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Saturday, October 27, 2018

Cesar Sayoc: le suspect détenu dans l’affaire des colis explosifs.

La version audible est une courtoisie de Radio Francophonie Connexion,et l'adaptation de l'audible est de Carl Gilbert. Présentatrice: Hortense de R F C ou Radio Francophonie Connexion.

Par:Hervé et Carl Gilbert, pour Radio Francophonie Connexion

Cesar Sayoc
César Sayoc,  âgé de 56 ans, est l’homme  qui est arrêté en Floride le  vendredi 26 octobre, pour envoi des colis piégés à des membres du parti démocrate, dont Obama et Clinton. Le suspect, un blanc, a des yeux marrons, des cheveux noirs et une cicatrice sur son bras gauche. Enregistré comme républicain sur les listes électorales, il prenait régulièrement pour cibles, au moyen de ces critiques acerbes, des personnalités démocrates sur les réseaux sociaux.

Sayoc a été inculpé de cinq chefs d'accusation fédéraux, y compris le transport d'explosifs entre États. Il encourt une peine maximale de 48 ans d'emprisonnement s'il est reconnu coupable selon le procureur général américain Jeff Sessions. Il a été identifié grâce à ses empreintes digitales et son ADN, retrouvés sur au moins un des paquets, a précisé le directeur du Federal bureau of Investigation, Christopher Wray. Treize engins explosifs — composés de bouts de tuyaux en PVC, de fil électriques, de piles et d’un réveil— ont été au total envoyés à travers les États-Unis depuis lundi, visant 11 personnalités, a précisé M. Wray.
Deux autres colis suspects semblables à ceux envoyés préalablement avaient été découverts  très tôt dans la matinée du vendredi 26 octobre. L’un de ces derniers paquets découvert était destiné au militant milliardaire libéral Tom Steyer, qui a dépensé des millions de dollars pour réclamer la destitution du président Donald Trump.
Dans une déclaration, Steyer a confirmé que le courrier qui lui avait été envoyé avait été intercepté dans un centre de courrier à Burlingame, en Californie.
Des images diffusées par la télévision américaine montraient des policiers en Floride, qui examinaient une fourgonnette blanche appartenant à Sayoc .  Le véhicule en question, recouvert d’autocollants pro -Trump et d’autres photos de leaders à abattre comme Hillary Clinton, a ensuite été couvert d’une båche bleue, placé sur un camion et emporté pour investigation.

« Je n’y suis pour rien », clame Donald Trump.
La fourgonnette de Sayoc recouverte d'autocollants pro-Trump
emporté par les agents de la FBI aprés son arrestation.             
Alors que cette affaire a rendu tendu le climat de campagne pour les législatives américaines du 6 novembre, le président Trump a refusé de croire que ses discours souvent agressifs à l’égard des leaders démocrates pourraient avoir poussé à l’acte, M. Sayoc.
« Je n’ai pas vu ma photo sur sa camionnette », a-t-il déclaré avant de s’envoler pour la Caroline du Nord. « J’ai entendu qu’il me préférait à d’autres, mais je n’ai pas vu ça. Je n’y suis pour rien ».

Le FBI a, quant à lui, estimé qu’il était « trop tôt à ce stade pour discuter des motivations dans cette affaire ».

Juste après l’arrestation, M. Trump avait dénoncé des  actes de terreur ignobles.
« Nous ne pouvons laisser la violence politique prendre racine en Amérique », avait-il déclaré. « Les Américains doivent s’unir et montrer au monde que nous sommes unis, dans la paix, l’amour et l’harmonie ».

Ce que nous savons de César Altieri Sayoc:
Cesar Altieri Sayoc, 56 ans, enregistré républicain, un résident du sud de la Floride, est né à Brooklyn, dans l’État de New York, mais a déménagé en Floride alors qu’il était enfant, selon les dossiers. Il est diplômé de la North Miami Beach High School en 1980 et sa dernière adresse connue était Aventura dans le comté de Miami-Dade en Floride. Sayoc a été identifié par les autorités comme responsable des envois de dispositifs ressemblant à des bombes aux démocrates, y compris aux ex-présidents Barack Obama et Bill Clinton, selon une plainte du  FBI , publiée vendredi après-midi.

Il a un casier judiciaire chargé:
Les archives en ligne montrent que Sayoc possède une série de registres d'arrestations remontant à 1991 pour des infractions présumées de vol et de drogue, ainsi que des infractions au code de la route. En mai 2015, il avait déjà été arrêté à Palm Beach pour un vol présumé. Il a été reconnu coupable en octobre 2015, selon les archives.

En 2002, selon des dossiers judiciaires en ligne du comté de Miami-Dade, Sayoc aurait menacé de «lancer, projeter, placer ou décharger un dispositif de destruction». Les registres ne détaillent pas les circonstances spécifiques de l'incident, mais un dispositif de destruction a été décrit comme une "bombe, grenade, mine, pierre, missile, pipe-bombe ou autre engin similaire". Sayoc a finalement été placé en probation d'une année, pour le crime au deuxième degré. Sayoc a également été arrêté en février 2004 sous quatre chefs de possession et de vente de stéroïdes, selon les registres du tribunal du comté de Broward. Les accusations ont toutes été abandonnées en août 2005 après qu'il ait été condamné à une peine de probation de 18 mois pour deux chefs de possession et d’utilisation illégale d’un permis de conduire. Daniel Lurvey, avocat de la défense à Miami-Dade, a représenté Sayoc dans deux affaires de vol en 2013 et 2014. Il a décrit Sayoc comme un mec plutôt normal qui ne semblait pas du genre à envoyer par la poste des présumées engins explosifs.

