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Monday, February 29, 2016

Érick Charles, une grande perte pour la musique haïtienne!

Érick Charles
C’est avec beaucoup d’amertume que nous avons appris  jeudi dernier la nouvelle de la mort d’ Érick Charles, suite à une crise de tension artérielle, a-t-on rapporté. La nouvelle est vite devenue virale sur Facebook et s’est propagée donc comme une trainée de poudre très tôt dans la matinée.  Nous ne voulions pas y croire dès les premiers instants vu que ces derniers temps des rumeurs sur la mort de X ou Y sont fréquentes sur la toile, lesquelles se révèlent souvent fausses.

Finalement, après confirmation nous devions nous rendre à l’évidence de cette mort innatendue qui en quelque sorte a eu l’effet d’une bombe. Franchement , on ne s’attendait pas à une mort si  brusque d’un jeune artiste aussi talentueux et prometteur. Quelqu’un  que nous  avions vu évoluer sur scène il n’y a pas longtemps.  

C'est une goutte d'amertume de plus dans le calice, dirais je …

Hélas! La vie est pleine de surprises, les années s'écoulent puis soudainement c'est la mort de quelqu'un qu'on aime.

L’état de santé d’Érick était devenu très compliqué après qu’il ait souffert d’un sévère malaise la veille de sa mort, selon son frère Jean-Robert, d’un air dévasté au micro  d’un journaliste de RC. Il devait rendre son dernier souffle ce jeudi   à l’hôpital Bernard Mevs, sur la route de l’aéroport, suite à une crise de tension artérielle, a confirmé le frère d’une voix sanglotante…

Érick Charles,  père de quatre filles, compositeur, guitariste, chanteur du groupe compas Mizik Mizik depuis plus de 20 ans, est mort à l’àge de 51 ans.

Parlons un peu d’Érick Charles
Érick Charles  an (2000)
Je me rappelle avoir fait la découverte de cette jeune voix  limpide  dans l’album du DP Express (DP Tounen) vers les années 91,  disque dans lequel il avait fait montre d’une grande potentialité vocale comme chanteur principal de cette formation musicale. Malheureusement ce  disque allait être aussi le dernier de ce groupe qui s’était désintégré par la suite.

Ce n’est qu’avec le groupe Mizik Mizik qu’il allait se révéler comme un chanteur d’un grand talent tant sur le plan vocal que sur le plan artistique. En effet,  à travers la chanson  “Blakawout”, hit de l’année 2000 que tout le monde frédonnait et aimait, il nous décrivait un peu la conjoncture socio-politique d’alors. Banm Fè nwa mwen, Banm Blakawout mwen, se la poum jete Bilten mwen…Thème musical qui véhiculait à la fois un certain leitmotiv.

Revivons la musique "Blakawout" avec Érick et Mizik Mizik


Depuis lors, au sein de ce groupe et pendant  plus de  vingt ans , cette voix exceptionnelle  d’Érick Charles qui nous rappelle un peu celle de “Ti Manno” n’a pas cessé  de se signaler à  travers  d’autres tubes musicaux tels que “Ayizan”, “Webert”, “Plante” , "Je vais" etc .  Il représentait  l’expression  d’une voix d’avant-garde qui touche et amuse  et était aussi devenu l’une des superstars de la nouvelle génération dans la diversité de ses compositions qui plaisaient, charmaient, faisant ainsi  les beaux jours de Mizik Mizik.

Haïti Twoubadou (Cliquez pour agrandir)
Il faut  noter  aussi que cette formation musicale composée de Fabrice Rouzier, de Kéké Bélizaire  et de notre  feu Érick Charles  a revitalisé le style “Twoubadou”, l’un de nos styles folkloriques… A travers leur album “ Haïti Twoubadou” ils ont été donc en quelque sorte les restaurateurs de ce style musical relégué autrefois dans les fêtes champêtres. Grâce à eux, tout le monde y a repris goût et il a été imité pendant un certain temps par d’autres groupe musicaux.

Certes, la rumeur de sa mort avait déjà secoué la communauté haïtienne suite à son hospitalisation en 2013 après qu’il eut souffert d’hypoglicémie et des complications cardiaques y compris une cardiomyopathie virale.  Récemment, son jeune frère avait été assassinné  près de sa résidence dans les parages de Nazon à Port-au-Prince, ce qui aurait pu agir,  selon certains, sur l’état de santé d’ Érick.

Érick Charles  était considéré aussi comme un vrai humaniste dans le milieu social; il avait crée sa propre fondation afin d’aider les plus pauvres.

C’est une grande perte pour le groupe Mizi Mizik et la musique haïtienne.  
L’équipe d’Haïti Connexion Network envoie ses mots de sympathie aux parents et amis de ce grand artiste haïtien.

Que son âme repose en paix !

