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Tuesday, February 7, 2017

Jovenel Moïse devient le 58e président d'Haïti

Jovenel Moïse, lors de sa prestation de serment au Parlement haïtien
Elu président d’Haïti suite à la présidentielle du 20 novembre 2016, Jovenel Moïse a prêté serment ce mardi 7 février à Port-au-Prince, comme 58e président de la République d’Haïti. La cérémonie d’investiture a eu lieu sur le terrain où s’élevait le palais présidentiel, détruit en janvier 2010 par le séisme qui a fait plus de deux cent mille morts. Après deux ans de crise politique marquée par une succession de scrutins contestés, L’investiture de Jovenel Moïse  marque le retour à l’ordre constitutionnel dans des conditions fragiles.  Il a fallu un long périple politique avant le bouclage de ce processus électoral, observe AlterPresse. Jovenel Moïse promet de restaurer l'ordre et appelle à l'union nationale pour permettre le développement économique de ce pays marqué par l'instabilité politique depuis la fin de la dictature en 1986.

L'ancien président provisoire  Jocelerme Privert au côté du
président , Jovenel Moïse lors de sa cérémonie d'investiture
Agé de 48 ans, inconnu sur la scène politique lorsque l’ancien président Michel Martelly le choisit comme dauphin en 2015, l’homme d’affaires, qui a développé une plantation de bananes de mille hectares était arrivé en tête au premier tour du scrutin présidentiel en octobre 2015  avec 55 % des suffrages. Mais en raison de contestations et de fraudes massives, le vote avait été annulé. Sa légitimité était  entamée par la faible participation – de 21 % – et par les contestations de ses principaux compétiteurs, Jude Célestin, arrivé en deuxième position, Moïse Jean-Charles et Maryse Narcisse de la Fanmi Lavalas (« la Famille Lavalas » en créole, le parti de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide), qui ont dénoncé un nouveau « coup d’Etat électoral ».

Surnommé « l’homme banane », Jovenel Moïse pourra cependant compter sur une majorité au Parlement. Son Parti haïtien Tet Kale (PHTK), fondé par l’ancien chanteur Michel Martelly, a remporté les élections législatives. Avec ses alliés, il détiendra la majorité dans les deux chambres. L'homme d'affaires entend relancer l'économie haïtienne grâce à l'agriculture.

Elu grâce à de « l’argent sale » ?
Le nouveau président fait face à des accusations de blanchiment d’argent, qu’il a rejetées, affirmant qu’elles étaient « instrumentalisées pour des raisons politiques ». L’Unité centrale de renseignements financiers a ouvert une enquête en 2016 sur ces accusations de blanchiment, qui porteraient sur plusieurs millions de dollars, et sur l’obtention irrégulière de prêts bancaires. Le dossier a été transmis au parquet, qui a entendu Jovenel Moïse à la fin de janvier. La décision de la justice n’a pas encore été rendue publique.

L'ancien président Michel Martelly assistait à
la cérémonie d'investiture.                           
« Cela représente un gros danger pour Haïti… Le président doit être lavé de tout soupçon, sinon de grandes difficultés surgiront », a déclaré Yvon Feuillé, un responsable de la Fanmi Lavalas à l’agence haïtienne AlterPresse. Chavannes Jean-Baptiste, le leader du Mouvement des paysans de Papaye, a accusé Jovenel Moïse d’avoir gagné l’élection grâce à de « l’argent sale ». Le dirigeant paysan a appelé les diverses composantes du « camp démocratique » à former un front commun contre le nouveau pouvoir.

La première dame Martine Moïse (à gauche) et l'ancienne
première dame Sophia Martelly (à droite) entouraient le
nouveau président lors de la cérémonie d;investiture.      
Au début de janvier, un allié du nouveau président, l’ancien putschiste Guy Philippe, qui venait d’être élu sénateur du département de la Grand’Anse, a été arrêté et envoyé aux Etats-Unis, où il est accusé de trafic de drogue et de blanchiment d’argent. Son procès doit commencer le 3 avril devant un tribunal de Miami.

Des affrontements entre gangs lourdement armés ont resurgi dans plusieurs bidonvilles, notamment à Gran Ravin, dans la banlieue de Martissant. Le mandat de la Mission des Nations unies pour la stabilité en Haïti (Minustah) expire le 15 avril. Plusieurs pays latino-américains, dont le Brésil, qui commande la composante militaire de la Minustah, ont fait savoir  qu’ils souhaitaient retirer leurs contingents de casques bleus.

Sources de référence : Alter Presse, Le Monde



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