Sayoc a fait faillite en juin 2012. À l'époque, il vivait avec sa mère et devait plus de 20 000 dollars à des créanciers, principalement des banques, selon les dossiers.
Son revenu d'emploi total de l'année précédente s'élevait à un peu plus de 7 500 $. Et il avait collecté environ 16 000 dollars de chômage entre 2009 et 2010, selon les archives de la faillite.
Sayoc a également perdu son domicile à, Fort Lauderdale, suite à une saisie réalisée en septembre 2009, selon les dossiers du tribunal. Il a demandé la protection de la faillite en juin 2012. Les dossiers du tribunal dans cette affaire indiquent qu'il ne disposait que de 4 175 dollars d'actifs, y compris une Chevrolet Tahoe, 2001, avec  un odomètre élevé à 285 000 en mille, et un passif de 21 109 dollars.
Si M. Trump a appelé vendredi les Américains à l’unité, il n’a cessé depuis mercredi de souffler le chaud et le froid sur cette histoire durant ses tournées électorales à travers les États-Unis.
Donald Trump  a blâmé et accusé jeudi matin les médias d’être en « grande partie » responsables de la « colère » dans la société américaine. « Une grande partie de la colère que nous voyons aujourd’hui dans notre société est causée par le traitement intentionnellement inexact et imprécis des médias traditionnels, que j’appelle les Fake News », a tweeté le président américain.
« Je pense que le président n’a toujours pas mesuré l’importance de la présidence et l’importance de son poste », a affirmé vendredi sur CNN le gouverneur de New York, Andrew Cuomo.

L’acteur Robert De Niro, a appelé les anti-Trump à se mobiliser pour les législatives.« Il y a quelque chose de plus puissant que les bombes, c’est votre bulletin de vote. Les gens DOIVENT voter », a-t-il indiqué vendredi dans un communiqué.

Et juste avant de publier cet article en rapport avec César Sayoc, un autre individu du nom de, Robert Bowers, est le présumé auteur d’une fusillade ce samedi 27 octobre dans une synagogue de Pittsburgh ayant fait 11 morts. Six personnes ont été aussi blessées, dont quatre policiers. Selon les forces de l’ordre qui l’ont identifié,  ce sujet de 46 ans a commis un crime haineux et doit répondre à 29 chefs d’accusation.  Bowers était actif sur les réseaux sociaux, auteur de publications à caractère haineux et antisémite. Lui aussi épousait certains arguments captieux du président Trump concernant l’immigration et les entrées des migrants ou réfugiés aux États-Unis.
Nous y reviendrons...

Hervé et Carl Gilbert, pour Radio Francophonie Connexion


Thursday, October 25, 2018

L’international possède la liste des Petro Cari-beurres

L’ONU n’attend qu’un feu vert de la MINUJUSTH pour les coffrer 

Pour ceux désireux d'entendre la version audible  de l’article, cliquez sur  le player sound cloud ci dessous:

Par Max Dorismond


Après le 11 septembre 2001, Big Brother voit le terrorisme partout.  Depuis cette date fatidique, le monde est  devenu frileux. Tout est suspect. Avec détermination, les terroristes se lancent à l’assaut des nations de leurs supposés exploiteurs. L’heure, selon eux, de l’auto-sacrifice a sonné pour venger l’offense séculaire.

Conséquemment, toute une panoplie de services de renseignements, de gadgets électroniques pour la protection civile, ont été imaginés, créés et déployés partout.

Dans les feux croisés de leurs jumelles, ils remarquèrent un petit pays où l’État a fait choix de la corruption comme forme de gouvernement : C’est l’île  d’Haïti. Elle représenterait un paradis pour les contrebandiers, une planque de choix pour tous les terroristes qui rêvent d’être de nouveaux Ben Laden à l’assaut de l’Amérique du Nord.

Des faits dérangeants  et inusités suscitent de l’intérêt pour Haïti
Louis Farrakhan
La multiplication des mosquées en Haïti énerve les USA1, qui ne voient pas d’un bon œil les minarets de ces bâtiments se propulser dans le ciel de l’île. « Certaines haïtiennes portent le voile, un ancien sénateur, William Jeanty ne cache pas ses convictions. Cette religion semble assez bien accueillie dans le coin2 ». La visite en Haïti de Louis Farrakhan3,  l’imam le plus controversé de New-York, en laisse plusieurs pantois. Il est le dirigeant de l’organisation politique,  religieuse et suprémaciste Noir : « Nation Of Islam (NOI) »

Dans un pays aussi affamé, où 1,00$ représente un gros lot pour beaucoup, plusieurs services incommensurables seraient rendus aux candidats terroristes à la porte de l’Oncle Sam. Vu sous cet angle, Haïti est un pays à placer sous contrôle total.