Par Hervé Gilbert pour HCN

Quelques photos de la cérémonie funéraire d'Erick Charles à l'Eglise Saint-Pierre de Pétion-Ville (Haïti)

Thursday, February 25, 2016

La ville de Saint-Marc et la marche du temps (Deuxième partie)

Saint-Marc... Aujourd'hui                                           
Un état des lieux 
Place Philippe Guerrier
Aujourd'hui, la ville craque sous toutes ses coutures. On n'y trouve aucune parcelle de terrain qui ne soit pas déjà squattée. La pression du nombre est on ne peut plus forte car les nouveaux arrivants déferlent régulièrement sur Saint-Marc à une cadence résolument soutenue. Et si l'on en croit les résidants, chaque crise naturelle, calamité,  appréhendée ou survenue effectivement ailleurs au pays (cyclone, inondation ou secousse sismique) suffit pour déclencher en direction de Saint-Marc une migration intérieure assez significative. C'est à se demander si la ville, malgré ses malheurs, n'est pas victime de ses succès d'antan sur le plan économique et de l'emploi. 

Et pour ajouter à son «heureux problème», l'éminent sismologue français Éric Calin, n'avait-il pas déclaré, dans la foulée du tremblement de terre  de janvier 2010 que «la ville de Saint-Marc est située dans la zone la plus sécuritaire en matière d'aléas sismiques en Haïti»? Pour des gens traumatisés par les horreurs de cette hécatombe et cherchant la sécurité, c'est du violon à leur oreille. Et le vase se remplit ainsi, exerçant de plus en plus de pressions sur le territoire urbain.

Étendue sur 545 km et avec environ 400 000 habitants
 Saint Marc est à 5 km de la région de la Côte des Ar-  
 cadins.                                                                    

Changeons de registre. La ville de Saint-Marc,  de  par sa configuration historique, n'est pas capable de recevoir autant de monde sur son territoire. L'absence de mesures adéquates étatiques et municipales complique la situation. À bien regarder, l'aire urbaine telle que nous le montre le plan de la ville, datant de 1785, n'a que peu changé depuis. La  petite ville de 9401 habitants d'après le recensement de 1950(8) a connu à partir des années 1970 une forte croissance démographique. Par la suite, au fil des décennies, la population s'est accrue de façon exponentielle avec une intensité variable selon les conjonctures, entraînant dans ses multiples conséquences une grave pénurie de logements. 

En l'absence de recensement récent, virevoltent  dans les conversations plusieurs estimations de la population de la ville qui nous paraissent assez  fantaisistes. Pour la circonstance, nous avons  plutôt choisi  celle de 400 000 habitants avancée par Rosmy  Parady  Millien ( in Zoom sur Saint-Marc, 16 mars 2013) l'estimant plus plausible.  Comment alors résister à cette force mouvante et toujours en progression?  Sous la pression de celle-ci, les parois de «la ville historique» éclatent, en même temps que se produit une implosion,  dispersant en tous sens cet imposant trop-plein de personnes vers la périphérie d'abord, ensuite vers les mornes et les hauteurs. L'étalement urbain s'accélère donc à un rythme débridé, se révélant à la fois agressif, désordonné et conquérant dans son déploiement. Levez la tête et regardez, entre autres, en direction du Morne La Vigie et du Morne Calvaire et vous vous rendrez compte que des «favelas», à l'instar de celles du Brésil, s'y implantent, offrant à la vue un spectacle dont on pourrait se passer.  

Par ailleurs, une autre situation qui horripile  les Saint-Marcois, les visiteurs et les  piétons, c'est l'extrême dangerosité de ses rues. Depuis plusieurs années déjà, celles-ci s'ajoutent à la liste des ennemis de leurs usagers car les meutes de motocyclettes et de bicyclettes  qui s'y affrontent quotidiennement dans les deux sens et dans tous les sens réduisent considérablement  l'espace individuel de mouvement  sécuritaire de ces derniers. Sans compter la présence de camions imposants  et des voitures avec lesquels l'infortuné piéton doit partager la chaussée, au risque continuel de mettre en danger son intégrité physique.

Parc Levelt de Saint-Marc
Mais le plus grave des dangers, et de loin le plus gros, qui guette la ville pour les prochaines années, c'est la réduction des surfaces cultivables. Le béton mène la vie dure aux terres agricoles. La plupart des beaux et verdoyants «jardins» que l'on connaissait autrefois, les champs de canne à sucre, de bananes, de patates, de maïs, etc. se trouvant en périphérie de la ville et au-delà de celle-ci  ont longtemps été lotis, vendus ou mis à la disposition d'éventuels acheteurs pour la construction  de maisons, d'imposantes maisons le plus souvent. Ainsi, la spéculation foncière roule  à plein régime, sans considération de «ni tè sèch,  ni de tè wouze». Propriétaires, acheteurs et intermédiaires de tout acabit participent activement à ce marché lucratif dans une sorte de vide réglementaire, de semblant d'absence  de normes, ou de mépris délibéré de ceux-ci. Selon des renseignements dignes de foi, de telles normes existent. C'est leur application . . . stricte qui n'est pas au rendez-vous. Pendant ce temps, les surfaces cultivables s'amenuisent.  

