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Thursday, August 15, 2019

IL Y A VINGT ANS, GUY DUROSIER TIRAIT SA RÉVÉRENCE (PART 1)




Par Eddy Cavé,  eddycave@hotmail.com
Auteur de De mémoire de Jérémien, tomes  1 et 2
Le langage clair et simple, un passage obligé
Typographie et correction d’épreuves pour tous


À l’occasion du 20e anniversaire du décès de Guy Durosier, l’écrivain Eddy Cavé publie cet article en trois  parties dans lesquelles il retrace des tranches de vie de cette très belle figure de la musique haïtienne du 20e siècle. La première partie est en quelque sorte une brève présentation de l’artiste et un rappel du cadre social et-culturel dans lequel il a passé une quinzaine d’années au Québec.

Un ouragan nommé Guy Durosier
Guy Durosier (1965)
Né à Port-au-Prince en 1931, Guy Durosier est issu de l’union de deux grandes  familles du pays, les Durosier, du Nord, et les Pétrus, de Port-au-Prince. Les deux  familles qui ont donné notamment le parlementaire et constituant Auguste Durosier mort en 1924, ainsi que la grande vedette de la radio et du théâtre Denise Pétrus, la mère de Guy, Francine, et le Dr  Edouard  Pétrus, éminent médecin et candidat à la présidence d’Haïti en 1957.

Guy s’initie très tôt à la musique sous la direction de sa mère et entre, selon Adrien Berthaud, à 11 ans  dans la fanfare de l’école des Frères Saint-Louis de Gonzague. Il s’y familiarise avec la clarinette et le saxophone et, toujours selon Berthaud, il aurait composé Ma brune à 12 ans avec Raoul Guillaume (http://www.adrienberthaud.com/guy_durosier/).

Dans une note publiée à l’occasion du décès, Jean- Jean Pierre souligne que Guy a commencé sa carrière professionnelle  vers l’âge de 14  ans  avec Les gais trouvères, alors dirigés par Alphonse Simon.  Deux ans plus tard, après une courte collaboration avec Nono Lamy, il  prenait son envol dans l’orchestre d’Issa El Saieh avec Raoul Guillaume et le musicien américain  Bud Johnson qui l’initie au jazz. Par la suite, on le retrouvera en 1952 dans l’orchestre de l’hôtel Riviera, dirigé par Michel Desgrottes, puis simultanément dans les orchestres Citadelle et Cabane Choucoune. Jean Jean Pierre précise qu’après quelques voyages à l’étranger, il quitte définitivement le pays en 1959.

Il n’est pas sans intérêt de mentionner ici que Guy était bègue et qu’il a su maîtriser son élocution à un tel point que très peu de gens se sont rendu compte de ce fait ou s’en souviennent aujourd’hui. Mon grand  ami musicien Joe Jacques l’est aussi et peu de gens le remarquent quand il est en spectacle.

Guy Durosier  en 1970
 Tour à tour admiré, applaudi, adulé, ovationné, Guy Durosier a également été sifflé et chahuté pour des raisons politiques. Guy s’est heureusement réconcilié  avec son public dans les dernières années de sa vie.  Plus de 40 ans après l’avoir perdu de vue, je garde un émouvant souvenir des nombreuses soirées passées en sa compagnie.  Je souhaite ardemment que cet anniversaire soit une occasion pour les milieux haïtiens du spectacle de souligner la précieuse contribution qu’il a apportée à l’épanouissement et à la promotion de la musique haïtienne.

J’étais précisément en train de rafraîchir mes souvenirs en vue de la rédaction de cet  article  quand j’ai découvert, au hasard d’une conversation, l’existence d’un livre paru aux États-Unis en 2008 sous le titre The Maestro and Marianne. Semi-autobiographique et bien écrit en général, ce livre retrace des moments de la vie d’un maestro que personne d’autre que l’auteur et l’héroïne Marianne ne connaissait ou ne pouvait connaître. Je l’ai commandé tout de suite et je m’y suis plongé avec l’appétit d’un carnassier qui n’aurait pas mangé pendant des jours. Une semaine après, ma soif de précisions sur les moments forts de la carrière du maestro n’est toujours pas assouvie. Quel bonhomme!

Le livre de Robert Durosier

Le lecteur l’aura facilement deviné : le maestro, c’était Guy Durosier. Quant à Marianne (on trouve ailleurs l’orthographe Mary Ann), c’est la mère de l’auteur du livre, Robert Durosier. Élevé aux États-Unis dans une famille d’adoption, ce dernier avait 27 ans  quand il a retrouvé ces deux parents biologiques. Ce sera un triple coup de foudre. Pour Guy, pour Marianne et pour Robert. C’est d’ailleurs en leur compagnie, à Bothell, près de  Seattle, dans l’État de Washington, que Guy s’est éteint en 1999. Un livre captivant, tour à tour émouvant et amusant, généralement bien écrit à mon sens et très instructif.