Follow the money – Suivez l’argent…!
Pour ce, toutes les aiguilles sont en alerte pour surveiller la bête et empêcher toute dérive maléfique. Ainsi, comme pour l’Europe, le talon d’Achille du terroriste demeure le financement de son funeste projet. Conséquemment, le mot est lancé : « Follow the money » « Suivez l’argent à la trace »

Des services techniques d’observation et d’interrogation des mouvements de capitaux sont créés, de guerre lasse, pour contrer l’ennemi, bien avant qu’il pose le geste fatal. Un dollar ne bouge sans qu’on ne sache exactement sa provenance, sa destination et son utilisation. L’échange informationnel et l’appareil sécuritaire sont tellement efficaces aux États-Unis et au Canada que l’effet pernicieux de la bête s’avère marginal.

Toutefois, certaines critiques s’élèvent contre cette chasse intensive aux sorcières, qui entraîne parfois des abus. Un article du magazine «The British Journal of Criminology », «  Suspicion in the making: Surveillance and Denunciation in financial Policing » signé par Anthony Amicell et Vanessa Lafolla, condamne cette dérive4.

Par effet collatéral, les Petro Cari-beurres sont tombés dans la soupe.
Aucune somme substantielle ne se déplace en Occident sans que tous les services secrets de la planète ne soient avertis : le FBI, la CIA, la GRC du Canada, le SIS ou M16 de Londres, la DGSE de la France, le Mossad d’Israël, le FSB ou l’ancien KGB de Russie, le BNB de l’Allemagne,  le MSS de la Chine,  s’il ne faut citer que ceux-là. Tous veillent au grain et échangent des informations cruciales. Chaque mouvement d’un dollar, n’importe où, peut susciter l’intérêt du shérif américain, prompt à entamer des poursuites. C’est un rituel!

Par conséquent, ce détour et ce qui va suivre ont pour but, tant soit peu, de démontrer que tous les supposés  brigands de chez-nous, ayant antérieurement navigué sur les vagues de Petro Caribe, de la CIRH5, du crime organisé, de trafic de drogue et d’organes humains, de vente d’armes, de blanchiment d’argent, de kidnapping d’enfants et de terrains privés, de la mafia juridique, etc…etc, chez-nous, sont sous surveillance constante. Car l’aveuglement haïtien a fragilisé le marché financier international à une époque préoccupante. Ce qui nous invite à comprendre la haine de Donald Trump pour cette île.

À ce que je sache, deux banques haïtiennes, qui n’arrivent pas à satisfaire leurs clients, ne pouvant même pas transférer 2000,00$ US à l’étranger, sont sous surveillance internationale, pour avoir transgressé les règles et outrepassé leurs obligations. Elles sont sur la liste noire, à titre de contrevenantes.

Type d’institutions financières mises sur pied partout –
Pour vous donner une idée de l’étroite surveillance planétaire, de la traçabilité de l’argent, nous vous décrivons, à titre d’exemple, l’institution qui, au Canada, s’occupe de cette  tâche. C’est le CANAFE, ou le « Centre d’Analyse des Opérations et Déclarations Financières du Canada ». Cette boîte compte 350 employés et roule avec un budget annuel de 55 millions de dollars. Les ¾  de ses travailleurs spécialisés se retrouvent attachés à des institutions privées, telles que les compagnies d’assurances, les banques à charte, les prêteurs hypothécaires, les banques virtuelles ou en ligne, et même des Courtiers Immobiliers de luxe, tels que « Sotheby’s International, Remax Collection, Engel & Völkers » etc... Leurs tâches, à titre de scrutateurs, consistent à détecter toutes transactions suspectes qu’ils refilent à leur employeur, le CANAFE.

Ainsi, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, ces institutions financières transmettent des notes et des indices sur des milliers de transactions au gouvernement fédéral. Ils sont recoupés, suivis, analysés et triés. C’est ainsi qu’au Canada, 23 millions de transactions sont rapportées annuellement, dont 110 000 déclarations d’opérations suspectes et 14 millions de transferts électroniques en 2016

Aujourd’hui avec un ordinateur, ou un simple téléphone intelligent, n’importe qui, n’importe où dans le monde, peut, dans l’intimité de sa chambre, transférer des montants substantiels d’une banque à une autre. Un malin Petro Cari-beurre se sentira protégé en s’amusant à jouer quotidiennement au Tic-Tac-To, avec ses nombreux comptes, d’Haïti, du  Canada, des États-Unis ou de la Suisse simultanément.

Cependant, il sera d’un intérêt primordial, un prospect à suivre pas à pas, pour les pisteurs aguerris du CANAFE ou d’autres. D’ailleurs, ce n’est pas par plaisir que les autorités de tous les pays manifestent un intérêt pour toutes les transactions supérieures à 10 000,00$. Des questions seront automatiquement posées avec finesse et rigueur. Et les réponses  refilées à leur gouvernement pour approfondissement.
           
Haïti a signé la Convention de l’ONU Contre la Corruption – UNODC.org  
Tous les gouvernements collectionnent ces dossiers depuis des lustres sur les contrevenants de chez eux et d’ailleurs. Le « bandit légal », en position de pouvoir économique ou politique de chez-nous, se trouve déjà sous leur loupe, malgré lui. Sauf s’il ne possède aucun compte de banque outre-mer ou n’investit dans aucune compagnie Off-shore (Compagnie dans les paradis fiscaux)  ou n’achète aucun immeuble cash en terre étrangère.

Or, cacher de l’argent sous son lit ou dans un trou dans sa cour se révèle vraiment hasardeux. C’est trop risqué. Le laisser dans une banque haïtienne serait encore plus dangereux, puisqu’un banquier véreux peut facilement se retourner contre le propriétaire, un jour venu, et le faire chanter. C’est un véritable casse-tête quisqueyen.