Dès que l'on parle de maïs mou
lu, Saint-Marc est sur toutes les
lèvres.                                    
L'insécurité alimentaire (la rareté alimentaire) de toute la population arrivera plus vite qu'on ne le pense, si l'on continue à ce rythme effréné de couvrir de béton les terres arables, les surfaces agricoles disponibles de la région. Il est absolument primordial et même vital  d'enrayer cet inimaginable gâchis  pendant qu'il est encore temps, bien que d'irréparables dégâts aient déjà été causés à ce chapitre. Qu'on se rappelle ceci: le béton ne produit pas de vivres alimentaires, le béton  ne donne pas à manger! Un «zonage agricole» ou son renforcement  s'impose avant qu'il ne soit trop tard. Seul un maire énergique, doté de vision, qui n'a pas froid aux yeux, intègre, entouré d'assesseurs tout aussi intègres, peut se colleter à cette tâche de mettre de l'ordre dans ce dossier d'extrême importance pour les lendemains de la ville. Ce sera un travail de longue haleine.

Pour ne pas conclure
Est-il possible de conclure sur l'histoire d'une ville qui continuera inexorablement son voyage  dans le temps? Impossible! En revanche, nous nous contenterons simplement de rappeler que Saint-Marc est aujourd'hui une ville densément peuplée, aux prises  avec de profondes transformations et de mutations de toute nature mais qui se prépare, en dépit de tout,  à célébrer son 300e anniversaire de fondation le 25 avril prochain. Jamais dans son histoire, elle n'avait connu, autant qu'aujourd'hui, de bouleversements aussi significatifs  sur le plan physique, structurel, social, résidentiel, culturel et démographique. Les villes, comme les humains, sont appelées à grandir, à changer de taille, à évoluer avec le temps. 

Le club Indigo sur la côte des Arcadins à
5 kilomètres de la ville de Saint-Marc.   
Mais ces évolutions ne doivent pas s'autoréguler. Il appartient donc aux gestionnaires, c'est-à-dire les élus, de concevoir des politiques qui répondent aux exigences modernes d'urbanisme et de la fourniture de services adéquats à la population. Les groupes de citoyens, les notables, les organisations citoyennes sont tout autant concernés  par cette prise en charge. Mais en dépit de tout, les Saint-Marcois adorent leur ville d'une passion maladive et ne la troqueraient pour aucune autre. C'est ce qui est nettement rassurant dans ce contexte particulier de transition. Toutefois,  nous souhaitons ardemment que le 300e anniversaire  soit un nouveau départ pour la ville  et que sa célébration soit aux dimensions de l'événement.

Sources et Références
1 Métellus, Jean, Haïti une nation pathétique, Maisonneuve & Larose, Paris, 2003, p. 92.
* Pour les détails, Cf. le livre suivant, aux pages 39-40-41-42.
2 Destin, Lemarec, La ville de Saint-Marc, histoire, économie, politique et société, des origines à 1971, Les Éditions DAMI, Montréal, mai 2011.
3 Ibid., p. 42.
4 Maubant, Christiane, «le traité de«traite» de Stanislas Foäche, du Havre, Historia, No 80, nov.,-déc., 2002.
5 Fouchard, Jean, Les marrons du syllabaire, Éd. Henri Deschamps, Port-au-Prince, 1953, p. 99.
6 Thésée, Françoise, «Répartition par paroisses des habitations en sucreries, indigoteries, cotonneries, caféteries, dans le quartier de Saint-Marc», d'après Moreau de Saint-Méry, Paris, 1958, tome II, p. 47., In Négociants bordelais et colons de Saint-Domingue, Société française d'Histoire d'Outre-Mer, Paris, 1972.
7 Auguste, B.,Marcel, La République d'Haïti et la Deuxième Guerre mondiale, Imp.,AGMV, Cap-Saint-Ignace, 1988, p. 152.
8 I.H.S., Analyse de quelques indicateurs démographiques tirés des recensements de 1950, 1971, 1975 et 1982, p. 8. 

      Par Lemarec Destin
Lemarec Destin



Une adaptation de Haïti Connexion Culture


Tuesday, February 23, 2016

Le concept du Mois de l’Histoire des Noirs fait tomber mon cœur à l’eau…

Michaëlle Jean-1957
Une femme, une histoire, un symbole. Grande dame d'origine haïtienne, ex-Gouverneure Générale du Canada, première femme noire accédant à cette prestigieuse fonction...
             