J’ai trouvé dans cette lecture la confirmation de plusieurs idées que je me faisais de la vedette Guy Durosier, tout en découvrant la tranche de sa vie qui va de sa rupture avec la communauté haïtienne vers 1976  à son retour sous les feux des projecteurs, une vingtaine d’années plus tard. Si les premières années passées dans la banlieue de Seattle furent une période de bonheur intense pour cette famille tardivement constituée, les derniers mois furent particulièrement éprouvants  à cause des incurables  problèmes de santé du maestro.

Au moment où le rideau tombe, durant la journée fatidique du 18 août 1999, sur cette vie bien remplie et encore pleine de promesses,  Guy avait seulement 68 ans. Nous reviendrons plus loin sur les anecdotes et les souvenirs glanés au fil des pages de cette autobiographie qui se lit comme un thriller.

Deux magnifiques émissions retrouvées sur YouTube
En poursuivant la quête de données entreprise pour la rédaction de l’article, j’ai trouvé sur internet des extraits de deux fort intéressantes soirées de retrouvailles de Guy Durosier avec le  public haïtien de New York et que j’invite les lecteurs à visionner.

GUY DUROSIER ET FAMILLE AU CAFÉ DES ARTS
  
Au Café des Arts
La première des deux apparitions publiques de Guy à New York depuis son installation dans les Bahamas au milieu des années 1970 a été celle du Café des arts, où le flamboyant Guy Evans Ford recevait cinq membres de la famille Durosier : le maestro rentré de Nassau et qui ensorcela l’auditoire tant au piano qu’au micro; la resplendissante Marianne, la mère de l’auteur; Robert Durosier l’auteur du livre; Guy Durosier junior,  l’unique fils de Guy et de sa première épouse Marie-Madeleine Marcel; la chanteuse québécoise Sylvie Desgroseillers, une autre fille de Guy, venue de Montréal pour la circonstance.

Cette émouvante réapparition de Guy Durosier à l’occasion du premier anniversaire de l’émission Domingo en la Noche de Guy Evans Ford scella, de l’avis de Guy et de tous les témoins, sa réconciliation avec le public new-yorkais. On se souviendra qu’une bonne partie de ses fans l’avaient abandonné et chahuté en 1976 à l’initiative de l’ancien candidat à la présidence Yves Volel, lui-même assassiné en Haïti en 1987.
La soirée de gala du 23 décembre 1998 à l’Astoria World Manor

Dans le clip de Sylvestre Production,  ci-dessus, on voit Guy, visiblement fatigué, interpréter au saxophone Happy Birthday avec des accents de jazz qui rappellent l’époque lointaine où il jouait avec les Issa El Saieh, Bud Johnson, Bebo Valdès. Il est chaleureusement applaudi, puis, contre toute attente, il aborde le sujet de  sa participation aux funérailles de François Duvalier en 1971. Il rappelle qu’il avait chanté dans le passé pour le président Dumarsais  Estimé à l’époque du Bicentenaire de Port-au-Prince, puis, chaque samedi soir à Cabane Choucoune, pour Paul Magloire, ce qui n’avait jamais posé de problèmes. Par la suite, il  aurait été, après Harry Belafonte, le premier chanteur de la Caraïbe à faire le Carnegie Hall, ce qui lui aurait  ouvert toutes les portes du monde.

Mais voilà qu’en 1971, il reçoit un dimanche matin  une invitation  du Palais national d’Haïti pour aller chanter pour François Duvalier et on lui annonce qu’il sera encadré de Pelé et de Mohamed Aly :
« Mwen pat bezwen chante pou Divalye, explique-t-il dans un curieux mélange de créole et de français.  Mwen te bezwen chita kot Pele. kot Mohamed Alix li […]  Le premier jour, Pele fè match foutbòl exibisyon l pou Divalye. Le deuxième jour, Mohamed Ali fè match bòx li pou Divalye. Le troisième jour,  mwen chante pou Nonz Apostolik la ak Divalye nan palè nasyonal…

« Twa jou apre, Divalye mouri. Yo rele m a senk è di maten pou di m : Il voulait que ce soit toi qui chantes à ses funérailles… Pa chante?  Yo tap touye manman m , vwazen m,  tout moun ki konn di m alo […] » (Rires de l’assistance)

[Traduction] « Je n’avais nullement besoin de chanter pour Duvalier. Je voulais m’asseoir à côté de Pelé, de Mohamed Ali  […] Le premier jour, Pelé joue un match amical pour Duvalier. Le deuxième jour, Mohamed Ali présente son spectacle de boxe. Le troisième jour, je chante pour le nonce apostolique et pour Duvalier au Palais national…