Donc, nous pouvons conclure que le magot de Petro Caribe, avec la complicité des banques haïtiennes, a été expédié à l’étranger et ne dort pas d’un sommeil sans cauchemar. La liste haïtienne, par conséquent, est bien fleurie.L’International, peut-il refiler ces précieuses informations au gouvernement haïtien en cas de procès futurs? Certainement! Le droit international leur confère cette possibilité. Haïti a bien signé en 2004, la « Convention des Nations Unies Contre la Corruption et le Crime Organisé »  Mais, Haïti, a-t-elle l’intention de les avoir? C’est là que le bât blesse! Néanmoins, si le peuple le réclame, une commission spéciale de l’UNODC peut venir siéger en Haïti.

Un spécial pour vous - Je joins à la présente, une vidéo, de Marvel Dandin et Janin Léonidas, qui nous résume l’état de la situation. Après l’avoir écoutée, vous voudrez peut-être grimper dans les rideaux. Non! Relaxez-vous. Cette agressivité est ingrate et ne tue que son maître. Aidons, de préférence, notre jeunesse du 17 octobre 2018 à pressurer le citron, à s’adresser aux instances internationales pour une commission spéciale aux fins d’une certaine justice, si Haïti ne bouge point.
GWO DEBAT SOU KORIPSYON AYITI
AVÉK MARVEL DANDIN & JANIN LEONIDAS

Comme conclusion :
Tous les prédateurs cités sont de potentiels gibiers de potence –
L’UNODC, la Convention signée par Haïti prévoit : Au chapitre IV - page 30, « une coopération internationale pleine et entière ». Au chapitre V - page 42,  « Le recouvrement total des sommes blanchies ». Au chapitre VI - page 49,  « L’assistance technique et échange d’informations ». Quelle arme veut-on de plus!

Tout leader fort aura autant à gagner à régler cette affaire, une fois pour toutes, et en finir avec cette sangsue, qui gangrène la nation, même s’il y était partie prenante. L’histoire l’absoudra et minimisera sa complicité, puisque c’était en corrélation avec son cheminement, son statut et l’ambiance environnante. Les 3 millions de voix du 17 octobre le supportent.

Néanmoins, le tout serait réglé sous un seul gouvernement. La suspicion et le doute n’auront plus droit de cité. La nation aura à identifier, enfin, ses anges et ses démons. Ça va de soi! Motivés, nous pourrons nous consacrer au bien-être du pays. Car cette folie de voir en chaque homme un voleur potentiel nous conduit tout droit vers un cul-de-sac, tandis que le pays périclite et que la misère continue à s’aggraver.
Rebâtissons la confiance!

Max Dorismond mx20005@yahoo.ca










NOTE

Note – 1 : L'ISLAM EN HAITI: UN DANGER POUR LES USA | Montray Kréyol

Note – 2 : Charles de Vaugirard dans « Rue de Vaugirard » (Le blog de Charles Vaugirard) 
Note – 4 : Sources : Journal de Montréal, et le « The British Journal of Criminology »  
Note -  5 : CIRH (Commission Intérimaire de la Reconstruction d’Haïti)

Wednesday, October 24, 2018

États-Unis: Des colis piégés envoyés à des personnalités importantes de la scène politique



Pour ceux désireux d'entendre la version audible tout en prenant lecture de l’article, cliquez sur  le player sound cloud ci dessous:

Des engins explosifs  ont été envoyés aux domiciles respectifs de l'ancien président Barack Obama, Hillary Clinton à Washington et New York ainsi qu'au studio de la chaîne de télévision CNN, ont déclaré des responsables américains lors d'un point de presse ce 24 octobre.

Cela est survenu deux jours après la découverte d’une bombe au domicile du milliardaire George Soros, dans la banlieue de New York.

Le bureau de CNN à New York a été évacué mercredi matin après qu'un engin apparemment de nature explosive ait été envoyée à sa salle de courrier.

Le président Trump lors de sa déclaration
ce 24 octobre à la Maison Blanche.         
S'exprimant à la Maison Blanche, M. Trump a déclaré qu'il avait été informé par le FBI et qu'une "grande enquête fédérale est en cours".

Le président Donald Trump a aussi déclaré que ces menaces "n'ont pas leur place en Amérique". "La sécurité du peuple américain est ma plus haute et absolue priorité", a-t-il poursuivi ?.

"En ces temps, nous devons juste nous unir. Nous devons nous rassembler et j’envoie un message très clair, sans équivoque, à savoir que les menaces ou les actes de violence politique n’ont pas leur place en Amérique."

Les officiels de la ville de New York
lors de leur point de presse.             
Le commissaire de la police de New York, O'Neill, a déclaré lors d'un point de presse à New York ce mercredi matin que les forces de l'ordre contactaient de manière proactive les personnes pour s'assurer que les autres salles de courrier "respectent le protocole approprié".

Le FBI à New York a déclaré qu'il était au courant des suspects colis et que son groupe de travail conjoint contre le terrorisme contribuait à l'enquête.

Le maire de New York, Bill de Blasio, a qualifié ces tentatives d’attentats  d'actes de terrorisme qui comptent saper notre presse libre et nuire physiquement aux dirigeants de ce pays".