 Marie Flore Domond
Au nom de la légalité des chances, il y a  45 ans déjà, le Parti Libéral Fédéral ayant à sa tête le premier Ministre-père, Pierre Élliot Trudeau, avait adopté une politique  officielle du multiculturalisme, afin que les groupes minoritaires bénéficient d’une plus grande reconnaissance et d’un soutien à la préservation de leurs cultures. Cette politique a été mise en œuvre pour promouvoir le respect de la diversité culturelle et le droit des groupes ethniques à préserver et développer leur propre culture au sein de la société canadienne.

Le gouvernement s’est engagé à appuyer le multiculturalisme de quatre manières spécifiques : aider les groupes culturels dans leur développement et leur croissance; aider les membres de groupes culturels à surmonter les obstacles à leur pleine participation dans la société; promouvoir des échanges fructueux entre groupes culturels; aider les immigrants à apprendre le français ou l’anglais.

Toujours selon le contenu de l’article intitulé La politique canadienne du multiculturalisme de 1971, le multiculturalisme constituait principalement une reconnaissance symbolique de la diversité culturelle plutôt qu’un changement substantiel dans la politique du gouvernement.[5] Peu de ressources a été dévolué par le gouvernement pour la mise en œuvre de projets multiculturels, et la politique est restée marginale pendant de nombreuses années.

Face à cette mesure, nous nous sommes contentés de la portée minimaliste. La communauté noire a adopté le modèle de la consolation dérisoire de la commémoration de leur passé négroïde, en  disposant d’un mois pour végéter dans des petits rassemblements isolés et moyennement subventionnés qui laissent une impression de simples faits divers aux yeux des grands réseaux de médias d’influence.

Personnellement, je conçois le multiculturalisme comme un mouvement, une opportunité de visibilité et de revendication des membres de la diversité culturelle ! Mais, la diversité culturelle est-elle exclusivement noire? Si non, pourquoi ne pas attribuer cette petite reconnaissance conjoncturelle, ponctuelle aux autres ethnies visibles ou linguistiques qui forment la mosaïque canadienne – québécoise.

Pourquoi ne pas instaurer une journée nationale de congé payé pour tous les ressortissants noirs, accompagnée d’un Te Deum officiel organisé par les dignitaires à la mémoire des Héros Noirs, le même jour. - Mettre sur pied un fond international privilégiant une reconnaissance mondiale des Inventeurs de race noire ; et que le patrimoine désigné soit par une œuvre picturale pour un musée. – aider à financer plus d’ouvrages écrits par des membres de cette communauté visible voir même l’édition à grande échelle de travaux intellectuels mettant en valeur leurs grandes figures? Initier un Prix géré par une institution académique. - Ériger une statue devant un édifice de prestige représentant la fierté du pays d’origine de la personnalité en question.
- Que le Mois de l’Histoire des Noirs soit une période de politique d’embauche accrue des entités de la communauté noire ! Voilà, à mon sens autant d’avenues que pourrait emprunter le sort de l’événement, plutôt que cette voie de garage biaisée…
Vous voulez avoir une idée du potentiel de la race noire ? Rien de très forçant, sur le site nommé Archives, on peut répertorier pas moins de quarante têtes d’affiches noires et célèbres. Certaines me sont totalement inconnues à force d’être ensevelies par une sorte de conspiration du silence. www.associationarchive.com. Allez-y voir, vous me donnerez des nouvelles.
Faut-il continuer la célébration du Mois de l’Histoire des Noirs en passant par la petite porte ? 
Action-Réaction:Madeleine Bégon s’articule vivement face à ma réflexion
         Madeleine Bégon
Personnellement je n’aime pas ce terme de multiculturalisme. C’est comme si on voulait faire un bouillon et on revendiquerait l’unicité de chaque élément contenu dans le bouillon séparément. C’est un peu contradictoire. Et c’est ce qui a fait naître et qui entretient la réticence des Canadiens face à ce concept. Tout peuple a le réflexe (légitime) de protéger ses combats, ses angoisses et ses appréhensions face à tout envahissement sauvage ou planifié comme celui du à l’immigration.

En réalité, quelles sont les mesures mises en place pour atteindre ces 4 objectifs? Les statistiques sont criantes quant à la place de ces minorités ethnoculturelles au sein de l’administration publique, dans les sphères politiques, dans les noyaux décisionnels des grands organismes publics et dans les médias. En 2016 on se bat et se débat encore dans les avenues scabreuses de la revendication de notre existence maintenue hors des écrans. Alors que nous possédons des voix et des visages valables, on subit encore le fait que NOTRE histoire soit racontée par d’autres.

Ces gouvernements prônant depuis des années ce multiculturalisme n’ont toujours pas su prendre les moyens nécessaires afin que les choses changent voire se modifient pour ces groupes. Pourquoi ne met-on pas par exemple des conditions d’accession aux subventions gouvernementales pour des professionnels de cette communauté? Ce n’est un secret pour personne que nous sommes mis de côté par les acteurs financés par les taxes de TOUS comme Radio-Canada, la SODEC et autres organismes dont la mission serait de valoriser toutes les cultures. Cette réclusion explique l’explosion au niveau médiatique par la création au sein des groupes ethniques par désespoir de cause, d’une multiplicité de radios et de chaînes de télévision en langue tierce.