« Trois jours après, Duvalier meurt. On me téléphone à 5 heures du matin pour me dire qu’il a fait choix de moi pour chanter à ses funérailles… Ne pas chanter? On aurait tué ma mère, mes voisins… même les gens qui me saluaient dans la rue… »
                                                                                                                        
L’auditoire, qui lui a déjà  tout pardonné, applaudit chaleureusement. C’est que, 27 ans après les faits, les rancœurs se sont calmées, et  l’artiste a retrouvé sa cote d’amour auprès du public. Ce que les gens voient dès lors, c’est le virtuose qu’ils viennent d’écouter au saxophone et qui sait toucher toutes les fibres de leurs corps.  Guy est donc ovationné et réconcilié avec son public new yorkais. Jean Jean Pierre affirme toutefois qu’il n’a jamais pleinement récupéré le capital de sympathie englouti dans son aventure avec les Duvalier.

Les problèmes de santé de Guy allaient commencer peu de temps après. Affreuses migraines, séjours fréquents à l’hôpital, batteries de tests douloureux et onéreux. Quand le diagnostic d’un cancer du poumon tombe, il est déjà trop tard pour le sauver. Les lecteurs intéressés par cette tranche de la vie de Guy liront avec beaucoup de plaisir  le livre de son fils Robert. Ils y trouveront, outre  un émouvant  rappel de ces moments de dures épreuves, un grand nombre d’anecdotes et de réflexions sur la vie de cette famille qui semble avoir été marquée d’un sceau particulier par le destin.                                               

**************
Certes, le  rapide coup d’œil qui précède sur le livre de Robert Durosier et le balayage des deux seuls vidéoclips facilement accessibles des dernières apparitions publiques de Guy à New York ne constituent certainement pas la meilleure façon de le présenter à un public qui ne le connaît guère. Ils ne constituent pas non plus  la meilleure façon de susciter de la curiosité pour l’héritage culturel qu’il a laissé. Mais ce choix a le mérite de camper d’entrée de jeu le personnage et d’écarter tout de suite les zones d’ombres qui apparaissent inévitablement chaque fois qu’on cite le nom de Guy Durosier. Cela dit, nous pouvons entrer tout de suite dans le vif du sujet  en commençant par décrire la société dans laquelle Guy a passé une bonne partie de sa vie.

Le contexte social et culturel du Québec des années 1960-1970
C’est dans le Montréal du maire Jean Drapeau, dans l’atmosphère féérique de l’île Sainte-Hélène et d’Expo 67 que  Guy Durosier a élu domicile au Québec. Cette  province venait alors de sortir de la « grande noirceur » des années Duplessis » et elle s’affirmait comme une terre d’accueil pour les francophones étrangers  désireux de s’expatrier.

Sans être la terre promise qu’était alors New York, le Québec avait tout pour plaire aux Haïtiens fuyant la dictature : de bonnes possibilités d’emploi, un haut niveau de vie, une politique d’immigration d’une grande souplesse. Les musiciens comme Guy Durosier, Fritz Pereira, Chico Simon, Nono Lamy, Joe Trouillot, Dieujuste Dorlette, y trouveront un public, majoritairement féminin, avide d’exotisme, de nouveautés et de sonorités inhabituelles.

Dans l’ensemble, la société québécoise était alors traversée par cette espèce de  joie de vivre qu’inspiraient ses chansonniers, ses peintres, ses poètes, ses musiciens. Des chansonniers comme  Jean-Pierre Ferland, Félix Leclerc,  Claude Léveillée, Gilles Vigneault, Félix Leclerc. Des interprètes comme Ginette Renaud, Pauline Julien, Renée Claude, Ginette Ravel. Des jeunes cinéastes comme Gilles Carles et Claude Fournier qui allaient renverser bien des tabous avec de charmants petits films comme Les mâles, Deux femmes en or, etc. En outre, ce Québec où Pierre Bourgault et ses amis du RIN mijotaient le projet d’indépendance accueillait à bras ouverts tous les révolutionnaires et intellectuels de gauche opposés à François Duvalier.

Guy Durosier se jeta à pleines dents sur ce fruit mûr qui comblait toutes ses attentes, sauf sa soif de célébrité, sa passion des projecteurs et des ovations debout.  Si son répertoire créole sonnait fort bien aux oreilles des Québécoises en quête d’exotisme, ses chansons françaises les charmaient encore plus. Aussi sillonna-a-t-il la province de long en large, faisant de la région dite du Bas-du-Fleuve son terrain de chasse favori. Il y a ainsi laissé d’heureux souvenirs, ainsi que d’intenses regrets. . À la faveur de son extraordinaire force d’attraction, il sut résister à la déferlante du disco jusqu’à ce qu’il décide d’aller poursuivre ailleurs ses rêves de conquête.