"A tous les responsables publics, à toutes les affiliations partisanes - n'encouragez pas la violence, n'encouragez pas la haine, n'encouragez pas les attaques contre les médias, vous pouvez être en désaccord mais vous devez faire preuve de respect."a dit le maire

A qui ces colis ont-ils été envoyés ?

Les colis ont été adressés à l'ancien président Obama, à l'ex-secrétaire d'État Clinton et à l'ancien directeur de la CIA, John Brennan.?
Les autres personnalités politiques visées par cette attaque.
Les forces de l'ordre enquêtent sur des colis supplémentaires suspects adressés à la représentante démocrate Maxine Waters et à l'ancien procureur général Eric Holder. Les colis adressés à M. Obama et à 
Mme Clinton étaient destinés à arriver à leur résidence.

L'agent spécial du FBI, Bryan Paarman, a déclaré aux journalistes que le dispositif destiné à Brennan avait été envoyé via la salle du courrier de CNN.

L’un des colis envoyés mentionnait le nom de l’ancienne présidente du Comité national démocrate, Debbie Wasserman Schultz, comme étant celle qui l’avait expédié.

L'un des colis destiné à CNN qui a été
montré à la Presse.                             
Le colis destiné à M. Holder a été envoyé à une adresse incorrecte et renvoyé au bureau de la membre du Congrès à Sunrise, en Floride, selon les médias américains.

John Brennan devait apparaître sur CNN mercredi soir pou un show, rapportent des médias américains. Brennan, collaborateur assidu du réseau, est un critique ardent de Trump depuis son avènement au pouvoir. Il a fait connaître que lui et sa famille « vont bien. »

Hillary Clinton lors de sa déclaration à
Coral Cables (Miami).                          
"C'est une période troublante", a déclaré Hillary Clinton lors d'une déclaration à la presse depuis Coral Cable à Miami. 

"C'est une période de profondes divisions et nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour unifier notre pays. Nous devons également élire des candidats qui tenteront de faire de même".

Une porte-parole d’Obama a refusé de commenter l'incident et a référé les journalistes à la déclaration des services secrets.

Dans une déclaration, Mme Waters a remercié les forces de l'ordre et a déclaré qu'elle "condamnait sans équivoque tout acte de violence et de terreur".

Sarah Sanders, porte-parole de la Maison Blanche,de son côté a condamné les "tentatives d'attaques violentes" contre des personnalités publiques.

Dans un tweet de suivi, elle a ajouté que la condamnation de la Maison Blanche " est en rapport certainement avec les menaces proférées à la fois contre CNN et contre des fonctionnaires actuels ou d'anciens fonctionnaires".

Jeff Zucker , président de CNN  lors de
sa remarque au studio de CNN.            
Mais le président de CNN Worldwide, Jeff Zucker, a critiqué le président et Mme Sanders dans une déclaration ce mercredi après-midi.

"Il y a un manque total et complet, à la Maison Blanche,d 'appréhension de la gravité de la situation,  vu la poursuite de leurs attaques répétées contre les médias", a-t-il déclaré.

"Le président, et en particulier la secrétaire de presse de la Maison Blanche, devraient comprendre que leurs mots sont importants. Jusqu'à présent, ils n'ont montré aucune compréhension de cela."

Le président a répété en plusieurs occasions  que les journalistes étaient "les «ennemis du peuple".
Dans une déclaration commune, les démocrates Nancy Pelosi et Chuck Schumer ont également déclaré que les propos du président "sonnent creux jusqu'à ce qu'il renie ses déclarations qui cautionnent les actes de violence".

Le fils aîné du président américain, Donald Trump Jr, qui a reçu un colis suspect à son domicile à New York plus tôt cette année, a tweeté: "En tant que personne dont la famille a été directement victime de ces menaces par courrier, je condamne quiconque l'a fait, sans distinction de parti ou d'idéologie . "

Sa soeur, Ivanka Trump, a également condamné les "actes de violence", alors que la Première Dame Melania Trump les a qualifiés de "lâches", ajoutant "je condamne fermement tous ceux qui choisissent la violence".

Notons que tous ceux qui ont reçu ces colis piégés, à l’approche des élections "mid-terme" le 6 novembre prochain sont pour la plupart des membres du parti démocrate. Une affaire à suivre!

Par: Herve et Carl Gilbert

Thursday, October 18, 2018

Pour une fois Jovenel Moïse vient de comprendre

Large mobilisation citoyenne contre la corruption et le pouvoir en place.


Par Max Dorismond

Max Dorismond
À fréquenter les arrogants, les voyous, les voleurs, les « aganman », Jovenel avait changé de couleur. Il s’était métamorphosé en vigie fidèle et obéissante, oubliant son origine pour ne pas détecter la pelure de banane qu’on avait glissée sous ses pieds. Fragile, il l’était, fragile, il a vécu en équilibre sur le fil d’un pouvoir « tout neuf » qui l’a ensorcelé et l’a empêché de voir le désespoir et la tourmente d’une nation aux abois derrière les arbres cachés par la forêt. Souffrant  du « syndrome du cerveau-lent » pour emprunter l’expression d’un compatriote, il n’a pas su saisir au bond, le beau conseil que je lui avais donné dans un article, titré : « De zéro à Héros - le dilemme d'un Président ».

Sous la pression énorme d’une masse humaine debout comme un seul homme, il vient de se découvrir pour la première fois à l’envers du miroir. Il est descendu de son piédestal pour comprendre enfin les désidératas de ce peuple bafoué, pour enfin déclarer qu’il va plonger dans la mare aux crabes pour mettre « sous corde » tous ceux qui ont trempé leurs doigts croches dans le sirop de Petro Caribe.