Pris dans son essence, je suis encore et toujours perplexe par l’attitude de certaines personnalités, certaines voix qui selon moi devraient s’élever dans l’autre sens. Ça tient de la résignation ou de l’amnésie collective de se contenter d’un simulacre de reconnaissance ou de valorisation ponctuelle de son existence niée ou presque partout ailleurs dans les sphères de la vie nationale. La communauté noire elle est présente depuis 1608. Cet événement  témoigne de cette mentalité de ramasseurs de miettes tombant de la table des maîtres. Dans ce contexte de reconnaissance symbolique il faudrait aussi considérer le passé non-négroïde, non esclavagiste des autres communautés qui y ont goûté à leur manière au fil des siècles et qui ont participé à la construction sociale et économique de ce pays. Le Canada et la province de Québec ont dans leurs sillons la sueur et le sang des Noirs certes, mais aussi ceux des Chinois par exemple. Alors, il faut leur accorder AUSSI un mois de l’année pour leur petit show subventionné que je considère comme une nanane offerte aux singes qui le temps d’une intermission dansent, chantent et déclament pour oublier les barreaux psychologiques de leur cage…chômage, profilage racial et j’en passe. 
Dans ce même ordre d’idée de célébration (comme celle de la fierté gaie),  devrait ou ne devrait-on pas, par esprit de justice instituer aussi le mois de l’histoire des jaunes…en mémoire des milliers de Chinois qui ont sué et dont bon nombre ont laissé leurs membres (pieds et mains) voire leur vie dans la construction des chemins de fer! 
S’il fallait poser des gestes de reconnaissance spécifiquement ET uniquement au cours du mois de l’histoire des Noirs, qu’en est-il du reste de l’année? L’idée ressemble pas mal au black Friday…La vraie reconnaissance de cette communauté devrait se manifester par un accès au quotidien aux mêmes structures menant vers le succès que le reste de la société permettant aux Noirs de faire valoir leurs compétences.
En attendant une idée plus brillante, contentons-nous des danses commandées. Lajan fe maryonèt danse dit-on dans ma langue maternelle (l’argent fait danser la marionnette).
En passant, qui a choisi le mois le plus froid de l’année comme mois de l’histoire des Noirs? 
Propos de Madeleine Bégon

Monday, February 22, 2016

LES DEUX LÀ, DANS L'AU-DELÀ

Par Mérès Weche
Marie-Alice Bourdeau
En dehors de mon cercle familial restreint, il n'y avait que deux amis à Jérémie à connaître le nom fétiche que m'avait donné, enfant, mon frère ainé de deux ans qui, en balbutiant naïvement mon prénom, m'appelait Miyette au lieu de Mérès.  Marie-Alice Bourdeau, Yaye pour les intimes, ainsi que son jeune frère Jean-Claude Bourdeau le savaient, et c'est ainsi qu'ils m'appelaient dans un profond sentiment d'amitié. Comment ne pas remémorer ces conciliabules entre Ady Gilbert et moi, lui qui jouait souvent au dandy   mort, pour accroître la faiblesse de sa dulcinée, sans jamais avoir pour autant la dent dure.

Ady (Yves-Marie) Gilbert  est parti, il y a longtemps déjà, et Jean-Claude Bourdeau, tout récemment. Aujourd'hui, c'est au tour de Yaye de faire la grande culbute, dans l'éventualité, que sais-je, de les rejoindre dans cet autre monde dont parlent les livres saints.

Marie-Alice fut une Guide toujours prête à faire une Bonne Action (BA). Qui eut dit qu'elle transiterait à l'orée du 22 février, ce jour béni ou naquit le fondateur du scoutisme, Lord Robert Baden Powell. Comme le veut la loi scoute, Yaye, pour les intimes, mettait son honneur à mériter confiance, souriait et chantait dans les difficultés. Elle doit mal se reconnaître dans le sérieux d'un cadavre, pour n'avoir jamais connu la morgue de ces faces sans expression et surtout sans l'ombre d'aucune forme de sincérité. 

Je me rappelle avec émotion d'une matinée de la Saint-Louis des années 2000 où nous nous sommes croisés inopinément devant le presbytère; cela faisait une quarantaine d'années qu'on ne s'était jamais revus.  Fous de joie, nous nous sommes retrouvés subitement sur l'asphalte, propulsés par une accolade trop intense, faite de purs sentiments d'amitié renouvelés. J'étais redevenu le Miyette de ces folles années de rêves en compagnie de Gej, de Gladys et d'Ady, dans une ville qui n'avait rien de vil à nos yeux, car il suffisait de se regarder pour s'aimer.  On s'abreuvait à cœur joie des plus belles chansons de Charles Aznavour dont on se croyait les réelles illustrations; deux à deux, on était ces pigeons qui s'aimaient d'amour tendre, et Bohème, il en était un, cet  Ady, très hardi, qui ne jurait que par Yaye.

