolons apatrides se la coulent douce dans leur confort et continuent à jouir de tous leurs saint-frusquins émanant du Trésor public. 

Nous espérons que ces mobilisations seront une prise de conscience qui nous conduira vers un nouveau paradigme.  Une éducation et un éclairage d’esprit s’imposent. La révolution est possible parce que nous sommes en grand nombre, et c’est le grand nombre qui doit se réunir pour dire que c’est assez à la place des pneus brûlés qui détruisent les poumons. Le vin est tiré, et il faut donc le boire. L’heure est aux comptes. Utilisons notre intelligence et l’union pour un combat homérique mérité.  Démanteler le système imposé par les prédateurs économiques d’Haïti. C’est notre seule planche de salut pour l’avancement et pour la stabilité politique et économiques d’Haïti.

Emmanuelle Gilles

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