Des milliers de manifestants ont répondu à l'appel de la
marche contre la corruption ce 17 octobre.                     
Ouf! Il était temps. Haïti l’a échappé belle. Devant cette masse déferlante qui coule dans toutes les rues, de partout, comme un fleuve multicolore, rugissant par vagues successives, Jovenel s’est enfin décidé. Il ne viendra plus nous bercer de ses stupides poèmes sur la corruption, sur les chèques zombis, sur des contrats en double…etc, à endormir les bébés. Il n’ira plus à New-York, Miami, expliquer en pleurnichant à la diaspora compatissante, que le pays croûle sous cinq maux : corruption, 5 fois corruption! Et voir cette pauvre diaspora crédule pleurer dans son mouchoir. Oh! Quelle tristesse!

Président Jovenel Moïse lors de  son adresse à la nation
le 17 octobre 2018 à Marchand Dessalines.                     
Jovenel vient justement de saisir le mandat qu’il a reçu de ses électeurs : soit de nettoyer les écuries d’Augias. Les citoyens en avaient marre de ses litanies. Finies les promesses : « eau-terre-ciel et bras ». Ils veulent de l’action : « Corde-Remboursement-Jugement-Prison ». Et, c’est leur unique refrain. Il n’y en aura pas deux.

Face à la déferlante, une fois réveillé, Jovenel a fulminé : « Tout moun ki itilize kòb Petro Karibe ya, dwe ran Kont ». « Moun ki pran lajan Petro Karibe yo, dwe remèt li avan yal nan prizon »

Comme une symphonie, douce à nos oreilles, cette gamme musicale vient adoucir notre journée et notre appréhension s’est convertie en une valse à quatre temps. Dansons mes amis, mais pas trop-trop. Les « Bandits légaux »  sont tous de fieffés menteurs. Sous la pression, pour « échapper leur poule », ils peuvent nous endormir une nouvelle fois avec des sornettes et faire durer la cadence jusqu’en l’an 3000.
Le peuple demande des explications sur l'utilisation des fonds
de PetroCaribe durant les manifestations du 17 octobre 2018. 
Non! La pression doit continuer et doit être de tous les instants. Allez! Faîtes rouler les tambours! Nous n’allons pas reculer d’une virgule. Dans les jours à venir, regardons quels seront les premiers gestes de Jovenel à propos de  sa promesse « TOUTE NEUVE ». Les Petro-tentes sont toujours au Champs-de-Mars. Ne les enlevez pas tant que les trompettes de la satisfaction ne retentissent sous les murs de Jéricho. Nous sommes présentement à l’orée du bois. Nous avons entendu des mots. Nous attendons les actes. Par conséquent, nous n’avons rien à fêter pour l’instant.
Le seul petit problème des revendicateurs, ils ne savent à qui faire confiance pour contrôler les gestes de Jovenel à propos de son auto-mandat. Qui va l’entourer? Ils sont tous en majorité des Petro-voleurs, prêts à couler une nouvelle fois le navire pour qu’il n’arrive pas à bon port.

L’environnement de Jovenel est malsain. Ces prédateurs, ces malandrins ne reculeront devant rien pour saboter la barque. Même la vie de ce dernier est hypothéquée.

Toutefois, ils trouveront à qui parler: un peuple déterminé, décidé,  rêvant  d’un leader fort et sans tâche capable de ranimer ce pays en lambeaux sur toute la ligne; une nation qui ne supporte plus de voir ses enfants humiliés dans tous les ports du monde; une île dont le nom est synonyme de misérabilisme, de mendicité, qu’un certain président, pour ne pas le nommer, avait traité de nation de merde.

Oui! Le temps  de l’action a sonné!

Max Dorismond 


Wednesday, October 17, 2018

Un résumé audiovisuel de la mobilisation anti-corruption du 17 octobre 2018


Pour ceux qui veulent entendre la version audible de l’article, cliquez sur  le player sound cloud ci dessous ou sur le lien suivant: https://soundcloud.com/haiticonnexion/17-0ctobre-2018-un-resume-du-discours-du-president-jovenel-moise


Marchand Dessalines, ce 17 octobre à l’occasion de la commémoration des 212 ans de l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines:  

Jovenel Moïse a enfin donné la garantie que le procès de PetroCaribe se réalisera sous son administration. Sur un ton ferme et résolu, le président de la République a déclaré que « Tous ceux qui ont utilisé l’argent de PetroCaribe doivent rendre des comptes… »

Le président Jovenel , le Premier ministre et le sénateur
Gracia Delva (de la gauche vers la droite) à Marchand 
Dessalines le 17 octobre 2018.                                           
Président  Moïse qui n'a pas pu, depuis vingt mois qu'il est au pouvoir, manifester une volonté ferme de poursuivre les prévaricateurs et les corrompus s'exprimait en un ton qui se voulait convaincant alors que des dizaines de milliers de manifestants défilaient dans les principales villes du pays pour demander des comptes sur les fonds PetroCaribe et aussi sa démission.

« Tout moun kite itilize kòb PetroCaribe a dwe rann kont », a péremptoirement déclaré le chef de l’Etat dans son intervention à Marchand Dessalines ce 17 octobre après la traditionnelle messe d’action de grâce en mémoire du premier dirigeant de l’Etat haïtien, Jean-Jacques Dessalines. 