Le temps a fait son œuvre de remise en question; on était là pour s'aimer, se quitter et s'en aller un jour. L'exil impie, ayant longtemps fait de nous des morts en congé, nous a appris à vivre intensément chaque minute de notre existence et à nous engager sans regret dans ce voyage sans retour. Pars en paix  Yaye retrouver tant d'êtres chers qui t'ont précédée.

Mérès Weche
Montréal, le 22 févier 2016


La ville de Saint-Marc et la marche du temps (1ère partie)

Par Lemarec Destin lemarec_dest@yahoo.ca   
L'une des entrées de la ville de Saint-Marc
Depuis le temps qu'on en parle, ça y est maintenant! Poursuivant inlassablement son long voyage à travers le temps, la ville de Saint-Marc vient d'emprunter, au début de l'année 2016, la dernière ligne droite qui devra la conduire, le 25 avril prochain, au 300e anniversaire de sa fondation entreprise  pendant la période coloniale. Puisqu'elle en est issue, il me paraît utile d'effectuer un saut dans le passé, à l'époque pionnière (deuxième mouture) afin de revisiter le contexte dans lequel la ville a pris naissance et, au premier abord, dégager de la gangue d'oralité qui les enveloppe deux éléments fondamentaux fortement emblématiques de la naissance et de la personnalité de la ville: sa date de fondation et son nom. 

La cathédrale de Saint-Marc qui fête
son saint-patron chaque 25 avril....

 
Malheureusement, on remarque quand on s'y intéresse que ces deux éléments essentiels peinent à se sortir de ce magma de légendes dans lequel ils sont trop longtemps enfouis. Mais grâce aux recherches entreprises par des passionnés, grâce aux archives, grâce aux documents d'époque et de l'histoire comparative, des chercheurs et historiens chevronnés ont réussi à «restituer l'histoire réelle» aux différents publics. C'est ainsi que d'«admirables trésors de connaissance», insoupçonnés, ont été découverts  et publiés dans des textes et ouvrages  de grande diffusion pour le plus grand bien de tous, incluant les Saint-Marcoises et les Saint-Marcois. Certaines informations, dites  historiques,  fondées sur des mythes ne peuvent, en aucun cas, être considérées comme des vérités susceptibles de validité. Celles-ci méritent alors d'être revisitées,  toutes les fois qu'il est possible et que les moyens pour le faire existent. Sous ce rapport, nous pensons que l'historien  et économiste britannique T.S. Ashton n'avait pas tort d'écrire, au milieu du siècle  dernier, qu'«il n'y a de pire eau que l'eau qui dort».

Le plan de la ville de Saint-Marc en 1785

Cela étant dit, réglons tout de go les deux problèmes ci-dessus mentionnés avant de prendre le large. Contrairement à une idée reçue, la ville de Saint-Marc a véritablement été fondée en 1716(1) (*) sous l'administration de Louis de Courbon, comte de Blénac. Celui-ci dirigea la colonie de 1714 à !717 en qualité de Gouverneur général et fut le premier d'une longue lignée de représentants royaux à porter désormais ce titre hautement prestigieux jusqu'en 1803.  Et de leur côté, les colons-développeurs qui prirent  l'heureuse initiative donnèrent au nouveau-né le nom de « Saint-Marc » et l'ont placé  ainsi sous le patronage de l'évangéliste du même nom. À cet égard, il est intéressant de rappeler que ce mode opératoire s'inscrivait dans la plus pure tradition française et espagnole de l'époque pionnière  de donner le nom d'un saint à une ville ou à une localité naissante ou, à défaut, placer celle-ci sous sa protection. Les villes d'Haïti (plusieurs d'entre elles portent le nom d'un Saint) et de la République Dominicaine peuvent nous en convaincre à ce chapitre. À cet égard, le cas du Québec--ancienne colonie française catholique en Amérique, mais rapetissée territorialement-- est particulièrement édifiant  sur le plan quantitatif. On a pu y dénombrer officiellement plus de 1000 municipalités portant, de nos jours encore, le nom de Saint. Des exemples de cette nature peuvent se multiplier encore, si nous traînons  notre curiosité dans d'autres pays ou territoires ayant connu la colonisation française ou espagnole.