Un succès pourtant limité!
Quoiqu’on puisse dire de bien et de beau au sujet des succès de Guy au Québec, il faut admettre qu’il n’a jamais véritablement percé le grand marché québécois de la chanson, du  disque et du spectacle. Pour des raisons qui restent encore à élucider, il n’a jamais fait la prestigieuse salle Wilfrid Pelletier de la Place des Arts; n’est jamais passé ni aux Beaux dimanches ni à aucune  des grandes émissions télévisées de variétés. De même qu’il  n’a jamais inscrit une seule chanson au Palmarès du Québec. La province et sa métropole accorderont toutefois ce privilège à d’autres  vedettes internationales noires en tournée au Canada, notamment Harry Belafonte, Ray Charles, Dionne Warwick, Roberta Flack, Ella Fitzgerald.  Et à Oscar Peterson, un enfant du pays.

En toute honnêteté, le Québec n’était pas encore prêt à la fin des années soixante pour ouvrir ses grandes salles de spectacles à des artistes noirs, même talentueux, qui n’avaient pas encore été couronnés en France ou aux États-Unis. Et Guy n’était pas le seul à devoir se limiter au marché restreint des « communautés culturelles ». Il y avait également dans cette situation le pianiste martiniquais Marius Cultier, le chanteur trinidadien Mighty Sparrow, des  groupes musicaux comme Byron Lee and the Dragonaires, The  Merrymen of  Barbados. Ils faisaient tous chaque année au moins une escale à Montréal, mais ils ne se sont jamais implantés dans le grand marché québécois du spectacle. On notera qu’aujourd’hui encore les stations de radio du Québec ne jouent jamais de chansons haïtiennes écrites en français. Un détail que personne ne semble remarquer!

Un bon motif de consolation
L’histoire retiendra toutefois que le maire Drapeau invita Guy Durosier en 1970 à donner à ses côtés le signal de la réouverture du site de l’Expo  pour la nouvelle saison. Voulait-il lancer à ses concitoyens un message d’ouverture en posant ce geste hautement symbolique? Sans doute, mais il faudra attendre plusieurs  décennies pour voir des artistes et animateurs  noirs comme Norman Brathwaite, Gregory Charles, Anthony Kavanagh Jr accéder à un  statut de vedette à part entière dans la province.

Il n’est pas sans intérêt de rappeler ici que c’est seulement en 1989 qu’on verra une noire d’origine haïtienne, Marie-Anna Murat, accéder au poste de chef d'antenne d’un réseau de télévision francophone au Canada, le réseau TVA. Dans le même temps, la journaliste Michaëlle Jean se frayait un chemin dans le monde des médias pour accéder d’abord au poste de chef d’antenne à Radio Canada, puis à celui de gouverneure générale du pays. Dans l’intervalle, la population s’était diversifiée, les mœurs avaient évolué, et le Canada était devenu un pays bilingue, une société multiculturelle et multiraciale très différente de celle que Guy avait connue.

Arrivé au Canada 30 ans trente ans trop tôt, Guy a sans doute pavé la voie pour les Boule Noire, Luck Merville, Pierre-Michel Ménard, Émeline Michel, Fabienne Colas, Ralph Boncy, Stanley Péan et peut-être même un Dany Laferrière. Mais il a lui-même peu bénéficié des avantages financiers offerts par la société d’accueil et de la prétendue ouverture d’esprit des gens de son époque.

                                                  FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE

9 comments:

  1. Ediyh Piaf disait de lui qu'il était à juste titre ''le souffle puissant d'Haïti".Il était le seul et unique haïtien à chanter au Carnégie hall et au palais de Buckingham.Il avait de plus ajouter une corde à son arc en chantant dans sept langues.Mais où est la relève ?

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  6. Sa voix est unique! Il a chanté Haiti avec un tel amour, que parfois en l'écoutant dans cette chanson, je verse des larmes pour mon Haiti que j'aime tant ❤️ 😍 💖 🇭🇹 🇭🇹 🇭🇹

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  7. Guy Durosier fut sans conteste l’un de nos plus célèbres chanteurs et musiciens. Son don musical lui fut transmis par une hérédité sûre, de sa mère née Guillaume, tante de Raoul Guillaume. S’il est mieux connu pour sa voix et sa maîtrise du piano et de l’orgue, Guy pouvait très bien jouer à d’autres instruments tels le xylophone, le saxophone, la trompette etc…Il avait de toute évidence une grande passion pour la musique et a largement contribué à enrichir notre patrimoine.

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  8. Irrelevant L. StephenDecember 22, 2022 at 3:52 AM

    Guy Durosier was a great musician. He was mostly known as an exceptional singer, but he was much more of what is called " Total Musician" as he played several musical instruments.and also a major composer of interpreter of wonderful.songs

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  9. That's a great picture! Le grand tokay Guy inoubliable et incomparable musicien 🎶 🎼 🎵 vocalist

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