Toutefois, Jovenel Moïse veut éviter que la lutte pour la récupération des fonds de PetroCaribe soit utilisée à d’autres fins. « Les coupables et les voleurs ne doivent pas être dans les rues… », a-t-il lancé.

Le procès du PetroCaribe ne sera pas comme le procès de la Consolidation. Je  m’y engag.  Ce procès sera fait sans parti pris », a garanti le chef de l’Etat. « Moun kite pran lajan PetroCaribe a dwé remet li avan y al nan prizon… », a-t-il ordonné à son Premier ministre, soulignant qu’il y a beaucoup de voleurs dans le pays et ils seront arrêtés, a-t-il dit.

« La population a trop souffert. L’Etat doit être au service du peuple », a avancé le président. Selon Jovenel Moïse, il s’inscrit dans le projet qu’avait Jean-Jacques Dessalines pour le pays. L’injustice sociale et le non-respect des droits de la population sont à la base de la situation du pays, a-t-il dit.

Le président a souligné que Dessalines avait été assassiné non pas par des « Blancs », mais par des Haïtiens. Selon lui, c’est notre division qui a conduit à l’assassinat de Dessalines. ce qui semble une invitation de Jovenel Moïse à l’union pour faire avancer le pays.

Toutefois, il leur a fait savoir que brûler des pneus sur la chaussée ne doit  pas être “un métier”. Cette pratique abîment nos routes, déplore le président.

Selon lui, les efforts du gouvernement pour changer les choses ne donneront pas des résultats du jour au lendemain.

Jovenel Moïse estime qu’il est nécessaire qu’une rue à Pétion-Ville porte le nom de Jean-Jacques Dessalines et une rue à Marchand Dessalines soit dédiée à Alexandre Pétion.

Le 7 février 2017 j’avais trouvé un pays qui avait comme plus grand problème les infrastructures »,  laissant accroire que tel n’est plus le cas aujourd’hui et en faisant ressortir la construction d’une centrale électrique à Marchand Dessalines.

Pendant son intervention à Marchand Dessalines sur le dossier de PetroCaribe, des dizaines de milliers de gens avaient gagné les rues de plusieurs villes du pays  en ce jour du 17 octobre pour exiger des comptes sur l’utilisation des Fonds Petrocaribe.

Voici en audiovisuel qui nous a été envoyé, un résumé de ces manifs que des militants et organisations politiques ont promis de répéter jusqu’à que le peuple haïtien trouve  justice et satisfaction de ses revendications.

Source : Le Nouvelliste

Monday, October 15, 2018

DIALOGUES IMAGINAIRES SUR LE LANGAGE CLAIR ET SIMPLE - (PREMIÈRE PARTIE)

Par Eddy Cavé









Ottawa, ce 6 octobre 2018

PREMIÈRE DES CINQ PARTIES

Comme il a été annoncé la semaine dernière, je commence aujourd’hui avec la première des cinq parties de ces Dialogues. J’espère que vous nous  tiendrez compagnie tout au long de ce périple et que vous serez encore avec nous au port de destination. 

La genèse de ces Dialogues
Décembre 2007. Cela fait 20 ans que je suis responsable des publications françaises à la banque centrale du Canada. Dans le cadre de mes fonctions, je rédige une feuille mensuelle intitulée «Écrivons sans bavures», dans laquelle j’expose le fruit de mes réflexions sur la rédaction et sur les problèmes d’écriture en général. Cela m’amène à me pencher tous les mois sur un sujet de mon choix et me force à tout lire et relire d’un œil très critique.

À ce poste, je place au premier rang de mes préoccupations la facilité avec laquelle nos lecteurs doivent comprendre les textes que nous envoyons chaque mois à l’imprimerie. Dans mes discussions et mes rencontres avec les auteurs des textes à publier, je fais une observation pour le moins paradoxale : il est beaucoup plus facile d’exprimer des idées complexes en écrivant des  textes compliqués et difficiles à lire qu’en rédigeant des textes clairs et simples.

En même temps, je m’efforce surtout d’assurer l’uniformité des publications de la maison. C’est dans ce but que je distribue en 1998 la première édition du Guide de rédaction de la Banque du Canada. J’approfondis aussi ma réflexion sur les questions pratiques de rédaction en milieu bilingue et je me rends compte graduellement d’une réalité  qui m’avait échappé jusque-là : on rencontre tous les jours un tas de  gens qui se disent être parfaitement bilingues, mais très peu d’entre eux osent affirmer qu’ils maîtrisent parfaitement le français ou l’anglais. Déroutant! En effet, comment peut-on manier deux langues à la perfection et ne pas maîtriser l’une d’elles? Ou ni l’une ni l’autre? C’est peut-être la modestie qui entre en jeu quand on en vient à parler de sa langue maternelle!

Le bilinguisme créole-français en Haïti
Cette observation m’amènera progressivement à examiner sous un jour nouveau certains problèmes du bilinguisme créole-français en Haïti. Le paradoxe y est encore plus frappant. Tous les Haïtiens scolarisés se présentent comme de parfaits bilingues (créole-français), mais la plupart de ceux et celles qui ont terminé leurs études avant la réforme Bernard de 1982 ne peuvent ni lire ni écrire le créole.