Les débuts de la cité ---Les préalables
Vue panoramique de la ville de Saint-Marc
La nouvelle ville fut fondée sous d'heureux auspices. On dirait que les astres étaient alignés à cette période-là pour que soient réunies, en même temps, les conditions favorables à son expansion. Mais avant d'en arriver là, il y eut bien des terrains marécageux à traverser. Pour une meilleure compréhension de la suite, un effort d'explication s'impose. La politique de «la terre brûlée», incessante et de dévastation que pratiquaient les Espagnols---s'estimant être les véritables maîtres d'Hispaniola---  contre les établissements français  rendait incertaine  toute organisation durable et stable dans la colonie en devenir. Il est à noter à ce propos que cet état endémique de guerre larvée entre les belligérants en Europe et à Saint-Domingue freinait, et pour cause, les ardeurs des nouveaux aventuriers désireux de venir s'établir à Saint-Domingue. Et ceci, même si depuis des années déjà, la France, pour faire participer ses colonies à sa grandeur et à son rayonnement, avait mis en oeuvre pour celles-ci un audacieux programme de développement, articulé à une vigoureuse politique de peuplement.(2) Mais le blocage resta presque entier. Pour compliquer davantage la situation, la guerre de la Ligue d'Augsbourg (1688-1697) éclata en Europe mettant aux prises la France, l'Espagne, les Provinces Unies et l'Angleterre. Guerre qui se termina par la signature du Traité de Ryswick en 1697, forçant ainsi l'Espagne à céder officiellement Saint-Domingue à la France. Ce qui mit un terme à la rivalité opposant Français et Espagnols dans la colonie.

La rue principale de la ville de Saint-Marc,
par où passe la route nationale No 1.         
«En fournissant une solide assise légale à l'existence de la colonie, le traité de Ryswick enleva du même coup l'hypothèque qui pesait sur le destin de Saint-Domingue. Désormais, les autorités coloniales françaises et les colons se sentaient en meilleure posture pour penser à l'établissement de structures stables sans s'inquiéter outre mesure»(3). Alors arrivèrent à Saint-Domingue, et de façon soutenue d'appréciables  groupes de colons dans la perspective d'améliorer leur situation et recommencer une nouvelle vie. Entre-temps, les administrateurs royaux demandaient à la Métropole d'encourager aussi la venue et l'installation d'hommes de métier dans la colonie. Répondirent à l'appel: tonneliers, maçons, forgerons, charpentiers, briquetiers, tanneurs, ainsi que des artisans tels que boulangers, cordonniers, tailleurs, sans compter des travailleurs agricoles. 

Le Tribunal de Paix abritant aussi l'office de l'Etat civil
Il importe de préciser que parallèlement à ce courant européen s'accélérait aussi, par vagues successives, l'arrivée des esclaves africains en contingents fort significatifs  à divers ports de la colonie. Il est à noter que ces nouvelles arrivées eurent l'effet  de permettre à la petite agglomération naissante d'acquérir une certaine« épaisseur démographique», élément indispensable au démarrage et à l'expansion  d'une ville. C'est donc dans ce contexte de conditions favorables, de disponibilité de forces productives  ---d'autres éléments devant y être aussi considérés--- que la nouvelle ville fut créée en 1716.

Les trente premières années qui suivirent la fondation de la ville furent des plus déterminantes. En effet, la jeune cité connut au cours de cette période un essor fulgurant qui étonna tant par son ampleur que par sa vigueur. Entre-temps, affluèrent à Saint-Marc  et s'y établirent, à des dates différentes cependant, des comptoirs de grandes maisons de France. Celles-ci étaient de Nantes, de Bordeaux, du Havre, de La Rochelle et de Saint-Malo. L'histoire de cette époque retient quelques noms de grandes maisons  et dynasties d'affaires établies à Saint-Marc telles: la famille Grou de Nantes vers 1720, la famille Bapst, la famille Reynaud, la famille Foäche avec les frères Martin et Stanislas qui ont établi un comptoir familial à la rue Dauphine(4), non loin de la zone dénommée Fort Bergerac (Fò Begirac), à la rue Christophe. Il est nécessaire d'indiquer ici,  en guise de complément d'information, que la rue Dauphine est l'actuelle rue appelée:« rue Tête cheval». Nos parents et quelques aînés gardaient néanmoins le nom de rue Dauphine.

Vue aérienne du port de Saint-Marc
La prospérité s'installe. L'activité portuaire était particulièrement intense car le commerce avec les villes de France citées plus haut se faisait directement dans les deux sens, à une cadence accélérée. Aussi la Métropole, sur recommandation de son administration coloniale, institua-t-elle à Saint-Marc un poste de Trésorier de la marine.(5) Le plus remarquable des fonctionnaires qui occupèrent cette fonction importante fut un certain M. Marty. Déjà, un peu après le milieu du XVIIIe siècle, Saint-Marc était déjà une grande ville (selon  les critères de l'époque dans la colonie) tant par la multiplication de ses habitations(6), de ses  établissements agricoles et industriels en périphérie et dans son hinterland que par le volume  de son commerce métropolitain. Aussi, dès 1759, nous apprend Moreau de Saint-Méry,  l'expression «quartier de l'Artibonite» fut remplacée par celle de «quartier de Saint-Marc», réunissant les quatre paroisses suivantes: Saint-Marc, Gonaïves, Verrettes et Petite-Rivière-de l'Artibonite avec Saint-Marc pour centre, selon une décision de l'Administration coloniale.