De même, un bon pourcentage des élèves formés sous le régime Bernard, au début des années 1980, ont de graves lacunes en français. C’est cette grave lacune de notre enseignement qui fera dire à l’un de mes amis : « Je viens d’un pays où l’on parle une langue que l’on écrit pas et où l’on écrit une langue que l’on ne parle pas. »

Depuis, je me pose sans cesse la question de savoir comment combler le fossé séparant ces deux groupes. Un fossé qui se manifeste de manière parfois virulente dans les échanges de vues et les polémiques des internautes des clubs de discussion.

La découverte du plain language américain
Durant des vacances de rêve passées à Jérémie à l’été 2004, je lis à l’heure de la sieste les derniers ouvrages américains achetés durant mon transit à Miami. Quelle clarté! Quelle simplicité! Le plain language, que nous appelons en français le langage clair et simple, s’est imposé aux États-Unis à un tel point qu’on ne dénote plus sa présence. Qu’il apparaît même aux yeux de l’observateur peu averti comme une manière naturelle d’écrire. Et pourtant, elle est le résultat d’un effort conscient et d’un apprentissage laborieux!

En ce début du nouveau millénaire, il a envahi la plupart des secteurs de l’édition des États-Unis et est en train de faire des percées remarquables en Australie et, au Canada anglais, en Colombie-Britannique.  Assis à l’ombre d’un manguier, je me surprends de temps à autre à penser à réécrire à la lumière des exigences du langage clair et simple le Guide de rédaction dont j’ai déjà réalisé deux éditions pour mon principal client d’Ottawa.

Les perceptions générales de la francophonie
Dans son ensemble, le monde  francophone me semble carrément hostile à l’idée même du langage clair et simple. La France, l’Afrique francophone, Haïti ne manifestent aucune ouverture d’esprit à cet égard, ce qui tempère mon enthousiasme. Cela ne m’empêche toutefois pas d’en faire mon profit à chaque page que j’écris ou que je révise avec mes clients.

Un tournant décisif
Au début de 2005, le directeur général du Conseil des tribunaux administratifs canadiens (CTAC), Arthur B. Trudeau, me fait part d’un ambitieux projet de promotion du langage clair dans le domaine de la justice administrative au Canada. Ma participation au projet consistera à traduire et à adapter en français les instruments de promotion du nouveau langage dans la pratique du droit administratif et à publier un certain nombre d'autres textes. L'occasion rêvée! Je fonce avec toute mon énergie dans le projet et nous publions coup sur coup deux ouvrages : L'alphabétisation et l'accès à la justice administrative au Canada en 2005 et Initiation à la justice administrative et au langage clair en 2007. Ma conversion au langage clair et simple était faite.   

Comme le  font René Depestre, de Jacmel, Dany Laferrière, de Petit‑Goâve, et tant d’autres expatriés, je m’installe un matin de pluie à ma table de travail, les yeux fixés sur une photo de ma ville natale et je me mets à taper. Emporté par un tourbillon d’idées assez confuses au départ, je commence à imaginer et à rédiger un dialogue à saveur humoristique sur les mésaventures du langage clair et simple en Haïti.

Jean-Claude Fignolé
(1941 - 2016)
Claude C. Pierre
(1940 - 2016)
Dans le monde de mes proches, les réactions vont de l’enthousiasme modéré de mon vieux complice, le professeur et académicien  Claude C. Pierre,  à l’opposition radicale et sans nuances de mon ami d’enfance et romancier  Jean-Claude Fignolé, de l’école spiraliste.

Tandis que le premier partage mes idées sur le sujet et pense déjà à leur transposition  dans l’écriture créole, le second s’en tient à Boileau. Pour lui Boileau a déjà tout dit sur cette question, et mes idées ne peuvent être qu’un dangereux carcan pour la créativité. Devant le peu d’intérêt que suscite le sujet dans le monde de mes proches,  je lui inflige le supplice bien connu du tiroir. Il y restera cinq ans. 

Bien que les deux points de vue de ces deux références dans le domaine semblent irréconciliables, ils s’expliquent très facilement et sont conformes à la logique du langage clair et simple.  En tant que professeur de linguistique et poète engagé, Claude Pierre aborde l’écriture sous l’angle de l’efficacité de la communication, donc du langage clair. De son côté, Jean-Claude Fignolé privilégie la considération esthétique quand il aborde le roman, ce qui est un choix personnel tout à fait compréhensible.  

Je lui fais remarquer que, quand il écrit dans les journaux ou communique avec les citoyens de sa municipalité, c’est en langage clair et simple qu’il le fait; et son message passe très bien. Sa mort soudaine en juillet 2016 a malheureusement interrompu un dialogue qui devenait de plus en plus fructueux. Parti deux semaines avant lui, Claude Pierre n’a pas pu, de son côté, terminer la traduction-adaptation  créole du Langage clair et simple, un passage obligé entreprise avec un de ses étudiants. 

De retour au sujet. Au début de 2009, je me lance dans une passionnante aventure de préservation de la mémoire en  rédigeant le premier tome de « De mémoire de Jérémien »  dont chacune des pages porte  l’empreinte de ce nouveau credo. Dans les commentaires que je reçois de mes lecteurs, il y a toujours un mot sur la clarté du style et la simplicité du langage. Le moment était  venu de déterrer et de ressusciter les Dialogues.

Eddy Cavé eddycave@hotmail.com


 (Fin de la première partie)