Quelques  grandes étapes du parcours
Grosse Roche, fait la fierté de Saint-Marc avec son eau
turquoise bordée de sable blanc. Elle est située sur le
littoral urbain et très fréquentée par les Saint-Marcois
La ville de Saint-Marc a généré au cours de ses trois siècles d'existence une histoire vaste, massive, peuplée de faits marquants, d'hommes politiques, de personnalités fortes, d'événements sociopolitiques et économiques de grande portée, d'hommes et de femmes d'action connus pour leur engagement, d'intellectuels de haut niveau, de juristes chevronnés, de citoyennes et de citoyens ordinaires remarquables, mais aussi de faits déchirants. Malheureusement, nous ne pouvons pas tous  les traiter  dans le cadre de cet article, même si l'envie de passer outre nous torture. En revanche, pour obvier à cet inconvénient, nous allons devoir procéder à quelques judicieux découpages qui  correspondraient, selon nos propres vues, à autant de haltes, d'événements  ou de faits  importants qui expliqueraient en accéléré l'histoire de la ville et de son évolution dans le temps. En voici ceux que nous avons retenus:

1779--Lieu de rassemblement et de départ du contingent de 1500 Affranchis pour participer à la Guerre de l'indépendance américaine à Savannah(Géorgie) et à Yorktown(Virginie).

Mars-Avril 1790-- Ville-hôte de l'Assemblée de Saint-Marc (212 députés) qui ébranla et fragilisa irrémédiablement les structures sociopolitiques et économiques de la colonie.

Début 1793-avril 1798--Les Anglais occupent pendant cinq ans la ville de Saint-Marc.

Saint-Marc et le XIXe siècle
1er janvier 1804--Fin de la prépondérance de Saint-Marc comme ville-centre du «quartier de Saint-Marc» (équivalent du département de l'Artibonite) acquise en 1759 au profit des Gonaïves.

De 1804 à 1900--Un siècle de turbulence politique. Saint-Marc s'inscrivit très tôt dans cette dynamique et devint même l'une des villes les plus actives à ce chapitre. Quand elle n'était pas l'instigatrice, elle s'invitait. Ce n'était pas toujours rose. Elle a aussi perdu nombre de ses fils par des exécutions sommaires.

Saint-Marc au XXe siècle
Hôtel de Ville de Saint-Marc
1913-- Mesure économique majeure: la signature par le gouvernement du président Antoine Simon avec un consortium d'intérêts financiers américains dirigé par MM. Roger Farnham et James P. McDonald des contrats dits McDonald. Ces contrats visaient la construction  de la ligne de chemin de fer du Nord et l'exploitation à grande échelle de la figue-banane. Les deux contrats apportaient beaucoup d'emplois  à Saint-Marc et ses environs.

1934-- Fondation du premier et seul lycée de la ville de Saint-Marc, grâce au dévouement et à la grande vision du Dr Clément Lanier. L'institution, portant le nom Lycée Sténio Vincent, ouvrit ses portes le 23 octobre 1934 et contribua à assurer une formation de niveau secondaire à la jeunesse.

Amani-y les bains - Les riverains sont gâtés par la
beauté de son sable blanc et le bleu d'azur de sa mer 
25 février 1935--Signature de contrat du gouvernement de Sténio Vincent avec la Standard Fruit and Steamship Co., accordant à la multinationale le privilège exclusif de l'achat de la figue-banane sur tout le territoire national. Ce contrat laissa dans la mémoire de la population saint-marcoise et de l'Artibonite une empreinte indélébile.

1942 et 1944--Mise sous séquestre, nationalisation et vente de l'Usine oléifère Saint-André à Saint-Marc appartenant à l'industriel allemand Reinbold. «... cette entreprise, écrit Marcel B. Auguste, soutenait, avec La Standard Fruit, toute l'économie de l'Artibonite et de Saint-Marc.(7)»

1956--Électrification de la ville, à la toute fin du gouvernement du président Paul-Eugène Magloire.

1963--Fermeture et démantèlement de la Compagnie nationale des chemins de fer, des Ateliers de Freycineau et tout le pillage qui s'ensuivit.

Années 60-- Fin de l'activité portuaire si florissante autrefois--- Transfert du Tribunal terrien à Port-au-Prince--- Démantèlement de l'usine de citrons-- Début de l'exode des familles saint-marcoises  vers Port-au-Prince d'abord et ensuite vers l'étranger.  Une véritable saignée. Saint-Marc  en paie durement le prix jusqu'à aujourd'hui.

par: Lemarec Destin
lemarec_dest@yahoo.ca 
Lemarec Destin













Une adaptation de Haïti Connexion Culture
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